La Compagnie du Vent, le 05/07/2010,
Bonjour,
Comme nous le présentions lors de la réunion du 3 juin à Cayeux sur le paysage, le tourisme et les loisirs en mer, les éoliennes pourront être visibles depuis les plages du Tréport et de Mers. Cependant, comme vous le constaterez par vous-même, l’impact visuel y est minime, les éoliennes les plus proches se situant à plus de 14 kilomètres de ces sites. Ces dernières y apparaîtront comme une allumette d’un centimètre à un mètre de l’œil et ce dans des conditions de visibilité parfaite par temps clair et ensoleillé. Dès que le temps sera nuageux ou brumeux, il est fort probable que les éoliennes ne se verront pas.
De fait, au vu du faible impact visuel lorsque les éoliennes seront visibles et au vu du retour d’expérience étranger, notamment pour les parcs éoliens aux caractéristiques comparables, rien ne prouve que l’économie touristique sera affectée.
Nous détaillons précisément ce point dans la réponse à la question 32.
Enfin, même si aucune société française ne construisait d’éoliennes en mer, ce n’est pas pour autant que le bilan économique serait négatif.
Précisons pour commencer qu’Areva a acquis le 1er juin 2010 la totalité du capital de la société allemande Multibrid qui devient ainsi Areva Wind, confirmant la volonté de la société française de jouer un rôle majeur dans le développement de l’industrie éolienne offshore, dont Multibrid est un acteur significatif puisqu'étant l'un des seuls constructeurs au monde proposant une éoliennes "offshore" de 5 MW de puissance.
Par ailleurs, les constructeurs d’éoliennes sont des ensembliers, c’est-à-dire qu’ils conçoivent l’éolienne puis achètent les pièces la composant avant de l’assembler. D’ores et déjà, de très nombreuses entreprises françaises, leaders mondiaux dans leurs domaines et très présentes à l’étranger, fabriquent divers composants intégrés dans les éoliennes : citons Alstom T&D (génie électrique), Carbone Lorraine (équipements électriques), Leroy-Somer (génératrices), Rollix Defontaine (couronnes d’orientation), Schneider Electric (génie électrique), Stromag (freins à disque)…
Aussi, nous avons fait réaliser d’une étude socio-économique propre au projet des Deux Côtes par le cabinet de conseil PriceWaterhouseCoopers. Pour cela, ce dernier a réalisé plus d'une cinquantaine d'entretiens en France et en Europe, notamment auprès d'industriels, d'experts, d'associations, d'organismes locaux, ainsi que des recherches documentaires approfondies. Son objectif était d’effectuer une estimation chiffrée du nombre d'emplois induits qui seraient mobilisés au niveau local par le projet mais également de dresser un bilan de la filière éolienne offshore en France et d’identifier ses opportunités de développement.
Il ressort que :
- La construction d’un parc éolien offshore fait appel à de nombreux métiers. Plusieurs industriels français ont déjà accumulé un savoir-faire et des compétences dans ces différents domaines.
La filière éolienne offshore représente un secteur à fort potentiel pour relancer l’activité économique et la création d’emplois dans des secteurs actuellement touchés par la crise :
la métallurgie, la chaudronnerie, la mécanique, et notamment le secteur automobile, le BTP le secteur aéronautique, la construction, l’industrie, les entreprises de fabrication et d’installation de câbles…
- De par son envergure et son timing, le parc éolien des Deux Côtes peut contribuer au développement d’une filière industrielle pérenne autour d’une base existante dont la compétitivité est déjà avérée. En effet, il donne une enveloppe et une visibilité suffisante aux industriels français pour s’engager. Plusieurs industriels français ont déjà manifesté leur intérêt.
- Son impact socio-économique sera fort localement étant donné l’importante création d’emplois prévue et le savoir-faire accumulé : en effet, jusqu’à 2 000 emplois induits seraient mobilisés au niveau local pour le projet des Deux Côtes. Ainsi, 600 à 850 emplois directs locaux, suivant les choix techniques et technologiques qui seront arrêtés après les études complémentaires encore nécessaires, pourront être créés pendant la fabrication des divers éléments composant le parc éolien et pendant la phase d’installation et de raccordement du parc. Par ailleurs, près de 1 000 emplois indirects locaux seraient nécessaaires pendant la phase d’installation et de raccordement des éoliennes qui verra la présence sur site des nombreux personnels locaux, nationaux et étrangers. Ces personnes devront être en effet nourries et logées à proximité, ce qui représente une opportunité pour l’hôtellerie/restauration et serait ainsi créateur de nombreux emplois indirects. En phase d’exploitation, les emplois seront tous locaux et seront basés sur les ports du Tréport et de Dieppe : 50 emplois directs seront ainsi créés pour la maintenance des installations pendant 30 ans. Ils nécessiteront la création d’au moins une centaine d’emplois indirects.
Vous le voyez, on ne parler ni de bilan économique négatif tant au niveau local qu’au niveau national, ni de gaspillage.
Cordialement