Interventions et contributions autour de la mémoire


  
Courrier de la CPDP adressé à la Direction régionale des affaires culturelles( DRAC) au sujet des impacts visuels du projet  de parc éolien en mer au large de Courseulles et de la compatibilité de ce projet avec le contexte historique du territoire


 
Réponse de la DRAC au courrier de la CPDP


 
Projet d'ouverture au public de galeries du Mur de l'Atlantique, ville de Courseulles-sur-Mer, Centre Juno Beach, avril 2013


 
Perspective canadienne opposée au projet de 75 éoliennes au large de Courseulles s/Mer, près de Juno Beach, plage du débarquement canadien, le jour J


Télécharger le document


 
Interventions et contributions autour de la mémoire


Les réunions publiques

ARROMANCHES, 12 JUIN 2013

Anne d'ORNANO, Vice-Présidente du Conseil général du Calvados

Merci Madame la Présidente de me donner la parole pendant ces quelques minutes dans ce débat public dont l'enjeu est d'une extrême importance pour notre région. Je voudrais tout d'abord dire que je ne suis pas une technicienne de l'éolien ni de l'énergie, sauf peut-être de celle que chacun porte en soi. Je ne suis pas non plus une spécialiste de la pêche, et que mon propos sera donc uniquement axé sur le devoir de mémoire qui est si cher aux Normands. C'est d'ailleurs ce que vous m'avez demandé et je m'y tiendrai.

Je ne suis pas Normande d'origine. Je le suis devenue à travers les années et les responsabilités et j'en suis heureuse et j'en suis fière. Dans mes veines coule le sang moitié anglais, moitié américain de ma grand-mère maternelle. Et c'est ainsi que j'avais un cousin anglais John VERNON et un oncle américain Henry LAWRENCE, qui ont débarqué l'un par la mer, l'autre est tombé du ciel en juin 44. Et un de mes tout premiers souvenirs d'enfance est celui de John, passé, Dieu seul sait comment, derrière les lignes, arrivant dans la cour de la maison où nous étions, ma mère, mon frère et moi, en Anjou. La première phrase que j'ai entendue en anglais, c'était lui et c'était : « I've been looking for you » (« je vous cherchais »). Je ne sais pas si c'est lui ou si c'est en devenant Normande que j'ai appris qu'il y a des endroits, des sites sur notre terre qui portent sur le vent de l'histoire du monde, les empreintes de la douleur. Leurs noms résonnent dans les mémoires et la pluie qui tombe sur leur image est une pluie de sang, de feu et de larmes. Ils sont certes symboles de violence, mais ils sont encore plus symboles de courage. Symboles de terreur, mais aussi d'honneur. Symboles de désespoir, mais aussi d'espérance. Sur chacun d'entre eux flotte le drapeau du sacrifice, la bannière de la gloire anonyme, le souffle de l'inoubliable. Alors qu'ils étaient habitués à leur climat, à leurs tempêtes, à leurs marées, au chant de leurs oiseaux, à leur coucher de soleil, à leur lever du jour, ces endroits paisibles, ici paysages de tant d'enfances, de si belles vacances, sont devenus des endroits bouleversants. Et de par ce qu'ils ont vu et ce qu'ils ont vécu, ils sont gravés dans la mémoire du monde. La Pointe du Hoc, Omaha Beach, Pegasus, Sword, Gold, Arromanches, Utah Beach, Juno sont de ceux-là. Ici, de par la folie des hommes, le diable a pendant quelques heures, quelques jours, quelques semaines, agrandi son territoire et installé son enfer sur les plages, sur les terres et dans le ciel de Normandie. Et c'est la grandeur des hommes qui est venue l'en déloger.

Comment étaient-ils ces hommes-là ? Ceux qui sont venus ici, chez nous, si nombreux et de si loin pour mourir, pour souffrir, pour ne jamais pouvoir repartir, afin de nous rendre au prix de tant de douleurs, la liberté que nous avions perdue. Je me le demande souvent. Je me demande s'ils avaient moins peur, moins mal, moins froid que nous aurions eu. Je me demande s'ils avaient moins mal au cœur, moins envie de rentrer chez eux, moins le mal du pays que nous aurions eu. Je me demande comment était l'au revoir à l'ami, à la mère, à la fiancée, ou encore s'ils étaient un peu plus âgés, comment était le regard sur son enfant, sur son épouse, sur son village, avant de s'embarquer à la reconquête de notre liberté. A-t-il eu mal ? A-t-il vu le coup venir ? Et surtout avait-il moins la peur au ventre que nous aurions eue ? Le souvenir de leur sacrifice est devenu pour nous, les Normands, notre patrimoine commun. Leur histoire est celle qui a fait la beauté de la nôtre. C'est notre mémoire collective qui, en leur nom, s'étire sur tout notre littoral, s'enfonce dans nos villages, dans nos villes si meurtries, franchit les haies, traverse nos bois, nos champs de blé, avance à travers nos prairies et court dans nos rivières. C'est la bataille de Normandie. La nature, bien sûr, a repris son souffle. L'herbe a repoussé. Les pommiers ont refleuri. Les villes ont été reconstruites et les villages ont retrouvé leurs clochers. Les plages ont été rendues aux souvenirs d'enfance et ont été aménagées pour d'encore plus belles et plus nombreuses vacances. Les haies ont un peu disparu. Par les constructions, la modernité, le besoin de développement, l'aspect des paysages s'est transformé. Il en est ainsi de l'histoire des hommes, de ses progrès, de ses aspirations et de ses besoins. Les chemins sont devenus routes, les rochers sont devenus immeubles, des baies sont devenues ports. Les paysages ici, peut-être moins qu'ailleurs, mais néanmoins comme partout dans le monde, ont changé. C'est la vie, c'est normal et c'est bien ainsi.

Ce qui ne change pas, ce sont les couleurs du ciel, le vent, le rythme des marées, le chant des oiseaux et l'émotion. Celle si forte, si poignante que l'on ressent dans les cimetières militaires qui jalonnent notre pays et qu'on le ressent tout simplement chaque fois que l'on tente d'imaginer ce qu'était cet été 1944 et que l'on mesure ce que l'on doit à chacun de ces hommes et de ces femmes qui sont venus nous libérer et à qui nous devons en tous les cas un absolu respect et une infinie reconnaissance. Ce respect, cette reconnaissance, nous les célébrons avec des fleurs, des discours, des levers de drapeaux, des sonneries aux morts et des hymnes nationaux tous les mois de juin. Les survivants, certes de moins en moins nombreux, mais toujours aussi beaux, sont là. Je ne les connais pas tous, mais j'en connais certains. J'ai été les voir en Angleterre, aux États-Unis. J'ai été à leur rencontre en Suède, au Canada, en Belgique. Ils sont là et ils nous disent qu'ils n'ont fait que leur devoir, qu'ils avaient eu de la chance, qu'ils sont heureux de voir combien la Normandie est belle. Ils s'excusent de ne toujours pas savoir comment prononcer le nom de la plupart de nos villages. Ils nous remercient pour la médaille du 50e anniversaire. Ils nous disent qu'ils sont touchés de notre accueil.

Alors, les éoliennes en mer, il faut bien en parler. Est-ce une blessure envers hier ou une espérance envers demain ? Je me le suis demandé. L'ambassadeur des États-Unis en France, dans son discours à Omaha Beach la semaine dernière, a dit quelque chose qui m'a frappée. Je le cite : « Ils sont venus mourir sur vos plages pour que vous puissiez écrire l'avenir. » Cet avenir qui, pour des milliers, s'est arrêté alors qu'ils avaient l'âge d'avoir la vie devant eux pouvait-il être figé dans leur esprit sur l'existant ou au contraire ouvert sur les découvertes du futur ? Cet avenir qu'ils n'avaient plus, que fallait-il en faire ? Que faut-il en faire aujourd'hui ? Fallait-il sanctuariser plus que ce qui a été fait ? Mais alors, jusqu'où ? Jusqu'à quoi ? Jusqu'à pourquoi ? Peut-on raisonnablement sanctuariser la mer, tous les horizons, tous les territoires de la bataille de Normandie ? Fallait-il tout laisser en l'état ? Le sang, les armes, les drames et les larmes. Ce n'est pas dans la nature de la nature. La marée efface les traces sur le sable, la pluie nettoie le sang, le vent sèche les larmes, la mer creuse le pied des falaises et l'herbe reverdit.

J'ai regardé sur le site internet du débat les avis concernant cet aspect de la mémoire. Je n'ai pas été surprise d'y trouver, en tous les cas de la part des Canadiens directement concernés par Juno, une majorité d'avis favorables. Cela reflète bien ce que j'ai ressenti en parlant à ceux que je connaissais et à ceux que j'ai revus la semaine dernière. Et je crois que certains dans cette salle ont pu le constater aussi lors du diner qui a eu lieu par exemple à Arromanches. « Les éoliennes en mer, mais pourquoi pas ? Mais au contraire. Mais oui. Nous vous avons rendu la liberté, c'est à vous d'en faire ce que vous voulez. » Leur crainte, la crainte, ce qu'ils avaient compris au départ et ça a été dit tout à l'heure, c'était que les éoliennes soient sur les plages. Ça, ça n'était pas possible. C'était les plages qu'ils regardaient, pas la mer. J'ai entendu donc leurs souhaits, leurs espérances et au contraire cette espèce d'étonnement presque qu'on leur demande. Ils y sont habitués, ils ont des éoliennes en mer chez eux. Ils croient à l'avenir. Ils savent. Ils savent comme nous que la vie reprend toujours, que le rire revient, que les hommes vieillissent et que les enfants naissent. Un souhait peut-être de leur part : qu'il y ait une trace quelque part dans cette ferme, comme ils disent, de moulins à vent. Peut-être une marque de leur régiment, quelque chose qui leur rende hommage.

Donc, ils pensent, eux, aux enfants. Ils se sont battus pour que ces enfants puissent vivre dans la liberté. Ces enfants, il est de notre devoir de leur transmettre le souvenir des sacrifices et de leur laisser cette liberté qui nous a été ici rendue. C'est aussi notre devoir de tenter de leur laisser notre planète en bon état. Les éoliennes y contribueront. C'est à nous de faire souffler dans leurs ailes le vent de la liberté qui a poussé le courage jusqu'à nous et celui de la modernité, que ceux qui à tout jamais dorment sous nos pommiers n'auront jamais eu la chance de connaître. Et si le ciel s'éclaire un peu la nuit, cela, et c'est tant mieux, nous fera peut-être penser plus souvent à ceux dont l'ombre se mélange aux étoiles. Ne fermons donc pas la fenêtre sur l'avenir et n'oublions pas que la liberté est une lumière.

Je vous remercie.

Philippe CLERIS

Bonsoir. Donc, Philippe CLERIS. J'interviens au nom de la SPPEF, la société protectrice des paysages et de l'esthétique de la France, une association nationale. Alors, c'est difficile de prendre la parole après ce que nous venons d'entendre et je pense que nous sommes tous là dans une idée de commémoration, d'apaisement, de préparer le futur. J'aimerais simplement qu'on parle ce soir des paysages. Qu'est-ce que c'est qu'un paysage par rapport au fait de l'histoire universelle qui concerne toute l'humanité ? Et à juste titre, ces places méritent une appellation de site UNESCO. Mais je voudrais aller plus loin encore en disant tout simplement que le paysage, c'est l'identité de la Normandie. C'est en Normandie qu'on a inventé la notion de paysage, et notamment la notion de paysage maritime. C'est en Normandie qu'on a inventé pour la première fois la contemplation de la mer pour elle-même. C'est à Bernières-sur-Mer, dès le 17e siècle que le poète Caennais Jacques MOISANT de BRIEUX fait installer une terrasse sur son manoir que l'on peut toujours voir, pour voir la mer, se promener sur la plage. À l'époque, ce n'était vraiment pas à la mode. C'est Alain CORBIN, le grand historien de l'histoire culturelle qu'est l'histoire des évidences, qui raconte ça dans son livre, qui raconte l'histoire de cette conquête occidentale du désir des rivages. Et ça s'est fait ici, en Normandie. Les opérateurs industriels nous parlent de belvédère. Qu'est-ce qu'on peut voir des belvédères ? Qu'est-ce qu'on voit de la plage, etc. ? Qui a inventé la notion de belvédère ? C'est Bernardin de St PIERRE, le grand écrivain qui a écrit Paul et Virginie, naturaliste. Et le premier belvédère connu, avec table d'orientation, c'est le Cap de la Hève, donc 1800. C'est aussi ici qu'on a appris à peindre en plein air. C'est pour ça qu'on a Normandie Impressionniste aussi. C'est ici que COURBET a peint les plages. Il y a un tableau de COURBET qui représente la plage de Saint-Aubin, etc.

Donc, c'était simplement pour rappeler ceci, sans aucun esprit de polémique. Je ne suis pas compétent pour parler en technicien, comme l'a dit Madame d'ORNANO aussi. Et ce n'est pas le but de la soirée, je crois, de parler de l'intérêt des éoliennes. Même si a priori, je souhaite des énergies renouvelables, je souhaite qu'il y ait une filière spécifique pour l'avenir de la Normandie dans ce domaine. Mais la question qu'on doit se poser, effectivement, c'est au regard de l'immensité de ce patrimoine mémoriel qui va au-delà de la question du débarquement et qui justifie un classement UNESCO à la fois pour la question des lieux de mémoire de la dernière guerre, mais aussi dans l'histoire même de l'esthétique, le rôle qu'a joué cette baie de Seine normande depuis les premiers voyages anglais, je pense à TURNER, je pense à BONINGTON... le tourisme culturel a été inventé ici. C'est la Normandie qui a inventé le tourisme culturel, dès le début... dès la fin du 19e siècle. Voilà. Donc, au nom de toutes ces questions, au titre de la SPPEF, nous demandons à ce que les acteurs du tourisme culturel, par exemple le Comité régional du tourisme, les historiens de l'histoire culturelle, soient consultés, de même que le mémorial aussi doit avoir son avis à donner pour justement cette question de l'impact paysager de ces éoliennes, qui peuvent être effectivement considérées comme des industries de paix. Effectivement, après les industries de guerre, dans un signe d'apaisement, je suis tout à fait d'accord avec cette idée. Mais je pense qu'au nom de cette histoire, cette contribution à l'histoire universelle de la Normandie, à la fois avec le débarquement et cette histoire moins connue, mais qui mérite d'être connue, dans l'histoire des idées, l'histoire esthétique, et bien nous demandons à ce que le projet soit reconfiguré de telle sorte que cet impact visuel soit réduit au minimum. Voilà. Je vous remercie.

Philippe OZANNE

Philippe OZANNE. Je suis ingénieur. Je serai très bref et d'un avis radicalement opposé à celui que nous venons d'entendre. J'irai dans le sens des paroles de Madame d'ORNANO, rendre hommage à nos libérateurs, c'est aussi aller de l'avant. Je vais plus loin. Aller de l'avant avec les outils qu'ils ont eux-mêmes forgés. Ils étaient les pionniers à leur époque de toutes questions de radars, qui ont permis de battre les armées allemandes. Le radar nous permet aujourd'hui d'observer la mer, d'étudier les conditions océano-météorologiques pour construire des ouvrages en mer. Ils ont été les pionniers aussi des plateformes qui se sont développées maintenant dans les techniques offshore, dont nous aurons des exemples avec l'éolien. Et le port Winston Churchill est en fait emblématique de ce que l'on fait maintenant dans le prolongement des techniques dont nos libérateurs étaient déjà les pionniers à l'époque. Voilà la petite remarque que je voulais faire et qui va dans le sens de ce que semblent penser les Canadiens qui se penchent sur ce passé.

Jean-Claude LECOUTIRIER

Bonjour. Jean-Claude LECOUTIRIER. J'habite à Courseulles-sur-Mer. Je suis retraité de la télévision et actuellement l'été restaurateur. Donc, je voulais juste vous dire que j'ai le souvenir de ma mère me racontant que le jour du débarquement elle se promenait le matin sur le sentier des dunes de Ver-sur-Mer, là où ont débarqué les troupes anglaises, et que les bombes lui passaient au-dessus des oreilles. Elle fut, vous l'imaginez, stupéfaite, mais elle ajouta que la vision était comme irréelle, que les bâtiments de guerre sortaient de nulle part, coincés entre le brouillard et les vagues impressionnantes. C'est son témoignage. Tout ça pour dire qu'en ce beau pays, le ciel n'est pas dégagé tout le temps. Alors que le débat s'installe sur le devoir de mémoire et les éoliennes, je voudrais juste signaler qu'une mise en place d'éolienne à l'échelle 1 pendant une année au moins, ainsi, et filmée, image par image, donnerait une juste idée de l'impact de ces éoliennes sur notre côte. Merci.

Adrian COX

Bonsoir. Je suis Adrian COX. Je suis élu d'Arromanches. Et par mon accent, vous pouvez deviner que je suis un peu Anglais. Je suis venu ce soir sans avoir une parole préparée, mais pour écouter et apprendre des choses. Mais je veux dire que je suis complètement d'accord avec les sentiments évoqués par Madame, tout de suite avant. Je travaille beaucoup avec les vétérans. Je travaille dans le tourisme. Je travaille beaucoup avec la Normandy Veterans Association, avec les vétérans britanniques. Je travaille également avec The Royal British Legion, c'est la plus grande des organisations des anciens combattants en Grande-Bretagne. Et je suis complètement d'accord que, largement, il y a toujours des différences dans un groupe, mais largement. L'aspect du devoir de mémoire, c'est important, mais les vétérans de ma connaissance, et c'est assez large, ils pensent que ce n'est pas vraiment important les éoliennes. La seule chose qui leur ait donné peur, qui les ait agité pour répondre aux articles qu'on trouve des fois sur l'internet, c'est la peur que ces éoliennes soient mises sur les plages ou sur les vestiges des pontons. Et moi, j'ai été obligé de l'expliquer, parce que vu que je suis bien connu dans la communauté des vétérans anglaise et canadienne aussi, et j'ai beaucoup de famille qui habite au Canada, j'ai pendant les derniers deux ou trois ans reçu des e-mails des vétérans en colère qui me demandent : « Qu'est-ce que vous faites là-bas, de mettre des éoliennes sur les plages ? » Et donc, j'ai été obligé de l'expliquer. Ce n'est pas le cas. Donc, ces éoliennes sont assez loin en mer. Je dis assez loin, je ne suis pas sûr, donc je suis ici pour apprendre un peu ce soir. Mais je trouve qu'il y a beaucoup de vétérans qui ont eu peur, mais seulement à cause du manque de détail dans les présentations qu'ils ont trouvées sur l'internet. Mais bon, voilà.

Karel SCHEERLINCK

Je vais essayer. Donc, ce qui m'inquiète, c'est vraiment, comment dirais-je, les plages de débarquement, parce que j'étais touché par le discours de Madame. Les plages de débarquement, ça n'appartient pas aux Français. Ça appartient à l'histoire, à nos idées, à notre vie, quoi. C'est grâce ici que moi j'ai obtenu... c'est grâce à ces gens-là que moi, ici, ce soir, j'ai le droit de m'exprimer librement. C'est ici que la libération de l'Europe, du monde a commencé. C'est un lieu plein de souvenirs. C'est un lieu historique. Et je ne comprends pas du tout pourquoi on choisit vraiment les plages de débarquement pour y construire un parc d'éoliennes. Je vais faire, si vous me le permettez, une comparaison. Je ne pense pas que les Allemands vont construire un parc d'éoliennes à proximité des ruines des camps de concentration. Ce sont des lieux sacrés qui méritent plus. C'est tout ce que je voudrais dire. Merci.

Gisèle FORKNALL

Bonsoir. Je suis Madame FORKNALL, Membre Honoraire du 9e bataillon britannique. Mon époux a débarqué exactement à Pegasus Bridge. Et j'ai, comment dire, participé aux commémorations. Bon, peut-être, je vois sourire, mon âge peut paraître bizarre, mais je vais préciser qu'il y avait 21 ans de différence avec mon époux, comme ça, ça... parce que je vois des petits sourires. Cela dit, je vais tous les ans... J'habite dans le Sud de la France, mais je viens tous les ans pour les célébrations, notamment à la Batterie de Merville et au cimetière de Ranville. Et là, à Merville-Franceville il n'y a plus que six vétérans du commando du Colonel OTWAY. Et je rejoins tout à fait ce qu'a dit ce monsieur. Ces vétérans très fatigués, 88 ans et plus, ont à cœur de défiler à chaque fois dans la Batterie de Merville-Franceville, avec courage, la canne, etc. Et je pense, comme ce monsieur, il y a un devoir de respect. Les éoliennes, d'accord. Mais pas ici. Je suis absolument contre les éoliennes, je le dis haut et fort, sur un site comme les plages du débarquement. Il y a eu trop de sang versé. Ce n'est pas possible que nos enfants, nos petits-enfants voient ce champ d'éoliennes. Bon, peut-être faut-il mettre un drapeau canadien, un drapeau américain pour symboliser qu'ici il y a eu ce débarquement. Mais en fait, je pense que nous devons bien à tous ces soldats et à ces vétérans que j'ai encore vus cette année, le respect pour ce qu'ils ont fait, pour la liberté qu'ils nous ont donnée. Merci.

Peter HEERLY

Bonsoir. Je suis Colonel Peter HEERLY, ancien de l'armée américaine. Donc, une autre voix des alliés. Je suis Président de l'association américaine qui soutient nos journées de souvenir chaque année dans nos nombreux cimetières militaires en France. Aussi, je dirige depuis 12 ans le programme qui amène beaucoup des officiers de l'armée américaine sur vos côtes, afin d'étudier l'histoire du débarquement. Je ne parle néanmoins que pour moi, mais je suis très proche de vos habitants ici et aussi mes 3 régiments où j'avais l'honneur de commander bien sûr après la guerre. Je ne suis pas si vieux que ça. Mais ces 3 régiments ont débarqué ici. La mer n'était pas vide le 6 juin. Les 4 500 bateaux de guerre et les barges ont bien dérangé la belle perspective de votre belle mer. Et j'imagine qu'une première réaction de quelques Américains qui aiment bien cette histoire sera que « Oh ! C'est un sacrilège ! » Et je ne suis pas du tout d'accord. Et je pense que ce sera possible d'alléger la force de ces sentiments si vous allez un pas plus loin, c'est-à-dire l'histoire maritime n'a pas son respect dans ce qu'on raconte. Et les gens ont dit ça, c'est plutôt la plage. Mais moi j'insiste sur l'aspect maritime et les exploits des marines alliées. Donc, au large d'ici, le cuirassée USS NEVADA, le bateau de commandement BULOLO et le GEORGES LEYGUES. Il en manque un de la marine française libre en août. Très souvent, j'indique au groupe : « Regardez ce cargo au large. Donc, juste à gauche, vous pouvez imaginer les 850 bateaux de la Force sur Gold ou sur Omaha ou sur Juno. » Et moi, si vous avez bien vu, à Trouville, il y a des grands panneaux qui montrent le clocher comme il était et juste avant le clocher qui existe. Pourquoi pas mener ou construire les panneaux sur les plages qui indiquent la perspective sur la flotte alliée et pouvaient faire référence à ces petites éoliennes au large. Et pour moi, ce sera un atout. Mais surtout, je pense que ce sera un respect de ce que les autres ont évoqué. C'est cette façon que j'apprécie énormément moi-même, de nature des sacrifices ici. Merci.

William JORDAN

Ce n'est pas une question. C'est plutôt une observation. Je m'appelle William JORDAN. Je suis Président de l'association France Grande-Bretagne à Caen. Et depuis 23 ans, je suis guide sur les plages du débarquement. Je voulais faire appel à l'idée de l'imagination historique. Dans le film « Le Jour le plus long », on a recréé à Longues-sur-Mer Werner PLUSKAT qui regarde à partir du poste d'observation de tir quelque chose qui approche et il dit, en anglais en tout cas : « Incredible ! Incredible ! There are at least five thousand ships out there, and they're all heading for me » Et puis, je pense qu'il s'évanouit. « Incroyable ! Il y a 5 000 bateaux au large ». Peu avant, il n'y avait rien. Il y avait un horizon vide. Et je pense que pour recréer ce moment, on a besoin d'une tabula rasa, comme un artiste qui a besoin d'un morceau de papier ou une toile vide pour qu'on puisse, nous, brosser ce qu'on a à dire pour évoquer ce moment, parce que c'est à travers la surprise que le succès aura lieu. C'est une anticipation d'une immense flotte, une flotte dans laquelle il y a des dizaines de milliers d'hélices, sur les avions, dans les bateaux, les navires de guerre et les péniches du débarquement. Et ces hélices approchent la côte. Elles se déplacent. Et la surprise est totale. Nous n'avons pas le droit d'avoir une Werner PLUSKAT qui dit : « Incredible ! Incredible ! There are 75 propellers stuck in the sea» 75 hélices clouées au sol, figées pour toujours. Nous avons osé remplir notre horizon du débarquement avec quelque chose qu'on peut peut-être justifier. Mais ce n'est pas à nous, comme ont dit d'autres interlocuteurs, à le faire. Nous devons laisser la place à notre imagination. Et je voudrais aussi citer Winston Churchill qui est venu à Arromanches le 12 juin. Et il a observé à droite comme à gauche. L'eau semblait recouverte d'une masse prodigieuse de vaisseaux de toute taille à perte de vue. Jamais telle image n'est apparue dans l'histoire du monde. Et je doute qu'elle ressurgisse. Merci.

Christophe COLLET

Bonsoir. Je m'appelle Christophe COLLET. Je suis le Président de l'association Westlake Brothers Souvenir, une association de promotion du devoir de mémoire qu'on doit aux Canadiens, une association toute particulière puisqu'elle ne s'adresse qu'à la jeunesse, qui prend en charge tous les événements commémoratifs que nous mettons sur pied année après année, soit entre 15 et 20 par an. Je suis là, mandaté par mon Conseil d'administration pour effectivement affirmer que le parc éolien ne nous pose aucun problème à nous autres, à mes jeunes membres d'association. Ils pensent que ce n'est pas ça le problème. Pour eux, le devoir de mémoire se porte avant tout dans le cœur. Ils n'ont aucun souci vis-à-vis de ces éoliennes au large. Ils en auraient eus certainement si elles avaient été sur la plage effectivement. Mais le fait qu'elles soient au large ne leur pose aucun problème.

Et si vous le permettez, juste pour conclure, il y a deux ans, j'étais à Courseulles-sur-Mer, j'ai rencontré un vétéran. J'ai discuté avec lui et il s'est tourné vers l'intérieur des terres et il m'a dit : « Ce n'est pas ma plage. Moi, quand j'ai débarqué, il n'y avait pas ces marinas. Il n'y avait pas ces bâtiments qui coupent la perspective. Il y a des amis qui sont morts sous ces bâtiments ». Pour autant, je pense que le débat n'a jamais été ouvert sur l'utilité ou non des marinas. Merci.

Gérard LECORNU

Merci Monsieur le Président. Je vais être bref. Je sais que le temps est compté. Dans cette salle, j'ai beaucoup d'amis. J'ai habité Arromanches pendant 17 ans. Et c'est ici qu'est née notre association en 1988. Et je ne peux pas m'empêcher en venant à Arromanches de penser au concepteur du port artificiel d'Arromanches. Dans le cadre de la préparation des cérémonies du 50e anniversaire du débarquement, j'ai eu la chance, je dis bien la chance d'aller en Grande-Bretagne et de rencontrer ces concepteurs. Nous avons entretenu des liens très étroits, y compris avec leurs familles. Ils sont venus ici. Nous sommes allés à Londres et ailleurs. Ils m'ont laissé un message. Le message qu'ils m'ont laissé, c'est d'abord de sauver le port Winston, d'essayer de faire quelque chose pour ce port dont ils ont été les concepteurs et les réalisateurs et qui y ont vécu. Et je ne peux pas m'empêcher de penser à Alan HARRIS, Alan BECKET, John LUCKETT et bien d'autres. Ces gens sont restés à tout jamais gravés dans ma mémoire. Et ce soir, je voudrais lancer un appel à l'ensemble des décideurs, pour qu'enfin on se lance dans une opération de sauvegarde de ce lieu de mémoire et en reconnaissance à nos libérateurs.

Elsa JOLY-MALHOMME

Oui, bonsoir. Elsa JOLY-MALHOMME. Donc, moi, j'ai regardé de près les photomontages. Et c'est vrai que ça m'a vraiment beaucoup impressionné. Je trouve que l'impact visuel sur... moi j'habite à Arromanches, et l'impact visuel sur Arromanches est très impressionnant. Je trouve que... on a déjà parlé de l'importance du site du port artificiel. J'ai du mal à comprendre pourquoi on fait ce parc éolien à 10 km et à 9 km du caisson phœnix le plus proche. Et moi, j'ai une question toute bête, c'est : pourquoi les éoliennes sont blanches ? Est-ce que si on les met grises ou bleues, est-ce qu'on ne les verrait pas moins ? Est-ce qu'on ne peut pas les éloigner un peu plus ? Voilà. C'est vrai que je suis très impressionnée par ce qu'on a vu sur le photomontage.


BERNIÈRES S/MER, 31 mai 2013

Audition publique de Gérard LECORNU

Lien pour lire l'intervention : http://www.debatpublic-eolien-en-mer-courseulles.org/docs/reunions/reunion-20130531/20130531-presentation-m-lecornu.pdf

Audition publique de Patrick DOMENGET

Lien pour lire l'intervention : http://www.debatpublic-eolien-en-mer-courseulles.org/docs/reunions/reunion-20130531/20130531-presentation-m-domenget.pdf

 

VERS-SUR-MER, 29 avril 2013

Isabelle ATTARD, Député

Je fais juste une réponse par rapport aux plages débarquement. Je sais que c'est un sujet extrêmement important pour notre région. Je peux vous assurer qu'on peut être pour ce classement UNESCO des plages, et pour les éoliennes. Ce n'est pas du tout antinomique, c'est-à-dire qu'aujourd'hui la Région, le Département, les députés qui sont concernés par les plages et donc moi en particulier, nous nous battons pour que ce classement ait lieu, en tout cas pour qu'en 2014 les plages du débarquement soient inscrites sur la liste française. Ça, c'est une première étape parce qu'il y a de nombreux sites en France qui souhaitent être classés UNESCO et il n'y en aura qu'un, donc il faut déjà franchir l'étape du classement national. Et là vous pouvez être sûr que nous nous battons pour faire avancer le dossier.

Un point important : l'UNESCO ne classe pas les champs de bataille voilà pourquoi le sujet est bloqué aujourd'hui, voilà pourquoi vous avez certainement l'impression qu'il n'avance pas assez vite, c'est parce qu'on considère, l'UNESCO en tout cas considère, que les plages sont des lieux de bataille et les lieux de bataille ne sont pas classés. C'est écrit et c'est ce que nous a expliqué le ministère de la Culture. Il y a l'exemple d'Hiroshima où un site a été classé, et donc on essaye de regarder ce qui s'est passé à Hiroshima de façon à ce que les plages du débarquement soient classées, en tout cas c'est la raison pour laquelle le dossier n'avance pas aussi vite qu'il pourrait.

Ensuite, les Canadiens, les Anglais, les Américains sont venus effectivement sur ces plages et si nous sommes là aujourd'hui nous savons tous que c'est grâce à eux. Ça ne signifie pas pour autant que l'on doive se passer des éoliennes offshore pour cette raison. Ils nous ont libérés pour notre avenir, et notre avenir il est derrière nous en ce moment avec la projection à laquelle on assiste. C'est-à-dire que je ne suis pas pour qu'on fasse parler les morts, il y en a eu suffisamment sur les plages. Ces gens-là sont venus se battre pour nous.

On peut leur demander leur point de vue, certes, aux vétérans qui restent. Je suis pour. Mais j'aimerais les entendre aujourd'hui, j'aimerais savoir ce qu'ils pensent de l'éolien, j'aimerais savoir ce qu'ils pensent de l'éolien chez eux, que ça soit au Texas ou ailleurs, et là on aurait un vrai débat. Mais je n'aime pas qu'on fasse parler les gens qui ne sont pas là aujourd'hui et en tout cas s'ils sont, de mon point de vue venus nous libérer il y a des années, c'est pour qu'on puisse vivre dans une Europe libre et dans un pays autonome également, avec un bel avenir et ce n'est pas antinomique. En tout cas, l'éolien offshore et le classement et le respect du patrimoine, et c'est une directrice de musée qui vous parle, n'est pas antinomique. Voilà c'est tout. Et vous pouvez ne pas être d'accord bien sûr.

Bernard LOING

Je viens de passer 5 ans comme président de la Conférence internationale des ONG à l'UNESCO, donc je connais bien l'UNESCO et je connais bien les sujets. J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt ce que nous a dit Madame la Députée. Il y a effectivement un véritable débat, mais en l'occurrence je pense, et c'est pourquoi nous venons avec quelques amis de fonder l'association D-Day héritage. Nous voulons pousser pour que les plages soient classées. Je serais très heureux que ce ne soit pas incompatible avec la mise en place d'éoliennes en mer. Malheureusement, compte tenu de ce que je sais sur les contraintes posées par l'UNESCO, j'ai les plus grandes craintes.

Gérard LECORNU

Gérard LECORNU de l'association Port Winston Churchill d'Arromanches. Tout à l'heure a été évoqué le problème des distances et des réponses ont été apportées concernant la distance entre le parc éolien et Arromanches, le parc éolien et Courseulles et le parc éolien et Ouistreham.

J'aurais souhaité dans le cadre du débat public et compte tenu des moyens techniques dont dispose le promoteur, il serait utile pour l'information de tous qu'il communique sur un certain nombre de points qui sont les suivants : à quelle distance se trouverait la première éolienne du parc en mer du point le plus rapproché de chacun des secteurs du Débarquement du 6 juin 44 ? Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword ; des grands sites emblématiques, Omaha et Port Winston, pour Port Winston il a été répondu ; de chacune des plages du débarquement de Saint-Côme-de-Fresné, d'Asnelles-sur-Mer, Meuvaines,

Ver-sur-Mer, Graye-sur-Mer, Courseulles-sur-Mer, Bernières-sur-Mer ; du point le plus rapproché du site de 1000 ha de Port Winston ; du caisson Phoenix de Port Winston le plus rapproché, bien culturel maritime et de la ville du Havre, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

 

Les contributions 

Letassey-Madic Manon, étudiante, « Transition énergétique et protection du patrimoine historique : deux objectifs contradictoires ? »

Une approche philosophique

La Seconde Guerre Mondiale a été un événement d'ampleur qui a fortement marqué les esprits, les identités, et les nations. Le choc profond qu'elle a provoqué dans les sociétés a induit une réflexion globale sur l'humanité et le monde d'alors. Après guerre ont été lancées toute une série de remises en question dans divers domaines, amplifiées par la suite (1968, les 2 chocs pétroliers des années 70, la mondialisation, etc.).

La guerre a donc eu comme premier effet de mener progressivement à une prise de conscience sur divers aspects des sociétés humaines. Les écrits d'Hannah Arendt montrent une réflexion sur la responsabilité des sujets humains quelque soient les circonstances. Elle remet sur le devant de la scène la question de la responsabilité. C'est une notion centrale, car elle est au cœur des événements qui se sont déroulés, mais aussi au cœur de nos sociétés actuelles : face à l'Histoire, nous avons un devoir de mémoire. Des événements aussi graves ne doivent pas être oubliés, de façon à ce que cela ne se reproduise pas. Les soldats qui se sont battus pendant la guerre, l'ont fait au nom de la liberté, pour transmettre à leurs enfants une société dans laquelle ils seraient libres. La mémoire doit également être réalisée au nom du respect de la dignité des victimes. Ne pas oublier pour ne pas reproduire implique également une réflexion sur la responsabilité des sociétés actuelles pour les générations futures. Hans Jonas propose ainsi quelques maximes ou commandements, calqués sur la philosophie kantienne :

- « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur Terre »

- « Ne compromets pas les conditions pour la survie indéfinie de l'humanité sur Terre »

- « Inclut dans ton choix actuel l'intégrité future de l'Homme comme objet secondaire de ton vouloir ».

On voit clairement que ces formulations sont très liées à notre premier point sur la responsabilité face au passé. Les deux sont en interaction. Pour Jonas, il ne s'agit pas pour autant de sacrifier les générations présentes, ce qui a pu être en partie le cas pendant la guerre. Il s'agit de faire évoluer la société de manière à ce que tout le monde (quelque soit la classe sociale, l'espace géographique ou l'espace-temps) puisse vivre dignement.

Une approche historique

Dans une perspective plus historique, nous pouvons relever que la Seconde Guerre Mondiale a été celle des bombardements extrêmement destructeurs, mais en outre celle d'Hiroshima et Nagazaki. Les sociétés ont été véritablement anéanties, physiquement, moralement, matériellement, ... En 1948, dans le contexte de l'immédiat après-guerre, Fairfield Osborn Jr a fait paraître un essai demeuré célèbre, La Planète au pillage. Le livre dresse un réquisitoire sans appel contre l'utilisation abusive de la planète terre qui est faite par l'humanité. La couverture intérieure de l'ouvrage américain annonce : "Ce livre - qui a suscité un intérêt notable aux États-Unis - démontre brillamment et sans concessions que nous sommes en train de suivre une voie qui risque de rendre un jour ou l'autre notre bonne vieille terre aussi morte que la lune. Il contient la démonstration évidente qu'une dégradation continue de la nature menace la survie même de l'humanité". L'auteur développe son propos sur un ton alarmiste : "Aveugle à la nécessité de coopérer avec la nature, l'homme passe son temps à détruire les ressources de sa propre vie. Encore un siècle comme celui qui vient de s'écouler et la civilisation se trouvera en face de la crise finale". On note donc qu'aussitôt après la guerre, certains commencent à dénoncer les excès et la folie humaine vis-à-vis de notre milieu de vie. Par la suite, les réflexions écologistes se développent, notamment autour des questions de sécurité alimentaire, de la forte croissance démographique, du développement non maîtrisé des technologies (l'Homme devient sujet de ses propres créations), du culte de la productivité, etc, mais surtout, les réactions qui émergent se cristallisent en particulier autour du nucléaire et de la question énergétique. La Guerre Mondiale a lancé le nucléaire militaire, et la période de Guerre Froide qui s'ensuit est marquée par un équilibre tendu et anxieux des deux puissances mondiales (Etats-Unis / URSS) devant le risque d'une troisième guerre qui détruirait la planète. Héritier des mouvements de mai 1968, le journal La gueule ouverte (fondé en 1972 par Pierre Fournier) faisait paraître un article en écho à la Guerre Mondiale et aux préoccupations écologistes en émergence : « ce qui intéresse l'écologie politique, c'est la survie de l'Homme sur la planète, c'est la disparition des Etats nationalistes, c'est la disparition des armées cancéreuses, c'est la disparition de cette prétention humaine à se croire le nombril des espèces vivantes ». Les années 1970-1980 sont également celles des deux chocs pétroliers qui font prendre conscience aux sociétés de leur dépendance vis-à-vis d'un nombre restreint de pays. S'est alors posée la question de la diversification énergétique, et nombre de pays ont choisi le nucléaire civil. Toutefois, au regard des dégâts de la Guerre Mondiale, puis de l'explosion de Tchernobyl, et enfin celle de Fukushima, intervient de manière plus prégnante qu'auparavant la problématique de la transition énergétique vers des énergies plus propres et plus respectueuses de l'environnement et de la santé publique. Il convient donc à présent de donner un bref historique de l'énergie éolienne.

Des premiers navires à voile jusqu'aux éoliennes géantes développant une puissance de 7 MW en passant par les moulins à vent d'antan, l'énergie éolienne a été la source de découvertes et de développement.

 

Chronologie sur l'énergie éolienne


4000 avant J.-C : L'Homme apprend à maîtriser le vent, les Chinois sont, les premiers à prendre la mer sur des radeaux de fortune.

1783 : La première montgolfière transporte l'homme dans les airs

1852 : Henri Giffard conçoit le premier dirigeable au monde.

VII siècle : Utilisation en Perse (Iran actuel) de roues à énergie éoliennes rudimentaires composées d'une simple tour supportant des pales faites à partir de roseaux attachés en paquets

1100 : En Europe, les premières éoliennes sont construites et utilisées pour pomper l'eau et moudre le blé

XIV siècle : Des améliorations sont apportées progressivement aux moulins à vent européens afin d'augmenter la portance aérodynamique et la vitesse du rotor.

1700 : Les turbines éoliennes font leur apparition au Canada grâce aux colons qui les utilisent pour moudre le grain.

Fin des années 1700 : Les moulins à vent sont l'équivalent du moteur électrique de l'Europe pré-industrielle. Ils fournissent environ 1 500 mégawatts . Cette énergie éolienne est utilisée pour irriguer les terres, moudre le grain, scier le bois d'œuvre ...

1800 : Les homesteaders américains utilisent les moulins à vent pour pomper de l'eau pour alimenter leurs fermes et leurs ranches lors de leur établissement dans l'Ouest. Les pales de ces premiers moulins à vent de ferme étaient de simples palettes de bois

1887-1888 : L'américain Charles F. Brush, un scientifique de Cleveland en Ohio, construit la première éolienne qui produit du courant pour 12 batteries, 350 lampes à filament, 2 lampes à arc à charbon et 3 moteurs (17 mètres, puissance de 12 kW).

1890 : La première éolienne dite « industrielle » permettant de générer de l'électricité est mise au point par le Danois Poul La Cour, permettant de fabriquer de l'hydrogène par électrolyse de l'eau.

1891 : l'inventeur danois Poul La Cour conçoit plusieurs éoliennes expérimentales et mène des recherches en soufflerie. Il met au point les premières éoliennes conçues à partir des principes modernes de l'aérodynamique. D'une puissance 25 kW grâce à des rotors à quatre pales elles affichent une plus grande efficacité. À la fin de la Première Guerre mondiale, l'utilisation de ces machines était largement répandue au Danemark.

1920 : L'inventeur français G. J.M. Darrieus développe le concept d'un rotor à axe vertical : éoliennes Darrieus

1930 : Développement de petites éoliennes dans les régions rurales des grandes plaines américaines. D'une puissance de 1 à 3 kW, elle permettaient d'éclairer les fermes et de recharger les batteries des radios à cristal. Les éoliennes sont par la suite utilisées pour alimenter des appareils électroménagers et de l'équipement de ferme. Les fermes canadiennes utilisent les éoliennes pour produire de l'électricité et pour pomper l'eau des puits destinée aux auges pour le bétail.

Première moitié du XX siècle : Les éoliennes sont confrontées à la concurrence croissante des centrales au charbon et du réseau électrique au niveau national. En raison des pénuries de charbon et de pétrole pendant les deux guerres mondiales, la demande en énergie éolienne se maintient.

1955 : En France à Nogent-le-Roi dans la Beauce, une éolienne expérimentale de 800 kVA fonctionne de 1955 à  1963. Elle avait été conçue par le Bureau d'études scientifiques et techniques de Lucien Romani et exploitée pour le compte d'EDF.

1960 : Ulrich Hutter met au point des plans élaborés de turbines à axe horizontal en Allemagne.

1971 : Premier parc d'éoliennes en mer au large du Danemark d'une puissance totale de 5 MW

1973 : La crise pétrolière ravive l'intérêt pour le Grand éolien et incite les gouvernements de l'Allemagne, de la Suède, du Canada, du Royaume-Uni et des États-Unis à financer des projets de recherche sur les énergies renouvelables. Ces programmes sont à l'origine de la conception et de la mise en œuvre de nouveaux designs d'éoliennes qui réduisent de façon significative le coût de l'énergie éolienne au cours des deux décennies suivantes. Des parcs éoliens sont construits durant les années 1970 aux États-Unis ainsi qu'en Europe.

1984 : Projet Eole, la plus grande éolienne de type Darrieus au monde

2002 : Mise en service du plus grand parc éolien offshore au monde (en 2002) au Danemark (Horns Rev)

2004 : La capacité mondiale d'énergie éolienne dépasse les 39 000 MW

2012 : Selon le Conseil Mondial pour l'Energie Eolienne, l'éolien représente 282 GW de puissance installée (+ 19 % en 2012, soit 45 GW supplémentaires) au niveau mondial (dont 35 % en Europe et 2,5 % en France)


Conclusion

On peut dès lors constater que l'énergie éolienne est l'une des plus anciennes formes d'énergie utilisées par l'Homme. Il pourrait être considéré que les initiatives en Énergies Renouvelables menées de par le monde font partie des leçons que l'on peut tirer de l'Histoire. La Guerre Mondiale est aussi le reflet d'une volonté de construire un monde meilleur, de chercher le bien-être et le bonheur des sociétés. C'est également cette volonté qui est portée par ce type d'initiatives. Ainsi, de la même manière que les Accords de Paix conclus après-guerre, avec la construction de l'Union Européenne et de partenariats internationaux, on a vu se multiplier des Conventions, Conférences internationales, Accords, etc dans le domaine de l'Environnement. La paix, c'est aussi concilier les pays dans la nécessité de préserver le milieu naturel, éviter les excès, et lutter contre les inégalités en permettant une accessibilité à tous aux ressources naturelles vitales. Nous sommes encore loin aujourd'hui des divers objectifs énoncés. En outre, l'activité des lobbies internationaux, et les intérêts des Etats provoquent notamment une insuffisance de moyens pour développer des secteurs comme les énergies renouvelables. C'est pourquoi les initiatives ponctuelles, malgré les conséquences et aléas qu'elles peuvent rencontrer méritent d'être soutenues. Enfin, la coopération internationale dans ce domaine est un élément essentiel. Il s'agit de partager les expériences de façon à promouvoir de nouvelles façons de faire, et ainsi continuer d'avancer pour améliorer et développer durablement un secteur prometteur.

Pour terminer, on peut noter une proximité dans le vocabulaire entre le travail de mémoire et l'environnement : la nature est, au même titre que les monuments historiques et culturels, un patrimoine commun à préserver.

 

Les avis 

AVIS 71 -

Manon LETASSEY-MADIC (HEROUVILLE-SAINT-CLAIR), le 14/06/2013

Etudiante à l'antenne caennaise de Sciences Pô Rennes

Sur l'aspect historique, je crois que le parc pourrait être conçu comme un mémorial, dimension symbolique qui ferait le lien entre un respect mémoriel et les avancées technologiques de notre époque protectrices du moins en partie de l'environnement.

L'aspect visuel m'évoque, dans le design, les croix des cimetières militaires mais aussi une paix entraînée et maintenue par nos ressources naturelles (Vent, soleil, courants marins)

 

AVIS 70 - Sauver les Pontons d'ARROMANCHES

Antoine BRAULT, (BAYEUX), le 16/06/2013

Profitons de la présence de compétences et de moyens en travaux Offshore pour sauver le Pontons d'Arromanches. Depuis 69 ans nous restons tous spectateurs de la destruction de + en + rapide du port artificiel. Il est urgent d'agir pour sauver ce qui peut encore l'être, de ce qui restera comme une des plus belles opérations de la 2ème Guerre mondiale. Pensons aux générations à venir ..!

 

AVIS 69 - Eolienne et mémoire

Clément DOUTRESSOULLES, (BIÉVILLE BEUVILLE), le 14/06/2013

Comme je le craignais lorsque j'ai lu l'intention par un certain nombre de comités de faire classer les plages du Débarquement au patrimoine de l'Unesco, la polémique qui s'engage au sujet de l'installation d'un parc éolien au large de Courseulles n'a pour moi qu'un objectif principal: faire avorter la réalisation de ce parc.

Cette crainte s'en trouve renforcée par le périmètre de protection visuelle autour du Mont Saint Michel imposé par l'Unesco.

 Au travers de cette demande, il s'agit de culpabiliser tous les citoyens au regard du devoir de mémoire vis à vis des combattants venus libérer l'Europe et mourir sur ces plages et de mettre en porte à faux nos élus; en effet quel élu de quelque bord politique qu'il soit oserait s'opposer au classement des plages du débarquement?

Comme je le craignais lorsque j'ai lu l'intention par un certain nombre de comités de faire classer les plages du Débarquement au patrimoine de l'Unesco, la polémique qui s'engage au sujet de l'installation d'un parc éolien au large de Courseulles n'a pour moi qu'un objectif principal: faire avorter la réalisation de ce parc.

Cette crainte s'en trouve renforcée par le périmètre de protection visuelle autour du Mont Saint Michel imposé par l'Unesco.

 Au travers de cette demande, il s'agit de culpabiliser tous les citoyens au regard du devoir de mémoire vis à vis des combattants venus libérer l'Europe et mourir sur ces plages et de mettre en porte à faux nos élus; en effet quel élu, de quelque bord politique qu'il soit, oserait s'opposer au classement des plages du débarquement?

 Ce projet une chance pour la région de se tourner vers un avenir en matière d'emplois un peu plus radieux qu'il ne l'est en ce moment.

Je m'élève contre ces gens qui veulent que la Normandie soit figée dans un tourisme lié à cette période. Né à Huppain (Port-en-Bessin) à la limite des secteurs anglais et américains, j'ai été élevé dans la ferveur de la Libération par les Alliés du territoire français et la reconnaissance infinie que nous devions aux soldats Alliés souvent très jeunes venus mourir sur les plages de Normandie. Il ne m'enlèvera pas ce que j'éprouve à chaque fois que j'emmène quelqu'un au cimetière américain de Collevil sur mer ou lorsque mes nombreuses randonnées conduisent mes pas aux abords de l'un des nombreux cimetières qui jalonnent la Normandie.

 

AVIS 68 ‐ Thanks for setting an example for Canadians to follow  

Martin MOSTERT, (WILLOWDALE, ONTARIO), le 05/06/2013

As a Canadian whose parents left Holland after the devastation of World War II, I am glad to see that France is showing an example of what can be done to live in greater harmony with planet earth. Please tell our Prime Minister the seriousness of our present threat to our earth which is global warming. Windmills located far enough away from residences is a good action that shows France is serious about moving to 100% renewable energy. I wish you all the best in this endeavour.

(En tant que Canadien, dont les parents ont  quitté la Hollande après les ravages de la Seconde Guerre mondiale, je suis heureux de voir que la France montre un exemple de ce qui peut être fait pour vivre en plus grande harmonie avec la planète terre.  S'il vous plaît, dites à notre premier ministre la gravité de la  menace actuelle du réchauffement climatique pour notre terre. Ces éoliennes, situées assez loin des résidences, montrent que la France est sérieuse pour  passer à une énergie 100% renouvelable. 
Je vous souhaite le meilleur dans cette entreprise.)

As a Canadian whose parents left Holland after the devastation of World War II, I am glad to see that France is showing an example of what can be done to live in greater harmony with planet earth. Please tell our Prime Minister the seriousness of our present threat to our earth which is global warming. Windmills located far enough away from residences is a good action that shows France is serious about moving to 100% renewable energy. I wish you all the best in this endeavour.

(En tant que Canadien, dont les parents ont  quitté la Hollande après les ravages de la Seconde Guerre mondiale, je suis heureux de voir que la France montre un exemple de ce qui peut être fait pour vivre en plus grande harmonie avec la planète terre. 
S'il vous plaît, dites à notre premier ministre la gravité de la  menace actuelle du réchauffement climatique pour notre terre. Ces éoliennes, situées assez loin des résidences, montrent que la France est sérieuse pour  passer à une énergie 100% renouvelable. 
Je vous souhaite le meilleur dans cette entreprise.)



AVIS 67 - L'avenir

Michael WEMMERSCH, (CHERBOURG), le 04/06/2013

Je suis absolument pour ce projet. Professeur d'histoire je suis très sensible à tout ce qui touche à notre patrimoine historique. Mais je ne pense pas que la commémoration de faits historiques doive être le prétexte à l'immobilisme. Nos amis Canadiens, Britanniques... se sont battus pour la Liberté, ce parc éolien n'empêchera en rien de se souvenir de leurs sacrifices. Regardons vers un avenir propre en nous souvenons d'eux. il pourrait être une bonne idée que chaque éolienne porte le nom d'un soldat ou d'un bataillon...



AVIS 66 - Windmills = hope

Laura ESTIL,  (VICTORIA), le 29/05/2013

I appreciate that the French government has asked Canadians before building windmills off Juno. That goes to show how these windmills can be a symbol of international peace. Renewable energy is beautiful: I would be proud to see windmills off the coast of Juno.

"J'apprécie que le gouvernement français ait  sollicité les Canadiens avant de construire les éoliennes en mer au large de  Juno. Cela montre à quel point ces éoliennes peuvent être un symbole de la paix internationale. L'énergie renouvelable est belle: je serais fière  de voir  des éoliennes au large des côtes de Juno."



AVIS 65 - Beautiful contrast

Glen ESTILL, (LION'S HEAD, ONTARIO CANADA), le 29/05/2013

On June 6, 1944, thousands of young Canadians approached Juno beach to do their part to liberate Europe. The consequence of the invasion was utterly devastating to the soldiers of both sides, and to the French citizens and countryside. Liberation had its very high price. Today, there is an opportunity install clean renewable energy generation in the same spot. The horizon can be a symbol of hope, much as it was in 1944, but in a very different way. Instead of liberation from Nazi rule, the wind turbines liberate us from the destructive climate consequences of using fossil fuels. As a Canadian, I would be proud to have the offshore waters of Juno used for this purpose.

( Le 6 Juin 1944, des milliers de jeunes Canadiens ont abordé la  plage de Juno afin de contribuer à libérer l'Europe. La conséquence de l'invasion a été absolument dévastatrice pour les soldats des deux camps, pour les citoyens et les campagnes françaises. La libération a eu son prix très élevé. Aujourd'hui, il y a une possibilité d'installer une production d'énergie propre et renouvelable sur cette même zone. Cet horizon peut être un symbole d'espoir, autant qu'il a été  en 1944, mais d'une manière très différente. Au lieu de nous libérer de la domination nazie, les éoliennes nous libèrent des conséquences destructrices de l'utilisation de combustibles fossiles sur le climat. En tant que Canadien, je serais fier d'avoir les eaux au large de Juno utilisées à cette fin.)



AVIS 64 - Ken Hutchinson

Malcolm HAMILTON, (TORONTO), le 29/05/2013

My uncle, Ken Hutchinson, was killed at Carpiquet during the D-Day invasion. He is buried at Beny sur mer. My mother, his sister, and I have visited his grave. I can't speak for him, of course, but I know that my mother was very much in favour of wind energy. She and her brothers and sisters lived with windmills on their farm in Alberta. I would view the windmills as monuments silently watching over the place where these men sacrificed their lives. I don't understand the controversy.

(Mon oncle, Ken Hutchinson, a été tué à Carpiquet lors de l'invasion du  D-Day. Il est enterré à Bény-sur-Mer. Ma mère, sa sœur et moi avons visité sa tombe. Je ne peux pas parler pour lui, bien sûr, mais je sais que ma mère était très en faveur de l'énergie éolienne. Elle et ses frères et sœurs vivaient avec des moulins à vent dans  leur ferme à Alberta. Je voudrais voir ces éoliennes comme des monuments, à regarder en silence,   à l'endroit où ces hommes ont sacrifié leur vie. Je ne comprends pas la controverse.)



AVIS 61 - Pro-windmills

Erica FRANK, NEXTGENU.ORG (VANCOUVER, CANADA), le 27/05/2013

Ce serait une façon magnifique pour commémorer le souvenir des nombreux soldats qui sont morts et meurent encore pour protéger les réserves de pétrole, et d'éviter les innombrables décès ultérieurs inutiles pour le même but.



AVIS 60 -

Arlerre THIBAUX (COURSEULLES SUR MER), le 24/05/2013

Etant absente de Courseulles le 4 avril dernier, je n'ai donc pas pu assister à la réunion. Je conteste le projet de parc éolien en mer de la Côte de Nacre. Les plages du Débarquement devaient être inscrites au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous avons des pêcheurs à Courseulles et le Centre Juno Beach.

Ce projet de parc éolien en mer est à prévoir ailleurs qu'à Courseulles sur Mer.



AVIS 59 - Canadian opinion

Dave STEEN, (CALGARY), le 24/05/2013


Hello, just wanted to provide a comment I don't feel the project would impact D Day memorials to any significant degree. In fact I would like to suggest if the project goes ahead you honour the fallen and make the farm a memorial. You could add a plaque to each turbine with a regimental shield from the Allied forces and/or list those who dies on the beaches that day. I think sort sort of recognition like that would be appropriate. And finally, thank you for recognizing the significance of the area to us and including us in your process.



« Bonjour. Je souhaitais simplement donner un avis. Je ne pense pas que le projet impactera réellement les commémorations du Débarquement.  En fait, j'aimerais suggérer, si ce projet voit le jour,  qu'il  honore les morts en faisant de ce parc un mémorial. Vous pourriez ajouter une plaque, à chaque éolienne, représentant les différents régiments des forces alliées et/ou la liste des hommes morts sur les plages le jour du débarquement.  Je crois qu'une telle reconnaissance serait appropriée. Enfin, je vous remercie de reconnaître la signification de cette zone pour nous et de nous inclure dans ce processus. »


 
AVIS 58 - I like this idea

Helena DENG, (CALGARY, ALBERTA, CANADA), le 24/05/2013

As a Canadian, I have no issues with this project. I appreciate you've asked for Canadian opinion, but Canadian veterans fought for your land to be free, so do as you wish. And this is a green project, which is a good thing.

«  En tant que Canadien, je n'ai pas de problème avec ce projet. J'apprécie que vous demandiez l'opinion des anciens combattants canadiens qui ont combattu pour que votre pays soit libre, donc faites comme il vous plait. Et c'est un projet écologique, ce qui est une bonne chose. »



AVIS 57 - Wind turbines on Junp Beach

April WHITE-STESCO, CANADIAN CITIZEN (AURORA), le 23/05/2013

Please "NO" wind turbines on Juno Beach. This should be declared a World Heritage Site. Do not desecrate the memory of what was done there in the name of freedom. Canadians say the words "Lest we forget". My Father fought for your freedom. This idea is disgraceful! I have started an online petition against the Juno Beach wind turbines! April White-Stesco

«

S'il vous plaît, « NON » aux éoliennes sur Juno Beach.  Cela devrait être déclaré comme un site appartenant au patrimoine mondial. Ne désacralisez pas la mémoire de ce qui a été réalisé dans ces lieux au nom de la liberté. Les Canadiens prononcent ces mots « Nous nous souviendrons ». Mon père s'est battu pour votre liberté. Cette idée est honteuse ! J'ai démarré une pétition en ligne contre les éoliennes de Juno Beach. »



AVIS 56 - Wind farm

Don WILKINSON, (OKANAGAN FALLS, B.C. CANADA), le 23/05/2013


I feel it is despicable that the French Government and any company would even consider installing a windfarm at the Normandy location. This historic area must be preserved as an honoured symbol of the thousands of men from Canada, Great Britain and the United States who bled and died in their effort to save France from the evil of Nazism. Have the people of France forgotten the sacrifice so many young men madeon their behalf? Has the Government of France forgotten what they owe to these men? Please, I emplore you, stop this travesty now. Do not allow the desecration of this battleground, this place where men and boys paid the ultimate sacrifice. Do not allow it. Please.



AVIS 55 - Parc éolien en mer Courseulles-sur-Mer

Thomas HACKNEY, NONE (VICTORIA, BRITISH COLUMBIA), le 22/05/2013

Greetings from Canada, I welcome efforts to develop energy resources that avoid the need for fossil fuels that are causing global warming and climate change. The biggest challenge facing the world today is our collective struggle to live on this planet without destroying the environment that allows us to live. This is bigger even than the second world war. Regards, Tom Hackney

(Salutations du Canada, J'accueille favorablement les efforts visant à  développer les ressources énergétiques qui permettent d'éviter d'avoir recours à des énergies fossiles, causant le réchauffement de la planète et les changements climatiques. Le plus grand défi auquel le monde fait face actuellement est notre lutte collective pour vivre sur cette planète sans détruire l'environnement qui nous permet d'y vivre. C'est plus important encore que la Seconde Guerre Mondiale. Cordialement )



AVIS 54 - Wind Turbines near Juno Beach

Bonnie TUSON, RETIRED (CITY *), le 21/05/2013

This is completely disrespectful! Is nothing sacred?

(Ceci est complètement irrespectueux! N'y a-t-il plus rien de sacré?)



AVIS 53 - Anti

Richard PHILLIPS, Company name (TORONTO, CANADA), le 21/05/2013

  I am against any change to the land/sea scape of the areas of Gold, Juno, Omaha,Sword, Utah and Point-du-Hoc commonly referred to the area of the D-Day landings. These are sacred areas which should be preserved in perpetuity as a World Heritage Site.

(Je suis contre tout changement sur les paysages, à terre ou en mer, près des  zones de Gold, Juno, Omaha, Sword, Utah et la Pointe du Hoc communément appelées Plages
du débarquements . Ce sont des lieux sacrés qui doivent être préservés en
tant que  sites appartenant au patrimoine mondial.)



AVIS 30 -

Gérard LECORNU (COMBES EN PLAINE), le 05/04/2013

Sauvegarde du Patrimoine



AVIS 19 -

Suzanne DOUCET (ASNELLES), le 29/03/2013

Il est regrettable que l'on implante ce parc sur un lieu historique, où des jeunes hommes sont morts pour notre liberté.

Je ne suis pas contre les éoliennes mais la France ne manque pas de sites et de côtes plus anonymes.