Question n°103
Comment assurer la sécurité d'un homme à la mer ou d'un homme blessé sur un bateau dans le parc ?
le ,La question suivante a été posée à l’oral au cours de l’atelier thématique du 12 juin. Dans la mesure où elle est restée sans réponse, la commission a pris l’initiative de la publier sur le site afin qu’une réponse écrite lui soit apportée. Elle a pu faire l’objet de légères reformulations en la passant à l’écrit.
"Comment assurer la sécurité d’un homme à la mer ou d’un homme blessé sur un bateau dans le parc ?"
Bonjour,
En France, les Préfets Maritimes sont, sur chaque façade, l'autorité compétente pour les actions de sécurité et de sauvetage. Ils s'appuient, pour la coordination opérationnelle, sur les Centres Régionaux Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS). Le CROSS Gris-Nez situé à Wissant (62) est le CROSS compétent pour la zone de projet puisque son autorité est établie sur toute la Manche Est. Il dépend du Préfet Maritime de Manche Mer du Nord situé à Cherbourg et des Directeurs Interrégionaux de la Mer.
La gestion de l'urgence maritime est un prérequis essentiel à la construction puis à l'exploitation d'un parc éolien en mer. L'outil qui la décrit est le plan ORSEC Maritime. Dans le cas du projet de parc éolien de Dieppe – Le Tréport, c'est le plan ORSEC Maritime Manche Mer du Nord qui s'applique. Ce dispositif détermine l'organisation des secours et des interventions en mer en matière de sécurité civile et définit dans ce domaine les modalités de direction des opérations. Les risques y sont enregistrés en premier lieu afin de prévoir la réponse en cas d'événement. Ainsi, un parc éolien en mer doit être identifié dans le plan ORSEC Maritime. C'est ainsi qu'un Plan d'Intervention Maritime (PIM) spécifique au parc éolien sera rédigé par le maître d'ouvrage, en lien étroit avec la Préfecture Maritime Manche Mer du Nord et le CROSS GRIS-Nez (sous réserve de la validation de la Préfecture maritime). Intégré au plan ORSEC Maritime Manche Mer du Nord, il décrira, pour chaque risque identifié en phases de construction, d'exploitation et de démantèlement du parc éolien, la réponse adaptée et l'organisation des secours correspondante. Les risques y sont enregistrés en premier lieu afin de prévoir la réponse en cas d'événement.
Dès lors qu'un homme tombe à la mer ou se blesse sur un navire, la prise en charge de celui-ci doit être identique, peu importe qu'il se trouve à l'intérieur d'un parc éolien ou non. Si l'urgence l'ordonne, le dispositif ORSEC Maritime Manche – Mer du Nord, coordonné par le CROSS Gris-Nez, sous l'autorité du Préfet Maritime de Manche et de Mer du Nord, pourra être déclenché. Une intervention par hélicoptère peut être envisagée, sous réserve d'un arrêt d'urgence des éoliennes et la mise en position « Y ». Ce cas de figure est similaire aux interventions habituelles effectuées par les hélicoptères de la Sécurité civile et de la Marine nationale. De plus le maître d'ouvrage étudie les possibilités d'installer des plateformes pour naufragé accessible par échelle au bas de chaque éolienne ainsi que des stations d'hélitreuillage sur chaque nacelle et sur la sous-station électrique en mer.
S'il apparaît évident, dès lors que l'urgence maritime l'ordonne, que les moyens d'intervention et de sauvetage des CROSS et de la SNSM doivent pouvoir traverser le parc éolien, les modalités de ces interventions restent à définir, en prenant compte des contraintes liées au parc. La décision finale quant à la possibilité de navigation à l'intérieur du parc éolien reviendra à la Préfecture Maritime. Elle fera suite à la tenue d'une Grande Commission Nautique qui réunira les Autorités, les représentants des usagers de la mer et le maître d'ouvrage. Celle-ci devra donner un avis sur les propositions qui seront faites par le maître d'ouvrage à l'issue des discussions du Groupe de travail et sur les dispositions qu'il s'engage à mettre en œuvre pour assurer la sécurité maritime.
Nous nous tenons à votre disposition pour tout complément d'information.
Complément de la Préfecture maritime :
La priorité du préfet maritime est la sauvegarde de la vie humaine en mer.
Le préfet maritime a identifié les enjeux d’un tel projet et les impacts induits en termes de sécurité maritime. Les conditions nouvelles dans lesquelles devront se dérouler les opérations de secours, notamment par moyen aérien, doivent être appréhendées et adaptées.
Un groupe de travail spécifique à la sécurité maritime et piloté par la préfecture maritime se réunira d’ici la fin de l’année sur ce sujet. Il réunira les usagers du monde de la mer et l’industriel concerné.