< RETOUR

Question 131 - Amélioration de la qualité de l'air ?
Posée par Jean-Yves BARBIER, (SAINTE-FOY-LÈS-LYON), le 12/01/2013

Comment le maître d'ouvrage peut-il prétendre que sont projet améliorera la qualité de l'air en 2030 comme cela est affirmé en titre de la page 108 alors qu'en page suivante on lit que "en termes d'émissions, la réalisation du projet et de ses composantes ne modifiera pas la situation par rapport à la situation de référence à l'échelle de l'agglomération" ? Dans ces conditions, le grand bénéfice pour les riverains de l'axe A6/A7 n'est obtenu qu'en déplaçant le problème au voisinage des émergences où la situation sera très dégradée, notamment aux hôpitaux-sud où cela ne peut être accepté. Se contenter de dire, comme le fait le dossier en fin de page 109, que cette dégradation nécessitera "d'être étudiée" plus précisément ultérieurement n'est pas argument sérieux qui répond à nos interrogations.

Le maître d'ouvrage nous doit ces précisions dès maintenant. Ceci d'autant plus que la stabilisation des émissions au niveau actuel ne saurait être satisfaisante puisque le maître d'ouvrage reconnait que l'exposition à la pollution "reste aujourd'hui préoccupante" et montre des cartes où les zones de dépassement des seuils réglementaires sont beaucoup trop nombreuses, traduisant ainsi un réel problème de santé publique et ainsi l'importance de l'enjeu.

En quoi le projet modifierait la donne ?

La diminution prévisible, mais toute relative, attendue du renouvellement progressif des véhicules par de nouveaux moins polluants, tient-elle d'ailleurs compte de la chute des ventes de véhicules neufs enregistrées ces dernières années et des perspectives peu favorables que la paupérisation et la précarisation en cours de larges pans de la population laissent entrevoir ? Par contre, les nombreux passages en tunnels existants dans notre agglomération et ceux projetés offrent une réelle opportunité de retraiter les émissions lors de leur extraction.

A plusieurs reprises au cours du débat il a pourtant été affirmé qu'aucune technique de retraitement n'était actuellement efficace ou économiquement viable. A l'appui de ces affirmations, une expertise existe-t-elle à ce sujet ? S'est-on aussi assuré du potentiel d'innovation dans ce domaine ? Les milieux universitaires et industriels si prompts à défendre l’infrastructure routière ne pourraient-ils pas être mis à contribution dans un vaste projet de recherche appliquée à cet enjeu ? L'anneau pourrait ainsi mieux justifier et mériter son nom !

Les budgets afférents à ces développements permettant le retraitements des émissions polluantes pourraient-ils être pris en compte dans le coût estimatif de l'anneau des sciences sans attendre que l'évolution des réglementations ne rendent inévitables ces dépenses et ne fassent déraper un investissement déjà fort lourds ? Sans solution de ce genre, faudra-t-il revoir le projet et lui trouver des alternatives moins favorables aux déplacements automobiles individuels ?



Associé à Santé & qualité de vie; Qualité de l'air
La réponse du maître d'ouvrage, le 03/04/2013

Monsieur,

Il faut rappeler que le projet Anneau des Sciences est aujourd’hui au stade de l’opportunité. Le Grand Lyon a réalisé un grand nombre d’études pour éclairer sa réflexion et informer les citoyens notamment sur la qualité de l’air. Ce niveau d’étude constitue une première approche visant avant tout à comparer des situations entre elles. Les impacts précis ne pourront être connus que lors des études détaillées ultérieures, où les portes de l’Anneau des Sciences seront définies de façon précise.

Air Rhône-Alpes, organisme indépendant et agréé par l’État pour la surveillance de la qualité de l’air, a réalisé une étude prospective pour simuler les effets du projet à l’horizon 2030, avec pour objectif de comparer les scénarii entre eux (consultable sur le lien suivant : http://www.air-rhonealpes.fr/site/Media/telecharger/685115).

Dans le dossier du maître d’ouvrage, le Grand Lyon évoque une amélioration de la qualité de l’air pour l’agglomération. Cette amélioration, est due à la combinaison de plusieurs facteurs, parmi lesquels l’évolution du parc automobile qui sera moins polluant à l’horizon de la mise en service de l’Anneau des Sciences. Le projet Anneau des Sciences n’aura pas pour effet d’augmenter le trafic sur l’ensemble de l’agglomération, mais de réorganiser les déplacements pour mieux distribuer les flux dans l’agglomération lyonnaise.
Concernant le renouvellement progressif du parc automobile par des véhicules moins polluants, on constate en effet une forte amélioration des performances des nouveaux modèles, et aussi un ralentissement des immatriculations. Les hypothèses d’évolution du parc roulant ont été appliquées de la même manière à l’ensemble des scénarios à partir de la description du parc roulant futur établi par l’IFSTTAR. Ces hypothèses ont permis de calculer les émissions routières à l’horizon du projet Anneau des Sciences. Ainsi, à l’échelle de l’agglomération, on constate à l’horizon 2030 par rapport à la situation de référence (2030 sans projet d’Anneau des Sciences) qu’il y a globalement plus de personnes pour qui la qualité de l’air va s’améliorer que de personnes pour qui elle va se dégrader. Le projet Anneau des Sciences contribuera à diminuer les concentrations de pollution sur les secteurs densément peuplés, où le trafic va diminuer, comme le long de l’A6/A7 où les réductions d’émissions sont de 20 à 40% plus importantes que celles observées dans la situation de référence.

Les experts s’accordent sur le fait que l’impact des rejets est atténué au-delà d’une distance de 100-150 m perpendiculairement à un grand axe de circulation. Les projets d’aménagement autour des portes de l’Anneau des Sciences prendront en compte ces paramètres, afin d’éviter que les zones de surconcentrations impactent des populations résidentes ou des établissements accueillant un public sensible.

Le Grand Lyon s’engage dès à présent, dans la mesure où le projet serait poursuivi:

  • À respecter la réglementation en vigueur lors de la construction de l’ouvrage, en matière de ventilation des tunnels ;
  • À réaliser une étude air détaillée y compris une étude de dispersion atmosphérique aux portes, permettant de définir les dispositions à mettre en œuvre ;
  • À installer les dispositifs de traitement des rejets d’air qui existeront à l’horizon de la mise en service de l’ouvrage (des évolutions sont attendues dans les années à venir).