Point de vue n°98
Cahier d'acteur n°43 - EDF
"EDF tient à affirmer son engagement dans la transition énergétique, au service de ses clients et dans l'intérêt général, en accompagnant les mutations industrielles et sociales. Plan solaire, plan stockage, mobilité électrique, projets éoliens terrestres et maritimes, projets nucléaires, réseaux de chaleur renouvelable, projets biomasse et géothermie, services d'efficacité énergétique, nouveaux services urbains, autoconsommation, programmes de R&D... : toutes les grandes lignes d'action du groupe EDF sont au cœur de sa stratégie très bas carbone, au service de la lutte contre le changement climatique."
Commentaires
Edf
Edf doit rester un opérateur public adossé à l état car la sécurité nucléaire est stratégique et doit rester sécurisé par l état français
je partage pleinement les
je partage pleinement les orientations et propositions présentées dans ce cahier d'acteur d'EDF
En effet, il ne faut pas se tromper d'enjeu, c'est bien la priorité de décarboner les énergies fossiles l'enjeu majeur. Actuellement l'électricité, qui ne représente au mieux 1/4 de l'énergie totale consommée sur le territoire est déjà décarbonée à plus de 95 %. L'urgence est bien la décarbonation des autres sources (combustibles fossiles). Dans cette perspective, il convient dans les meilleurs délais de décarboner les secteurs du transport et de l'habitat, par le développement d'actions favorisant l'usage de l'électricité en lieu et place d'usages dédiés à l'utilisation de combustibles fossiles (gaz, fuel, essence..).
De ce fait, la consommation d'électricité devrait croître dans les prochaines années, Pour en maîtriser l'évolution, l'accompagnement d'actions sur l'efficacité électrique et thermique me parait incontournable. Pour la France, le parc nucléaire est un "bien commun" qu'il convient de protéger dans son intégrité (la sûreté restant le maître mot). Ce bien commun, dans le même esprit, que celui souligné par le livre "Economie du BIEN COMMUN" de Jean Tirole Prix Nobel d'économie 2014 permet à la France d'avoir, un prix du KWh électrique, un des plus bas d'Europe, de contribuer à réduire notre dépendance énergétique. Qu'en serait-il, si avant le premier choc pétrolier, la France s'était engagée, comme prévu, au début des années 1970, dans la construction d'un parc d'une cinquantaine de tranche 700 MW au fuel (projet que j'ai connu). Ne jamais oublier que notre belle France ne possède aucune source d'énergie exploitable ( il y a eu le gaz de Lacq ( centrale thermique d'Artix), le charbon de Carmaux (centrale charbon Albi) . En 1974 lors du choc pétrolier, la France n'avait que le nucléaire comme source d'énergie possible pour palier dans les meilleurs délais à la réduction de son coût d'approvisionnement en pétrole dont le prix avait été multiplié par 4). Il est important de se souvenir de sa propre histoire énergétique. Aujourd'hui le parc nucléaire produit 400 TWh par an, il n'est pas difficile d'imaginer le supplément de production de CO 2 qu'un parc thermique au fuel aurait produit ( 0.5 kg de CO2 par KWh ). A cela il aurait été nécessaire d'ajouter la pollution atmosphérique NO3,les particules fines. Rappelons quelques chiffres, pour comparer les différentes sources d'énergie, de la revue médicale The Lancet 370(9591) page 981: Maladies graves et décès dus à des accidents et à la pollution par TWh produits :
-lignite: 298 maladies graves (MG);33 décès(D)
-charbon :225 MD; 25 D
-fuel : 161 MD; 18 D
- biomasse : 43 MD ; 5 D
- gaz : 30 MG ; 3 D
- nucléaire : 0.22 MG ; 0.074 D
Ces résultats statistiques d'une revue médicale de référence : THE LANCET, correspondent à un nombre de maladies graves et de morts pour une production de 1 TWh . Comparée , aux autres sources produites par les,énergies fosilles. L'utilisation de l'énergie nucléaire exploitée avec le plus haut niveau de sûreté ( controlée par l'Autorité de Sûreté) est une énergie propre, non polluante, sans production de CO2 . Au regard des autres sources elle a évité un nombre considérable de maladies graves et de décès.
En visant à long terme la réduction de son niveau de production à 50 % dans le mix énergétique, l'énergie nucléaire par sa contibution au bon équilibre dans le mix énergétique ( nucléaire / ENR) est une source de "bien commun" fondamentale. Il conviendra de poursuivre son évolution par la mise en construction de nouvelle unités EPR 2, sans oublier le développement des réacteurs rapides ( projet ASTRID à engager), développement de réacteurs de moyenne puissance.
Les activités de recherches doivent se développer, pour l'ensembles des sources énergétiques ENR et nucléaire, petits réacteurs, sources de production de chaleur (nucléaire) pour les réseaux chaleur.
De mon point de vue , la recherche sur les matériaux, doit être activement dynamisée autour de la métallurgie, des matériaux innovant , matériaux de substitution aux métaux rares , notamment des terres rares. Tous ces matériaux sont essentiels pour la réussite de la transition énergétique mais aussi numériques.
D'ailleurs le monde financier commence à anticiper la crise par l'achat de terres rares dans la perspective de spéculation (néodyme, dysprosium, samaruim...). Actuellement c'est la Chine qui a la main sur l'ensemble des ressources, il apparit clairement, qu'elle va rapidement mettre des freins pour la livraison des matières premières stratégiques. La Chine s'est appropriée le marché des cellules solaires, le stade suivant sera l''éolien par le biais des aimants permanents.
La stratégie relève du gouvernement comme dans les années 1970
La feuille de route des années 1975 à l'issue de la crise pétrolière de 1973 a conduit la France à se lancer dans le programme électro-nucléaire qui existe aujourd'hui : 58 tranches en exploitation qui produisent 400 TWh par an.
Cela permet aujourd'hui à EDF d'avoir :
- un kWh sûr et pas cher ( 70 % moins cher que les allemands)
- un parc de centrales nucléaires et hydrauliques qui produit une énergie décarbonée à 95 %
- une exploitation avec des interconnexions européennes qui garantit la sécurité du réseau électrique Français et Européen.
En même temps, EDF a dû
- intégrer les exigences européennes en désintégrant son organisation de la production à la distribution
- être le collecteur d'impôts de l'état à travers les différentes taxes qui figurent sur les factures d'électricité
- vendre une partie de sa production electro-nucléaire à ses concurrents (Loi Nome)
- libérer les offres à ses clients professionnels et particuliers (ouverture à la Concurrence)
- devoir acheter obligatoirement des kWh à des prix fixés par l'état dont le coût est supérieur à celui qu'EDF lui même produit !!!
- être soumis par son ministre de tutelle à l'augmentation ou non du prix de son électricité.
Le vent et le soleil conduisent donc EDF de collecter la CSPE pour financer les ENR à travers cette taxe qui est aujourd'hui à 22,50 euros par MWh. Cette taxe vous le trouverez sur vos factures EDF.
Ce cahier d'acteurs d'EDF est plein de bon sens notamment sur l'objectif de neutralité carbone en 2050. La COP 21 des accords de Paris en est le fondement.
Dès lors, la feuille de route de 2019 doit prendre en compte
- ce retour d'expérience des années 1970,
- consolider la production bas carbone avec le nucléaire en France mais aussi en Europe,
- construire des bâtiments neufs en autosuffisance,
- financer les particuliers pour l'isolation de leur maison au lieu de verser des subventions qui partent en Chine pour l'achat de panneaux
photovoltaïques,
- adapter la production électrique à fournir dans les années futures en regard des consommations réelles (et non fantaisistes d'experts) : le compteur Linky peut contribuer à cette vérité. (exemple impact de la voiture électrique)
- décider de la construction de nouveaux réacteurs dès maintenant en remplacement de ceux que nous devrons arrêter dès 2035.
- faire comprendre que la production de Co2 provient principalement des transports et que le comportement doit changer dans nos modes de déplacement,
- faire émerger des solutions pour nos bateaux grand containers, nos avions dans leur mode de motorisation, source de la plus grande pollution terrestre.
Arrêter de casser le champion
Pourquoi toujours dénigrer les entreprises qui marchent ? Pourquoi tant de polémiques ?
Pour avoir passé plus de 35 ans dans cette belle entreprise au service du développement de l’énergie pour le pays et donc le public, ci-dessous quelques réactions :
1- Ce n’est pas EDF qui a choisi le développement de l’énergie nucléaire, mais nos politiques d’après guerre qui avaient, eux, une véritable vision pour l’avenir de notre pays.
2- EDF a mis toutes ses compétences au service de cette politique énergétique et c’est maintenant un leader mondial du domaine, reconnu par les US, la Chine, l’Angleterre, l’Afrique du Sud, l’inde.
3- Attention à ne perdre ce leadership, le cahier d’acteur d’EDF s’inscrit clairement dans la stratégie bas carbone fixée par le gouvernement et permet le maintien des compétences dans le domaine de l’énergie nucléaire.
Alors, pourquoi s’acharner sur cette entreprise qui fourni au pays un kW sûr, compétitif et sans rejet de CO2 dans l’environnement.
Une entreprise qui maintien de l’emploie et exporte son savoir faire.
Que nous reste-t-il en France en dehors de l’industrie aéronautique, automobile ou naval ?
La PPE doit, prioritairement favoriser les actions sur le transport routier (pourquoi autant de camion sur nos autoroutes), les moyens de chauffage urbain, le mode de consommation.
Voilà un acteur clair-voyant et prospectif
Ce cahier est intéressant par sa vision de la situation d'aujourd'hui, par la priorité donnée à la baisse des GES et par les orientations développées pour le futur.
Que ce cahier inspire les conclusions de la Commission sur la PPE.
Bien, mais pourquoi ne pas promouvoir davantage le transfert des
Ce cahier d’acteur, certes très ciblé énergie électrique, affiche des objectifs et une trajectoire beaucoup plus adaptés et réalistes pour répondre aux enjeux du réchauffement climatique que ceux du maitre d’ouvrage, de l’ADEME ou de RTE. E revanche, il me semble que l’hypothèse d’une très faible augmentation de la consommation d’électricité (moins de 0,5% par an pour les deux prochaines décennies) suppose une faible ambition dans le transfert des énergies fossiles vers l’électricité décarbonée. Si la transition risque d’être longue et difficile dans le transport (problème de stockage, difficulté de transfert PL vers ferroviaire) il me semble possible d’éliminer beaucoup plus rapidement le fuel et le gaz des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude des logements grâce aux pompes à chaleur et au thermique solaire. Les aides à la conversion pourraient être financées par une réduction des subventions aux productions éoliennes et photovoltaïques qui en France n’ont aucun intérêt pour la limitation des émissions de GES. Pour ce qui concerne les logements neufs, il est urgent de modifier la règlementation thermique afin privilégier l’usage de l’électricité plutôt que du gaz émetteur de CO2.
Pour ce qui concerne le mix de production électrique EDF affiche des objectifs qui me semblent servir l’intérêt du consommateur. En effet, dans la mesure où les exigences environnementales et de sûreté nucléaire sont respectées, où les objectifs de continuité de fourniture et d’indépendance énergétique sont tenus, c’est bien au producteur d’assurer l’optimisation économique de ses moyens de production. EDF le fait en prolongeant la durée de vie des centrales nucléaires existantes ou en préparant leur renouvellement. Mais EDF ne fait que retarder l’échéance 50% nucléaire (objectif probablement considéré comme politiquement intouchable) or il reste à démontrer que l’objectif de 50% d’EnR (si on ne veut pas de rejets de CO2) est techniquement et économiquement viable. La visibilité sur les moyens de stockage et pilotage de la demande, sur les contraintes induites sur le réseau et la production pilotable par le développement des productions ENRi décentralisées est encore insuffisante.