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Question n°83

Question sur les "récifs artificiels"

Ajouté par Agence Aires Marines Protégées (Le Havre), le
[Origine : Réunion publique]

La question suivante a été posée à l’oral au cours de l’atelier thématique du 28 mai. Dans la mesure où elle est restée sans réponse, la commission a pris l’initiative de la publier sur le site afin qu’une réponse écrite lui soit apportée. Elle a pu faire l’objet de légères reformulations en la passant à l’écrit.

"Peut-on être sûrs que les modifications / pertes d’habitat auront des impacts positifs dans la logique des récifs artificiels ?"

Date de la réponse:
Réponse de Eoliennes en mer Dieppe - Le Tréport (maître d'ouvrage), le
Réponse:

Bonjour,

L'effet récif consiste en la colonisation de différents types de structures par des espèces (faune et flore). Il y a fixation de micro-organismes, d'algues et d'invertébrés qui peuvent permettre progressivement l'installation de réseaux trophiques (chaînes alimentaires reliées entre elles au sein d'un écosystème) plus ou moins importants. L'effet récif peut être observé sur les structures immergées telles que les fondations d'installations pétrolières, les bouées, les épaves...

D'après les retours d'expériences des parcs éoliens en mer existants comme celui d'Edmond Aan Zee (Pays-Bas) où l'on enregistre une forte agrégation de poissons autour des fondations ou celui de Barrow (Royaume-Uni), les espèces observées sur les fondations sont principalement des moules, étoiles de mer, anémones et ophiures. Cet effet récif se révèle a priori positif car il peut constituer une source de nourriture et un abri pour certaines espèces. Cet impact, proportionnel au nombre d'éoliennes construites, est d'autant plus important s'il est accompagné d'une réglementation adaptée concernant la gestion de la ressource halieutique.

Toutefois, il faut être attentif au caractère « positif » de cet effet récif qui, selon les espèces colonisant le milieu, est à nuancer. En effet certaines espèces non indigènes (non originellement présentes) peuvent se développer et annuler l'effet positif, voire avoir un impact potentiellement négatif sur la biodiversité par l'apparition d'espèces indésirables, création de déséquilibre des assemblages d'espèces préexistantes (ex : poissons, oiseaux marins ou mégafaune marine qui s'en nourrissent, ...), risque de surpêche...

Là encore des études sont nécessaires pour affiner les connaissances réelles de l'effet récif des parcs éoliens en mer. Un programme de suivi des structures immergées sera donc mis en place par le maître d'ouvrage. Il sera progressif, démarrant sur les zones où les travaux sont totalement achevés, afin de suivre les prémices de la colonisation par les organismes et permettra d'observer cet effet récif et son impact éventuel sur le milieu. Une attention particulière sera apportée au cas des espèces invasives qui peuvent provenir des coques de bateau, une voie de navigation importante étant à proximité de la zone.

Nous nous tenons à votre disposition pour tout complément d'information.