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AVIS
Faire du scénario C l'occasion d'une connexion des trois métropoles normandes
par Yves GUERMOND, PROFESSEUR ÉMÉRITE (GÉOGRAPHIE) UNIVERSITÉ DE ROUEN (ROUEN), 11/10/2011
Le principe du tronçon nouveau La Défense-Mantes n’est guère soumis à discussion, et de ce fait le scénario B semble pouvoir être écarté, puisque le trajet Paris-Evreux sera optimisé par ce nouveau tronçon et que, d’autre part, le trajet actuel Evreux–Caen est déjà aménagé à 200 km/h sur la ligne classique.
Le scénario A ne résout pas la question de la connexion des trois métropoles et son tracé en Y n’optimise pas l’utilisation de la ligne.
Le scénario C pourrait permettre cette optimisation, à condition de réétudier le tracé bizarre qui en est proposé en page 6 du rapport de synthèse.

Figure 1 : les '''options normandes'' du tracé (voir fichier attaché)

Deux options sont possibles à partir de Rouen :
- un itinéraire par Lisieux qui se rapproche du scénario A (à ceci près que l’embranchement du Y se fait à Rouen),
- un itinéraire plus proche de la côte, qui atteindrait Le Havre par la rive gauche et un tunnel sous l’estuaire, au lieu d’emprunter le tracé du scénario A, calqué sur la ligne actuelle de Rouen au Havre.
Ces deux options normandes présentent l’avantage de réunir Caen à Rouen et au Havre, donc de ne pas envisager la LNPN comme une simple organisation de la liaison avec Paris.
Un problème est que l’accès de la ligne vers Caen et Le Havre doit nécessairement se faire à l’ouest de la rive gauche de la Seine

Figure 2 : l’accès Ouest en gare de Rouen-St Sever (voir fichier attaché)

L’une des difficultés est la descente depuis le plateau, pour retrouver l’emprise ferroviaire existante, qui traverse Grand-Couronne et Petit-Couronne et la zone industrielle. Ce trajet est court (une douzaine de km). Il existe des emprises ferroviaires actuelles de l'ancienne ligne Rouen-Orléans-Elbeuf ville, éventuellement réutilisables en tranchée couverte comme l'accès du TGV Atlantique à Paris-Montparnasse en utilisant l'ancienne ligne Paris-Chartres par Gallardon. La mise en souterrain de cette ligne est indispensable car elle traverse le parc de stockage de la raffinerie de Petit-Couronne. Cette ligne passe en tunnel sous l'autoroute A 13 au niveau de Moulineaux et dispose d'un viaduc permettant un raccordement direct à la ligne actuelle Elbeuf-Caen remontant la forêt de la Londe. Il est possible de prolonger ce raccordement au prix d'ouvrages d'art importants et de créer une liaison permettant de rejoindre l'autoroute de Normandie en direction du Havre et de Caen, la meilleure façon de tracer la ligne nouvelle vers le Havre et Caen dans le scénario C étant de longer les emprises de l'A 13, tout comme le TGV Atlantique longe les emprises de l'A 10 avant d'arriver à Paris.

Noter que, dans cette hypothèse du scénario C, on évite le tunnel sous la Seine à Rouen.

> Ouvrir le fichier attaché : debat-public-lnpn-contribution-y-guermond.pdf

VOS COMMENTAIRES

améliorons le scénario C

votre contribution au débat m'a beaucoup intéressé car peu nombreux sont les défenseurs du scénario C, qui réalise pourtant un vrai projet d'aménagement du territoire en rapprochant les trois principales agglomérations normandes pour faire peut-être renaître ''Normandie métropole'' et assurer un meilleur débouché sud pour le fret du Port du Havre. Le coût financier est sans doute le principal handicap de cette option et on trouve effectivement dans le cahier du débat public ( page 90 ) la notion de plusieurs longs souterrains qui ne doivent pas être étrangers à ce surcoût ; or le seul qui paraisse inévitable me semble être le franchissement de la Seine, mais qu'il se situe à Rouen en pleine zone urbaine (option A & B) ou en amont de l'estuaire (option C), il ne doit pas être l'explication de cette différence ; en revanche je relève dans votre texte :
''Un problème est que l’accès de la ligne vers Caen et Le Havre doit nécessairement se faire à l’ouest''( carte à l'appui ).
Pourquoi ces souterrains sous les forêts du Rouvray et de la Londe ( toujours page 90 ), alors que le domaine RFF de Rouen à Oissel ( aménagé dans tous les scenarii ) puis en direction de Serquigny existe déjà et pourrait peut-être être aménagé pour la LGV ?

Merci pour votre commentaire

Ajouté par jean-jacques STALIN (SAINT-MARTIN-DE-FONTENAY), le 18/10/2011

C'est le scénario idéal

Je suis d'accord avec le professeur Guermond qui a une vision globale de la Normandie : le scénario C permettrait la mise en réseau ferroviaire des trois métropoles normandes en créant un Caen-Le Havre direct.

Sauf que l'inscription du principe du tunnel ferroviaire sous fluvial entre Le Havre et Honfleur dans le SCoT de l'Estuaire a été attaqué avec succès par les Ecologistes devant le tribunal administratif de Rouen en décembre 2010, sous prétexte d'une mauvaise transcription de la directive européenne ''Natura 2000'' protégeant les zones humides naturelles...

Si hélas le scénario C n'était pas retenu, il serait pertinent de travailler à une amélioration du tracé du scénario A, que l'on appelera A', qui consisterait à garder le débranchement vers Caen à la hauteur de LOUVIERS tout en plaçant Evreux sur la nouvelle ligne Paris-Rouen.

Ajouté par Philippe CLERIS (CAEN), le 21/10/2011

Et le sud de la normandie ?

Vous êtes gentils mais dans le scénario C ou celui proposé ici, tous le sud-ouest de l'Eure (*) n'est bon qu'a payer des impôts pour que les grandes villes puissent continuer à grandir au détriments du reste de la population.

(*) on le sait, c'est pas grave, il n'y a que des paysans.

Ajouté par Pascal PEREZ (LANDEPEREUSE), le 05/11/2011


Un scénario irriguant toute la Normandie

Je me rajoute à votre accord sur l'utilité du scénario C, mettre une relation entre Caen et Le Havre c'est mettre près d'un million de personnes en relation, la Normandie ne se résume pas juste à un Paris - Rouen - Caen, Le Havre mérite aussi d'être un acteur entre les deux Normandie.

Ajouté par Jérémy THIRY-CESAIRE (VERNON -VERSAILLES), le 28/11/2011

 

Impensable !!!

Si on veux que cela ne soit pas trop coûteux, exit les tunnels, pont et viaducs et restons en surface, avec une construction de la ligne semi-enterrée pour éviter le bruit. Je ne vois pas un tunnel sous l'estuaire, vu le coût. Et pourquoi pas un tunnel qui partirait du Havre vers Caen ?!? Absurde.
Je reparle de la ligne Paris / Le Mans / Nantes et sa petite ligne, la signature Etat / RFF en juillet, et financement recherché et trouvé, le début des travaux début 2012, soit 6 mois après signature. Quand il y a de la population qui monte dans le train, cela va vite mais en ce qui nous concerne, très peu de monde, donc on rechigne et c'est normal.

Ajouté par Louis POTTIER (LE HAVRE), le 02/12/2011

 

Votons C, pour favoriser un gateway, pas une absorption

Monsieur Guermond, j'ai beaucoup apprécié votre propos car il pointe du doigt l'erreur qui est de voir les nouvelles liaisons uniquement depuis ou vers Paris.

Le tracé C est le seul proposé permettant de créer un véritable pôle métropolitain normand, en rapprochant Caen, Le Havre et Rouen.
Relier chacune de ces villes directement à Paris sans tisser de liens entre elles (tracés A, B et AB) reviendrait à ce que l’Ile de France absorbe la Normandie. Ce modèle serait un échec terrible en matière d’aménagement du territoire.

Certes, le coût financier du tracé C est plus important, mais :
- un phasage de la construction est possible.
- son coût écologique est moindre, notamment parce qu’il rend possible un tracé en grande partie parallèle à l’A13 et donc une intégration optimale dans le cadre paysager et naturel, ou encore parce qu’il permet une liaison ferrée entre les deux rives de l’Estuaire de la Seine où le trafic routier ne cesse d’augmenter.
- son coût humain est moindre : les bénéfices d’une nouvelle voie ferrée se font souvent sentir sur le très long terme. Nous ne construirons pas cette ligne pour nous, mais pour les générations futures. Imaginez, avec les tracés A, B ou AB, une Normandie dont l’activité économique n’aurait pas su résister à l’attractivité francilienne, imaginez une Normandie où les habitants ne seraient plus que des banlieusards condamnés à passer plusieurs heures par jour dans les transports pour rejoindre leur travail en Ile-de-France … Seul le tracé C garantit la pérennité et le développement du tissu économique normand, en symbiose avec la région capitale et en créant le fameux « Gateway de la Seine » dont nous pourrons tous bénéficier.

Enfin, j’ajouterai que ce ne sont pas les trajets les moins coûteux qui ont été retenus pour les LGV Rhin-Rhône et la future LGV provençale, ce sont les trajets qui correspondent aux bassins de population et d’emploi et aux besoins de développement économique sur le long terme.

Alors, pensons à nos enfants et votons C.

Ajouté par Bertrand DEQUEN (LEVALLOIS-PERRET), le 05/12/2011

 

Le département de l'Eure fait il encore partie de la Normandie ?

Une petite correction : le tronçon Evreux Caen n'est pas entièrement à 200km/h, seulement une partie : Mézidon- Caen et Bernay Lisieux. Le tronçon Evreux Bernay est entre 140 et 100 km/h, parfois à 90 km/h.
Le tronçon Evreux Paris ne fait simplement que rétablir ce qui a été 'perdu' suite à l'accroissement du trafic transilien.
Le tracé B est bien le plus judicieux pour les oubliés du tracé C. Pour la liaison Caen Rouen : le tracé AB répond à votre souhait ; le tracé C, par son coût et son impact environnemental, n'est plus dans la course : c'était un doux rêve ...

Ajouté par Francis VIEZ, UGB (SAINT AUBIN LE VERTUEUX ), le 07/12/2011