Vous êtes ici

Point de vue n°163

Commentaires

Pour moi la priorité est la stabilisation des émissions de CO2 afin de contenir l’augmentation de la température de la planète à 2 degré à l'horizon de la fin du siècle
De plus pour que cette stabilisation des émissions de CO2 soient accepté par l'ensemble des citoyens il nous faut une production d'électricité qui ne soit pas sujette aux fluctuations climatiques et qui puisse s'adapter en permanence à la demande des usagers
Pour ma part je ne voie que le nucléaire pour répondre à ces différentes exigences pour le moyen long terme.
Tous autres voies seraient hasardeuses et irresponsable vis à vis des générations à venir.

95000

Votre question sur les lobbies est pertinente. Voici quelques éléments de réponse, de mon point de vue évidemment.
Ce qui a fait récemment pencher la balance du côté des antinucléaires au début des années 2010, c'est, au delà de l'accident japonais dont on peut comprendre qu'il a ému l'opinion publique, non pas l'action directe de lobbies financiers, mais l'émergence d'un parti politique venu d'Allemagne : EELV. Son appoint étant déterminant lors des élections nationales de 2012, c'est lui qui a dicté ses exigences en matière de réduction voire de disparition du nucléaire à terme. Mais vous le savez certainement déjà.
Concernant l'évolution de la consommation d'énergie : celle ci est étroitement liée à celle de l'évolution du PIB, autrement dit à la croissance économique, à l'efficacité énergétique près.
Dit autrement, si on veut faire repartir notre économie et diminuer le chômage, ce n'est probablement pas en imposant des mesures restreignant la consommation d'énergie (Negawatt) qu'on y arrivera. Il nous faudrait au moins 2 points de plus de croissance pour résoudre nos problèmes ; comme l'efficacité énergétique a du mal à progresser à plus de 2 % l'an, mécaniquement la consommation d'énergie augmente et en tous cas elle est loin d'être en passe d'être divisée par deux.
Et c'est encore plus vrai pour l'électricité qui, au sein des énergies, est celle qui "bénéficie" de transferts d'usage vu qu'elle est déjà décarbonée grâce au nucléaire et à l'hydraulique, mix qu'EDF a eu l'intelligence de mettre au point sans les besoins d'une PPE.
Enfin sur la volonté de la LTECV de ramener la part du nucléaire dans le mix électrique de 75 à 50 % : c'est possible techniquement, avec un mix 50 % nucléaire + 12 % hydraulique + 38 % éolien ou solaire. Mais c'est limite : plusieurs études sérieuses montrent que ces énergies intermittentes ne peuvent, en l'état actuel où il n'existe pas de technologie de stockage de masse de l'électricité, dépasser 40 % dans le mix sans faire s'effondrer le réseau d'électricité (blackout). En contrepartie, ça coûte cher : l'exemple allemand montre que la réduction du nucléaire a doublé le prix du kWh, et en France les subventions aux énergies intermittentes, sans même avoir arrêté de nucléaire, "plombe" déjà notre facture d'électricité de 20 %. En bref, on pourrait réduire le nucléaire à 50 %, mais ça va peser fortement sur le pouvoir d'achat des ménages et la compétitivité des entreprises.
Et pour quel gain ? Car c'est bien là que la LTECV manque de transparence. Si on craint l'accident nucléaire, ce n'est pas 50 % mais 0 % qu'il faut viser, et au passage rappelons qu'en 50 ans il n'y a eu aucun accident dans notre pays ainsi qu'aucune victime ; alors que les combustibles fossiles génèrent des milliers de cancers du poumon PAR AN, et des ruptures de barrage ont noyé des personnes. Quant à l'objectif plusieurs fois rappelé par le président Macron qui est de réduire les émissions de CO2, il n'y a pas mieux que le nucléaire.
Alors ? Quelle est la vraie motivation des 50 % de la LTECV ?
Je vous renvoie au début de mon post.

34300

J'espère bien que l'avis de nos sages dont l'indépendance et la compétence ne peut être contestée sera pris en compte.
Les tenanciers de thèses prétendant qu'on peut se passer des fossiles ET du nucléaire sans problème technique majeur et SANS RECESSION économique devraient en tirer leçon.

59000

On parle peu d’énergie « réactive ».

Exprimée en "mégawatt réactifs", cette grandeur rend "pilotables" les réseaux de liaison et de transport d’énergie électrique.
En plus de l’énergie active que sont les mégawatt facturés il y a, entre producteurs et consommateurs, plus ou moins d’échanges de "mégawatt réactifs" non facturés. Tout au plus on demande aux entreprises de grosse puissance de prendre des mesures pour qu’elles ne présentent pas un comportement excessif de type "capacitif" ou "selfique" : cas de gros moteurs électriques ou de gros condensateurs.
Bien que non facturé, il reste qu’il s’agit là d’une donnée perturbatrice à la stabilité de la tension du réseau électrique.
Pour contrôler ces variations de tension qui apparaissent au cours de chaque journée, l’outil de réglage est la modulation de la tension d’excitation sur les rotors des alternateurs de puissance. De là on peut produire ou absorber de l’énergie « réactive » Les dispatchings peuvent même intervenir directement, par l’intermédiaire du « télé-réglage de tension ».
Malheureusement la plupart des éoliennes qui ne sont pas « synchrones », ne peuvent pas participer au réglage de tension du réseau sur lequel elles essaient de débiter leur l’énergie uniquement active.
Peu médiatisé, Il s’agit là d’une donnée supplémentaire qui pourrait confirmer si besoin était que :
Même si la puissance active est disponible, aucun réseau ne pourrait fonctionner de façon stable avec des moyens de productions d’origine uniquement éoliens ou solaires.
En plus de la fréquence, il sera toujours nécessaire de disposer de procédés suffisamment puissants affectés au réglage de la tension.

Pour mémoire la qualité du produit fini est fixée par 4 grandeurs : la continuité de la fourniture sans micro coupures, la fréquence à 50 hertz en France avec un nombre précis d’alternances sur 24h, la stabilité de la tension en kilovolts (réseau de transport), et la puissance active en mégawatt.
------
Autre donnée technique est de tenter de considérer non pas un mais deux types d’utilisateurs d’énergie électrique : les "exigeants" et les "moins exigeants".
Si on tente une analogie avec le réseau de distribution d’eau, il est recommandé pour la planète de récupérer l’eau de pluie et de l’utiliser, en tant qu’eau non potable, dans nos toilettes, pour laver notre voiture ou arroser nos fleurs…

Dans cette lignée ne pourrait-on traiter de façons différentes nos équipements à « effet joule » : convecteurs, cumulus et autres "consommateurs peu exigeants" quand à la précision de tension et de fréquence, en regard des équipements notamment numériques qui nécessitent au contraire une haute qualité du produit livré… ?

Et ne pourrait-on imaginer chez le client deux fournitures distinctes, deux services et deux tarifications différentes ?
Cela paraît-il si démesurément irréalisable ? Peut-être…, mais cela ne mérite t-il pas au moins un temps de réflexion pour en écarter définitivement l’hypothèse ? Il y aurait peut-être là une source de consensus dans nos débats difficiles.

07700

La LTE doit avoir pour objectif de donner à notre pays un avenir énergétique répondant :
- à une production d'énergie à un coût raisonnable tant pour nos industries que pour le budget des ménages.
- à des émissions de CO2 les plus faibles possibles pour préserver (autant que faire se peut l'équilibre climatique de notre belle planète.
- à une garantie de fourniture à tout instant des énergies dont la population a besoin, et notamment pour la production d'électricité.

Aussi, dans un tel débat, lobbies, politique électoraliste et idéologie sont à mettre en sourdine au profit de décisions sensées et prometteuses d'un avenir énergétique garanti.

La complémentarité du mix actuel "Nucléaire/Energies renouvelables" pour la production d'électricité doit être mise en avant pour éviter, à court et moyen terme, de devoir faire appel en jours de pointe de consommation à des énergies d'appoint fort pourvoyeuses de CO2.

N'oublions pas non plus que les énergies renouvelables, en l'absence de moyens importants de stockage de l'électricité (ce qui est le cas aujourd'hui) ne permettront pas d'assurer la production et la sûreté de notre réseau électrique; seule une base de production solide et décarbonée peut subvenir à ces deux contraintes, dans le respect des objectifs d'émissions de CO2 à atteindre.

Enfin, et ce quel que soit l'énergie concernée, un système de production/distribution d'énergie ne peut que s’appuyer sur des infrastructures importantes (réseau de distribution, système de production) dont les décisions de construction doivent être suffisamment anticipées pour garantir à notre pays, ses industriels et tous ses concitoyens une énergie efficace, respectueuse de l'environnement et à un coût raisonnable.

N'oublions pas non plus les économies d'énergie dans le secteur du bâtiment (entre autres) qui sont ou seront une des composantes d'un nouvel équilibre production/consommation d'énergie sans céder au sirènes d'économies drastiques et irréalistes de certaines analyses.

Et c'est là qu'intervient la vraie responsabilité de nos élus et gouvernants d'avoir une vision du paysage énergétique de leur pays bien au delà d'un quinquennat.

01800

Déjà le 19/04/2017, observant l'accroissement des émissions de gaz à effet de serre due à l'"Energiewende" en Allemagne, l'Académie des Sciences nous mettait en garde : "la question de la transition énergétique est-elle bien posée ?" Un an plus tard, on constate que la situation française, exemplaire lors de la COP 21, s'est dégradée...
Avant que cette consultation ne s'achève, l'Académie rappelle au bon sens : les réalités scientifiques, technologiques et économiques sont têtues !
Je demande à nos dirigeants de suivre les propositions de l'Académie des Sciences.

34000

Le cahier d'acteur de l'Académie des Sciences nous indique avec forces arguments scientifiques et techniques ce qu'il conviendrait au mieux, et dans l'état actuel des connaissances, de prendre comme trajectoire énergétique pour réduire drastiquement les émissions de GES.

Sauf à vouloir ergoter, il me paraît très difficile de réfuter de telles recommandations où toutes les problématiques sont clairement exposées dont le transport , le chauffage des bâtiments, la production d'électricité avec ses contraintes incontournables et spécifiques à ce vecteur d'énergie appelé à se développer; sans négliger la complexité des choix à faire ce qui nécessite une expertise qu'apporte l'Académie des Sciences.

Alors messieurs les décideurs politiques j'espère que vous sauraient séparer le bon grain de l'ivraie pour l'avenir énergétique du Pays et que la PPE future tiendra compte pour l'essentiel des orientations proposées par l'Académie des Sciences qui n'est quand même pas un groupement de lobbyistes ou plutôt si, un excellent lobbyiste de la SCIENCE.

Merci ce Cahier d'acteur N° 82.

42520

Un grand merci à l'Académie des Sciences pour cette prise de position objective qui remet le clocher au centre du village.
La diminution des émissions de gaz à effet de serre doit être l'objectif central de la PPE, c'est un devoir vis à vis des générations à venir. Certes, les énergies renouvelables intermittentes peuvent y contribuer, mais uniquement si elles permettent au final de diminuer le recours à des énergies carbonées ; faire de la baisse du nucléaire un objectif en soi sera totalement contre-productif : l'Académie le montre bien.
Et l'Académie a bien raison de mettre aussi en avant les efforts à mener pour réduire les émissions de GES des bâtiments ; il y a là un potentiel de gains massifs, et de l'activité économique non délocalisable à la clef.

75017

Merci de leur donner la parole dans les média, on demande au public de se prononcer sans avoir d'informations fiables.
Ce cahier d'acteur de l'Académie des sciences donne des arguments objectifs et chiffrés sur le fait que la transition énergétique ne se résume pas à la fermeture des centrale nucléaire.Il faut bien avoir une vision plus globale et s'attaquer en priorité au chauffage urbain, transport et mode de consommation.

86300

Je partage ce cahier d'acteurs de l'Académie des Sciences sur :
- le constat pessimiste
- sur le rappel 1 : la production d'énergie doit être vu sur le long terme avec une précision de ma part plus de 40 ans pour un réacteur nucléaire ou une centrale hydraulique, combien pour une éolienne ? des panneaux photovoltaïques ?
- sur les rappels 2 et 3 : effectivement le soleil et le vent ne sont pas toujours présent 24h/24h, il faut donc compenser ces manques par d'autres moyens de production comme le nucléaire capable de le faire sans émettre de Co2 ( les allemands compensent par des centrales au charbon et lignite forts émetteur de Co2 contraire au accord de la COP 21 de Paris)
- sur le rappel 4 : la consommation augmentera dans le futur y compris l'été de part le réchauffement climatique et au développement des climatiseurs et pompes à chaleur réversibles que RTE et Négawatt "oublient"dans leur scénario,
- sur le rappel 5 et 6 : L'Allemagne est l'exemple à ne pas suivre qui est le pays le plus émetteur de Co2 de l'Europe
- sur le rappel 7 la mise en place de la taxe Co2 et son prix seront déterminants contre le réchauffement climatique : les allemands vont souhaiter un prix le plus bas possible qui est contraire à l''objectif de la COP 21 !
- sur le rappel 8 : les matières extraites du sol ne sont interminables l'éolien, l'informatique sont très consommateurs de terres rares. Il faut les prendre en compte et pas seulement les réserves de pétrole et d'uranium.
- sur les économies d'énergie : Plutôt que de subventionner l'éolien et le photovoltaïque, il serait préférable à mon sens de subventionner les particuliers pour l'isolation de leurs maisons et de vérifier avant versement de la subvention de la réelle efficacité de la solution mise en œuvre (gagnant, gagnant)
- sur le transport dont les émissions par les cargos, les avions sont les premiers producteurs bien en deçà de la flotte automobile,
- sur le stockage de l'électricité : la construction d'un barrage prend du temps et demande beaucoup d’énergie contre des Zadistes de tous poils pourtant énergie verte
- L'évolution des réseaux électriques est un vrai souci européen pour assurer l'équilibre de la consommation et de la production électrique : les allemands déversent leur production en France par l'Est pour la ré-injecter en Allemagne du sud par l'Italie et la Suisse. "Die Grune" sont contre l'installation de pylônes électriques entre le nord et le sud de l'Allemagne, on passe par la France !
- sur l'ensemble des propositions : L’état doit jouer son rôle de stratège et doit respecter le code de l'énergie en prenant en compte l'aspect économique ( la fermeture de Fessenheim ne prend pas en compte le code de l'énergie et l'avis de l'Autorité de Sureté Nucléaire pour sa prolongation et l'impose à EDF sans discussion possible),
Qu'en sera t'il des autres réacteurs ? L'état doit donner une feuille de route claire sur les 30 ans à venir en terme de production énergétique : j'espère que le débat PPE en soit le début.

57570

Pages