Le Grand Lyon a qualifié le réseau autoroutier lyonnais actuel de "mal hiérarchisé". Que signifie cette expression ? Comment hiérarchise-t-on un réseau routier ? Comment faire comprendre à l'automobiliste "lambda" l'existence de cette hiérarchie ? Comment, dans les faits, lui faire respecter ? Le Français est relativement frondeur : que se passe-t-il quand il ne respecte pas cette "hierarchie" ? Je souhaite que le Maître d'ouvrage apporte des réponses techniques sur les façons de faire, pas des réponses "philosophiques".
Monsieur,
Effectivement, le réseau routier de l'agglomération lyonnaise est aujourd'hui mal hiérarchisé. Ceci signifie que les voies mélangent les flux correspondant à des usages differents. En particulier, les autoroutes A6/A7 traversant le coeur de l'agglomération mêlent les trafics longue distance et les circulations locales. Les voies traversant les centres villes et les centres bourgs de l'Ouest lyonnais sont encombrées par des véhicules à destination ou en provenance du centre de l'agglomération.
Cette mauvaise organisation des flux entraîne des congestions, génère des nuisances dégradant la qualité de vie des habitants, et bloque le développement des transports collectifs.
La hiérarchisation de la voirie est un moyen d'organiser les voies selon une typologie liée aux usages et aux fonctions urbaines. Il ne s'agit pas d'obliger les usagers à emprunter telle ou telle voie selon son origine ou sa destination. Il s'agit au contraire d'organiser le réseau viaire pour le mettre en adéquation avec les besoins de déplacements. Un réseau bien hiérarchisé est alors plus lisible par l'usager, lui permet d'adopter un comportement adapté à la nature de la voie, et améliore la sécurité pour tous les modes de déplacements.
Cette hiérarchie est mise en place sur le terrain par :
- le jalonnement qui guide les usagers justement en fonction de leur destination et permet d’orienter différemment les flux locaux et grande distance,
- l’aménagement des voiries (autoroutes, VRU, boulevards urbains ou rues), qui est aussi un instrument pour guider les usagers vers des voiries adaptées à leurs besoins et aux territoires traversés.
L'Anneau des Sciences, par la création d'une nouvelle voie destinée aux trafics d'échanges avec l'agglomération et de distribution locale, contribuera à une meilleure hiérarchisation du réseau, permettant la requalification de certaines voies et laissant plus de place aux transports en commun.