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Question n°96

Pourquoi ne pas ajouter une 3ème voie ?

Ajouté par Ali BENHAOUHA (Libercourt), le
[Origine : Site internet]

J'ai compris que vous disiez que le projet REGL était mieux que de créer une troisième voie entre Libercourt et Lille.

Ce n'est en effet sans doute pas la solution idéale, mais j'aimerai me faire ma propre idée.

Pouvez vous donc m'indiquer dans quel document est détaillée l'étude que vous avez faite de la création de cette troisième voie le long du réseau ferroviaire existant ?

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Une solution visant à créer une voie supplémentaire le long de la ligne classique pour rejoindre Lille Flandres a été envisagée.

Cette solution a été abandonnée pour deux raisons principales :

- L’impact d’un tel projet dans une zone urbaine

- La gare de Lille Flandres car la saturation des voies à quai ne permet pas d’accueillir les circulations futures du RER en surface.

  • IMPACT SUR LE FONCIER

 Pour créer une troisième voie, des modifications de parcelles privatives, expropriations et démolitions sont nécessaires sur un linéaire minimal de 4 kms.

En partant de Lille, et en essayant de minimiser les impacts en termes de démolitions, les zones suivantes sont concernées :

- Traversée de Ronchin (troisième voie côté Ouest en raison de la configuration des ouvrages d’art au nord) : une quinzaine de maisons à démolir et des dizaines de jardins privatifs réduits

- Faches-Thumesnil (troisième voie côté Est à partir de l’entrepôt situé rue Faidherbe, puis à l’ouest après la rue Kléber) : démolition d’un entrepôt et de plusieurs maisons, plus d’une dizaine de parcelles privatives réduites

- Wattignies : des dizaines de parcelles privatives et quelques maisons démolies ;

- Phalempin : des dizaines de parcelles privatives et quelques maisons démolies, notamment pour réaménager la gare et au niveau du passage à niveau rue du Général de Gaulle ;

A ceci s'ajoute le fait que les infrastructures existantes (ouvrages d'arts, gares, etc...) seraient impactées et devraient d'être modifiées.

En milieu urbain, ces modifications s'avèrent bien souvent impossibles à réaliser techniquement.

  • OUVRAGE D’ART

Une vingtaine d’ouvrages d’art situés sur la ligne existante devraient être modifiés. Les travaux à réaliser peuvent être de deux natures :

- dans le cas où la voie ferrée est en passage supérieur, par exemple le franchissement du canal de la Deûle, l’ouvrage existant devrait être élargi ou un second ouvrage construit pour supporter la troisième voie.
- dans le cas du passage sous un ouvrage existant, la troisième voie doit pouvoir s’inscrire dans l’ouverture de l’ouvrage. Dans le cas contraire, l’ouvrage doit être reconstruit

En plus des ouvrages d’art, les remblais et déblais devraient être élargis aux endroits où la voie n’est pas au niveau du terrain naturel, comme à Seclin ou Faches-Thumesnil. Hors milieu urbain l’impact est seulement financier, mais en milieu urbain s'ajoutent les conséquences humaines et la complexité du chantier. Des ouvrages supplémentaires de type saut de mouton seraient nécessaires à chaque bifurcation pour garantir les raccordements. Leur réalisation est complexe en exploitation.

  • PASSAGES A NIVEAUX

La section de ligne impactée par la 3ème voie compte à elle seule 14 passages à niveau, mais il existe une trentaine de passage à niveaux sur la ligne ferroviaire Lille- Douai et Ostricourt Lens. La fréquence des trains augmentant, la dangerosité de ces PN allant de pair nécessiteraient de les supprimer. Leurs suppressions seraient également nécessaires pour accroître la robustesse de la ligne (meilleure régularité).
En outre, ces suppressions s’accompagnent de difficultés techniques et d’acceptabilité.

La carte ci-dessous montre les nombreuses contraintes d’insertion de cette voie