Question n°47
Impact du Lien Rapide ferroviaire (nouvelle ligne) sur l’ancien site minier de Sainte Henriette
le ,1) Les enjeux du site inscrit au Patrimoine Mondial au titre des Paysages Culturels évolutifs vivants : comment concilier respect du patrimoine et évolutivité ? Les enjeux de Sainte-Henriette comme porte d’entrée du Bassin Minier, la fragmentation des espaces naturels schisteux entre les terrils 92 et 87 (la disparition de l’ancien bassin à schlamms entre les 2 terrils), va-t-on créer un nouveau remblai (plateforme ou cavalier en reprenant le jargon local) ? Quelle sera la hauteur réglementaire ou technique pour franchir l’A21, la ligne Lens-Ostricourt, et la section de route départementale CD 161 d’Hénin à Dourges ?
Quel substrat sera utilisé pour la plateforme ? Craie, Terres, gravats, schistes noirs (de quel(s) terril(s) viendront les matériaux nécessaire à son édification, si ce choix porte sur le schiste pour la bonne intégration écologique et paysagère ?). La tranchée couverte ne serait-elle pas envisageable ? Idée intéressante mais certes coûteuse, si oui, les contraintes ont-elles été prises en compte si cette option pourrait être choisie ? À savoir le déplacement du bassin à schlamms ou le passage délicat sous ce site, prendre en compte les probables fondations de l’ancienne centrale électrique démantelée au milieu des années 90.
Quelles sont les garanties pour ne pas perdre la labellisation UNESCO devant la commission du patrimoine suite à ce projet ? Faut il auditer l’ICOMOS ou le Comité du patrimoine mondial au préalable ? La création du pont Waldschlösschen à Dresden a entrainé en 2009 le retrait de la ville sur Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ?
2) Les enjeux du terril 87 qui sera classé au second semestre 2015 au titre des sites de France : le terril 92 a déjà fait déjà l’objet d’un retrait sur la liste proposée à ce classement suite à l’enquête publique de Mars 2014. Comment pourra-t-on intégrer une promenade au pied du terril ou en retrait du terril 87 (notion d’esplanade ou de parvis pour admirer le site de proche ou de loin ?).
Nous voyons bien l’importance du projet de « La chaine des terrils du nord de la France » classée comme paysage de France, le critère pittoresque du terril Sainte Henriette est révélateur. Les projets urbains remontant vers la partie nord du site, concourent déjà à l’occupation du site, quelle place donner à la dimension sauvage et post industrielle du site qui en fait toute son originalité ? Le problème des parkings relais ont-ils été intégrés dans la zone réservée aux projets urbains ?
3) Les intégrations de la boucle 24 de la CAHC : Y aurait-il de multiples passages inférieurs prévus à cet effet et l’assurance des continuités vertes et piétonnes pour permettre une fluidité de passage entre les 2 sites?
En conclusion : grand risque de perdre un paysage brut qui en fait sa force, étant loin d’être opposé au projet (bien au contraire), nous souhaitons que le plan guide prenne en compte toutes ces contraintes.
Merci.
Bonjour,
L’enjeu du classement au patrimoine mondial de l’UNESCO a effectivement été identifié par le maître d’ouvrage et est présenté dans son diagnostic environnemental disponible sur le site du débat public.
Dans la déclaration de valeur universelle, le bassin minier est présenté comme un paysage culturel évolutif vivant exceptionnel par sa continuité et son homogénéité, exemple de l’urbanisme des charbonnages et marqué à la fois par des éléments physiques (terrils, étangs d’affaissements miniers), un patrimoine industriel (carreaux de fosses, chevalements,…), des vestiges, des éléments monumentaux, (églises, écoles, gares,…).. Le rapport périodique du Centre du Patrimoine Mondial du 17 décembre 2014 reconnait par ailleurs l’aspect évolutif du site, (article 3.17 « plusieurs facteurs négatifs sont mineurs mais inhérents au caractère urbain du bien, à la diversité de ses composantes et à son étendue et interviennent majoritairement dans la zone tampon ou avoisinante (publicité ,expansion urbaine, zone commerciale). Plusieurs projets de reconversion et le passage du tramway valorisent le bien tout en soulignant la mutation économique et sociale du territoire.)
La préservation du classement est effectivement essentielle, et si la poursuite de l’opération se décidait, un important travail de concertation, associant la Région, la Mission Bassin Minier, les représentants de l’UNESCO, des associations …. devrait être entrepris pour définir les conditions d’insertion du nouveau tracé, en rappelant que les infrastructures ferroviaires ont participé à la constitution du bassin minier et font partie intégrante de son passé minier, en particulier le site de Sainte Henriette.
L’exemple du Waldschössen à DRESDE, bien que relativement unique, (Londres n’a pas perdu ses différents labels malgré d’importantes opérations de restructuration urbaine), renforce la volonté du maître d’ouvrage d’associer toutes les parties prenantes sur la définition du projet. Les mesures d’accompagnement décrites de façon succincte à ce stade de l’opération pages 75 à 80 du document du maître d’ouvrage, qui affirme la volonté du maître d’ouvrage de tirer parti du caractère minier du site, seront ainsi détaillées avant la Déclaration d’Utilité Publique.
De fait, le tracé figurant dans le dossier, n’est pour le moment qu’une référence et sera affiné en fonction du travail de concertation pré-cité. Ainsi, il prévoit une arrivée en remblai sur la zone après la traversée de l’A21 et de la voie ferrée (en dégageant un gabarit de près de 8m au dessus de ces voies). La solution souterraine n’est a priori pas réalisable, tant à cause de son coût (un ratio de 75M€ du kilomètre de tunnel est habituellement retenu) que pour les difficultés techniques de réalisation dans ce type de milieu (pollution des sols, instabilité des terrils….).
Enfin, comme vous le signalez, l’un des enjeux de ce type de projet est de maintenir la continuité des communications de tout type (voieries routières, passage faune, voie cycliste) et fera l’objet de concertation avant la DUP, notamment avec la CAHC pour retenir la solution ad-hoc (création d’un ouvrage d’art spécifique ou déviation de la boucle vers un ouvrage d’art regroupant plusieurs fonctions).
Concernant les matériaux, l’emploi de schistes, qui impliquerait la destruction de terrils (et repose la question de préservation du paysage), est exclu car leurs caractéristiques mécaniques seraient insuffisantes.
Complément de réponse de la commission particulière du débat public, le 9/07/15
La question des sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO a été abordée lors de la réunion publique du 6 mai à Hénin Beaumont, avec la présentation de M. Caron Vice président de la mission Bassin Minier. La vidéo de la réunion et la présentation de M. Caron sont disponibles dans les archives des réunions publiques publiées sur le site.