< RETOUR À L'ESPACE DE DISCUSSION Énergie éolienne en mer (25 questions)
Q7 • Georges CLEMENT, MERS LES BAINS, le 04/05/2010
L'introduction du projet par GDF SUEZ justifie la création du parc par l'urgence climatique et énergétique présentée comme des évidences, évidences qui restent à démontrer. Avec une production électrique en France (chiffres EDF 2008) d’origine à 82.9% nucléaire, 9.3% renouvelable (dont 7.5% hydraulique) n’est-ce pas excessif de parler d’urgence ? Le solde de la production 3.1% charbon, 3% gaz, 1.4% fioul, et 0.3% autres, ne contribuant que faiblement aux émissions de GES, essentiellement produits par l’industrie et les transports. Par ailleurs, plutôt que de développer une production éolienne de toute façon insuffisante pour satisfaire la totalité des besoins ne conviendrait-il pas mieux de poursuivre le développement de la filière nucléaire permettant de conjuguer les avantages de l’absence d’émission de GES et la préservation des ressources en hydrocarbures ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 01/06/2010,
Bonjour, Pour répondre à votre première question, non, il y a bel et bien urgence à modifier nos habitudes, tant en terme de production électrique qu’en terme de consommation. La grande majorité des experts s’accordent désormais sur ce point : le changement climatique est inéluctable et ses conséquences potentiellement dramatiques pour la planète. Du particulier au plus grand groupe industriel, chacun doit désormais se sentir concerné. De fait, au niveau européen comme au niveau national, les politiques convergent pour développer les énergies renouvelables et ainsi réduire les émissions de gaz à effet de serre. A travers le Grenelle de l’Environnement, la France a, quant à elle, fixé une feuille de route ambitieuse pour promouvoir les énergies renouvelables. L’objectif est ainsi d’atteindre 25 000 MW éolien, dont 6000 MW en mer. Il a été confirmé courant décembre 2009 à l’occasion de la Programmation Pluriannuelle des Investissements (PPI) de production électrique par le ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer. Le projet des Deux Côtes, dans la variante de 700MW que nous privilégions, répondrait à hauteur de 12% à cet objectif des 6000MW en mer. Bien entendu, le combat contre les émissions de CO2 concerne tous les secteurs et même si il paraît évident que les efforts doivent également porter sur les transports, l’industrie ou le résidentiel-tertiaire, il n’en reste pas moins que 34 millions de tonnes de CO2 ont été émises en 2006 du fait de notre consommation d’électricité (d’après le scénario énergétique de référence DGEMP/OE du 2 avril 2008). Des réductions d’émissions sont donc également à faire de ce côté-là. En France, l’existence de trois grands régimes de vent décorrélés combinée aux autres particularités du système électrique français (très fortes capacités hydraulique et d’interconnexion), permet une gestion optimale de la production éolienne. L’éolien se substitue, la plupart du temps, à des moyens thermiques qui représentaient encore en 2009 environ 10.5% de notre production électrique, selon le dernier bilan du RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité : selon RTE, la production d’électricité éolienne se substitue aux trois quarts à la production thermique. Cette substitution de l’éolien au thermique à flamme a des conséquences directes sur la réduction des émissions de CO₂ du parc électrique français : « En 2020, un parc de 25 000 MW devrait permettre d’éviter l’émission par le secteur énergétique de 16 millions de tonnes de CO₂ par an », selon la note d’information publiée le 15 février 2008 par le Ministère en charge de l’énergie et de l’environnement et l’ADEME. Concrètement, cet objectif représente l’équivalent des émissions annuelles de CO₂ de près de 8 millions de voitures. Il est utile également de rappeler qu'une partie des moyens de transport dépendra de plus en plus à l'avenir de l'électricité (voitures électriques, transport en commun..). Il en va de même avec le chauffage et la climatisation du fait de la promotion des pompes à chaleur. De fait, si la consommation d'énergie dans sa globalité va baisser, le développement du parc de production électrique va lui se poursuivre. L'objectif est donc de le développer de la façon la plus propre possible, notamment en limitant les émissions de gaz à effet de serre. Concernant la question suivante, comprenez bien que l’éolien n’a pas vocation à satisfaire seul l’ensemble des besoins électrique français et à remplacer toutes les énergies mais a pour objectif de réduire une partie de nos émissions de gaz à effet de serre. Nous le rappelons plus haut, via les engagements pris à l'occasion du Grenelle de l'Environnement et de la PPI 2010, 10 % de la consommation électrique du pays sera d’origine éolienne en 2020 et n'émettra donc ni gaz à effet de serre ni émissions toxiques, ne produira pas de déchets et ne consommera pas d’eau. Elle bénéficiera par ailleurs d'une ressource, le vent, inépuisable, gratuite et largement exploitable en France. Rappelons pour finir que le coût de l'éolien est fixe (on le connaît pour les 20 ans à venir) et qu'il intègre tout (Recherche & Déveleppement, études de faisabilité , construction, assurance, exploitation pendant 30 ans, démantèlement, ...). Il n'y a donc pas de coûts cachés. De plus, un autre avantage de l’éolien est sa réversabilité : si un meilleur substitut est trouvé un jour, l’éolien ne laissera ni installations, ni déchets derrière lui. Aucune énergie ne peut répondre seule à nos besoins. Le développement du nucléaire entrainerait, du fait de son manque de souplesse, l'ajout de centrales de pointe polluantes. Aujourd'hui, l'ensemble des experts en énergie s'accordent à dire qu'il nous faut diversifier nos sources d'énergie. Cordialement.
Q14 • BALEYDIER, le 05/05/2010
La loi Grenelle II n'a pas prévu de réglementation sur l'éolien offshore. Quand cette réglementation sera-t-elle rendue publique ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 4 mai) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 14/06/2010,
Bonjour, Dans le cadre des débats sur le Grenelle 2, le ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer a publié un communiqué de presse le 5 mai 2010 à propos du « programme de développement de l’éolien en mer du Grenelle de l'Environnement ». Celui-ci, disponible sur le site institutionnel du ministère, rappelle les objectifs de la France pour le développement de l’éolien en mer. En voici un extrait:
"... Le plan de développement des énergies renouvelables de la France prévoit une accélération du développement de l’énergie éolienne en mer et vise l’installation d’une capacité de 6 000 MW à l’horizon 2020, objectif confirmé lors du Grenelle de la Mer et lors de l’adoption de la nouvelle « feuille de route énergétique de la France ». L’enjeu pour la France est double : il s’agit de respecter les engagements du Grenelle de l'Environnement mais aussi de conquérir une position de leader dans la future industrie des énergies marines et permettre la création de milliers d’emplois pérennes sur le sol national. Le « programme de développement de l’éolien en mer du Grenelle Environnement » se décline autour des 3 axes suivants : - Une planification concertée. - Un cadre réglementaire simplifié. - Des appels d’offres destinés à susciter l’émergence d’une nouvelle industrie « verte » créatrice d’emplois. Le projet de parc éolien en mer des Deux Côtes s’inscrit pleinement dans les objectifs du Grenelle 2 de l’Environnement. La Compagnie du Vent a lancé dès 2001 une étude visant à déterminer les sites les plus propices le long des côtes métropolitaines françaises. Plusieurs sites sont ressortis puis ont été étudiés plus précisément à l’aide de critères environnementaux, réglementaires, techniques, socio-économiques. Le site des Deux-Côtes a finalement été retenu et nous avons la conviction qu’il est parfaitement adapté à l’implantation d’un parc éolien en mer. Cordialement.
Q15 • BERTIN, le 05/05/2010
Pourquoi encore des éoliennes, nous avons déjà la centrale et bientôt son nouvel epr ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 4 mai) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 12/05/2010,
Bonjour, Vous l'avez dit, la Haute-Normandie est effectivement très bien pourvue en moyens de production électrique puisqu'elle accueille près de 10 % des puissances installées de production d’électricité françaises. Ses compétences et ses infrastructures sont grandes dans le domaine des énergies "conventionnelles" (pétrole, gaz, nucléaire…), là où tous les grands opérateurs sont présents. En revanche, elles méritent d’être développées dans le domaine des « renouvelables », en particulier de l’éolien où ses atouts n’ont pas encore été suffisamment exploités, alors que les attentes sont nombreuses. Ce rééquilibrage vers les « renouvelables » est l’une des ambitions de la filière « Énergie Haute-Normandie » qui a été créée en 2009 pour faire de la Basse Seine et du littoral une plate-forme industrielle multi-énergies, connue et reconnue en France et à l’étranger, pour l’excellence de ses activités, de sa recherche et de sa formation, au service de l’emploi, de l’innovation et de l’environnement. Dans ce contexte, le projet des Deux Côtes est perçu comme une concrétisation possible de cette ambition ; il est complémentaire des autres grands projets régionaux (modernisation de la Raffinerie de Normandie, terminal méthanier d’Antifer, nouveau réacteur EPR de Penly) ; il est aussi le moyen de renforcer les coopérations entre la Haute-Normandie et la Picardie en anticipant les changements à venir, sur un champ entièrement nouveau : celui de l’éolien en mer. Les effets de la construction des centrales nucléaires de Paluel et de Penly avaient été positifs pour les territoires, et on considère que le parc éolien des Deux Côtes peut devenir, à son tour, un vrai moteur de développement, à condition de savoir l’accueillir. Dans un contexte de crise, marqué par la fragilisation des bassins d’emplois littoraux, il s’agit là d’une opportunité dont l’intérêt va bien au-delà de la seule réalisation de l’investissement pour toucher aux dynamiques industrielles et environnementales. De fait, le projet pourrait s’inscrire dans la réalisation de deux priorités régionales étroitement liées : - la construction d’une filière industrielle d’excellence dans le domaine de l’énergie ; - la préservation de l’environnement par la promotion de l’économie verte. Sur ces priorités, les deux régions se rapprochent ; leurs démarches sont devenues convergentes et leurs actions interdépendantes et imbriquées. Pour elles, le projet des Deux Côtes peut être une signature – parmi d’autres – de leur virage vers l’économie verte, mais une signature importante puisque le projet, par ses caractéristiques et ses effets induits, sera certainement regardé comme une vitrine remarquable et remarquée. Cordialement, La Compagnie du Vent
Q20 • Michel LESUEUR, NEUVILLE LÈS DIEPPE, le 05/05/2010
Quel sera le coût du KWh produit par ce parc éolien ? à rapprocher du coût du kWh produit par les autres énergies. > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 25/06/2010,
Bonjour, En mer, les parcs éoliens ont une efficacité comparable aux meilleures sources d’énergie si leurs coûts respectifs sont comparés en intégrant l’ensemble des paramètres. 1 - L’Europe et la France dépendent de plus en plus, pour l’énergie qu’elles consomment, de ressources importées. En l’espace de dix ans, le taux de dépendance énergétique de l’Union européenne, qui mesure la part des importations dans la consommation d’énergie, est passé de 44 % à 56 %. Avec l’épuisement des réserves d’hydrocarbures en Mer du Nord, l’Europe verra sa dépendance énergétique augmenter. Cette tendance risque d’ailleurs de s’accélérer : d’ici 2030, plus de 80% de la consommation de gaz de l’Union européenne et plus de 90 % de sa consommation en pétrole seront assurées par des importations. La dépendance envers certains pays, tels la Russie, augmentera très fortement tant pour la production que pour l’acheminement d’hydrocarbures. Par ailleurs, la totalité de l'uranium utilisé par les centrales nucléaires françaises provient de l'étranger. Les gisements d'uranium, source d'énergie fissile, épuisable et non renouvelable, sont très localisés et entraînent une forte dépendance des pays consommateurs envers les pays producteurs. Si aucun effort n’est entrepris, l’économie européenne sera donc bientôt encore plus sensible à l’évolution de ces importations qu’elle ne l’est aujourd’hui. Depuis 2004, le prix de l’électricité sur le marché européen a augmenté en moyenne de 20% par an. Le prix des combustibles fossiles ne cesse d’augmenter depuis quelques années. Le pétrole a atteint des records en 2008 (140 $¬/baril) tandis que le charbon et le gaz ont vu leurs prix doubler depuis 2003. Le prix de l’électricité a suivi et a augmenté en moyenne de 20 % par an depuis 2002. Cette tendance devrait se poursuivre à cause des tensions croissantes sur le marché de l’offre (stagnation de la production et nombre toujours plus faible de pays exportateurs) et de la demande qui s’accroît, notamment en raison du développement des pays émergents comme la Chine ou l’Inde. L’énergie éolienne, dont le coût n’est pas lié à celui des combustibles fossiles, représente un investissement efficace pour se prémunir contre l’impact des hausses de prix des matières premières. Le vent est une ressource inépuisable : il se substitue à de la production fossile importée et contribue ainsi efficacement à sécuriser une partie de notre consommation énergétique. Depuis la fin des années 90 et le lancement de la filière éolienne, le coût de l’éolien est stable puisqu’il ne dépend pas des énergies fossiles. 2 - L’énergie éolienne en mer est une filière très prometteuse. Cependant, comme pour toutes les nouvelles filières énergétiques en développement, les pouvoirs publics ont décidé de lui apporter un soutien économique afin de faciliter son démarrage. Ce soutien intègre également une bonification « environnementale » (l’énergie éolienne est propre, renouvelable, sans déchets et réversible), laquelle a été préférée à une pénalisation des filières polluantes. Un tarif d’achat a été créé, garantissant l’achat par EDF de l’électricité produite à un coût fixe et garanti pendant 20 ans, pour sécuriser les investissements et donner de la visibilité aux acteurs de la filière. Ce tarif a été défini par le ministère de l’Industrie, voté par l’assemblée nationale après consultation de la Commission de Régulation de l’Energie. Chaque kilowattheure d’électricité produit par une éolienne est acheté par EDF à 13 c€/kWh pendant 10 ans, puis entre 3 et 13 c€/kWh les 10 dernières années selon la productivité du parc. A titre de comparaison, le tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque est compris entre 31.4 et 58 c€/kWh, celui de la géothermie entre 12 et 15 c€/kWh, celui de l’hydraulique entre 6.07 et 10.25 c€/kWh et celui du biogaz et de la méthanisation entre 7.5 et 14 c€/kWh… Ainsi, lorsqu'on compare le tarif d'achat de l'éolien offshore (et à fortiori de l'éolien terrestre) aux autres énergies renouvelables, dites "énergies de flux", c'est-à-dire qui ne s'usent pas lorsqu'on s'en sert, on s'aperçoit que cette filière est très compétitive. Il faut noter également que cette comparaison est possible et pertinente parce qu'on compare des filières dont le coût intègre toutes les étapes de la filière en question (Recherche & Développement, études de faisabilité, construction, assurance, exploitation pendant 30 ans, démantèlement, ...), ce qui n'est pas toujours le cas des énergies dites "de stock", qui ne se renouvellent pas et disparaissent une fois le stock épuisé. Par ailleurs, du fait notamment de leur faibles impacts négatifs sur l'environnement ou la santé, les énergies de flux (et l'éolien en tête) présentent également les coûts cachés les plus faibles de toutes les filières de production d'électricité. 3 – Concernant les prévisions des coûts de production de l'éolien dans sa globalité d'ici quelques années en France, et notamment ceux de l'éolien en mer, on constate que les perspectives sont réjouissantes. En effet, en partant de l’objectif de production d’électricité éolienne fixé par le Grenelle de l’Environnement (59 TWh à l’horizon 2020), l’institut d’études économiques COE Rexecode a dressé le bilan prévisionnel du programme d’investissement de 36 milliards d’euros qu’il serait nécessaire d’engager pour atteindre cet objectif. Ce bilan fait ressortir un coût de production de l’électricité éolienne de 8,2 centimes d’euros par kWh en moyenne jusqu’en 2020 (6,3 centimes d’euros pour l’éolien terrestre, 10,3 centimes pour l’éolien en mer), comparable au prix d’achat de gros de l’électricité qui augmenterait jusqu’à 8,5 centimes par kWh dans la même période. Le surcoût constaté de 4,9 milliards d’euros, qui résulterait des obligations d’achat d’électricité, serait atténué par un avantage économique (non-dépendance au coût des énergies fossiles) et environnemental (valorisation des émissions de CO 2 évitées) de 3,9 milliards d’euros. Le bilan global, compte tenu des incertitudes du chiffrage, est considéré par l’Institut comme atteignant l’équilibre vers 2020, ce qui rendra acceptable le coût de production de l’électricité d’origine éolienne et corrélé avec le coût du pétrole. Après 2020, l’éolien devrait devenir moins cher que le coût moyen du marché si les investissements commencent dès aujourd’hui. 4 – Le coût du projet des Deux Côtes dépend de nombreux paramètres dont certains ne seront quantifiés qu’à l’issue d’études qui sont à mener (par exemple déterminer finement les caractéristiques du sous-sol marin). De plus, la configuration définitive du projet n’est aujourd’hui pas connue : quel sera le projet retenu suite aux discussions du débat public (quel type d’éolienne, combien d’éoliennes, où, selon quelle organisation…) ? Quoi qu’il en soit, développer un parc éolien en mer est affaire de compromis. Le choix du site des Deux-Côtes fait suite à une étude, menée en 2001 par la Compagnie du Vent, ayant porté sur l'ensemble des façades littorales de la France métropolitaine. Cette étude nous conforte grandement dans le fait que, du fait de ses caractéristiques (profondeur, nature des fonds marins, proximité du raccordement électrique…), il est un des sites français les plus propices à l’installation d’éoliennes en mer. La détermination d'un site puis d'un projet fait toujours l'objet d'une étude prenant en compte des critères multiples et divers. Cette démarche ne consiste pas à classer ces critères par ordre d’importance ou de priorité mais bien à les combiner au mieux afin de trouver le meilleur compromis possible. Au cours des nombreuses années passés à travailler sur le projet des Deux Côtes, nous nous sommes attachés à trouver le projet combinant au mieux ces critères. Là encore, de par ses caractéristiques (potentiel éolien, profondeur d’eau, proximité du réseau électrique, nombre d’éoliennes et effet d’échelle associé…), le parc éolien en mer des Deux Côtes aura des coûts de production parmi les plus compétitifs des projets éoliens en mer français. L’ensemble de ces données démontre l’efficacité économique de l’éolien en mer et sa compétitivité, particulièrement sur le site dit des « Deux Côtes ». Cordialement
Q21 • Liseline LAVOINE, CRIEL, le 05/05/2010
Pour qui l'énergie ? Ne sommes-nous pas déjà avec PENLY et le futur EPR autosuffisants ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 07/06/2010,
Bonjour, 1 - L’électricité produite en France (qu’elle soit d’origine nucléaire, thermique ou renouvelable) est injectée sous forme d’électrons dans le réseau électrique national, conformément au principe même de l’électricité. Les lois de la physique font que les électrons se déplacent dans ce réseau vers ce qui les attire, c’est-à-dire les lieux de consommation. Et ils vont naturellement au plus proche. Toute personne habitant à proximité d’un parc éolien (ou plutôt du poste-source sur lequel le parc éolien se raccorde) consommera donc en partie une énergie propre et renouvelable issue des éoliennes. 2 - Vous l'avez dit, la Haute-Normandie est effectivement très bien pourvue en moyens de production électrique puisqu'elle accueille près de 10 % des puissances installées de production d’électricité et 35% des capacités de raffinage françaises. Ses compétences et ses infrastructures sont grandes dans le domaine des énergies "conventionnelles" (pétrole, gaz, nucléaire…). En revanche, elles méritent d’être développées dans le domaine des « renouvelables », en particulier de l’éolien où ses atouts n’ont pas encore été suffisamment exploités, alors que les attentes sont nombreuses.
Q24 • Michel LESUEUR, NEUVILLE LÈS DIEPPE, le 05/05/2010
Je trouve inadmissible d'obliger EDF à racheter de l'énergie plus chère qu'elle ne peut la revendre. En ce cas pourquoi ne pas obliger les autres vendeurs d'énergie aussi ? GDF Suez, Powéo ETC à racheter l'énergie éolienne ? (c'est valable aussi pour le solaire...). Ou bien, le citoyen du monde "responsable" achète son énergie renouvelable au prix de production, et EDF n'est pas mis en situation économiquement inadmissible. D'ailleurs, vendre moins cher que le prix de revient, ça s'appelle du dumping, et il me semble que c'est interdit, non ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 14/06/2010,
Bonjour, EDF n’est, en l’espèce, qu’un intermédiaire : via la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité), c’est le consommateur final qui supporte le différentiel de coût entre le prix de marché et le prix de production des énergies renouvelables. En fait, chaque kilowattheure d’électricité produit par une éolienne terrestre est acheté par EDF à 8,2 c€/kWh pendant 10 ans, puis entre 2,8 et 8,2 c€/kWh pendant 5 ans selon la productivité du parc. Dans le cadre d’un parc éolien offshore, l’électricité produite est revendue à EDF, à 13 c€/kWh, puis entre 3 et 13 c€/kWh pendant 10 ans selon la productivité du parc. Ce tarif a été fixé par le gouvernement pour permettre aux projets de trouver des financements. Etant donné que le développement de l’éolien résulte d’une politique publique visant à diversifier nos moyens de production d’énergie et à développer les énergies renouvelables, le surcoût de l’électricité éolienne achetée par EDF est répercuté sur la facture d’électricité de chaque consommateur, parmi les charges de la CSPE. En 2009, le montant de la CSPE était de 4,5 €/MWh. L’éolien ne représentait, en 2009, que 4 % de ce montant. Cela équivaut à une charge à hauteur de 60 centimes d’euros par foyer et par an hors chauffage (pour un ménage français moyen consommant 2 500 kWh/an), et 90 centimes d’euros par foyer et par an avec chauffage. Le montant de la CSPE lié au développement des énergies renouvelables est en baisse d’année en année (l’éolien coûte donc de moins en moins cher pour le consommateur). Il est passé de 200 millions d’euros en 2004 (correspondant alors à 13% de la CSPE totale), à moins de 100 millions d’euros en 2008 (correspondant alors à 6% de la CSPE totale). Durant cette même période, la production éolienne a cependant été multipliée par plus de 20. La CSPE permet ainsi aux distributeurs d’électricité (EDF et les entreprises locales de distribution) d’être compensés pour les éventuels surcoûts liés à la mission de service public qui leur est attribuée. En particulier, cela concerne 3 aspects : - La péréquation tarifaire, c'est-à-dire le surcoût de la production électrique dans les zones insulaires (Corse, DOM-COM, îles bretonnes…), a doublé en 5 ans en raison de l’augmentation du coût des énergies fossiles, et de la dépendance très forte des zones insulaires par rapport à celles-ci. Elle représentait, en 2009, 61 % du coût de la CSPE. - Les aspects sociaux de la fourniture d’électricité, soit le coût supporté par les fournisseurs en faveur des personnes en situation de précarité. Ils représentaient, en 2009, 4 % du coût de la CSPE. - L’obligation d’achat de l’électricité produite par la cogénération (28% du coût de la CSPE) et les énergies renouvelables Cordialement.
Q28 • Michel MALOT, ST PIERRE EN VAL, le 05/05/2010
Quel sera le prix du kilowatt-heure produit par l’éolien en mer comparé à celui de l’éolien terrestre, et surtout comparé au prix du kilowatt-heure produit actuellement par EDF avec les centrales nucléaires ? Quelle sera la répercussion sur la facture d’électricité des particuliers, sachant que des foyers ont déjà des difficultés à régler leur facture en se privant au quotidien ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 03/09/2010,
Bonjour, Le coût de revient de la construction d'une ferme éolienne terrestre est actuellement de l'ordre de 7,5 c€/kWh tout compris (Recherche et Développement, études, construction, assurance, exploitation pendant 20 ans et démantèlement). Le coût de revient de la construction d'une centrale nucléaire EPR serait de l'ordre de 5,5 c€/kWh selon une étude conjointe de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) et l’Agence pour l’Energie Nucléaire (AEN) de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) présenté fin mars dernier. Cependant, cette fourchette de prix de production varie de 4.2 à 6.9 c€.kWh. Mais cette estimation n'intègre pas la Recherche et Développement financée depuis 50 ans par le CNRS et le CEA, l'assurance en cas de catastrophe qui est prise en charge par l'Etat. Vous le voyez, il est difficile de comparer les coûts de production de ces 2 filières. Quoi qu’il en soit, les prévisions des coûts de production de l'éolien dans sa globalité d'ici quelques années en France, et notamment ceux de l'éolien en mer, confirment que l’énergie éolienne est une filière très prometteuse. En effet, en partant de l’objectif de production d’électricité éolienne fixé par le Grenelle de l’Environnement (59 TWh à l’horizon 2020), l’institut d’études économiques COE Rexecode a dressé le bilan prévisionnel du programme d’investissement de 36 milliards d’euros qu’il serait nécessaire d’engager pour atteindre cet objectif. Ce bilan fait ressortir un coût de production de l’électricité éolienne de 8,2 centimes d’euros par kWh en moyenne jusqu’en 2020 (6,3 centimes d’euros pour l’éolien terrestre, 10,3 centimes pour l’éolien en mer), comparable au prix d’achat de gros de l’électricité qui augmenterait jusqu’à 8,5 centimes par kWh dans la même période. Le surcoût constaté de 4,9 milliards d’euros, qui résulterait des obligations d’achat d’électricité, serait atténué par un avantage économique (non-dépendance au coût des énergies fossiles) et environnemental (valorisation des émissions de CO2 évitées) de 3,9 milliards d’euros. Le bilan global, compte tenu des incertitudes du chiffrage, est considéré par l’Institut comme atteignant l’équilibre vers 2020, ce qui rendra acceptable le coût de production de l’électricité d’origine éolienne et corrélé avec le coût du pétrole. Après 2020, l’éolien devrait devenir moins cher que le coût moyen du marché si les investissements commencent dès aujourd’hui. Comme pour toutes les nouvelles filières énergétiques en développement (ce fut aussi le cas de l’énergie thermique et du nucléaire), les pouvoirs publics ont décidé de lui apporter un soutien économique afin de faciliter son démarrage. Ce soutien intègre également une bonification « environnementale » (l’énergie éolienne est propre, renouvelable, sans déchets et réversible), laquelle a été préférée à une pénalisation des filières polluantes. Un tarif d’achat a été créé, garantissant l’achat par EDF de l’électricité produite à un coût fixe et garanti pendant 20 ans, pour sécuriser les investissements et donner de la visibilité aux acteurs de la filière. Ce tarif a été défini par le ministère de l’Industrie, voté par l’assemblée nationale après consultation de la Commission de Régulation de l’Energie. Chaque kilowattheure d’électricité produit par une éolienne terrestre est ainsi acheté par EDF à 8,2 c€/kWh pendant 10 ans, puis entre 2,8 et 8,2 c€/kWh pendant 5 ans selon la productivité du parc. Dans le cadre d’un parc éolien offshore, l’électricité produite est revendue à EDF à 13 c€/kWh, puis entre 3 et 13 c€/kWh pendant 10 ans selon la productivité du parc. A titre de comparaison, le tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque est compris entre 31.4 et 58 c€/kWh, celui de la géothermie entre 12 et 15 c€/kWh, celui de l’hydraulique entre 6.07 et 10.25 c€/kWh et celui du biogaz et de la méthanisation entre 7.5 et 14 c€/kWh… Ainsi, lorsqu'on compare le tarif d'achat de l'éolien offshore (et à fortiori de l'éolien terrestre) aux autres énergies renouvelables, dites "énergies de flux", c'est-à-dire qui ne s'épuisent pas lorsqu'on s'en sert, on s'aperçoit que cette filière est très compétitive. Il faut noter également que cette comparaison est possible et pertinente parce qu'on compare des filières dont le coût intègre toutes les étapes de la filière en question (Recherche & Développement, études de faisabilité, construction, assurance, exploitation pendant 30 ans, démantèlement, ...), ce qui n'est pas toujours le cas, on l'a dit plus haut, des énergies dites "de stock", qui ne se renouvellent pas et disparaissent une fois le stock épuisé. Par ailleurs, du fait notamment de leur faibles impacts négatifs sur l'environnement ou la santé, les énergies de flux (et l'éolien en tête) présentent également les coûts cachés les plus faibles de toutes les filières de production d'électricité. Notons que le gouvernement français à récemment décidé que le développement de l'éolien en mer passerait par des appels d'offres et que les projets seraient sélectionnés, entre autres et a priori, sur la base du prix du kWh proposé par les candidats. Cette mesure a pour vocation d'accélérer le développement de l'énergie éolien en mer tout en garantissant un prix du kWh le plus compétitif possible. Etant donné que le développement de l’éolien résulte d’une politique publique visant à diversifier nos moyens de production d’énergie et à développer les énergies renouvelables, le surcoût de l’électricité éolienne achetée par EDF est répercuté sur la facture d’électricité de chaque consommateur, parmi les charges de la CSPE. En 2009, le montant de la CSPE était de 4,5 €/MWh. L’éolien ne représentait, en 2009, que 4 % de ce montant. Cela équivaut à une charge à hauteur de 60 centimes d’euros par foyer et par an hors chauffage (pour un ménage français moyen consommant 2 500 kWh/an), et 90 centimes d’euros par foyer et par an avec chauffage. Le montant de la CSPE lié au développement des énergies renouvelables est en baisse d’année en année (l’éolien coûte donc de moins en moins cher pour le consommateur). Il est passé de 200 millions d’euros en 2004 (correspondant alors à 13% de la CSPE totale), à moins de 100 millions d’euros en 2008 (correspondant alors à 6% de la CSPE totale). Durant cette même période, la production éolienne a cependant été multipliée par plus de 20. La CSPE permet ainsi aux distributeurs d’électricité (EDF et les entreprises locales de distribution) d’être compensés pour les éventuels surcoûts liés à la mission de service public qui leur est attribuée. En particulier, cela concerne 3 aspects : Cordialement
Q29 • Bertrand DE MIRAMON, LONGPONT, le 05/05/2010
Il y a plus de 500 éoliennes en projet entre Le Havre et Le Touquet. Qui va nous présenter, et quand, les schémas éoliens offshore régionaux et interrégionaux en Haute-Normandie, Picardie et Pas-de-Calais ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 17/06/2010,
Bonjour, Il existe en effet plusieurs projets de parcs éoliens en mer en Manche, ainsi que sur la façade Atlantique. La France est en train de prendre le chemin de l’éolien en mer mais la route est encore longue : il n’y a encore aucun parc éolien en France alors que plus de 3 000 MW éoliens en mer sont déjà installés en Europe. Afin d’encadrer le développement de l’éolien en mer, l’état français doit en effet définir des zones propices pour l’implantation de parcs éoliens au large des côtes françaises mais cette planification a pris du retard.
"Le plan de développement des énergies renouvelables de la France prévoit une accélération du développement de l’énergie éolienne en mer et vise l’installation d’une capacité de 6 000 MW à l’horizon 2020, objectif confirmé lors du Grenelle de la Mer et lors de l’adoption de la nouvelle « feuille de route énergétique de la France ». L’enjeu pour la France est double : il s’agit de respecter les engagements du Grenelle de l’Environnement mais aussi de conquérir une position de leader dans la future industrie des énergies marines et permettre la création de milliers d’emplois pérennes sur le sol national. Le « programme de développement de l’éolien en mer du Grenelle de l’Environnement » se décline autour des 3 axes suivants : - Une planification concertée. - Un cadre réglementaire simplifié. - Des appels d’offres destinés à susciter l’émergence d’une nouvelle industrie « verte » créatrice d’emplois. Cordialement
Q30 • Bertrand DE MIRAMON, LONGPORT, le 05/05/2010
Le projet offshore des Deux Côtes n’a rien d’urgent, ni sur le plan régional, ni sur le plan national. N’est-il donc pas urgent d’attendre les conclusions des débats en cours en France et dans le cadre de Grenelle II et son prolongement, et de mettre en place un moratoire sur l’éolien offshore terrestre ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 05/07/2010,
Bonjour, Votre question ne comporte pas les raisons qui vous poussent à croire que le projet des Deux Côtes n’a rien d’urgent, et qu’il convient de mettre en place un moratoire, mais nous allons tenter d’y répondre par la compréhension que nous en avons. Après une période de 5 années de rencontres avec les acteurs locaux et des dizaines d’études réalisées, nous estimions en août 2009 que nous disposions de suffisamment d’informations pour débattre de l’opportunité et de la faisabilité de notre projet. C’est la raison pour laquelle nous avons saisi la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), afin de présenter au public le fruit de ces années de travail et de réflexion. La CNDP nous a donné raison puisque notre démarche a été entendue et le principe d'un débat public retenu en octobre 2009. Quoi qu’il en soit, tout dépend de quel côté on se place pour juger de l’urgence ou non de ce projet. Les responsables locaux, départementaux ou régionaux en charge de l’emploi ou du tourisme, les personnes au chômage, les jeunes diplômés bientôt sur le marché de l’emploi, les commerçants, hôteliers, restaurateurs etc… peuvent tout à fait considérer que les près de 2 000 emplois induits par le projet des Deux Côtes relèvent de l’urgence. De même, au vu de l’urgence climatique et énergétique, les politiques internationales convergent actuellement pour développer les énergies renouvelables. Se situant parmi les énergies renouvelables les plus matures et les plus compétitives, l’éolien en mer a naturellement un rôle très important à jouer. Son développement en France est donc nécessaire et urgent. Urgent aussi par le fait que l’énergie éolienne se substitue en grande partie aux énergies fossiles. De fait, puisqu’il est à l’heure actuelle le plus important projet français (il représente 12% des objectifs français d’éolien en mer pour 2020) et parce qu’il est l’un des plus avancé, on peut aussi considérer que la mise en place du projet des Deux Côtes devient urgente ou tout du moins souhaitable très rapidement. Pour rappel, le Grenelle de l’Environnement a fixé une feuille de route ambitieuse pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elle prévoit, par étapes successives, l’installation de 25 000 MW éoliens en France d’ici 2020, dont 6 000 MW en mer. Cependant, la route est encore longue, aucune éolienne n’étant encore installée au large des côtes françaises. Afin d’encadrer le développement prochain de l’éolien en mer, l’Etat français a donc décidé il y a plusieurs mois de définir des zones propices pour l’implantation de parcs éoliens au large des côtes françaises. Malheureusement, cette planification a pris du retard. De notre côté, convaincus, après 5 années d’études, du bien-fondé de notre choix quant à ce site, nous présentons en toute légitimité le projet des deux Côtes tel que nous le privilégions, ainsi que ses deux variantes. Enfin, concernant la question de la mise en place d’un moratoire sur l’éolien en mer, et puisque vous nous posez la question, nous ne voyons pas ce qui nécessite une telle démarche. Aucune filière de production d’électricité n’a jamais été soumise en France à un moratoire, même les plus polluantes et contestées. Pourquoi devrions-nous le faire pour une filière totalement réversible, dont la ressource, le vent, est gratuite et inépuisable, qui n’émet pas de gaz à effet de serre ni d’émissions toxiques, qui ne produit pas de déchets et ne consomme pas d’eau, dont le coût est connu pour les 20 années à venir et qui n’a pas de coûts cachés ? Cordialement
Q35 • Michele PREVOST, EU, le 06/05/2010
L'éolien doit son développement à un modèle économique basé sur l'obligation par EDF de lui racheter le kWh à un prix sans aucune mesure avec le prix moyen de production. Que se passerait-il si avec la période de crise financière que nous vivons et qui risque de durer, EDF ou son successeur dénonçait le contrat ? Ne risquerions-nous pas d'assister à un abandon de ces matériels avec toutes les conséquences induites ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 05/08/2010,
Bonjour, L’obligation de rachat par EDF de l’électricité d’origine éolienne fait partie d’un dispositif de soutien financier permettant l’émergence et le développement d’une filière industrielle prometteuse. EDF rachète ainsi l’électricité produite mais ne supporte pas le surcoût de ce tarif de rachat. En effet, EDF n’est, en l’espèce, qu’un intermédiaire : via la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité), c’est le consommateur final qui supporte le différentiel de coût entre le prix de marché et le prix de production des énergies renouvelables. En fait, chaque kilowattheure d’électricité produit par une éolienne terrestre est acheté par EDF à 8,2 c€/kWh pendant 10 ans, puis entre 2,8 et 8,2 c€/kWh pendant 5 ans selon la productivité du parc. Dans le cadre d’un parc éolien offshore, l’électricité produite est revendue à EDF à 13 c€/kWh, puis entre 3 et 13 c€/kWh pendant 10 ans selon la productivité du parc. Ce tarif a été fixé par le gouvernement pour permettre aux projets de trouver des financements. Surtout, un tel mécanisme a été mis en place afin de permettre le lancement des filières de production d'énergie renouvelables dites "électriques", c'est-à-dire qui produisent de l'életricité. Notons que le gouvernement français à récemment décidé que le développement de l'éolien en mer passerait par des appels d'offres et que les projets seraient sélectionnés, entre autres et a priori, sur la base du prix du kWh proposé par les candidats. Cette mesure a pour vocation d'accélérer le développement de l'énergie éolien en mer tout en garantissant un prix du kWh le plus compétitif possible. Etant donné que le développement de l’éolien résulte d’une politique publique visant à diversifier nos moyens de production d’énergie et à développer les énergies renouvelables, le surcoût de l’électricité éolienne achetée par EDF est répercuté sur la facture d’électricité de chaque consommateur, au travers des charges de la CSPE. En 2009, le montant de la CSPE était de 4,5 €/MWh. La CSPE représente classiquement autour de 4 % de la facture d'électricité de chaque consommateur et à l'intérieur de celle-ci, l’éolien ne représentait, en 2009, que 4 % de ce montant. Cela équivaut à une charge à hauteur de 60 centimes d’euros par foyer et par an hors chauffage (pour un ménage français moyen consommant 2 500 kWh/an), et 90 centimes d’euros par foyer et par an avec chauffage. Le montant de la CSPE lié au développement des énergies renouvelables est en baisse d’année en année (l’éolien coûte donc de moins en moins cher pour le consommateur). En effet, il est passé de 200 millions d’euros en 2004 (correspondant alors à 13% de la CSPE totale), à moins de 100 millions d’euros en 2008 (correspondant alors à 6% de la CSPE totale). Durant cette même période, la production éolienne a cependant été multipliée par plus de 20. EDF ne soutenant pas directement le surcoût de l’électricité d’origine éolienne, qui est au contraire réparti entre tous les consommateurs d’électricité, la société n’a aucune raison de dénoncer le contrat d'achat décidé par le gouvernement. De plus, la législation française, très stricte à ce niveau là, empêche tout abandon d’éoliennes en mer. En effet, plusieurs textes de lois imposent aux exploitants de parcs éoliens de mettre en provision les garanties financières au démantèlement d’un parc dès la construction de celui-ci. Ce fond reste ainsi disponible quel que soit le contexte de démantèlement du parc éolien, même si celui-ci fait suite à la faillite de la société exploitante. Pour plus d’informations concernant le cadre législatif du démantèlement d’un parc éolien, vous pouvez vous référer à la réponse à la question n°3, présente sur le site du débat public. Cordialement
Q40 • Michel PARRÉ, le 07/05/2010
Un anticyclone peut s'éterniser pendant plusieurs semaines sur une zone pouvant etre très étendue (france entière). Pendant cette période, le parc éolien ne produira rien... Comment peut-on baser son système énergétique sur un système pouvant etre inactif pandant une aussi longue période ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 6 mai) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 25/06/2010,
Bonjour, Il n'y a pas de corrélation entre présence d’un anticyclone et absence de vent. La preuve en a été définitivement apportée par le Réseau de Transport d’Electricité (RTE), le gestionnaire de réseau électrique français, et à ce titre sans doute le mieux placé pour répondre à cette question. En effet, dans son bilan 2007, RTE précise :
« La production éolienne moyenne lors des vagues de froid extrême n’est pas différente de celle d’une journée normale d’hiver. Cette conclusion, importante pour évaluer la contribution de la filière à l’équilibre offre-demande, va à l’encontre de l’idée fréquemment répandue selon laquelle il existerait une corrélation entre les conditions anticycloniques hivernales propices aux grands froids, et l’absence de vent. Il s’avère que les vagues de froid extrême peuvent correspondre à des schémas climatologiques variés, dont beaucoup s’accompagnent de vent. » Cela est notamment vrai dans le sud de la France, balayé chaque année à ces périodes par un régime de mistral et de tramontane. En 2009 par exemple, alors qu’une vague de grand froid frappait la France du 14 au 20 décembre dernier, plusieurs parcs éoliens ont produit deux fois plus d’électricité que lors d’une semaine moyenne. Notamment, chaque soir à 19h, c'est-à-dire au moment du pic de consommation électrique, les parcs ont produit en moyenne deux fois plus qu'à l'accoutumée, et souvent à 100 % de leur capacité de production. L'épisode météorologique exceptionnel avait amené RTE à annoncer des risques de coupures de courant liées à une consommation d'électricité très élevée, notamment en début de soirée. Lors des heures de pointes, RTE mobilise tous les moyens disponibles pour répondre à la très forte demande en électricité, et notamment des centrales polluantes. C'est donc lors de ces pointes que la consommation d'électricité génère le plus de gaz à effet de serre, et c'est à ce moment-là que les éoliennes du sud de la France ont pu prendre le relais, limitant ainsi l'appel aux centrales polluantes. Par ailleurs, sachez qu’une éolienne fournit de l’électricité 80 à 85 % du temps selon la vitesse du vent, et même jusqu’à 90 % en mer (comme ce serait le cas sur le projet des Deux Côtes) : - Lorsque la vitesse du vent est inférieure à 10 km/h (de l’ordre de 10 % du temps sur le site des Deux Côtes), l’éolienne ne produit pas d’électricité. Cependant à partir de 5 km/h, un automate, informé par une girouette, commande aux moteurs d’orientation de placer l’éolienne face au vent. Les trois pales sont alors mises en mouvement par la seule force du vent pour être prêtes à capter des vents plus puissants. - Lorsque la vitesse du vent est comprise entre 10 et environ 50 km/h (de l’ordre de 75 % du temps sur le site des Deux Côtes), l’éolienne produit de l’électricité directement en fonction de cette vitesse de vent. À partir de 35 km/h, les pales se mettent progressivement à tourner sur elles-mêmes afin de réguler la production. - Lorsque la vitesse du vent est comprise entre 50 et 110 km/h (de l’ordre de 15 % du temps sur le site des Deux Côtes), l’éolienne produit à pleine puissance quelle que soit la vitesse du vent. Les pales sont orientées en fonction de la vitesse du vent. - Lorsque la vitesse du vent est supérieure à 110 km/h (de l’ordre de quelques heures en moyenne par an sur le site des Deux Côtes), ou pendant les fortes tempêtes, l’éolienne est arrêtée progressivement pour des raisons de sécurité et les pales sont mises en drapeau, c’est-à-dire sans prise au vent : l’éolienne ne produit plus. Précisons également que les éoliennes font partie des installations de production d’électricité les plus fiables. Le facteur de disponibilité des éoliennes, qui mesure le pourcentage de temps pendant lequel une installation est en état de fonctionnement, s’établit à près de 98%, chiffre largement supérieur à celui des centrales conventionnelles (de l’ordre de 70 à 85%). Par ailleurs, lorsqu’une éolienne cesse de produire, le reste du parc éolien continue de fonctionner, assurant ainsi la continuité de la production. De plus, ce n’est pas parce qu’un parc éolien ne produit plus d'électricité pendant une période donnée que les autres parcs français font de même. Comme on l’a dit précédemment, la production d’une éolienne est dépendante de la vitesse du vent. De fait, à l’échelle d’un parc éolien, on observe ce qu’on appelle l’intermittence : une fréquence de variation de puissance produite élevée. Cependant, en augmentant le nombre de parcs éoliens et en les répartissant sur différents gisements de vent (la France dispose du 2ème gisement éolien européen après la Grande-Bretagne), on constate que la production éolienne globale est lissée et que l’intermittence tend à disparaître. En effet, il existe trois régimes de vent majeurs en France (façade Manche-Mer du Nord, front atlantique et zone méditerranéenne). Or, la caractéristique intéressante de ces régimes de vent vis-à-vis de l’éolien est qu’ils sont indépendants (mistral et tramontane n’ont aucun lien avec les entrées océaniques atlantiques par exemple). On parle ainsi de décorrélation des gisements de vent. Cordialement
Q45 • Eric BROUTA, EU, le 07/05/2010
Outils de production mal répartis La plaquette de synthèse du maître d’ouvrage (Cie du Vent) indique que « 6000MW installées peuvent alimenter 8 millions de français ». A ce jour, dans la zone géographique concernée du Nord de la France à la Haute Normandie, il existe 12 tranches nucléaires qui produisent 13000MW, soit les besoins (règle de trois) de 17 millions de français… ; pourquoi donc vouloir absolument créer dans cette région de nouvelles sources de production, alors que la production actuelle est déjà excédentaire ? Le Sud Est de la France (région PACA) et la Bretagne ont, par contre, un besoin urgent de nouveaux moyens de production (risques de délestage) et aucun projet sérieux semble ne pouvoir aboutir. Au cas où ce projet serait autorisé, ne pourrions-nous pas être enclin à imaginer, de la part de l’Administration, le conclusion suivante : « Voilà 700MW d’installés, peu importe l’occurrence, pourvu que l’on réponde aux 6000MW sur lesquels la France s’est engagée ! ». > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 05/07/2010,
Bonjour, Effectivement, comme nous l’indiquons dans notre document synthèse, la France s’est engagée à travers le Grenelle de l’Environnement à ce que 23% de notre production d’énergie en 2020 soit d’origine renouvelable. Cela représente 6 000 MW éolien en mer, soit un peu plus de 1 000 éoliennes qui devront être installées au large des côtes françaises. Elles produiront près de 18 TWh d’électricité chaque année, soit l’équivalent de la consommation domestique d’environ 8 millions de personnes. Avec les centrales nucléaires que vous évoquez, les régions Nord Pas de Calais et Haute Normandie sont donc excédentaires en production d’électricité. Cependant, les régions frontalières comme la Picardie et l’Ile de France sont largement déficitaires en électricité et doivent donc importer massivement l’électricité. Tableau comparatif de la production et de la consommation électrique dans cinq régions françaises en 2002 Source : SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU PUBLIC DE TRANSPORT D'ÉLECTRICITÉ 2003 – 2013 Les compétences et infrastructures de ces deux régions sont donc grandes dans le domaine des énergies "conventionnelles" (pétrole, gaz, nucléaire…). En revanche, elles méritent d’être développées dans le domaine des « renouvelables », en particulier de l’éolien où ses atouts n’ont pas encore été suffisamment exploités, alors que les attentes sont nombreuses. Ce rééquilibrage vers les « renouvelables » est l’une des ambitions de la région Haute-Normandie, plus précisément celle de la filière « Énergie Haute-Normandie » qui a été créée en 2009 pour faire de la Basse Seine et du littoral une plate-forme industrielle multi-énergies, connue et reconnue en France et à l’étranger, pour l’excellence de ses activités, de sa recherche et de sa formation, au service de l’emploi, de l’innovation et de l’environnement. Dans ce contexte, le projet des Deux Côtes est perçu comme une concrétisation possible de cette ambition ; il est complémentaire des autres grands projets régionaux (modernisation de la Raffinerie de Normandie, terminal méthanier d’Antifer, nouveau réacteur EPR de Penly) ; il est aussi le moyen de renforcer les coopérations entre la Haute-Normandie et la Picardie en anticipant les changements à venir, sur un champ entièrement nouveau : celui de l’éolien en mer. Les effets de la construction des centrales nucléaires de Paluel et de Penly avaient été positifs pour les territoires, et on considère que le parc éolien des Deux Côtes peut devenir, à son tour, un vrai moteur de développement, à condition de savoir l’accueillir. Dans un contexte de crise, marqué par la fragilisation des bassins d’emplois littoraux, il s’agit là d’une opportunité dont l’intérêt va bien au-delà de la seule réalisation de l’investissement pour toucher aux dynamiques industrielles et environnementales. De fait, le projet pourrait s’inscrire dans la réalisation de deux priorités régionales étroitement liées : - la construction d’une filière industrielle d’excellence dans le domaine de l’énergie ; - la préservation de l’environnement par la promotion de l’économie verte. Sur ces priorités, les deux régions se rapprochent ; leurs démarches sont devenues convergentes et leurs actions interdépendantes et imbriquées. Pour elles, le projet des Deux Côtes peut être une signature – parmi d’autres – de leur virage vers l’économie verte, mais une signature importante puisque le projet, par ses caractéristiques et ses effets induits, sera certainement regardé comme une vitrine remarquable et remarquée. Les régions PACA et Bretagne sont effectivement également des régions déficitaires en électricité notamment du fait d'un manque d'interconnexion avec les régions voisines et de par leur situation "en bout de ligne". Notons néanmoins qu'en dépit d’un morcellement des habitations qui restreint l’implantation de parcs éoliens conséquents, la Bretagne est actuellement la 4ème région éolienne de France en terme de puissance installée, la région PACA, quant à elle, est, avec le Languedoc-Roussillon, la première région « photovoltaïque » de France. Le maillage du réseau de transport d’électricité du RTE de la région normande, permet d’acheminer rapidement et de façon stable, via ses diverses lignes HTB interconnectées, l’énergie produite dans cette région, sur le réseau d’énergie national et européen. La connexion de 700 MW du projet des Deux Côtes au réseau électrique de Haute Normandie permettrait ainsi non seulement de répondre aux objectifs nationaux de 6 000 MW sur lesquels la France s’est engagée, mais également de répondre aux besoins nationaux d’électricité (et non uniquement régionaux). Pour rappel, dans sa version « Large », le projet des Deux Côtes permettrait de subvenir aux besoins électriques de 900 000 personnes, soit la moitié de la population picarde ou le double de la population de l’Agglomération de Rouen. Cordialement
Q90 • André PETIT, LE CROTOY, le 21/05/2010
Quels sont, ou seront les organismes de financement et % ? Serons nous directement concernés par la fourniture d'électricité éolienne avec économie financière potentielle ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 09/08/2010,
Bonjour, Pour répondre à votre première question, il reste encore beaucoup d’étapes à mener avant d’avoir une idée précise des organismes qui participeront au financement de ce projet. Le coût final du projet des Deux Côtes dépend de nombreux paramètres dont certains ne seront quantifiés qu’à l’issue d’études qui sont à mener (par exemple déterminer finement les caractéristiques du sous-sol marin). De plus, la configuration définitive du projet n’est aujourd’hui pas connue : quel sera le projet retenu suite aux discussions du débat public (quel type d’éolienne, combien d’éoliennes, où, selon quelle organisation…) ? Quoi qu’il en soit, une société de projet sera créée afin de porter l’ensemble de l’opération, si la décision est prise de la lancer. Le financement sera assuré, d’une part sous forme d’apport de fonds propres des actionnaires (dont La Compagnie du Vent), d’autre part sous forme d’emprunt bancaire consenti par un groupement de banques. L’actionnariat de la société de projet pourra être ouvert à un ou plusieurs partenaires à même d’apporter une capacité technique ou financière. L'ouverture d'une part de l'actionnariat à la population locale et/ou aux collectivités locales nous a été proposéé durant le débat public. C'est une piste que nous étudions actuellement avec attention. Concernant votre seconde question, l’électricité produite en France (qu’elle soit d’origine nucléaire, thermique ou renouvelable) est injectée sous forme d’électrons dans le réseau électrique national, conformément au principe même de l’électricité. Les lois de la physique font que le mouvement global des électrons se fait en direction de ce qui les attire, c’est-à-dire les lieux de consommation. Et ce flux va naturellement au plus proche. Toute personne habitant à proximité d’un parc éolien (ou plutôt du poste-source sur lequel le parc éolien se raccorde) consommera donc en partie une énergie propre et renouvelable issue des éoliennes. Dans le cas présent, le parc éolien tel que nous le privilégions à ce jour sera raccordé au poste électrique de Penly qui dispose de la capacité d’accueil nécessaire. Le courant sera ensuite injecté sur le réseau national et permettra d’alimenter environ 900 000 personnes (dans le cas du projet que nous privilégions), soit la moitié de la population picarde ou le double de la population de l’agglomération de Rouen. Malheureusement, aucune réduction du coût de la facture électrique des riverains n’est envisageable. Cordialement
Q110 • Hubert ST-GEORGES, le 04/06/2010
Le fait de modifier le paysage, ne serait-il pas plus interréssant d'utiliser les marées avec des turbines intégrées dans une digue sous-marine qui dans un deuxième temps pourrait faire office de protections des côtes ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 3 juin) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 09/08/2010,
Bonjour, Comme vous le citez justement, le monde des énergies renouvelables est en perpétuelle évolution et il devient à l’heure actuelle envisageable de produire de l’électricité à partir du formidable potentiel énergétique de la mer. Plusieurs formes d’exploitation des ressources renouvelables de la mer sont possibles : vents, vagues, courants, marées, chaleur, salinité, biomasse. L’énergie des marées peut être captée sous deux formes : Les moulins à marée autrefois, les très rares usines marémotrices comme celle de la Rance aujourd’hui, exploitent l’énergie potentielle de la marée, c’est-à-dire l’énergie liée à la différence de niveau entre deux masses d’eau. Le barrage de la Rance fut inauguré en 1966. D’un point de vue de la production d’électricité, cet ouvrage de 240 MW, qui est une première mondiale, est considéré comme une réussite totale. Mais il n’en est pas de même du point de vue de l’impact environnemental : la construction du barrage a en effet profondément modifié l'état de l'estuaire, et il est en grande partie responsable de l'envasement excessif de la Rance maritime. L’équilibre local de la faune et de la flore a ainsi été bouleversé de manière conséquente, impactant définitivement le paysage. A l’époque de sa construction, les études sur les impacts environnementaux et les connaissances associées étaient en effet moins pointues qu’aujourd’hui. L'exploitation optimale de l'énergie potentielle des marées nécessite donc des aménagements importants, qui modifient notablement les équilibres écologiques dans des zones généralement fragiles ; il est probable que cette voie ne sera plus guère exploitée à l'avenir et que l'usine de la Rance restera une expérience isolée. De fait, les impacts de telles installations conduisent désormais à imaginer des lagons artificiels offshore fonctionnant sur le même principe. Cependant, ces projets sont à l’état embryonnaire à l’heure actuelle et bien des étapes restent à franchir avant de pouvoir envisager une phase de commercialisation. Il convient également de préciser que de tels projets, s’ils s’affranchissent d’un impact écologique important, engendrent cependant d’autres contraintes : conflits d’usage sur site, sécurité, coût… Précisons que le projet de parc éolien des Deux Côtes, pour lequel les éoliennes seraient séparées de 630 mètres à 1000 mètres, a fait l’objet d’une étude hydrodynamique rigoureuse effectuée par une entreprise indépendante. Il en a été conclu que les fondations des éoliennes ne modifieraient en rien les caractéristiques hydrodynamiques locales, et n’auraient donc aucun impact sur le trait de côte. Cependant, l’énergie récupérable des marées existe également sous forme de courants que peuvent exploiter ce qu’on appelle les hydroliennes, qui sont à la récupération de l’énergie des courants ce que les éoliennes sont à celle du vent. Cette technologie est très prometteuse. Il existe une grande variété de concepts mais seuls quelques prototypes sont en phase de démonstration voire de commercialisation. De plus, contrairement à l’éolien offshore (dont la technologie est éprouvée depuis presque 20 ans et désormais mature), il n’existe encore aucun parc hydrolien dans le monde. L’énergie des courants présente l’intérêt d’être prédictible mais elle est très localisée. C’est d’ailleurs la principale raison qui limite l’installation d’hydroliennes en lieu et place des éoliennes du projet des Deux Côtes : le potentiel énergétique des courants de marées y est bien inférieur à celui du vent. Pour finir, sachez que l'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) a réalisé une étude prospective pour évaluer le potentiel réel des énergies marines renouvelables à moyen (2020) et long (2030) terme. Différents scénarios ont ainsi été étudié et dans chacun d'entre eux, l'éolien marin devance les autres sources de ressources énergétiques marines, contribuant pour une part comprise entre 62 et 78 % de l'énergie totale, et même de 73 à 85 % si l'on ne considère que la production d'électricité. Voir sur le site du débat : http://www.debatpublic-eolien-en-mer.org/espace-discussion/documents-energie-eolienne.html Ainsi, l'énergie éolienne en mer apparait clairement comme la plus mature des énergies marines renouvelables, et la seule susceptible de participer à l'atteinte des objectifs que s'est fixé notre pays en matière de développement des énergies renouvelables d'ici 2020. Cordialement
Q112 • Pierre LEULIER, DRUCAT, le 05/06/2010
J'aurais tendance à être favorable au projet mais j'ai 4 questions à vous poser: 1/ En 2020, il est prévu 10% de l'énergie électrique française en éolien ; le facteur de marche moyen des éoliennes pouvant être estimé très grossièrement à 30%, les 70% manquant devront-ils être assurés par des centrales thermiques ? ou moins si les centrales nucléaires peuvent voir leur productions assouplies ? 2/ Les régions du nord ouest de la France étant excédentaires et d'autres comme la Bretagne ou Paca au bord de la coupure hivernale, ceux qui crient le plus fort se verront-ils exemptés de l'effort ? Paieront-ils les pertes dues au transport, les risques potentiels (nucléaire), l'atteinte aux paysages (éolien) entre autres ? C'est un comble quand on parle écologie et que l'on préconise la production locale d'augmenter le gaspillage d'énergie sous forme de transport ; gardons l'interconnexion et ses avantages mais multiplions d'urgence la production proche du lieu de consommation. 3/ Pourquoi sommes-nous en retard sur l'hydrolien alors que les écossais sont très développés dans ce domaine ? Le principe existe depuis longtemps et nous n'en sommes qu'aux essais ! Ce mode semble pourtant réunir de très nombreux avantages comme la régularité de la production (plus besoin du thermique pour compenser), pas de paysage pollué, énergie gratuite comme l'éolien, pas de risque pour la faune... 4/ Le prix de vente étant prévu à 13c/kWh pour un prix de production de 8c/kWh, les marges semblent sérieuses sur des volumes considérables; où va cet argent ? Cette production devait-elle être privée pour être crédible ? Les actionnaires ne vont-ils pas profiter en partie des chantiers et des prix que l'on nous impose ? Merci de vos réponses. > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 02/09/2010,
Bonjour, 1 – Il est souvent reproché à l’éolien de ne produire de l’électricité que 25 à 30 % du temps. En fait, une éolienne fournit de l’électricité 70 à 90 % du temps, et la production varie selon la vitesse du vent : La confusion sur le chiffre de production de l’électricité éolienne vient sans doute de ce qu’on appelle le facteur de capacité. Ainsi, une éolienne ne fonctionne pas constamment à pleine puissance car le vent souffle de manière irrégulière. Sur terre, l'équivalent de production à pleine puissance d'une éolienne est en moyenne de 25% à 30%. C'est le « facteur de capacité », qui est égal au rapport entre la production effective d’une éolienne pendant une durée définie et la production maximale de l’éolienne si celle-ci avait fonctionné à pleine puissance pendant la même période considérée. Par ailleurs, l’idée (très répandue depuis quelques années dans les milieux opposés à l’éolien) qu’il faille compenser les variations de la production éolienne en faisant fonctionner des centrales thermiques, est elle totalement erronée. Car c’est en fait l’éolien qui permet quand le vent souffle, de ne pas faire tourner ces centrales, présentes depuis des décennies en France et grandes émettrices de CO2. C’est d’ailleurs ce qu’ont répété à plusieurs reprises MM. Lepy et Dumarquez, responsable du RTE lors de la réunion du 6 mai : des centrales thermiques ne sont pas nécessaires en soutien aux parcs éoliens, terrestres comme offshore. L’éolien au contraire évite d’avoir recours à ce type de centrales, fortement émettrices de gaz à effet de serre. RTE l’écrivait déjà en 2007 dans son bilan annuel : « Malgré l’intermittence du vent, l’installation d’éoliennes réduit les besoins en équipements thermiques nécessaires pour assurer le niveau de sécurité d’approvisionnement souhaité. On peut en ce sens parler de puissance substituée par les éoliennes. », « […] en 2006, la production d'énergie éolienne s'est substituée au trois quart à la production thermique […] » Le ministère de l’écologie l’a, quant à lui, affirmé en 2008 : « Contrairement à certaines affirmations, l’électricité d’origine éolienne ne nécessite pas une puissance équivalente en centrale thermique pour pallier ses variations. Selon les experts du gestionnaire du RTE, un parc éolien national d’une puissance de 10 000 MW, réparti sur 3 régions climatiques, apporte la même puissance garantie que 2 800 MW de centrales thermiques à flamme, évitant ainsi les émissions de CO2 associées. Une analyse de l’ADEME des données du RTE montre que les émissions de CO2 évitées par l’éolien étaient de 300 g/kWh en 2008 ». En effet, ce n’est pas parce qu’un parc éolien ne produit plus d'électricité pendant une période donnée que les autres parcs français font de même. Cette décorrélation permet ce qu’on appelle le foisonnement de la production, le fait qu’en répartissant des parcs éoliens sur différents gisements, on parvient à ce qu’il y ait à l’échelle du pays, quasiment toujours suffisamment de vent dans une région donnée pour permettre à des éoliennes de produire de l’électricité. Notons pour finir que la France possède le plus important parc hydraulique européen. Cet atout permet d’utiliser au mieux l’énergie du vent car l’hydroélectricité et l’énergie éolienne sont deux énergies complémentaires. Pour plus de précisions, nous vous invitons à consulter la contribution écrite du RTE dans le cadre du débat public, consultable en suivant le lien ci-dessous : http://www.debatpublic-eolien-en-mer.org/docs/docs/contribution-rte.pdf 2 - Du fait notamment des centrales nucléaires de Gravelines, Paluel et Penly, les régions Nord Pas de Calais et Haute Normandie sont effectivement à l’heure actuelle excédentaires en production d’électricité. Cependant, les régions frontalières comme la Picardie et surtout l’Ile-de-France sont largement déficitaires en électricité et doivent donc en importer massivement. Tableau comparatif de la production et de la consommation électrique dans cinq régions françaises en 2002 Les régions PACA et Bretagne sont vous l’avez dit également des régions déficitaires en électricité notamment du fait d'un manque d'interconnexion avec les régions voisines et de par leur situation "en bout de ligne". Notons néanmoins qu'en dépit d’un morcellement des habitations qui restreint l’implantation de parcs éoliens conséquents, la Bretagne est actuellement la 4ème région éolienne de France en terme de puissance installée, la région PACA, quant à elle, est, avec le Languedoc-Roussillon, la première région « photovoltaïque » de France. Ces deux régions ont donc pris la mesure du problème et tentent actuellement de réduire leur déficit énergétique en développant les énergies renouvelables, proches donc des lieux de consommation. 3 - Les technologies hydroliennes et d’énergie marine semblent en effet très prometteuses : si seulement 0.1% de l’énergie renouvelable présente dans les océans pouvait être convertie en électricité, cela pourrait couvrir plus de 5 fois les besoins mondiaux actuels... Cependant, à l’échelle internationale, les hydroliennes en sont encore aux phases d’essais, et seules très peu de technologies ont à ce jour accédé au stade de la commercialisation. Aucun parc hydrolien n’est encore répertorié, et les quelques unités isolées fonctionnant à taille réelle et dans leur environnement réel d’utilisation, sont encore pour la plupart sujettes à évolution ou modification. Au Royaume-Uni (où le potentiel hydrolien est l’un des plus importants du monde) et particulièrement en Ecosse, le leader mondial du secteur vous le rappelez, les pouvoirs publics ont décidé de miser massivement sur le développement de ces technologies. Les nombreux projets y sont fortement soutenus par plusieurs investisseurs, attirés par l’important potentiel des courants le long des côtes britanniques, ainsi que par l’intéressante politique de recherche et de développement qui encadre les projets d’implantation. La France, bien que moins avancée concernant les énergies marines renouvelables, bénéficie néanmoins d’un dynamisme spécifique aux filières émergentes. Plusieurs projets de plateformes expérimentales sont actuellement en cours en métropole mais également dans les DOM-TOM, et de plus en plus d’entreprises françaises se lancent dans le développement de ces technologies. Quelques projets de fermes sont également étudiés en France (des projets situés au Raz-Blanchard en Basse-Normandie, par exemple). Un développement important de la filière hydrolienne est attendu rapidement, dans les prochaines années, permettant aux technologies d’accéder à un stade mature, qu’elle n’a pas à l’heure actuelle contrairement à l’éolien offshore. En comparaison avec le projet de parc éolien offshore des Deux-Côtes, soutenu par La Compagnie du Vent et dont les éoliennes ont une puissance unitaire de 5 MW, les hydroliennes les plus matures aujourd’hui produisent 1 MW en moyenne. Sachez que l'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) a réalisé une étude prospective pour évaluer le potentiel réel des énergies marines renouvelables à moyen (2020) et long (2030) terme. Différents scénarios ont ainsi été étudié et dans chacun d'entre eux, l'éolien marin devance les autres sources de ressources énergétiques marines, contribuant pour une part comprise entre 62 et 78 % de l'énergie totale, et même de 73 à 85 % si l'on ne considère que la production d'électricité. Voir sur le site du débat : http://www.debatpublic-eolien-en-mer.org/espace-discussion/documents-energie-eolienne.html Ainsi, l'énergie éolienne en mer apparait clairement comme la plus mature des énergies marines renouvelables, et la seule susceptible de participer à l'atteinte des objectifs que s'est fixé notre pays en matière de développement des énergies renouvelables d'ici 2020. 4 – Si le tarif d’achat de l’électricité d’origine éolienne en mer est effectivement de 13c€/kWh pendant 10 ans puis compris entre 3 et 13c€/kWh les 10 années suivantes, le coût de production du kWh éolien offshore n’est pas de 8 c€/kWh comme vous le pensez. On estime à l’heure actuelle que le coût de revient de la construction d'une ferme éolienne terrestre est actuellement de l'ordre de 7,5 c€/kWh tout compris (Recherche et Développement, études, construction, assurance, exploitation pendant 20 ans et démantèlement). Cependant, à la différence de l’éolien terrestre où le coût d’installation repose presque exclusivement sur le coût de la machine, l’installation en milieu marin engendre des coûts « annexes » pouvant représenter la moitié du coût total du projet : il s’agit notamment du coût des fondations, lié à la profondeur d’eau et à la nature des fonds ; à l’installation elle-même, dans des conditions plus difficiles qu’à terre ; et bien sûr au raccordement, dont le coût dépend directement de la distance à la côte. La chaîne de valeur est donc différente entre l’éolien terrestre et l’éolien offshore.
Source : AEB d’après Dong Energy, 2008 Le coût d’installation de l’éolien offshore (2 à 3.5 millions d’euros par MW installé) est ainsi deux à trois fois plus élevé que celui de l’éolien terrestre (1 M€/MW). Par ailleurs, les coûts de maintenance des éoliennes sont beaucoup plus élevés (entre 3 à 5 fois selon nos dernières estimations) en mer qu'à terre. Vous le comprenez donc, construire un parc éolien en mer est beaucoup plus cher qu'à terre. Cependant, puisque les vents y sont plus forts et plus constants, la productivité y est plus importante (elle peut même être 2 fois plus importante qu'un projet situé non loin à terre), ce qui minimise au final le coût du kWh produit. Le coût du projet des Deux Côtes quant à lui dépend de nombreux paramètres dont certains ne seront quantifiés qu’à l’issue d’études qui sont à mener (par exemple déterminer finement les caractéristiques du sous-sol marin). De plus, la configuration définitive du projet n’est aujourd’hui pas connue : quel sera le projet retenu suite aux discussions du débat public (quel type d’éolienne, combien d’éoliennes, où, selon quelle organisation…) ? Notons que le gouvernement français à récemment décidé que le développement de l'éolien en mer passerait par des appels d'offres et que les projets seraient sélectionnés, entre autres et a priori, sur la base du prix du kWh proposé par les candidats. Cette mesure a pour vocation d'accélérer le développement de l'énergie éolien en mer tout en garantissant un prix du kWh le plus compétitif possible. Etant donné que le développement de l’éolien résulte d’une politique publique visant à diversifier nos moyens de production d’énergie et à développer les énergies renouvelables, le surcoût de l’électricité éolienne achetée par EDF est répercuté sur la facture d’électricité de chaque consommateur, parmi les charges de la CSPE. En 2009, le montant de la CSPE était de 4,5 €/MWh. L’éolien ne représentait, en 2009, que 4 % de ce montant. Cela équivaut à une charge à hauteur de 60 centimes d’euros par foyer et par an hors chauffage (pour un ménage français moyen consommant 2 500 kWh/an), et 90 centimes d’euros par foyer et par an avec chauffage. Le montant de la CSPE lié au développement des énergies renouvelables est en baisse d’année en année (l’éolien coûte donc de moins en moins cher pour le consommateur). Il est passé de 200 millions d’euros en 2004 (correspondant alors à 13% de la CSPE totale), à moins de 100 millions d’euros en 2008 (correspondant alors à 6% de la CSPE totale). Durant cette même période, la production éolienne a cependant été multipliée par plus de 20. La CSPE permet ainsi aux distributeurs d’électricité (EDF et les entreprises locales de distribution) d’être compensés pour les éventuels surcoûts liés à la mission de service public qui leur est attribuée. En particulier, cela concerne 3 aspects : Cordialement
Q117 • Charles FLIPO, MEULAN , le 21/06/2010
Je suis fermement contre tous projets de parcs éoliens à moins de 20 miles des côtes Françaises. L'éolien offshore statique est dans tous les cas le plus mauvais choix et la technologie la plus destructurante, la plus polluante, la moins renouvelable (béton) et la plus coûteuse ! Comment va-t-on faire pour financer les autres technologies que je qualifie de plus intelligentes (biomasse, hydrolien, vagues, solaire, algues, plancton et même éoliennes flottantes) ? En ces temps où notre pouvoir d'achat baisse, on ne pourra pas infiniment pomper sur les ressources des gens... non !??? C'est une question de choix ! Mais peut-être votre région préfère-t-elle l'eolien face à vos plages, port et falaises. > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 02/08/2010,
Bonjour, Comme nous l’évoquons dans notre dossier-support en partie 1.2., la mer est un formidable réservoir à énergie. Recouvrant les deux tiers de la surface du globe, elle recèle des quantités d’énergie bien supérieures aux besoins énergétiques de l’humanité. Cinq ressources potentielles existent en effet : le vent, le mouvement de l’eau (énergie des courants, vagues et marées), la température de l’eau (différentiel entre les eaux froides profondes et les eaux superficielles chaudes), la biomasse (végétaux marins) et la pression osmotique (mélange eau douce/eau salée). Toutes ces ressources sont capables de produire de l’électricité. Pour autant, toutes ne sont pas exploitables de la même manière et de multiples contraintes rendent le « potentiel techniquement exploitable » bien moindre que le potentiel théorique de ces ressources naturelles. À l’heure actuelle et à brève et moyenne échéance, seul l'éolien en mer est en mesure, au sein des énergies marines, de contribuer aux objectifs du Grenelle de l'Environnement, objectifs qui découlent d'une directive européenne d'ailleurs votée sous présidence française. De plus, seul l’éolien en mer fait l’objet d’une véritable exploitation, notamment en Europe du Nord où les investissements (sociétés d’énergies, fabricants de matériels, sociétés de service) sont réels. Enfin, l'éolien en mer a un rôle important à jouer dans le développement des autres formes d'énergies marines puisqu'étant la plus mature de celles-ci. Des technologies développées, les compétences et les savoir-faire acquis bénéficient déjà aujourd'hui au développement des formes d'énergies moins matures, et constituent un retour d'expérience essentiel à leur maturation. Ce n’est qu’à une échéance plus lointaine, à 10 ans, que les premiers projets basés sur d’autres formes de ressources (hydroliennes, houlomoteurs) constitueront de réels moyens de production d’électricité. L’éolien en mer est capable de fournir, sous certaines conditions, une énergie facilement exploitable, pour un coût global mesuré. Cette source d’énergie est à même d’assurer un développement économique et social important pour la France, à condition de structurer rapidement une filière industrielle incluant tous les acteurs du secteur. Les projets en cours et les investissements programmés en Europe font de l’éolien en mer l’énergie renouvelable des années à venir. Une activité nouvelle fortement créatrice d’emplois qualifiés et non délocalisables. 33 emplois nouveaux par jour, c’est la moyenne établie par l’EWEA (Association Européenne de l’énergie éolienne) concernant les créations d’emplois dans le secteur de l’éolien depuis 5 ans en Europe. Cela correspond à 160 000 emplois, à l’heure actuelle, avec des projections portant ce chiffre à 325 000 en 2020 et 375 000 en 2030. En France, ce secteur emploie plus de 7 000 personnes en 2007 et les projections tablent sur 18 000 emplois dès 2012 et 60000 à l’horizon 2020 pour un chiffre d’affaires estimé à 6,3 milliards d’euros. Dans ce contexte de forte croissance, l’éolien en mer a été désigné, par la Commission Européenne, comme étant l’énergie-clé pour le futur. Cela a une double signification. La première confirme qu’une filière industrielle de l’éolien en mer est en train de se structurer. La seconde est que l’Europe se positionne aujourd’hui comme le leader mondial des technologies liées à l’éolien en mer. C’est donc l’ensemble des métiers de l’éolien en mer qui s’apprêtent à connaître une forte croissance : conception et fabrication des éoliennes, infrastructures électriques, de génie civil et maritime, installation, maintenance… La détermination d'un site favorable à l’implantation d’éoliennes puis d'un projet éolien fait toujours l'objet d'une étude prenant en compte des critères multiples et divers. Cette démarche ne consiste pas à classer ces critères par ordre d’importance ou de priorité mais bien à les combiner au mieux afin de trouver le meilleur compromis possible. Au cours des nombreuses années passées à travailler sur le projet des Deux Côtes, nous nous sommes attachés à trouver le projet combinant au mieux ces critères. Ainsi, outre les contraintes environnementales (éloignement des grands axes migratoires, respect des zones d’inventaire ou de protection environnementale..), réglementaires (compatibilité avec les radars, zones réglementées…), d’autres contraintes d’ordre technique, économique ou social ont également été prises en compte. Par exemple, La zone sur laquelle nous développons le projet des Deux Côtes et proposons ses variantes se prête tout à fait au respect de ces critères et, cas quasiment unique sur tout le littoral français, elle permet en plus d’être très éloigné de la côte puisque le projet « large » que nous défendons se situe entre 14 et 20 kilomètres des côtes. Le retour d’expérience européen en terme d’éolien offshore, les différentes études réalisées depuis des années dans le cadre du développement de ce projet, nous ont, par la suite et peu à peu, convaincu du bien-fondé de notre choix quant au projet « Large ». Il constitue en effet, à notre avis et pour le moment, le meilleur compromis d’un point de vue environnemental, social et économique.
Q125 • Charles FLIPO, MEULAN , le 21/06/2010
Même si les objectifs du Grenelle sont réalisés, en 2020 l'éolien ne remplacera que 1 réacteur su 58 que nous avons... Ca ne couvrira même pas l'augmentation de la consommation, si nous continuons à gaspiller comme nous le faisons. Compte tenu des graves nuisances de l'éolien industriel, pensez-vous que dans 20 ans les Français seront fiers de leurs réalisations, du choix éolien qui aura été fait et tous leurs efforts financiers ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 09/08/2010,
Bonjour, L’objectif du Grenelle est d’installer 25 000 MW éoliens à l’horizon 2020, dont 19 000 MW sur terre et 6 000 MW en mer. La production annuelle d’électricité de ce parc serait de 57.3 TWh, en prenant comme hypothèse un facteur de capacité de 25% sur terre et 30% en mer. En France, il y a 58 réacteurs nucléaires dont la puissance varie de 880 à 1495 MW. La puissance moyenne d’un réacteur est de 1100 MW. En 2008, avec une disponibilité du parc nucléaire de 79.2 % et un coefficient d’utilisation de 95.2 %, la production du parc nucléaire francais a été de 418.3 TWh . Ainsi, la production d’un parc éolien de 25 000 MW en 2020 serait donc équivalente à la production de 8 réacteurs nucléaires. Il faut préciser que l’éolien n’a par ailleurs pas vocation à « concurrencer » le nucléaire mais à se substituer aux centrales thermiques directement émettrices de gaz à effet de serre et donc responsables en partie du réchauffement climatique. « En 2020, un parc de 25 000 MW devrait permettre d’éviter l’émission par le secteur énergétique de 16 millions de tonnes de CO₂ par an », selon la note d’information publiée le 15 février 2008 par le Ministère en charge de l’énergie et de l’environnement et l’ADEME. Concrètement, cet objectif représente l’équivalent des émissions annuelles de CO₂ de près de 8 millions de voitures et de 6 GW de centrales thermiques. Le développement des Energies renouvelable doit s’inscrire dans une politique environnementale globale. Cette politique doit favoriser la sobriété énergétique et la maitrise de la consommation de l’énergie. C'est d'ailleurs l'objectif du Grenelle de l'Environnement et plus généralement encore, du « paquet Energie-Climat » européen, résumé dans la règle dites des « 3 x 20 » : - réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre (ou 30 % en cas d'engagement des autres pays industrialisés), d'ici 2020 Enfin, pour répondre à la dernière partie de votre question, nous tenons tout d'abord à vous informer que l'énergie éolienne est d'ores et déjà très bien percue par les français comme le montre les enquêtes d'opinion réalisées à ce sujet par l'ADEME. La dernière en date, réalisée en juin et juillet 2009, a en particulier montré que lorsqu’on demande aux français de citer spontanément les énergies renouvelables qu’ils connaissent, les Français citent en priorité l’énergie solaire et l’énergie éolienne. Ces deux énergies sont d’ailleurs perçues avant tout comme saines et respectueuses de l’environnement. Ce sont celles que les Français veulent voir se développer en priorité. L’énergie éolienne, en particulier, bénéficie d’un bon niveau d’acceptabilité, avec 77% des Français favorables à l’installation d’éoliennes en France. Dans vingt ans, il nous est difficile de nous prononcer sur l'acceptabilité de l'énergie éolienne mais il nous semble évident que, devant les défis grandissant de la protection de l'environnement et de la lutte contre le changement climatique, les avantages d'une production d’électricité non émettrice de gaz à effet de serre, ou d'émissions toxiques, ne produisant pas de déchets et ne consommant pas d’eau, seront encore mieux perçus. Rappelons également que le vent est une ressource inépuisable, gratuite et largement exploitable. Ainsi, et devant l'inéxorable réduction des ressources énergétiques fossiles, nombreux seront sans doute ceux qui seront satisfaits à cette époque de constater que le coût de l’éolien n’aura pas augmenté depuis 20 ans (contrairement à beaucoup d'autres filières énergétiques) et qu’il intègrera l'ensemble des paramètres de coût (Recherche & Développement, études de faisabilité, construction, assurance, exploitation pendant 30 ans, démantèlement, ...). Nous pensons aussi que les français auront pu constater d’ici 20 ans que cette production d’énergie est totalement réversible. Cordialement
Q126 • Marie-Laure CANS, FONTENAY LE FLEURY, le 21/06/2010
Quand finira cette mode ? Car c'est une mode et rien d'autre. Et comme une mode également, elle est génératrice de profits financiers pour certains. Voilà ma question. Quand tout cela finira-t-il ? Dans 20 ans probablement, date de l'arrêt de l'achat par EDF de l'électricité produite ? Avec quels bénéfices ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 14/08/2010,
Bonjour, Une mode peut se définir par son caractère temporaire et passager. Pour l’énergie, on pourrait parler de mode s’il s’avère qu’une énergie est vouée à disparaître, ou du moins ne pourra pas être produite éternellement. C’est effectivement le cas de toutes les énergies à base de ressources en quantités finies, donc épuisables, qu'on appelle les énergies de "stock". Pour s’affranchir de ces énergies, il est essentiel de développer des alternatives fiables et réellement durables, ce que sont les énergies dites de "flux", également dénommées énergies renouvelables. En effet, le vent, l’eau, le soleil, … ne disparaîtront jamais, et sont disponibles en quantité suffisamment abondante pour que tout le monde puisse en profiter indéfiniment. Une énergie renouvelable s’affranchit, en quelque sorte, des « modes » de notre société : tensions géopolitiques (pour l’approvisionnement), fluctuations du prix des ressources fossiles, de la réglementation environnementale, des normes de sécurité. En particulier, l’éolien contribue à assurer une indépendance énergétique certaine, à l’inverse des énergies de "stock", pour lesquelles nous dépendons de pays étrangers pour l'approvisionnement en matières premières (pétrole, charbon, uranium, ...). Par ailleurs, effectivement, comme toute activité professionnelle, il faut atteindre un équilibre financier pour pouvoir rémunérer les employés (10 000 actuellement dans l’éolien en France), investir dans de nouveaux projets, améliorer les rendements des nouvelles technologies… Pour cela, l’électricité d’origine éolienne est vendue à EDF à un tarif réglementé. Ce tarif est dégressif : de 13 c€/kWh (pour les éoliennes offshore) pendant 10 ans, le tarif peut descendre à 3 c€/kWh pendant les 10 années suivantes, s’il s’avère que le site est suffisamment venté. A l'issue de ces 20 années, le kWh est vendu au prix du marché. Notons d'ailleurs que ces derniers mois, le prix du kWh sur le marché a par exemple déjà dépassé le tarif d'achat du kWh éolien terrestre. Qu'en sera-t-il dans 20 ans ? Même s'il est extrêment difficile de répondre à une telle question, l'ensemble des experts s'entendent sur une hausse continue à l'avenir du coût de l'énergie, du fait notamment de la raréfaction des ressources fossiles, des défis posés par le changement climatique, etc. Précisons qu'actuellement, le surcoût dû à la part d'éolien dans la production d'électricité est de 60 centimes d'Euros par foyer français et par an (par le biais de la CSPE - Contribution au Service Public de l'Electricité) et que justement, devant la hausse continue des coûts de l'électricité, la part de l'éolien dans la CSPE (laquelle couvre aussi l'harmonisation des tarifs de l'électricité entre les différents points du territoire, etc...) a baissé d'année en année et ce, alors même que le nombre d'éoliennes augmentait en France. Elle est en effet passée de 200 millions d’euros en 2004 (correspondant alors à 13% de la CSPE totale), à moins de 100 millions d’euros en 2008 (correspondant alors à 6% de la CSPE totale). Durant cette même période, la production éolienne a cependant été multipliée par plus de 20 ! Si, dans les décennies à suivre, une énergie plus performante, moins polluante et moins chère voit le jour, il sera toujours possible de démonter les éoliennes pour passer à autre chose. L’éolien, loin d’être une mode, est au contraire une des rares énergies sur lesquelles compter pour notre avenir. Energie sur le point de constituer une économie pour la collectivité, aisément réversible, elle constitue en outre un véritable gain environnemental. C’est d'ailleurs la source d’énergie qui s'est le plus développée à travers l'Europe ces dernières années. Dans le monde, les Etats-Unis, la Chine ou encore l'Inde par exemple, développent très fortement l'énergie éolienne. Cordialement
Q129 • Liseline LAVOINE, LE TREPORT, le 24/06/2010
Quel est le coût CO2 d'une éolienne entre la fabrication, son transport et son entretien ainsi que sa production et son démontage ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 09/08/2010,
Bonjour, L’intérêt écologique, social et économique du projet des Deux Cotes doit être vérifié, c’est tout le sens des différentes études d’impact engagées et notamment celle que nous avons fait réaliser par un bureau d'études indépendant, visant à établir le bilan carbone du parc éolien en mer des Deux Côtes. Cette évaluation a eu pour objectif non seulement de quantifier les émissions de CO2 émises tout au long de la "vie" du projet (éoliennes, fondations, raccordements et transformation électrique, aussi bien pendant la construction, l'installation, l'exploitation et le démantèlement) mais également d’identifier des pistes d’amélioration et d’optimisation du cycle de vie complet du projet du point de vue des émissions de gaz à effet de serre. Pour évaluer le Bilan Carbone® du projet de parc éolien des Deux Côtes, les émissions des différentes phases du projet ont été estimées : 1. Fabrication des éoliennes, des fondations et du système électrique en mer et à terre Les émissions totales du projet ont été évaluées à 1 210 000 tonnes équivalent CO2, pour l'ensemble des phases du projet. Les émissions dues à la fabrication et au transport des éoliennes (fondations incluses) représentent à elles seules près de 64% des émissions totales. Viennent ensuite les travaux d’installation (20%) et de démantèlement (10%). Enfin les émissions pendant la période d’exploitation représentent 6% des émissions totales. Au moment du démantèlement du parc une grande partie de l’acier peut être revalorisée ou recyclée. Dans ce cas une partie des émissions de fabrication peuvent être « déduites » du bilan global sous forme d’économies revendiquées soit près de 124 000 téqCO2 En prenant en compte les économies de fin de vie et les émissions globales, le Bilan Carbone a permis de déterminer le contenu CO2 (ou facteur d’émission) du kwh fourni par le parc des Deux Cotes soit 15,5 géqCO2/kWh. L’intérêt du Bilan Carbone du projet est également de comparer le contenu CO2 du kilowattheure produit par rapport à d’autres modes de production électrique du meme type, comme présenté dans le tableau suivant:
Le parc permet ainsi de produire un kwh électrique dont le contenu carbone incluant l’ensemble du bilan (de la fabrication des éoliennes à leur fin de vie) est 5 fois inférieur au contenu carbone moyen du kwh français (84g éqCO2/kwh tel qu'indiqué par l'Agence De l'Environnement et de la Maitrise de l'Energie- ADEME) et de l'ordre de de 6 fois inférieur, selon les chiffres du MEEDDM (avec 90g éqCO2/kwh recensés en 2007) et 57 fois inférieur à celui d’une centrale à gaz. D’autre part, quelque soit l'hypothèse prise sur la quantité de CO2 évitée par le kWh de l'éolien, le fonctionnement du parc amorti le bilan carbone de la construction, de l'exploitation et du démantèlement en une durée allant de 7 à 20 mois, soit largement inférieure à la durée de vie des éoliennes (30 ans). Le bilan carbone total du projet du parc éolien en mer est donc très largement positif. Cordialement
Q143 • Jean-Paul BOURDON, MAIZIÈRES, le 09/07/2010
Justifier la prolifération de l'éolien par le nombre de foyers soi-disant alimentés en électricité par ce moyen, c'est simplement << faire du chiffre >> dans l'espoir de boucher le bec des citoyens. Comment les promoteurs peuvent-ils apporter la preuve SCIENTIFIQUE, argumentée, détaillée et GARANTIE (sous peine d'indemniser les citoyens et les États concernés) que leurs machines auront un jour un quelconque effet sur le réchauffement climatique, alors que le rapport d'échelle entre l'apport éolien et les émissions de gaz à effet de serre milite totalement et irrémédiablement en défaveur de l'éolien ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 14/08/2010,
Bonjour, Le nombre équivalent de foyers alimentés en électricité par l’énergie éolienne en France permet de se rendre compte que l’énergie éolienne est une source de production significative d’électricité. Le nombre de térawattheures produit par un parc éolien n’étant pas forcément parlant, il est préférable de comparer ce nombre avec des données équivalentes. C’est pour cette raison, qu’il est précisé que le projet des Deux Côtes produirait chaque année 2,34 TWh, soit l’équivalent de la consommation électrique de plus de 900 000 personnes (chauffage électrique inclus). Un très large consensus se dégage dans la communauté scientifique internationale pour constater que le changement climatique, dû aux activités humaines, s'accélère fortement depuis les années 70. C'est l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre qui en est responsable, liée en grande partie à l'accroissement de la demande énergétique. L'une des pistes pour ralentir ce changement climatique est l'utilisation d'énergies renouvelables comme l'éolien, qui ne rejettent pas de gaz à effet de serre et ne produisent pas de déchets. Les gouvernements de tous les états de la planète, et singulièrement celui de la France, ont désormais fixé des objectifs ambitieux de développement des énergies renouvelables. Concernant l'intérêt "énergétique et environnemental" des éoliennes, le gestionnaire du réseau électrique français, Réseau de Transport d’Electricité (RTE), a publié une contribution scientifique, argumentée et détaillée dans le document intitulé « Questions sur les besoins de moyens thermiques qu’induirait le développement des éoliennes », que vous trouverez en suivant le lien ci-dessous : http://www.debatpublic-eolien-en-mer.org/docs/docs/contribution-rte.pdf Dans cette contribution, RTE confirme que « pour un niveau de consommation donné, chaque kWh produit par une éolienne correspond à autant de production thermique évitée ». Or, les kWh thermiques, fortement émetteurs de gaz à effets de serres (CO2 en particulier), sont responsables en grande partie du réchauffement climatique. On peut donc établir que chaque kWh produit par une éolienne permet d’éviter l’émission de gaz à effet de serre. Ce fait a d'ailleurs été confirmé par les organismes en charge de l'énergie dans notre pays : « En 2020, un parc de 25 000 MW devrait permettre d’éviter l’émission par le secteur énergétique de 16 millions de tonnes de CO₂ par an », selon la note d’information publiée le 15 février 2008 par le Ministère en charge de l’énergie et de l’environnement et l’ADEME. Concrètement, cet objectif représente l’équivalent des émissions annuelles de CO₂ de près de 8 millions de voitures et de 6 GW de centrales thermiques. Dans le cadre de nos différentes études, nous avons enfin fait réaliser un bilan carbone du parc éolien en mer des Deux Côtes par un bureau d'études indépendant. Cette évaluation a eu pour objectif non seulement de quantifier les émissions de CO2 émises tout au long de la "vie" du projet (éoliennes, fondations, raccordements et transformation électrique, aussi bien pendant la construction, l'installation, l'exploitation et le démantèlement) mais également d’identifier des pistes d’amélioration et d’optimisation du cycle de vie complet du projet du point de vue des émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, c’est la méthodologie du Bilan Carbone®, outil développé par l’ADEME (Agence Nationale de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), qui a été choisie. Il s'agit de la méthode reconnue publiquement en France, et une des approches les plus complètes pour le calcul des émissions de gaz à effet de serre. Elle est validée par l’ADEME, il faut être formé et habilité pour l’utiliser. Le bureau d'études ayant réalisé cette étude est lui-même habilité et formateur à la méthode. En prenant en compte les économies de fin de vie et les émissions globales, le Bilan Carbone a permis de déterminer le contenu CO2 (ou facteur d’émission) du kwh fourni par le parc des Deux Cotes soit 15,5 géqCO2/kWh. L’intérêt du Bilan Carbone du projet est également de comparer le contenu CO2 du kilowattheure produit par rapport à d’autres modes de production électrique du meme type, comme présenté dans le tableau suivant:
Le parc permet ainsi de produire un kwh électrique dont le contenu carbone incluant l’ensemble du bilan (de la fabrication des éoliennes à leur fin de vie) est 5 fois inférieur au contenu carbone moyen du kwh français (84g éqCO2/kwh tel qu'indiqué par l'Agence De l'Environnement et de la Maitrise de l'Energie- ADEME) et de l'ordre de de 6 fois inférieur, selon les chiffres du MEEDDM (avec 90g éqCO2/kwh recensés en 2007) et 57 fois inférieur à celui d’une centrale à gaz. D’autre part, quelque soit l'hypothèse prise sur la quantité de CO2 évitée par le kWh de l'éolien, le fonctionnement du parc amortit le bilan carbone de la construction, de l'exploitation et du démantèlement en une durée allant de 7 à 20 mois, soit largement inférieure à la durée de vie des éoliennes (30 ans). Le bilan carbone total du projet du parc éolien en mer est donc très largement positif. Cordialement
Q155 • Rémi PEREZ, L'ISLE/SORGUE, le 23/07/2010
Pourquoi l'énergie produite par les éoliennes ne serait pas redistribuée aux agglomérations environnantes ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 03/09/2010,
Bonjour, L’électricité produite en France (qu’elle soit d’origine nucléaire, thermique ou renouvelable) est injectée sous forme d’électrons dans le réseau électrique national, conformément au principe même de l’électricité. Les lois de la physique font que le courant qui en résulte se propage dans le réseau vers ce qui l’attire, c’est-à-dire les lieux de consommation. Et il va naturellement au plus proche. L'énergie propre et renouvelable issue des éoliennes est donc prioritairement consommée par les habitants qui résident à proximité du parc éolien (ou plutôt du poste-source sur lequel le parc éolien se raccorde). Dans le cas présent, le parc éolien des Deux Côtes tel que nous le présentons à ce jour serait raccordé au poste électrique de Penly qui dispose de la capacité d’accueil nécessaire. Le courant serait ensuite injecté sur le réseau national et permettrait d’alimenter la consommation domestique d'environ 900 000 personnes (dans le cas du projet Large que nous privilégions), soit la moitié de la population picarde ou le double de la population de l’agglomération de Rouen. Cordialement
Q164 • Christine ELLISON-MASSOT, VARENGEVILLE/MER, le 23/07/2010
Quels sont les impacts divers suivant le démontage d'une éolienne ? (on connaît "un peu" ceux suivant le démantelement d'un réacteur nucléaire... Or, pas un seul n'est démantelé...) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 14/08/2010,
Bonjour, Un parc éolien n’a pas un caractère permanent et définitif comme d’autres installations de production énergétique. La durée prévisionnelle de vie des présents aérogénérateurs est de 20 à 30 ans avec une maintenance préventive régulière et un remplacement adéquat des composants les plus sollicités. Le fonctionnement des centrales éoliennes ne génère aucune pollution chimique. L’énergie éolienne ne produit pas de déchets, et lors du démantèlement des parcs éoliens, les matériaux de construction sont recyclés. Le cadre réglementaire relatif à la loi « urbanisme et habitat» du 2 juillet 2003, Art L.553-3 du code de l’environnement et reprise dans la Loi Grenelle II prévoit ceci : "L’exploitant d’une installation produisant de l’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent ou, en cas de défaillance, la société mère est responsable de son démantèlement et de la remise en état du site, dès qu’il est mis fin à l’exploitation, quel que soit le motif de la cessation d’activité. Dès le début de la production, puis au titre des exercices comptables suivants, l’exploitant ou la société propriétaire constitue les garanties financières nécessaires." Afin d’exploiter une installation en mer, l’exploitant doit obtenir une concession temporaire du domaine public maritime octroyée par l’Etat pour une durée de 30 ans. Les éventuels impacts liés au démantèlement du parc éolien dépendent du type d’usage que l’on attribuera à cette zone : 1) Le premier scénario repose sur la continuité d’exploitation du site étant donné sa qualité éolienne. Dans ce cas, le démantèlement des parties obsolètes est effectué : le mat et la nacelle représentent 88% du poids d’une éolienne et sont constitués de 98% d’acier qui pourra être récupéré à 100% après démantèlement des éoliennes, et recyclé en totalité. Les fondations peuvent être réutilisées. 2) Le second scénario concerne l’abandon du site. Les éoliennes sont majoritairement composées d’acier et de cuivre, matières qui seront tout à fait valorisables à la fin de vie du parc éolien. Les perturbations du milieu naturel seraient de même nature que celles générées pendant la phase de construction. Cependant ils seront moins étalés dans le temps et moins conséquents. Ces dernières sont traitées dans le cadre de l'Etude d'Impact Environnemental réalisée par un Bureau d’Etudes indépendant et s’appuyant sur de nombreux experts reconnus et qualifiés. La conclusion d’une étude sur les ressources benthiques propres au projet des Deux Côtes réalisée par le Bureau d’études In Vivo insiste sur une recolonisation progressive du milieu par les espèces benthiques qui commencera immédiatement après la phase de travaux. Le milieu retrouvera ainsi sa vocation initiale et un équilibre assez rapidement après le chantier. Par ailleurs, les matériaux utilisés pour la construction, tels que l’acier et le béton, pourront être revalorisés après le démantèlement. L’acier des mâts est recyclé par une entreprise de métal/fonderie ; Le béton est concassé et recyclé en matériau de construction dans le BTP ou la voirie ; Les pales sont recyclées par des entreprises de plastique, ou après concassage, mises en décharge. Les composants de l’éolienne (génératrice, multiplicateur...) sont également recyclés, étant très majoritairement constitués d'acier et de cuivre. Au final, La Compagnie du Vent prévoit le recyclage et la valorisation de 100% de l’acier des éoliennes et 70% de celui des fondations. Enfin, afin de qualifier l’impact du projet quand aux émissions de gaz à effets de serre, la Compagnie du Vent a fait réaliser une étude sur le bilan carbone du projet des Deux Côtes. La méthodologie du Bilan Carbone®, outil développé par l’ADEME (Agence Nationale de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) a été choisie. Cette étude a permis non seulement de quantifier les émissions de CO2 émises tout au long de la "vie" du projet (éoliennes, fondations, raccordements et transformation électrique, aussi bien pendant la construction, l'installation, l'exploitation et le démantèlement) mais également d’identifier des pistes d’amélioration et d’optimisation du cycle de vie complet du projet du point de vue des émissions de gaz à effet de serre. En prenant en compte les économies de fin de vie et les émissions globales par phases, le Bilan Carbone a permis de déterminer le contenu CO2 (ou facteur d’émission) du kWh fourni par le parc des Deux Côtes soit 15,5 géqCO2/kWh. En comparant le contenu CO2 du kilowattheure produit par rapport à d’autres modes de production électrique du même type, il en ressort que le parc permet de produire un kWh électrique dont le contenu carbone incluant l’ensemble du bilan (de la fabrication des éoliennes à leur fin de vie) est d’environ 5 fois inférieur au contenu carbone moyen du kWh français (84g éqCO2/kWh tel qu'indiqué par l’ADEME), et de l'ordre de 57 fois inférieur à celui d’une centrale à gaz. D’autre part, quelque soit l'hypothèse prise sur la quantité de CO2 évitée par le kWh de l'éolien, le fonctionnement du parc amortit le bilan carbone de la construction, de l'exploitation et du démantèlement en une durée allant de 7 à 20 mois, soit largement inférieure à la durée de vie des éoliennes. Le bilan carbone total du projet du parc éolien en mer est donc très largement positif. Cordialement
Q171 • Rémi LAURENT, ESTOURMEL, le 11/08/2010
Peut-on nous proposer un dossier sur les procédures applicables en matière d'éolien en mer ? Difficile pour le citoyen non-connaisseur de connaître l'état du droit et de bien comprendre comment se déroule le projet ainsi que les textes applicables. > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 27/09/2010,
Bonjour, Pour mener à bien un projet de parc éolien en mer, plusieurs procédures réglementaires doivent être suivies. Tout d’abord, une étude d’impact doit être réalisée par un bureau d’études indépendant. Celle-ci conduit au dépôt d’une demande d’occupation du domaine public maritime (DPM) en dehors des ports, auprès des Services maritimes du, ou des départements concernés. Une demande d'autorisation au titre de la Loi sur l'Eau est également nécessaire pour ce type d'infrastructure. Si la demande de concession intéresse plusieurs départements, le ministre chargé de la Mer désigne un préfet chargé d’en coordonner l’instruction et la publicité. Dans ce cadre, une commission nautique se réunit pour fournir un avis consultatif sur le plan de la navigation maritime. Aussi, l'instruction de la demande de concession et de celle au titre de la Loi sur l'Eau implique le recueil des avis de très nombreux services de l'Etat. En parallèle, le président du tribunal administratif désigne un commissaire enquêteur, chargé de réaliser une enquête publique portant sur deux volets : la demande de concession et la loi sur l’eau. A l’issue de ces procédures administratives, le préfet autorise ou non, et suivant l’avis du préfet maritime ainsi que de nombreux services de l’Etat, l’octroi de la concession. Précisons que suite à l’adoption du projet de loi Grenelle, les procédures réglementaires ont été simplifiées et les procédures relatives à l’urbanisme en mer (Zones de Développement de l’Eolien en mer, Permis de Construire) ont été supprimées. Vous trouverez ci-joint un schéma simplifié des procédures réglementaires.
Enfin, la saisine de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) est obligatoire pour tout projet dont le coût est supérieur à 300 millions d’euros. Le maître d'ouvrage ou la personne publique responsable du projet adresse à la commission un dossier présentant les objectifs et les principales caractéristiques du projet, ainsi que les enjeux socio-économiques, le coût estimatif et l'identification des impacts significatifs du projet sur l'environnement ou l'aménagement du territoire. C’est la CNDP qui ensuite décide de la pertinence d’organiser ou pas un Débat Public et qui nomme les membres de la Commission Particulière du Débat Public qui sera en charge de l’organisation de ce débat. Dans ce cas, le bilan du débat public doit nécessairement être joint aux documents présentés à l'enquête publique organisée dans le cadre de l'instruction des demandes d'autorisation administrative. Cordialement
Q173 • Michel FRECHON, ABBEVILLE, le 13/08/2010
Présent à votre réunion publique d'Abbeville, sur le projet de parc éolien, vu le coût de ce projet, je me permets, si ce projet se réalise, beaucoup d'énergie complémentaire serait possible. Exemple : relier entre chaque éolienne des cables en réalisant des roues à eaux pour profiter des flux et du reflux des vagues de la mer. > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 27/09/2010,
Bonjour, Effectivement, la possibilité de faire du site retenu pour l’implantation du projet éolien des Deux Côtes une zone également dédiée à la production d’électricité d’origine « marine » est une idée très attirante, qui nous a déjà effleuré l’esprit pour ne rien vous cacher. Les technologies d’énergie marine semblent en effet très prometteuses : si seulement 0.1% de l’énergie renouvelable présente dans les océans pouvait être convertie en électricité, cela pourrait couvrir plus de 5 fois les besoins énergétiques mondiaux actuels... Cependant, cette question n’est plus du tout d’actualité actuellement. Plusieurs raisons à cela : - Le faible retour d’expérience de ces technologies A l’échelle internationale, la technologie hydrolienne est la plus avancée des technologies « marines » émergentes. Cependant, les hydroliennes en sont encore aux phases d’essais, et seules très peu de technologies ont à ce jour accédé au stade de la commercialisation. Aucun parc hydrolien de taille "industrielle" n’est encore répertorié, et les quelques unités isolées fonctionnant à taille réelle et dans leur environnement réel d’utilisation, sont encore pour la plupart sujettes à évolution ou modification. Au Royaume-Uni (où le potentiel hydrolien est l’un des plus importants du monde) et particulièrement en Ecosse, le leader mondial du secteur, les pouvoirs publics ont décidé de miser massivement sur le développement de ces technologies. Les nombreux projets y sont fortement soutenus par plusieurs investisseurs, attirés par l’important potentiel des courants le long des côtes britanniques, ainsi que par l’intéressante politique de recherche et de développement qui encadre les projets d’implantation. Plusieurs systèmes de financement et de soutien aux énergies marines renouvelables sont ainsi mis en place. La France, bien que moins avancée concernant les énergies marines renouvelables, bénéficie néanmoins d’un dynamisme spécifique aux filières émergentes. Plusieurs projets de plateformes expérimentales sont actuellement en cours en métropole mais également dans les DOM-TOM, et de plus en plus d’entreprises françaises se lancent dans le développement de ces technologies. Quelques projets de fermes sont également étudiés en France (des projets situés au Raz-Blanchard en Basse-Normandie, par exemple). Un développement important de la filière hydrolienne est attendu rapidement, dans les prochaines années, permettant aux technologies d’accéder à un stade mature, qu’elle n’a pas à l’heure actuelle contrairement à l’éolien offshore. En comparaison avec le projet de parc éolien offshore des Deux-Côtes, soutenu par La Compagnie du Vent et dont les éoliennes ont une puissance unitaire de 5 MW, les hydroliennes les plus matures aujourd’hui produisent 1 MW en moyenne. Sachez que l'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) a réalisé une étude prospective pour évaluer le potentiel réel des énergies marines renouvelables à moyen (2020) et long (2030) terme. Différents scénarios ont ainsi été étudiés et dans chacun d'entre eux, l'éolien marin devance les autres sources de ressources énergétiques marines, contribuant pour une part comprise entre 62 et 78 % de l'énergie totale, et même de 73 à 85 % si l'on ne considère que la production d'électricité. Voir sur le site du débat : http://www.debatpublic-eolien-en-mer.org/espace-discussion/documents-energie-eolienne.html L'énergie éolienne en mer apparait donc clairement comme la plus mature des énergies marines renouvelables, et la seule susceptible de participer à l'atteinte des objectifs que s'est fixé notre pays en matière de développement des énergies renouvelables d'ici 2020. - Le faible potentiel de la zone Que ce soit en terme de puissance houlomotrice (énergie du mouvement de la houle) ou de puissance hydrolienne (énergie des courants de marée), la Manche Est n’est pas particulièrement bien pourvue. Le seul atout hors-norme de cette zone en terme de potentiel marin renouvelable réside dans la récupération de l’énergie du vent. - La cohabitation avec les autres usagers de la mer La mise en place de telles installations nécessiterait par ailleurs, du fait d’un renforcement conséquent des mesures de sécurité déjà mises en place pour le projet des Deux Côtes, une gêne supplémentaire pour les navires de maintenance du parc éolien comme pour les autres activités en mer (activité de pêche notamment). La Compagnie du Vent reste néanmoins attentive à l'évolution et au développement des autres technologies d'énergie marine et étudiera avec intérêt toute possibilité de mixage de celles-ci avec ses projets d'éoliennes en mer. Cordialement
Q174 • Jean-Paul BOURDON, MAIZIÈRES, le 18/08/2010
Pouvez-vous me dire très précisément : 1° Combien de kilomètres de fils montent et descendent au total dans une éolienne ? 2° Combien de kilos représente chacune des matières qui composent ces fils (plastique, cuivre, etc) ? 3° Combien de kilos de peinture sont nécessaires pour recouvrir entièrement une machine ? 4° Cette peinture est-elle prévue pour résister au sel de la mer ? Combien de temps ? 5° Combien de tonnes de déchets représentent au total la nacelle et les 3 pales d'une seule machine en fin de vie ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 27/09/2010,
Bonjour, Malheureusement, nous ne disposons pas en interne de la majorité des réponses à vos questions. A l’heure où nous avons été contraints de clôturer la réponse à l’ensemble des questions posées durant ce débat, les constructeurs d’éoliennes vers lesquels nous nous étions tournés ne nous avaient toujours pas répondu. Nous vous présentons donc nos excuses. Voilà ce que nous pouvons néanmoins répondre à votre première question. Sachez également que la peinture qui recouvre les éoliennes est bel et bien prévue pour résister au sel de mer et que les nacelles des éoliennes sont également pressurisées et équipées de matériel de traitement de l'air (déshumidification et désalinisation en particulier) de manière à ce que les différents éléments qui se trouvent à l’intérieur ne se corrodent pas. Quant aux fondations, dont une option envisagée est la fondation de type monopieu en acier, elles seraient, si cette option était retenue, équipée de protections dite cathodiques et/ou anodiques évitant la corrosion (ce procédé est couramment employé sur les bateaux, plates-formes pétrolières, etc). A ce titre, l'éolien en mer bénéficie directement du conséquent retour d'expérience du génie maritime et para-pétrolier. Par ailleurs, une éolienne est principalement composée des matériaux suivants : cuivre, fer, acier, aluminium, plastique, zinc, béton (éventuellement pour les fondations). On sait très bien recycler à l’heure actuelle ces différents matériaux. Les pales, constituées d'un mélange de résine et de matériaux composites, sont broyées puis retraitées. Cordialement |