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AVIS
Barreau Sud Lisieux - Pays d'Auge
par Philippe CHAPRON (LECAUDE), 03/02/2012
Même si l’on peut admettre la nécessité de la liaison LGV Paris-Le Havre dans le cadre du grand Paris, on peut en revanche, douter de la pertinence du prolongement sur Caen avec notamment la création du barreau Sud de Lisieux.
Quelles peuvent être les motivations réelles des politiques demandeurs de ce projet tant ses aberrations sont évidentes ? En effet, un gain de temps de moins d’ 1/4 d’heure sur un trajet Paris-Caen, pour un coût estimé à 800 millions d’euro et ce, uniquement pour le barreau sud de Lisieux, alors que notre pays doit faire face à une dette intérieure sans précédent, où est la cohérence d’une telle option ?
Quand on sait que Lisieux, 2e site de pèlerinage français, capitale touristique du Pays d’Auge, sera la grande perdante de cette affaire (possibilité de moins de desserte pour un maximum de dépenses), est-il nécessaire de centraliser sans fin ! Une ville telle que Lisieux doit aussi prétendre à sa valorisation économique et ceci relève également du domaine « d’utilité publique » ! Mais de quel public parle-t-on ?
Quand on sait qu’avec ce projet, on acceptera tacitement de ruiner encore du foncier, en morcelant les terres qui forment l’outil de travail primordial de nos agriculteurs et éleveurs. Il nous faudra une nouvelle fois constater l’affaiblissement de notre économie agricole et équine locale.
Quant on sait que l’on n’hésitera pas à défigurer (au nom du « progrès » - mais de quel progrès parle-t-on ?) cette région exceptionnelle et fragile qu’est le Pays d’Auge, mettant encore un peu plus en péril une biodiversité trop souvent mise à mal.

Et plutôt que de « laisser tomber » comme le suggèrent certains internautes, pourquoi nos politiques et RFF n’envisageraient-ils pas la solution qui apparaît comme la plus raisonnable et certainement la moins coûteuse en aménageant la ligne existante passant par Lisieux (redressement de la courbe entre Saint-Désir et Mézidon permettant une trajectoire plus dynamique du futur LGV). Cet aménagement de l’existant est la solution déjà retenue en amont et en aval de Lisieux, alors pourquoi faire exception sur cette portion de ligne ? Cela représenterait sans doute l’alternative idéale et raisonnable qui permettrait une solution rassemblant tous les acteurs (économiques, agricoles et usagers).