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Point de vue n°163

Commentaires

On attendait sans trop y croire ce cahier d'acteurs de l'Académie des Sciences, vu le peu de considération qui accompagna ses précédents avis sur la transition énergétique (lire à ce sujet les observations des « anciens du nucléaire » dans leur cahier d’acteurs N° 57).

Mais sa publication dans les derniers instants de cette consultation sur la PPE 2018 donne du sens à cette démarche citoyenne. Tout (ou presque) est dans son titre : "La transition énergétique doit tenir compte des réalités scientifiques, technologiques et économiques".

Dans un débat marqué par l'opposition du nucléaire aux énergies renouvelables intermittentes (éolien et photovoltaïque), on retiendra des propos des Académiciens que ces énergies renouvelables ont un poids modeste dans la transition énergétique car elles ne représentent que 5 % de la consommation énergétique finale...

On notera aussi dans ce cahier le peu de crédit accordé aux scénarios de RTE qui prévoient une baisse des besoins en électricité dans les prochaines années, baisse qui permettrait une réduction du nucléaire sans risque de rupture de la fourniture d'électricité.

L'Académie des Sciences rejoint ainsi la position d’EDF lue dans son cahier d’acteur N° 43.

Sur ce sujet capital, elle recommande qu’il soit produit des scénarios "réalistes et cohérents" avec l’objectif d’une production d’électricité décarbonée (les spécialistes de RTE apprécieront !...).

Messieurs les Académiciens, vous avez raison !... Entre CO2 et EnR, le temps est venu de choisir et il y a urgence à le faire. Mais à le faire correctement avec le seul objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre et en bâtissant une transition énergétique qui tienne compte des réalités scientifiques, technologiques et économiques.

CQFD !...

Vous rejoignez en cela l’expression d’autres acteurs repérée dans cette consultation. Et vous répondez aux interrogations des jeunes générations, particulièrement dubitatives sur la politique énergétique menée dans notre pays par le gouvernement actuel et ceux qui l’ont précédé (lire le cahier d’acteur N° 147 « Quelle énergie demain ? Des jeunes s’interrogent »).

Il reste à espérer que les éléments de votre cahier ne seront pas oubliés dans la synthèse de cette consultation.

Au delà, il vous faudra continuer à expliquer au public, aux élus et aux personnalités en charge de ce dossier, tous les éléments d'une politique énergétique qui s'est trop souvent égarée par le passé dans un débat dogmatique inutile et dangereux parce que chimérique.

Alain Desgranges
Porte-parole du Collectif des anciens du nucléaire.

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Ce cahier d'acteurs de l'Academie des Sciences est une donnée d'entrée essentielle pour la future PPE. Il démontre que la raison peut l'emporter sur la passion pour penser l'énergie du futur.
Sans les citer, les scénarios utopiques de Negawatt, de l'Ademe et du RTE sont remis en cause. La priorité est de diminuer les GES. Avec un objectif, aller au-delà de 30 à 40% d'EnRi dans le mix de production d’électricité serait contre productif puisqu'il faudrait avoir recours aux cycles combinés à gaz qui rejettent du CO2 !
Alors, à travers la future PPE, ayons le courage d'afficher à l'horizon 2050 un mix électrique de 30% d'EnRi, de 10% d'hydraulique et de 60% de nucléaire, totalement decarbone. Les priorités doivent se concentrer sur la mobilité électrique et sur l'isolation du bâti existant plutôt que sur la production d’électricité.

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Le mix énergétique le plus sécurisé et émettant le moins de co2 est atome enr ..

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Des arguments objectifs et chiffrés servis par une légitimité qui ne se discute pas. Bravo ! Et merci.

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Loin des exhortations partisanes et idéalistes, ce document devrait faire référence dans un débat qui va orienter durablement l'avenir économique de notre pays et la sauvegarde de l'humanité.
Pierre Condou

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C'est la science qui parle, et non pas un lobby qui défend des intérêts partisans.
Ceux "qui savent" mettent en garde contre la tentation des décideurs de céder à la pression de ces lobbies (ceux de l'éolien et du solaire, comme celui du gaz, certains partis ou ONG englués dans l'idéologie) en pensant qu'ils vont dans le sens de l'opinion publique, souvent désinformée par ces lobbies.
S'abriter derrière une loi (la LTECV) n'est pas non plus une solution acceptable, tant les lois des hommes ne peuvent rien contre les lois de la physique que rappelle la prestigieuse Académie des Sciences.
Au final, si la PPE se contente de décliner la LTECV en se trompant d'objectif (celui d'éradiquer les émanations de CO2) et en continuant de mettre les moyens financiers sur des technologies qui n'ont aucun effet sur cet objectif, nos responsables politiques n'auront aucune excuse. Car ils auront été prévenus par ceux qui savent et ne parlent qu'au nom de la science, donc de l'intérêt général.
Très concrètement, si la décision est prise de renoncer sans justification crédible, même partiellement, au nucléaire qui est le seul moyen aujourd'hui disponible de garantir à chacun une énergie propre sûre et bon marché, alors ces décideurs auront à rendre des comptes devant la Nation dans quelques années.
Les documents de Enquête Publique où tous les avis, notamment les plus incontestables auront été formalisés, serviront de support pour pointer du doigt les erreurs et leurs auteurs.

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L'essentiel est fort bien dit, à deux nuances près :
1. c'est une approche énergétique et technique, de qualité certes, qui ne cite cependant pas d'autres dimensions telles que le respect de la biodiversité et de l'environnement ainsi que le respect de l'attractivité des territoires, menacés par le développement inconsidéré de certaines EnR.
Mais l'essentiel est dit, avec les mots qu'il faut pour comprendre : le gouvernement est-il en état d'entendre cette démonstration sobre et juste, cette mise en garde, et donc de remettre les facteurs dans le bon ordre ?
2. en matière de récupération de chaleur (page 3), il aurait pu avec utilité être cité la géothermie, au potentiel élevé, ainsi que la petite hydraulique.

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Bien entendu, la petite hydraulique ne concerne pas les réseaux de chaleur, comme pourrait le laisser croire la fin de mon commentaire. C'est cependant et par ailleurs une source EnR complémentaire significative, pour autant que l'on prenne la peine d'investir sur le dialogue avec notamment les associations de pêcheurs.

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Pour lutter contre le réchauffement climatique qui doit être la priorité n° 1, le cahier d’acteurs de l’Académie des Sciences propose que la transition énergétique tienne compte des réalités scientifiques, technologiques et économiques. Quoi de plus évident !

Ce rappel est cependant de première importance au regard des résultats très décevants de la LTECV et de la PPE actuel. Comme le pointe le rapport de la Cour des Comptes, l’effort financier a été principalement mis sur le développement des énergies renouvelables productrices d’électricité alors que ce segment est déjà très largement décarboné (à plus de 90%) et au final peu contributeur aux émissions de CO2 (à hauteur de 2%).

Les objectifs prioritaires pointés par l’Académie des Sciences pour la future PPE concernent donc logiquement les contributeurs les plus importants, tout particulièrement le résidentiel tertiaire (40% des émissions) et les transports dont l’impact CO2 a continué à croître ces dernières années

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Tout lecteur attentif, doté d’une culture scientifique basique et d’un esprit rationnel, ne peut qu’approuver le plaidoyer de l’Académie des Sciences. L’argumentation y est claire et bien documentée ; elle devrait donc emporter l’adhésion de tous et notamment de nos décideurs. Pourtant, rien n’est moins sûr.
Le long travail de sape des écolos-dogmatiques, relayé par intellectuels et journalistes séduits, sinon endoctrinés, a gagné nombre d’élus.
Comment les antinucléaires et leurs affidés ne pourraient-ils voir dans les affirmations suivantes :
- la consommation d’électricité ne baissera pas,
- la part des renouvelables ne devra pas y dépasser 40%,
- l’électronucléaire est nécessaire à la décarbonation et à la sécurité du système électrique…, 
a minima une provocation, plus probablement la soumission d’une caste élitaire au complexe militaro-industriel (comme on disait autrefois).

Espérons que notre exécutif et nos parlementaires pèseront avec pragmatisme, au trébuchet de la démocratie et de l’égalité des points de vue, ces injonctions contradictoires. Il y a pourtant fort à craindre que, cédant aux uns et aux autres, la prochaine PPE en ressorte mitigée, décevante pour tous et coûteuse pour le pays ; en termes écologique et socio-économique.

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