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AVIS 286 / Pour un abandon du tronçon ouest
Ajouté par Michel RONZY (OULLINS), 13/02/2013
Dans cet avis, je souhaite préciser ce qui fonde ma position, en tant que citoyen élu municipal d’Oullins apparenté EELV, qui est la suivante : dans le projet Anneau des Sciences, il est raisonnable de renoncer à la création d’une voirie autoroutière nouvelle.

1. Le débat public, une chance
La traduction en actes des principes posés : transparence, équivalence, argumentation, indépendance, a donné et donne à ce débat sa qualité et sa richesse. Un processus délibératif s’est véritablement installé. J’ai envie d’en relever ici deux signes liés. D’abord, le fait que le maître d’ouvrage se soit défait de ce qui m’a semblé être sa tentation première : le recours à l’argument d’autorité, au profit d’une attitude plus « pédagogique ». Il s’est prêté au jeu du questionnement citoyen, a expliqué, précisé, et explicité ses hypothèses notamment, et il continue de le faire. Ainsi ai-je pu mieux saisir et apprécier les options retenues et celles qui ne l’étaient pas, les trous dans l’argumentation développée et bien emballée dans une communication au « top ».

Ensuite, je relève la décision de la CNDP de faire procéder à une expertise complémentaire et indépendante sur l’identification et l’incidence d’autres hypothèses que celles retenues par le maître d’ouvrage et « sur l’identification d’études complémentaires à réaliser pour optimiser un scénario » sans TOP. Cette décision, en donnant une suite positive aux demandes d’acteurs qui mettaient avant certaines limites dans le dossier du maître d’ouvrage, présume, à mon sens, de l’existence de ces limites. Les résultats du travail en cours nous éclaireront à leur sujet.

2. La probabilité d’un risque majeur
J’accorde du poids à l’argumentation que Charles Raux développe dans sa contribution, Un avis de scientifique, Cahier d’acteur n°7 et à une de ses conclusions : la voirie autoroutière envisagée « présente un risque majeur d’accélération d’un étalement urbain incontrôlé ». J’invite chacun à en prendre connaissance notamment pour réaliser que les modèles de calcul utilisés, dès lors qu’ils ne prennent en compte les mécanismes comportementaux à la source du trafic induit, risquent fort de donner des résultats inadéquats par rapport aux enjeux et de conduire à des décisions contre-productives.
Des limites lourdes de conséquences, un risque fort d’aboutir à une situation d’étalement urbain, « situation non désirée » et en contradiction avec les objectifs SCOT 2030, dont on sait qu’elle aura(ait) de considérables impacts négatifs sur toutes les dimensions du bien vivre demain, voilà qui renforce mon opposition à cette nouvelle voirie autoroutière.

3. L’abandon est raisonnable et il ne nous laisse pas démunis …
Abandonner n’est pas, comme on peut le lire ici ou là, renoncer à améliorer, sans délai et avec efficience au regard des enjeux et de l’état de nos ressources (toutes devenues rares), la situation présente. Et c’est bien cette intention d’amélioration là, qui est au cœur des alternatives présentées, lesquelles, rappelons-le, ont été prises en considération dans la commande d’expertise complémentaire, et qui, bien entendu, restent toutes à travailler. Je choisis pour finir, de reprendre les lignes de force de l’alternative présentée par Charles Raux (merci à lui) ainsi que la fin de sa conclusion.

Lignes de force
- Requalification A6/A7 sans infrastructure nouvelle
- Requalification des voiries de l’ouest lyonnais
- Mise en œuvre simultanée du programme de développement TC tel que prévu dans le projet Anneau des Sciences
- Engagement immédiat d’une négociation avec l’Etat sur la continuité routière au droit de Lyon
- Lancement du programme énoncé ci-dessus par étapes (sans attendre les années 2025)

La fin de sa conclusion
« Il ne s’agit évidemment pas d’un quelconque scénario de « ville sans voiture ». Cette dernière restera majoritaire en part des déplacements mais sa croissance sera maîtrisée. C’est un scénario qui prend résolument la direction de l’optimisation des infrastructures existantes et des innovations dans la « route intelligente », innovations qui pourraient s’appuyer sur l’important potentiel des centres de recherche et de développement en transports de la région lyonnaise et les savoir-faire industriels des opérateurs français de la route.»

Il n’est pas trop tard pour emprunter cette direction.

Ps : Je joins le même texte mis en forme sous Word en fichier attaché


> Ouvrir le fichier attaché : avis.docx



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