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Question 183 - En attendant l'anneau des sciences.
Posée par Noël BLOYON, (LYON 2), le 31/01/2013

C'est une certitude, il faudra faire l'anneau des sciences.

J'ai entendu dire le 24 janvier 2013 au Président du Grand Lyon, lors de la réunion qui se déroulait à la Sucrière, un participant opposé à cette réalisation « faites le pari du report modal ». Cela m'a beaucoup surpris car dans ce cas précisément, ce n'est surtout pas le moment de faire un pari.

Il n'est pas raisonnable de faire des paris sur des éléments déterminants pour la santé des habitants et surtout sur celle de nos enfants.

Le projet d'anneau des sciences, si j'ai bien compris, c'est justement le contraire d'un pari. Il s'agit d'une étude détaillée, chiffrée et argumentée et soumise au débat public. S'ils sont accusés par les opposants de partialité, c'est simplement lorsqu'ils sont à bout d'argument car lorsque ces chiffres appuient leur argumentation, ils s'empressent de les utiliser et ceux-ci deviennent d'un seul coup pertinents. Ces spécialistes d'ailleurs reconnaissent des insuffisances comme par exemple le traitement de la pollution dans et à la sortie des tunnels. Ils ont reconnu qu'il y avait encore du travail sur ces points particuliers. Mais ceux qui utilisent ces faiblesses ont à mes yeux perdu leur crédibilité en se débarrassant d'un revers de main de la pollution actuelle le long de l'autoroute. Ce n'est pas en se contentant de faire des paris que l'on va régler ce scandale.

J'ai assisté pratiquement à toutes les réunions et celles que j'ai manquées, je suis allé les voir sur internet et je suis arrivé à la conclusion (ce n'était pas le cas au départ) que la réalisation de l'anneau des sciences est indispensable. Il va permettre :

La requalification de l'autoroute A6/A7 (qui est une absolue nécessité d'un point de vue écologique et sanitaire).
En détournant une partie du trafic de celle-ci, mais aussi en donnant une chance aux communes de l'ouest Lyonnais extérieures à cette réalisation de pouvoir choisir le mode de raccordement qu'elles souhaitent avoir avec l’agglomération (automobile ou transport en commun), en permettant de requalifier les voies de leurs communes en fonction de leurs besoins. Mais aussi en augmentant les possibilités, par exemple sous Fourvière, partiellement libéré, de recevoir de nouveaux modes de transport en commun.
Contrairement à ce que disent les opposants l'anneau des sciences n'est pas une solution du passé, mais une solution d'avenir qui donnera aux élus la possibilité de faire des choix sans les enfermer dans des logiques politiciennes.

Il est vrai qu'il reste un problème de taille, « le temps ». 2025 ce n'est pas si loin que cela mais c'est énormément loin d'un point de vue sanitaire.

Je voudrais poser quelques questions afin de vérifier si j'ai bien compris :

1 - Le principal obstacle à la déqualification de l'autoroute, c'est le trafic nationale et international ?

2 - Ce trafic est bien compris entre 15 et 25% du trafic total ?

3 - Si ce trafic était détourné, l’État ne pourrait pas s'opposer, ou tout du moins il serait possible de faire pression pour qu'il accepte de déqualifier l'autoroute et d'en donner la gestion au Grand Lyon ?

Supposons que vous me répondiez oui à ces trois questions et que demain nous nous trouvions dans cette configuration.

Rien dans cette hypothèse n'obligera les circulations nationales et internationales à emprunter les voies désignées et dans ce cas là, le Grand Lyon pourrait chercher des mesures pour détourner ces 15 ou 25% de la circulation ?
Il faudra forcément créer une contrainte. Ne serait-il pas possible dans ce cas-là, la maîtrise de la décision étant transférée au Grand Lyon, de favoriser les transports en commun dans le tunnel de Fourvière afin de diminuer le débit ? Cette solution bien entendu partielle, en attendant la réalisation de l'anneau de sciences soulagerait le centre ville. Elle donnerait aussi au Grand Lyon la possibilité de mettre en pratique éventuellement sa volonté de supprimer les véhicules les plus polluants du centre ville. Cette solution deviendrait cohérente puisqu'il ne s'agirait plus d'une autoroute. Cet axe serait traité comme les autres axes de l’agglomération.

Bien sûr cette proposition n'est possible que si la réalisation de l'anneau des sciences est confirmé puisqu'il resterait encore sous le tunnel entre 80 et 100 000 véhicules jours, c'est à dire 75 à 85% du trafic. D'après ce que j'ai pu comprendre, c'est trop de circulations pour permettre une requalification complète de l'autoroute, mais cela permettrait à la ville de diminuer la pression sur la Presqu’île et le centre et de continuer à programmer des réalisations en fonction des possibilités pour désenclaver la Confluence tout en diminuant la pollution.



Associé à Aménagement des territoires; Mobilité & modes de vie; Contournement autoroutier de Lyon; Requalification de l’A6/A7
La réponse du maître d'ouvrage, le 29/03/2013

Monsieur, 

Comme vous l'écrivez, l'Anneau des Sciences va en effet permettre de requalifier l'autoroute A6/A7 en centre-ville, d'offrir aux habitants le choix du mode de transport adapté à chaque déplacement, de requalifier des voiries notamment dans l'ouest lyonnais. Il contribuera également au développement d'un réseau de transport en commun plus performant, en particulier en surface.

1) Le déclassement de l'autoroute relève de la responsabilité de l'Etat. 
Le code de la voirie routière précise que « les portions d’autoroutes, dont le maintien dans la voirie nationale ne se justifie plus en raison de l’ouverture d’une voie nouvelle ou du changement de tracé d’une voie existante, peuvent être déclassées […] ». Ainsi, pour décider du déclassement de la section urbaine de l’autoroute A6/A7, une solution de report du trafic de transit sur d’autres voies et vers d’autres modes de transport devra au préalable être trouvée par l’Etat.

2) Le trafic de transit national et international représente environ 10% des flux à l'heure de pointe du soir et environ 15% en moyenne journalière sur les autoroutes A6 et A7.

3) Dans les conditions exposées (c'est-à-dire : l’Etat met en place les mesures nécessaires pour détourner le trafic de transit vers un autre itinéraire), l’Etat serait d’accord pour déclasser l’axe A6-A7 et l’a déjà exprimé à maintes reprises lors des réunions publiques. En revanche, cela ne serait pas suffisant pour requalifier l’axe A6/A7 en boulevard urbain. En effet, le report du seul trafic de transit des autoroutes A6 et A7 vers un autre itinéraire n'est pas suffisant pour envisager une requalification de cet axe en boulevard urbain. Le Grand Lyon vise un objectif de 50 000 véhicules/jour sur l’axe A6-A7 pour pouvoir requalifier ce dernier en boulevard urbain apaisé.

 

Comme vous l’avez exprimé vous-même une telle solution n’est possible qu’avec la mise en place du projet Anneau des Sciences.