Point de vue n°163
Cahier d'acteur n°82 - Académie des Sciences
La transition énergétique doit tenir compte des réalités scientifiques, technologiques et économiques.
Commentaires
Verts Finlandais et ENR allemandes
Voici un cahier d’acteur qui devrait peser au moment de faire les choix pour la future PPE et éviter de se retrouver avec une PPE qui ne répond qu’à des intérêts électoralistes comme cela a été le cas ces dernières années.
Le passage de 75 à 50% de la part du nucléaire a été un accord politique sorti du chapeau entre Mmes Duflot (EELV) et Aubry (PS) en 2011 qui n’avait pour but que contraindre leur ami François Hollande.
Ces personnes étant sorties du champ politique il est temps de regarder l’alimentation électrique de notre pays d’une manière pragmatique. L’académie des sciences s’y emploie, écoutons la.
Pour aller dans le sens de cette académie 2 événements importants ont eu lieu récemment :
1) Les verts Finlandais regardent le nucléaire comme une solution potentielle au réchauffement climatique.
2) Le ministre Allemand de l’environnement met en garde ses homologues européens sur le coût des ENR.
1) Les verts Finlandais :
Réunis en congrès dimanche dernier, les Verts finlandais ont engagé un virage important en annonçant par la voix de leur président, Touko Aalto, ne plus être « dogmatiques » à l’égard de l’énergie nucléaire. Dans leur combat contre le réchauffement climatique, les Verts optent pour une « attitude ouverte à toutes recherches ou innovations technologiques respectueuses de l'environnement et à faibles émissions ».
Les candidats Verts aux élections municipales ont été également nombreux à signer la déclaration appelant les villes finlandaises à explorer l’utilisation des petits réacteurs nucléaires (SMR) pour le chauffage urbain.
2) Le ministre Allemand de l’environnement
Lors d’une réunion des ministres de l’Énergie à Luxembourg le 11 juin, Peter Altmaier, le ministre allemand, a fustigé les objectifs « irréalisables » de l’Union en termes d’énergies propres. Pour lui, cela fait partie des raisons pour lesquels les électeurs ne font plus confiance aux cercles politiques.
« L’Allemagne soutient des objectifs responsables, mais atteignables », a indiqué Peter Altmaier dès le début de la rencontre, soulignant les efforts consentis par Berlin pour faire passer la part des énergies vertes à 15 % dans le pays.
Des efforts qui coûtent cher aux citoyens allemands, soit environ 25 milliards d’euros par an, selon lui. « Et si nous adoptons des objectifs qui dépassent les 30 %, cela impliquerait plus d’un doublement de cet effort dans les dix ans à venir. »
Quant à l’objectif de mettre 1 million de voitures électriques en circulation d’ici 2020 sur les routes allemandes, « nous n’y parviendrons pas », estime-t-il. « Aucun pays européen ne peut faire ça. Et même si nous parvenions à mettre en circulation assez de véhicules électriques, nous n’aurions pas assez d’énergie propre pour les alimenter », assure-t-il.
Souhaitons que nos femmes et hommes politiques reviennent à des décisions réalistes en cohérence avec les possibilités réelles de notre pays loin des dogmes véhiculés par certains. La France peut elle se permettre de mettre à l’arrêt tout ou partie de son parc nucléaire qui représente 75% de son électricité tout en investissant 25 milliards d’€ par an pendant 10 ans pour 15% de son électricité. L’économie du pays ni résisterait pas tout comme nos engagements vis à vis de la COP 21.
Chapeau, Messieurs!
Merci à l’Académie des Sciences pour cette analyse, exposée très clairement
Est-il nécessaire d’ajouter d’autres commentaires ? Je me permettrai simplement et modestement une image pour illustrer leur propos : se lancer « tête baissée » dans une augmentation à marche forcée et coûteuse des EnR (éolien + solaire) revient en l’état actuel à courir dans l’obscurité pour espérer sauter au-dessus d’un précipice, en en ayant une vague idée, mais sans connaître suffisamment bien sa largeur ni sa profondeur. Qui oserait prendre un tel risque ?
D'un autre temps
Nos académiciens font un constat fort juste ... sauf qu'ils se trompent de débat. La PPE fixe les moyens d'atteindre des objectifs d'avenir et sans ressasser un passé .
On nous parle d'intermitence alors qu'aujourd'hui on parle smart grid, pilotage stockage et que les bus roulent à l'hydrogène produit grace à des éoliennes à Auxerre.
Ce cahier d'acteurs est decevant en ce sens qu'il ne s'ouvre pas sur le paysage énergétique de demain.
Les orientations énergétiques de la France doivent suivre la voie de la sécurité pour les populations en passant par leur santé. dommage que les académiciens ne pointent pas le risque que font peser sur la nature et notre santé les choix d'apres guerre ....
Enfin une synthèse claire du problème posé !
La contribution de ce cahier a l’avantage de présenter une synthèse claire et complète de l’avenir de l’énergie en France avec pour cible la limitation du réchauffement climatique et la réduction des gaz à effet de serre (GES). Du constat aux recommandations, il aborde l’ensemble de la problématique de l’énergie. Et pas seulement, comme on le voit trop souvent, l’électricité (6% GES) avec un développement important des énergies renouvelables qui sont massivement subventionnées (5,3 milliards euros en 2016, Cour des Comptes) au regard des efforts à faire sur le bâtiment (19% GES) et le transport (29%) qui sont les contributeurs de la hausse des GES depuis 2015.
Nos dirigeants devraient s’en inspirer.
Quel est l'objectif de la PPE ?
« La PPE fixe les moyens d'atteindre des objectifs d'avenir et sans ressasser un passé » dit un commentaire. En fait, c'est exactement là que se trouve le « tour de passe »...
La nouvelle PPE comme l'ancienne, va chercher à développer une énergie contre une autre, et on a verra les mêmes résultats désastreux. Des milliards vont être dépensés en pure perte dans la production d'électricité, au lieu d'être utilisé dans les transports et dans le bâtiment....
Les orientations énergétiques de la France, et de tous les autres pays du Monde, pour le XXI siècle doivent être la lutte contre le réchauffement climatique, c'est à dire réduire la production de CO2. Ce défi est le seul qui importe, et on est déjà en train de le perdre: si on regarde les évolutions actuelle de la production de CO2 en France, comme dans le Monde. On fera du perfectionnisme au XXII siècle, si l'Homme y arrive....
Discussion sur la masse de batteries à prévoir pour stocker 2 j
Les académiciens donnent un chiffre de 12 millions de tonnes de batteries pour stocker 3 TWh soit 2 jours de consommation en hiver.
J'ai refait les calculs avec les éléments en ma possession et je trouve 21 millions de tonnes en partant d'une batterie lithium-ion Mercédès de 15 kWh, d'une puissance maxi de 10 KW et d'un poids de 166 kg.
Je pense qu'en augmentant la taille de la batterie, on doit en diminuer la masse mais je doute que cela soit dans ces proportions.?
Enfin une analyse objective
Analyse très claire et bien documentée de la situation actuelle et à venir de l'énergie dans notre pays. J'approuve complètement cette analyse faite par les académiciens qui a le mérite de donner une vision globale de la situation où on ne se focalise pas prioritairement comme c'est encore souvent le cas sur le nucléaire et les énergies renouvelables intermittentes même si ces énergies sont décarbonées, mais sur les vrais priorités pour notre pays que sont la baisse des émissions de CO2 pour limiter le réchauffement climatique conformément à l'engagement pris par le gouvernement. Dans ce domaine tout reste à faire dans les secteurs du transport et de l'habitat qui contribuent grandement aujourd'hui à augmenter les émissions de gaz à effet de serre, augmentation constatée depuis plusieurs années sans que l'on en prenne vraiment conscience. J'espère que les propositions faites dans cet excellent cahier d'acteurs pourront être entendues par nos décideurs et qu'elles pourront contribuer activement à la préparation des orientations de la future PPE
Maire
soyons mobilisés pour défendre nos territoires et nos habitants.
l'industrie nucléaire a été choisie et décidée depuis des décennies pour le plus grand bien du pays de son économie du développement de nos territoires et il serait pénalisant et très dommageable de revenir sur cette excellence dans ce domaine
A quoi sert l'Institut si l'état ne l'entend pas ?
Nos décideurs politiques seraient bien inspirés de prendre en compte cet avis éclairé de l’académie des sciences.
Malheureusement, ce ne fut pas le cas pour la loi TECV qui nous a engagés sur une fausse piste en affichant des objectifs irréalistes ou incompatibles (réduction rapide de la part du nucléaire dans la production d’électricité d’une part et réduction des émissions de CO2d’autre part). L’Académie des sciences en tire une conclusion qui dépasse probablement le cadre d’un simple décret PPE : « Il est donc nécessaire de clarifier les objectifs pour notre pays et d’expliciter les moyens d’y parvenir. Cette clarification doit se faire en tenant compte des contraintes scientifiques et technologiques mais aussi en estimant de façon réaliste les coûts induits par les décisions nécessaires. ». L’académie des sciences propose une approche rationnelle et méthodique pour définir la politique énergétique, ce qui a bien manqué jusqu’ici. Elle nous livre une analyse très claire de la situation, rappelle les contraintes et présente les solutions envisageables et surtout invite l’état à prendre un peu de hauteur… Salutaire.
Un appel au Président de la CPDP
Monsieur le Président de la CPDP
Les faits sont têtus et les réalités le sont tout autant.
C’est le message que nous adressent les membres de l’Académie des Sciences. Cette académie prestigieuse ne cesse en effet de rappeler cette vérité avec, il faut bien en convenir, peu d’écoute de la part du monde politique.
Avec ce cahier d’acteur qui suscite beaucoup d’intérêt à la vue des commentaires déposés, il est proposé un plan de route à l’Etat avec au préalable une réflexion stratégique qui rassemble toutes les compétences de notre pays.
Un véritable « Grenelle de l’Energie » dont les conclusions pourraient servir de guide dans une démarche de révision de la loi Transition Energétique pour la Croissance Verte.
Car l’heure des choix est venue.
Entre CO2 et nucléaire, il faut maintenant se déterminer et nos dirigeants politiques doivent le faire en tenant compte des réalités scientifiques, technologiques et économiques, comme le rappelle une fois encore l’Académie des Sciences dans son cahier d’acteur.
Monsieur le Président, vous aurez la lourde responsabilité de ne pas occulter cet avis essentiel dans votre synthèse. Sous peine de discréditer ce bel exercice de démocratie participative…
Les partisans d’une transition énergétique responsable comptent sur vous.
Alain Desgranges
Porte-parole du cahier d’acteur N° 57 « Des anciens du nucléaire prennent position »