Chers élus de gauche,

Nous vous rejoignons totalement sur un point : ce nouveau projet est un bien meilleur projet que celui des années 90. Il fait une place aux développements des transports en commun et à l'intermodalité.
C'est un excellent projet adapté aux enjeux de la fin du XX° siècle.
Mais depuis 12 ans maintenant, nous sommes entrées de pleins pieds dans le XXI° siècle dont les enjeux sont quelque peu différents :
- le réchauffement climatique est maintenant avéré et le prochain rapport du GIEC rappellera que le pire scénario imaginé dans les années 1990 est en train de se réaliser ...
- la pollution aux particules fines émise par les automobiles au diesel est depuis 2012 reconnue cancérigène ...
- il est également connu que la pollution provoque le décès prématuré de 42 000 français par an.
- enfin l'agence international de l'énergie (AIE) a reconnu fin 2010 que le pic pétrolier s'est produit en 2006 pour le pétrole conventionnel (le plus facile et le moins polluant à extraire).
Or le Grand Lyon prend dans ces hypothèses pour simuler la mobilité en 2030, un coût du baril de pétrole à 90 euros (contre 66 euros en 2012).

Voici donc la nouvelle donne pour le siècle naissant et le projet de l'anneau des sciences n'y est pas adapté.

Il ne prépare donc pas suffisamment l'avenir de nos concitoyens notamment celui des populations les plus vulnérables : la précarité de mobilité s'ajoutera à la précarité énergétique ...
Les plus vulnérables continueront à subir les conséquence de la pollution atmosphérique puisque logés le plus souvent à proximité des grands axes routiers.
Et pourtant, il suffit de regarder un peu au-delà des frontières françaises pour constater qu'une qualité de vie meilleure est possible au sein de villes apaisées et conviviales. La part modale de la voiture particulière est de 47% sur Lyon en 2012 et atteindra 40 % en 2030 : quelle ambition ... de grandes villes allemandes, autrichiennes, danoises ont déjà des parts modales de moins de 35 % en 2012 !!!
Quand le litre de carburant sera à 2 euros puis 2,5 euros, les déplacements deviendront très coûteux pour les 45% des grands lyonnais ayant misé sur la voiture (faute de mieux).
Certes les améliorations technologiques (réduction des consommations, voitures électriques ...) pourront adoucir un peu la note, mais gageons qu'elle deviendra difficilement supportable pour une bonne partie de nos concitoyens, dont la fameuse classe moyenne.

En outre, les 2,5 milliards d'argent public pourraient constituer un fantastique investissement pour le futur en étant investi à 100% dans les transports en commun et les infrastructures modes doux.
L'état de nos finances publiques nous oblige à faire des choix, toujours courageux, mais c'est la noblesse du rôle des élus.

Une précision utile je pense : qui est pour une réduction de la place de la voiture dans les déplacements, n'est pas contre tout usage de la voiture. Il est d'ailleurs préférable de la réserver à ceux qui en ont impérativement besoin : artisans, commerciaux, habitants des communes rurales, personnes âgées et à mobilité réduite, femmes enceintes ...

D'autres avenirs sont possibles, à condition de commencer à décoloniser progressivement les esprits de la pensée automobile. Certain de nos voisins européens l'ont fait et leur économie reste vigoureuse et créatrice d'emploi.

Ce déplacer autrement, créer aussi du vivre mieux, du vivre ensemble, de la convivialité ! C'est aussi ce qui fait l'intérêt de nos vies, nous rend heureux. De nombreux cyclistes peuvent en témoigner.

Après des années de démesure, il est maintenant temps d'être réaliste et de vivre avec son temps. Penser que notre mode de vie, basé une surconsommation énergétique pourra perdurer plus d'une génération encore est un doux rêve ...

Entrons dans la modernité, celle du XXI° siècle et acceptons ses contraintes qui sont aussi de merveilleux défis qui stimuleront notre intelligence collective.
L'énergie est effectivement notre avenir et il est urgent de la gérer en adulte responsable, en bon père de famille. En rappelant que les ressources de notre planète sont limitées les milieux écologistes font preuve de sagesse et de réalisme. Loin du toujours plus de certains citoyens enfants gâtés, ils sont dans la mesure et la préservation des intérêts des générations futures.
Il est fondamental de tirer les conclusions des erreurs du passé et d'affirmer que les mêmes maux produiront les mêmes effets : on ne peut pas déplorer les nuisances des automobiles (et du réchauffement climatique ...) et cautionner la multiplication des nouvelles infrastructures routières ... Une fois encore, soyons réaliste, l'A45 ne se fera pas, ni le COL et gageons le, ni le TOP-Anneau des sciences qui demeure, même assorti de développements des transports en commun, un projet du siècle passé.

Sortons des utopies, soyons réalistes, vivons avec notre temps et préparons un avenir viable et enviable pour les générations futures !

Confraternelles salutations citoyennes

Fabien Bagnon
Pour L'association L'écoclicot

Le PS du Rhône, comme le PS national, croit encore au retour de la croissance.
Moi, en tant que militant EELV, je crois plutôt à la transition écologique et donc je ne crois pas au tout autoroutier, mais au développement de nouveaux modes de transport (ex : le transport par câble).