Pourquoi ne pas choisir la solution du développement poussé des transports collectifs ?
Tout au long des 125 pages du dossier du Grand Lyon, le développement des transports collectifs est évoqué pour aboutir à la conclusion (faiblement argumentée) que les seuls transports collectifs sont incapables de résoudre le problème de la requalification de la liaison A6/A7 en boulevard urbain et de l’augmentation du trafic routier dans les villes de l’Ouest lyonnais :
Page 58 : "des investissements systématiques de type métro ou tramway dans un territoire aux densités aussi faibles et aux urbanisations aussi éclatées apparaissent déraisonnables au regard des gains de clientèle possible"
Remarque : avec un budget de 3 milliards d’euros, il est possible de faire arriver le métro dans les zones denses, d’un côté Tassin-Francheville, de l’autre côté Saint Genis-Laval – Oullins – Pierre Bénite. Entre Brignais et Gorge de Loup le train peut assurer les liaisons.
Page 91 : "L’anneau des Sciences permettra d’apaiser la circulation dans les centre bourgs"
Remarque : cela est totalement faux car les véhicules qui voudront entrer et sortir de la future voie autoroutière devront emprunter les rues existantes des villes. A Tassin-la-Demi-Lune, les 3 « portes » seront des aspirateurs à circulation qui entraineront des nuisances sonores et de pollution, accentuées par les rejets des extrémités de tunnels. Du côté Saint-Genis-Laval, Oullins, Pierre Bénite, Saint Fons les problèmes seront les mêmes.
Le Grand Lyon insiste sur le fait que le tracé de l’Anneau des Sciences est enterré à 80 % pour faire croire à l’atténuation très forte des pollutions sonores et atmosphériques, mais il oublie les problèmes aux entrées, sorties et accès, situées dans la plupart des cas en milieu très urbanisés et même au pied d’un hôpital ! Il est évident que la seule solution pour éviter ces nuisances est de développer massivement les transports en commun pour dissuader le plus grand nombre d’habitants de prendre leur voiture pour la plus part des déplacements.
Page 109 : on peut lire une évocation très vague de ces problèmes : "La dégradation ponctuelle de la qualité de l’air au niveau des émergences de l’infrastructure nécessitera d’être étudiée plus précisément avec le tracé retenu de l’ouvrage et l’urbanisation à l’horizon 2030"
Remarque : Cette phrase montre bien que le Grand Lyon avec cette nouvelle voie autoroutière refait 50 ans après "l’erreur" de la liaison A6/A7 par le tunnel de Fourvière et que les nuisances dans l’agglomération lyonnaise ne seront pas diminuées mais … déplacées à l’ouest !
Monsieur,
Le développement des transports collectifs ne peut résoudre, seul, les 4 objectifs suivants : soulager les quartiers de la circulation et requalifier l’autoroute en ville, relier les sites de développement et pôles d’innovation, rendre accessible les bassins de vie et les polarités urbaines, développer les sites de projets urbains et économiques de l’ouest. Les pages 52 à 59 du dossier du maître d'ouvrage montrent que même un développement massif des transports en communs ne permettrait pas de diminuer suffisamment les trafics sur le secteur pour permettre la requalification des voiries de l’ouest et l’axe A6/A7 et une amélioration des conditions de circulation pour les transports collectifs.
Les densités d’emplois et de population prévues pour 2030 dans les communes de l’ouest lyonnais ne justifient qu’en quelques endroits des investissements de transports en commun lourds, qui sont déjà prévus au SCoT : prolongement du métro B jusqu’au secteur des Hôpitaux, ligne A2 entre Perrache et Francheville, ligne A4 entre Part-Dieu et Ecully, ligne nouvelle entre Brignais et les Hôpitaux Sud.
La solution se trouve alors dans le développement combiné du transport collectif et du transport individuel et du développement d’interfaces entre les modes (parc relais, pôle multimodal, …), c'est à dire par le développement d'un projet véritablement multimodal. Le Grand Lyon propose le projet d'Anneau des Sciences, qui allie la réalisation d’une nouvelle infrastructure d’agglomération, qui n’est pas une nouvelle autoroute, à une politique ambitieuse et réaliste des transports collectifs.
Vous questionnez les effets de l'Anneau des Sciences sur l'apaisement de la circulation automobile dans les centres-villes et centres-bourgs de l'ouest. Les études de déplacement menées par le Grand Lyon montrent que l'Anneau des Sciences jouera un rôle de protection des centres-villes et permettra une diminution du trafic jusqu’à -30% par rapport à une situation « sans projet ». Ces études montrent aussi qu'à proximité immédiate des portes, à environ 500m de la porte, une hausse de trafic est certes attendue, mais dans des proportions faibles, inférieures à 10% du trafic.
Vous interrogez également les nuisances créées par l'infrastructure. L'enterrement à 80% de l'infrastructure permet en effet une atténuation très forte des nuisances sonores et visuelles. Concernant les émergences, qui ne représentent que 20% du tracé, le Grand Lyon s’engage à traiter ces points avec une attention particulière pour limiter les nuisances sonores et visuelles. Elles feront l’objet d’une insertion urbaine, paysagère et environnementale soignée.
Pour ce qui est de la qualité de l'air, l'enterrement de l'infrastructure limite l’effet de la pollution liée aux véhicules routiers aux seules émergences.
Il faut savoir qu’un tunnel ne crée pas de pollution, mais qu’il en modifie la répartition : protection le long de ses parties enterrées, rejets plus concentrés au niveau des têtes de tunnel et éventuellement au niveau de cheminées d'extraction.
Il existe différents moyens de limiter les impacts dans l’environnement proche :
• choix de la position des points de rejets (têtes, cheminées)
• géométrie (dessin des têtes, hauteur des cheminées)
• limitation du trafic
• ventilation mécanique, dite « sanitaire ».
D’ores et déjà, le Grand Lyon s’engage :
• À respecter la réglementation en vigueur lors de la construction de l’ouvrage, en matière de ventilation des tunnels ;
• À réaliser une étude air détaillée y compris une étude de dispersion atmosphérique aux portes, permettant de définir les dispositions à mettre en œuvre ;
• À installer les dispositifs de traitement des rejets d’air qui existeront à l’horizon de la mise en service de l’ouvrage (des évolutions sont attendues dans les années à venir).
D’autre part, des améliorations importantes du parc automobile sont attendues dans les années à venir. Celles-ci vont conduire à limiter significativement les émissions de polluants.