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Question n°130

Quel intérêt de conquérir des marchés à l'export dans ce contexte ?

Ajouté par Catherine BOUTIN (Le Tréport), le
[Origine : Réunion publique]

La question suivante a été posée à l’oral au cours de la réunion de clôture du 28 juillet. Dans la mesure où elle est restée sans réponse, la commission a pris l’initiative de la publier sur le site afin qu’une réponse écrite lui soit apportée. Elle a pu faire l’objet de légères reformulations en la passant à l’écrit.

"Quel intérêt de conquérir des marchés à l'export quand on sait que l'Angleterre a arrêté de subventionner l'éolien et que le Danemark, la Norvège, l'Espagne ou l'Allemagne sont bien plus en avance que nous sur ce marché complètement saturé ?" (Question reformulée)

Date de la réponse:
Réponse de Eoliennes en mer Dieppe - Le Tréport (maître d'ouvrage), le
Réponse:

Le projet de parc éolien en mer de Dieppe et Le Tréport répond avant tout aux objectifs définis par l’Etat sur la transition énergétique. La transition énergétique passera notamment par l’augmentation de la part des énergies renouvelables au sein du mix énergétique (23% de la consommation finale en 2020, 32% en 2030) et la limitation du nucléaire dans le mix énergétique (actuellement 75%).

L’éolien en mer fait partie des énergies renouvelables sur lesquelles s’appuiera cette transition. L’Etat s’est en effet fixé comme objectif le déploiement en mer d’une capacité installée de production électrique de 6 000 mégawatts d’ici 2020.

Prévue dans l’offre, l’implantation de 5 usines au Havre et une à Dunkerque permettra à la France de pérenniser la filière industrielle de l’éolien en mer en l’ouvrant à l’export, notamment vers les projets du sud du Royaume-Uni, de la Belgique et des Pays-Bas.

De plus, technologiquement mature en Europe, la filière de l’éolien en mer est encore en phase de démarrage en France. Il existe une marge importante de réduction de ses coûts. Une croissance régulière du marché de l’éolien en mer engendrera une baisse de ces coûts, du fait principalement :

  • d’économies d’échelle sur la chaîne d’approvisionnement,

  • de l’optimisation des méthodes d’installation en mer,

  • de l’augmentation de la productivité des éoliennes et de la diminution des coûts d’exploitation

  • d’une concurrence accrue entre les fabricants d’éoliennes et entre les spécialistes des opérations d’installation en mer.

Dans les pays disposant de plusieurs parcs éoliens en mer, comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni, on observe une telle tendance. Ainsi, d’après les rapports de l’Office Franco-Allemand (2013) et du Crown Estate britannique (2012), le coût complet de production de l’électricité de l’éolien offshore pourrait descendre sous la barre des 100€/MWh pour des décisions finales d’investissement prises en 2020, selon divers scenarios allant d’une croissance modeste à une croissance rapide du secteur.

De son côté, l’association qui regroupe les producteurs européens d’énergie éolienne (EWEA) prévoit, dans un scénario « central », que les parcs éoliens européens (27 pays) auront une capacité installée d’environ 23 500 MW en 2020, à comparer avec la capacité actuelle de 10 400 MW (2015) (voir http://www.ewea.org/publications/reports/wind-energy-scenarios-for-2020/).

Ces chiffres laissent donc envisager des perspectives positives quant au développement du marché européen de l’éolien en mer même si, comme vous l’indiquez, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont plusieurs années d’avance sur la France en matière de parcs éoliens offshore.

Enfin, concernant le Royaume-Uni, nous pouvons noter qu’il existe un système de prix d’achat de l’électricité renouvelable toujours en vigueur à ce jour.

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