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Question 57 - Contrainte économique - ville sans voiture
Posée par Manuel MARQUIS, (LYON), le 11/12/2012

Je suis assez étonné de ne pas avoir vu (pour l'instant) d'éléments sur la contrainte économique dans la prospective et le "choix" des transports. Est-ce que l'évolution du coût des carburants d'origine fossile est bien prise en compte? C'est quand même un des éléments fondamentaux dans le "renoncement" à la voiture aujourd'hui et, probablement, demain. Autrement dit, quand le litre de gas-oil sera à plus de 2 ou 3€, les gens ne se tourneront-ils pas beaucoup plus vers d'autres solutions, ce qui amènerait une chute du trafic ?

Je pense qu'une énorme partie de la question de la mobilité à long terme est avant tout économique. On peut gérer cette contrainte volontairement (la taxe carbone) ou la subir (évolution des cours du pétrole).

Autre remarque, la ville sans voiture me semble exister en France, on se passe très bien de voiture à paris intra-muros et 1e couronne ... cela suppose un "réseau" de TC performants (métro-RER) avec un maillage dense. Ce n'est pas le cas à Lyon aujourd'hui (je parle en tant qu'usager et ex-usager parisien) et on peut peut-être se demander si le coût de l'Anneau des sciences ne viendra pas entraver le développement d'un tel réseau ?

Merci



Associé à Coût et financement; Mobilité & modes de vie; Coût; Evolutions de la mobilité
La réponse du maître d'ouvrage, le 07/02/2013

Monsieur, 

Les hypothèses de taux de croissance du trafic prises en compte dans les études se basent sur les recommandations de l'Etat. Ces hypothèses correspondent à une augmentation du prix de baril de pétrole, qui passerait de 66 euros fin 2012 à environ 90 euros (valeur 2012) en 2030. Par ailleurs, les experts s'accordent à dire que la voiture restera un mode de déplacement important, mais que c'est son usage qui évoluera, avec le développement notamment du covoiturage et de l'auto-partage. L'usage des voitures électriques ou hybrides va également s'intensifier dans les années à venir. Gérer la mobilité par des mesures du type taxe carbone peut être pertinent pour traiter la question de la pollution mais pas celle du trafic, notamment avec l'essor de voitures non polluantes.

Le "tout transport en commun" n'est pas envisageable même pour la ville dense. En effet, la voiture individuelle restera nécessaire, voire indispensable à de nombreuses catégories d’usagers (artisans, livreurs, services de secours, médecins ou services de santé, personnes accompagnées d’enfants en bas âge, personnes chargées, ...). Le but de l’Anneau des Sciences, qui est un projet multimodal, n’est pas d’imposer aux usagers et habitants de l'agglomération lyonnaise de se déplacer uniquement en transports en commun. Le projet de l'Anneau des Sciences cherche à promouvoir un report modal vers les transports en commun tout en n'opposant pas un mode de déplacement à un autre. Son ambition est bien d’offrir la possibilité à chacun d’utiliser le mode de son choix en fonction de ses contraintes, trajets multiples etc...

Par ailleurs, l'Anneau des Sciences contribuera au développement du réseau de transports collectifs, puisqu'il est déjà prévu un ensemble de mesures de transports en commun dans le cadre du projet (environ 800 millions à 1 milliard d'euros d’investissements). De plus, le projet sera profitable au réseau de transports en commun en libérant les voiries de l'ouest lyonnais d'une partie du trafic automobile.