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Question n°105

Quelle technique pour les fondations ?

Ajouté par Sylvie BARBIER (Le Havre), le
[Origine : Réunion publique]

La question suivante a été posée à l’oral au cours de l’atelier thématique du 12 juin. Dans la mesure où elle est restée sans réponse, la commission a pris l’initiative de la publier sur le site afin qu’une réponse écrite lui soit apportée. Elle a pu faire l’objet de légères reformulations en la passant à l’écrit.

"Est-ce que ce serait du battage de pieux, du forage ? Si battage de pieux ou autre technique à fort impact, quelles mesures d’évitement ? Quelles autres éventuelles techniques ?"

Date de la réponse:
Réponse de Eoliennes en mer Dieppe - Le Tréport (maître d'ouvrage), le
Réponse:

Bonjour,

Le maître d'ouvrage a prévu dans sa réponse à l'appel d'offres d'installer des fondations en structures métalliques de type « jacket ». Les études techniques menées actuellement dans le cadre de la phase de levée des risques (étude de caractérisation du sol et du sous-sol, études météocéaniques et études de conception) permettront de confirmer le type de fondation choisi et d'en assurer le dimensionnement.

La phase de construction consiste, si l'option de fondation jacket (structure métallique) est confirmée, à effectuer des opérations de battage pour mettre en place les pieux (3 ou 4 par jacket). Chaque fondation sera installée l'une après l'autre à l'aide d'un marteau hydraulique qui enfoncera les pieux par percussion. Ce battage ne sera pas effectué de façon continue afin de minimiser les nuisances sur les espèces marines sensibles aux bruits sous-marins. Les vibrations émises par le battage seront transmises de façon verticale et horizontale et la distance de propagation dépendra du type de sol et de la profondeur. Les modélisations préliminaires réalisées démontrent que les vibrations et les ondes émises lors de la mise en place des pieux s'atténuent fortement avec la distance et le relief sous-marins pour devenir quasiment imperceptibles au niveau du littoral et donc des falaises.

D'ores et déjà, pour la phase de construction du parc éolien en mer, le maître d'ouvrage prévoit différents dispositifs afin de limiter l'impact des émissions sonores sur les mammifères marins (cétacés et pinnipèdes) : la mise en place de répulsifs sonores (petits émetteurs de puissantes impulsions sonores appelés pingers) afin d'éloigner les mammifères marins avant tout travaux ainsi qu'une période d'au moins 30 minutes d'observation pour s'assurer qu'aucun mammifère marin se situe dans la zone.

Enfin le maître d'ouvrage étudie la possibilité de mettre en place une protection autour des fondations en phase d'installation pour limiter la propagation des émissions sonores, comme par exemple des rideaux de bulles, le choix de la technologie n'étant encore pas arrêté. C'est précisément un des objectifs du projet de Recherche et Développement porté par le maître d'ouvrage dénommé « RESPECT », qui consiste à étudier les solutions de réduction de bruits sous-marins lors des travaux maritimes. Ce projet regroupe de nombreux experts du domaine de l'acoustique sous-marine et des mammifères marins tel que le bureau d'études Quiet Oceans, l'observatoire Pelagis (Université de la Rochelle), l'Université du Havre et l'Institut Langevin. Il a pour but d'améliorer la connaissance des impacts biologiques liés aux empreintes sonores des projets éoliens en mer pendant la phase de construction et de développer des technologies pour remédier à ces impacts. De plus, l'expertise complémentaire demandée sur ce sujet par FNE à la CNDP contribue à une meilleure connaissance des impacts acoustiques de ce type de projet.

Pour plus d'informations, vous pouvez consulter la fiche thématique E « Les différents types de fondations existants », disponible sur le site sur débat public.

Nous nous tenons à votre disposition pour tout complément d'information.