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Point de vue n°98

Cahier d'acteur n°43 - EDF

2394 (Paris)

"EDF tient à affirmer son engagement dans la transition énergétique, au service de ses clients et dans l'intérêt général, en accompagnant les mutations industrielles et sociales. Plan solaire, plan stockage, mobilité électrique, projets éoliens terrestres et maritimes, projets nucléaires, réseaux de chaleur renouvelable, projets biomasse et géothermie, services d'efficacité énergétique, nouveaux services urbains, autoconsommation, programmes de R&D... : toutes les grandes lignes d'action du groupe EDF sont au cœur de sa stratégie très bas carbone, au service de la lutte contre le changement climatique."

Commentaires

Peut être mais nous traitons ici de la PPE en France...

Reste aussi à connaître la durée de vie de l'investissement et les coûts de maintenance....55 km2 ça fait beaucoup de laveurs de carreaux...surtout après une tempête de sable..._

75013

Le cahier d'acteur d'EDF est positif. Il y est dit clairement que la baisse significative des émissions de gaz à effet de serre ne passe pas par une modification du bouquet électrique français mais par une modification forte dans les domaines du chauffage des bâtiments et des transports. Dans le cas de l'électricité, EDF s'accommode du développement massif de l'éolien et du solaire : c'est politiquement correct. Mais le dossier n'insiste pas assez sur un point : si on ne gère pas l'intermittence des électricités éolienne et solaire trop abondantes, la transition électrique sera un échec. Car on ne saura pas pour longtemps assurer le stockage inter-saisonnier de l'électricité pourtant nécessaire sous nos latitudes. La parade est pour EDF l'utilisation combinée des énergies renouvelables intermittentes, de l'hydraulique (limitée) et du nucléaire dont il faut donc maintenir en activité un nombre de réacteurs suffisant pour passer les périodes sans vent et sans soleil. LA PUISSANCE NUCLEAIRE INSTALLEE DOIT DONC RESTER FORTE. C'est le facteur de charge des réacteurs qui va baisser pour laisser la place aux énergies intermittentes. Sur un plan strictement logique, ce choix est une aberration qui va faire monter le coût du MWh nucléaire (c'est d'ailleurs le but des anti-nucléaires), tout en accélérant le vieillissement des structures soumises à des variations de température imposées par l'ajustement de la production nucléaire sur la production intermittente. J'aurais aimé que EDF affirme plus clairement que cette contrainte impose une limitation de la puissance intermittente installée, ou une modification des règles ne rendant plus prioritaires sur le réseau l'électricité intermittente qui nous cause tant de souci.

13860

EDF partie prenante de la transition énergétique, permettez-moi d'en rire (jaune) lorsqu'on assiste au moindre débat public sur le développement des énergies ! EDF est toujours celui qui défend bec et ongle et en général en dépit du bon sens l'énergie nuclèaire ! Le débat public sur la programmation pluriannuelle de l'énergie ne peut se substituer à un véritable débat démocratique et citoyen qui n'a jamais eu lieu en France. La Commission serait trés inspirée si elle faisait observer au gouvernement que les décisions en la matière auraient besoin d'une large ratification par l'ensemble des citoyens et non se limiter à des avis de quelques édiles, placés plus ou moins par hasard dans les centres décisionnels au gré des circonstances politiques.

18000

Je suis persuadé que la consommation électrique va augmenter. C'est d'ailleurs l'analyse de l'Union Française de l'Electricité et également de l'OCDE.
Globalement l'énergie finale consommée par habitant va baisser en raison des multiples facteurs d'économies d'énergie mais la mobilité électrique va se substituer à la mobilité thermique tout en faisant gagner un facteur 3 en matière de consommation. La France doit "économiser" 20 millions de tonnes équivalent pétrole par période de 10 ans d'ici 2050. Mais cette économie nous conduira à une augmentation de consommation d'électricité décarbonée qui ne sera pas, bien entendu de cette amplitude.

69003

D'accord avec vous pour organiser une ratification par tous les citoyens à condition d'inclure tous les usages du pétrole, du gaz, du charbon, de la biomasse, l'éolien et le solaire, ce qui n'a jamais été fait non plus

38220

Quelques commentaires critiquent le Nucléaire exploité par EDF. Au risque de les décevoir, je ferais remarquer qu'EDF a une expérience de 1900 années de réacteur REP. Mais ce n'est pas tout, EDF a une démarche continue de progression de la sûreté en exploitant le retour d'expérience français mais aussi mondial. Ce qui met son parc au premier rang de la sûreté dans le monde. Pas un seul incident depuis 40 ans n'a fait courir un risque aux habitants à proximité des centrales. Ces habitants sont tenus informés par les Commissions Locales d'Information et les communiqués des sites repris par l'ASN. Les réacteurs français installés à l'étranger, en Chine et en Afrique du Sud bénéficient du retour d'expérience d'EDF.
Il est souvent facile de critiquer mais nos concitoyens devraient chercher dans le monde des outils de production électrique de masse générant aussi peu de nuisances. Ils seraient bien en peine d'en trouver.

69003

En mettant trop l’accent sur l’évolution du mix électrique qui est déjà décarbonée à 95 %, la LTECV se trompe de cible. En priorisant des usages au niveau des transports et de l’habitat, EDF essaie de corriger les incohérences de la LTECV qui sous couvert de lutte contre le réchauffement climatique prône le recours en masse aux énergies renouvelables intermittentes.
La gymnastique est difficile d’autant qu’EDF a plusieurs visages :
1. L’industriel qui défend son outil de production, en particulier son nucléaire sûre et performant,
2. L’entreprise encore investie de mission de service public qui défend l’intérêt général :
o En luttant contre le réchauffement climatique avec une production décarbonnée,
o en mettant à disposition cette énergie partout, au même prix (cf. péréquation tarifaire)
o en anticipant l’avenir : la production électrique est très capitalistique et nécessite de gros investissements qu’il faut prévoir longtemps à l’avance.
3. Le groupe financier qui veut profiter de la manne tarifaire des EnR intermittentes : ce serait idiot pour EDF de ne pas en profiter en laissant le gâteau aux concurrents qui, eux, se gardent bien d’investir dans des moyens non subventionnés. Quitte à baisser sa production nucléaire au profit de l’éolien ou du solaire. D’où l’argument de la complémentarité EnR/Nucléaire. Perdre quelques MWh de production vendus par exemple à 35 € /MWh au profit de ses propres éoliennes à 70 €/MWh, finalement le groupe y gagnerait. Dommage pour le consommateur car c’est lui qui paiera au travers de la CSPE (ou son équivallent)

La gymnastique d’EDF révélée dans ce cahier d’acteur est difficile mais l’exercice me semble réussi.
Le dernier mot reviendra à la puissance publique. Il est souhaitable dans l’intérêt général que les propositions EDF soient retenues. Il est souhaitable que l’utilisation du vecteur électrique soit mieux prise en compte pour un transfert d’usage concernant principalement les transports et l’habitat. L’hydrogène et les biogaz et de synthèse, le solaire thermique constituent d’autres vecteurs à développer également. En revanche, à mon sens, l’implantation d’éoliennes à marche forcée doit être ralentie d’une part parce qu’en absence de moyens de stockage ça ne sert à rien et que d’autre part les français ne laisseront pas les campagnes être défigurées partout par des dizaines de milliers de mats d’éoliennes.

59000

Comment ne pas être d’accord avec le commentaire de 4Vconsulting ? Tout est dit ! L’Etat ne dirige pas ses entreprises en bon gestionnaire (et visionnaire) mais en suivant de loin les attentes de Français qui n’ont qu’une vague idée sur un sujet aussi complexe que l’énergie. On nous souffle que les énergies renouvelables, c’est bien alors l'Etat impose à EDF de les développer à fond. Une balle dans le pied à moyen terme ! Oui, mais à long terme, les champs d’éoliennes et de panneaux solaires seront des atouts majeurs me répondra-t-on… Sauf que pour arriver à long terme, encore faut-il ne pas s’être suicidé avant… Le cahier d’acteur EDF commence par un constat inattaquable : « La priorité du pays est la lutte contre le changement climatique, concrètement la diminution des émissions de gaz à effet de serre ». Le nucléaire répond parfaitement à cette priorité. Pourquoi le mettre à mal juste pour se rassurer en disant que les énergies utilisées sont encore meilleures ? Nucléaire et EnR n’émettent pas de CO2 donc dire que le nucléaire pollue est faux mais tellement bien-pensant. Le mieux est l'ennemi du bien. L'Allemagne s'en rend compte chaque jour un peu plus !

50340

Oui, 4vconsulting et monsieur Perrin ont raison... L’Etat est le pire gestionnaire possible. De Gaulle lui a légué une industrie performante, sûr et qui permet d’offrir une électricité pour tous à des prix abordables, mais les successeurs du général s’ingénient à défaire ce qui marche bien. Alors on met les énergies renouvelables dans les pattes d’EDF en disant que c’est l’avenir. En même temps (c’est à la mode), on continue le nucléaire car l’Etat a quand même compris son utilité. L’Etat court deux lièvres à la fois et va finir par se prendre les pieds dans le tapis. Plus lourde sera la chute ! La comparaison avec la SNCF est juste. J’ajouterai que dans tous les domaines, courir deux lièvres se conclut toujours sur un échec. La Syrie, dans un autre genre est révélatrice. L’Etat ne sait pas ce qu’il veut et il se retrouve avec Bachar en Syrie et des terroristes dans les rues françaises. Souhaite-t-on vraiment des éoliennes qui ne fonctionnent pas et en même temps des centrales nucléaires qui tombent en ruine ?

75000

Je pense que l'état, en tant qu'actionnaire d'EDF, s'est plutôt bien débrouillé. Le programme nucléaire lancé après le choc pétrolier par le Ministère Messmer reste un exemple cité dans le monde entier. Ce sont les états d'âme de la société qui sont largement responsable des difficultés actuelles. Les difficultés d'EDF remontent à l'accord PS-EELV qui a , en effet, empêché l'Etat d'avoir une politique énergétique claire. Et les producteurs privés d'électricité sont dans des situations encore plus difficiles que EDF, comme les producteurs allemands.

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