Ajouté par Thierry USO, EAU SECOURS 34 (MONTPELLIER), 07/10/2011
Voici mes réflexions suite aux interventions entendues lors de la réunion d’Agde qui traitait de la démographie et du tourisme.
La démographie du Languedoc-Roussillon se caractérise par une croissance de sa population et par un déséquilibre dans l’espace (forte densité de population sur la bande littorale, relative désertification du reste du territoire) et le temps (surpopulation sur la bande littorale durant l’été liée au tourisme balnéaire de masse). L’attractivité de la région explique en partie la croissance de sa population. Cette attractivité ne relève pas que de l’héliotropisme ; elle a aussi été fabriquée à l’aide de messages publicitaires par les autorités locales. Elle ne correspond pas à une qualité de vie supérieure en Languedoc-Roussillon par rapport aux autres régions d’Europe. Le Languedoc-Roussillon se classe 20ème sur les 22 régions de la France métropolitaine selon un indice de bien-être basé sur des critères sociaux, environnementaux et économiques (Cahiers français n° 355 p. 58). Le taux de chômage et la pauvreté sont supérieurs à la moyenne nationale, les inégalités sociales y sont fortes. C’est la croissance de la population et les déséquilibres démographiques qui ont conduit aux grandes difficultés d’approvisionnement en eau rencontrées par le Syndicat Bas Languedoc. Par exemple, la pollution et l’épuisement d’un des captages du Syndicat Bas Languedoc résultent de la construction d’une zone pavillonnaire à la place d’une nécessaire zone de protection de ce captage. Croissance de la population et déséquilibre démographique ne sont pas des fatalités et encore moins une manne comme l’a laissé entendre un des intervenants. Les projections de l’INSEE à l’horizon 2040 sur lesquelles s’appuient BRL et le conseil régional pour promouvoir Aqua Domitia ont une grande marge d’incertitude et reposent sur l’hypothèse que développement économique et aménagement du territoire continueront « comme avant ». Que vaut cette hypothèse alors que le réchauffement climatique et la transition énergétique entraîneront forcément une remise en question du modèle actuel de développement économique et d’aménagement du territoire ? Pas grand chose à mon avis.
L’économie du Languedoc-Roussillon est basée sur le tourisme, les services notamment aux personnes aisées (retraités et autres) venant s’installer dans la région et le bâtiment. L’industrie (un secteur traditionnellement faible) est quasi-inexistante ; l’agriculture est en grande difficulté. Parler dans ces conditions d’une économie dynamique comme le fait BRL dans le dossier du maître d’ouvrage (p. 18) relève de la pure propagande. Déséquilibres économique et démographique se renforcent l’un l’autre et contribuent à aggraver la crise de l’eau. Les terres agricoles disparaissent à un rythme deux fois plus élevé en Languedoc-Roussillon que pour la moyenne nationale (cf les chiffres données par la SAFER pour l’année 2010). Cette disparition des terres agricoles est due pour une large part à la pression des promoteurs immobiliers. L’étalement urbain est aussi très pratiqué dans la région malgré ses conséquences négatives sur l’environnement. Le béton pousse sur des terrains anciennement agricoles et sur des terrains inondables. Par exemple, la création de zones pavillonnaires sur des terrains inondables de la commune de Palavas met en danger tout un écosystème lagunaire et c’est loin d’être une exception sur la côte languedocienne. Continuer à développer le tourisme balnéaire sur une côte déjà largement bétonnée et confrontée à des difficultés d’approvisionnement en eau ne peut conduire qu’à une situation catastrophique semblable à celle de la côte espagnole qui va de Valencia jusqu’en Andalousie (conflits d’usage entre agriculture et tourisme, gaspillage, pollution, épuisement de la ressource en eau). Est-ce cela le développement touristique que nous voulons ? Entendre la vice-présidente de région chargée du tourisme défendre une croissance tout azimut du tourisme régional ne peut qu’inquiéter. 9 golfs sont en construction en Languedoc-Roussillon ; la construction de marinas et autres complexes balnéaires se poursuit à un rythme effréné. Est-ce bien raisonnable, qu’il y ait apport d’eau brute par Aqua Domitia ou non ?
Le débat s'est terminé le 29 décembre 2011, cette fonctionnalité n'est plus active
VOS COMMENTAIRES
Les besoins
Ajouté par José TORREMOCHA, VOILE NEPTUNE (LIGNAN SUR ORB), le 08/11/2011
Les besoins agricoles sont un faux debat, quant on voit les cooperatives vinicoles qui ferment, les cuves pleines un mois avant la nouvelle recolte, l'arboriculture idem avec l'excédent espagnol, le jardinier de proximité, on arrive à subvenir aux besoins en eau. La reconversion de certains proprietaires agricoles a commencé depuis des décennies, pas d'hypocrisie, grâce à l’urbanisme. Des champs de tournesol meme pas recoltés ??? Les mauvais élèves sont les mairies de Montpellier et d'Agde: urbanisme galopant et irraisonné, et que dire de la nouvelle piscine d'Agde ? Un ouvrage démesuré, des tarifs trop chers pour la population locale. Cette semaine des inondations dans tout le département, que fait on pour récupérer ces millions de m3 ? Il me semble que faire des barrages sur l'Orb et l'Hérault serait une solution et viendrait en prevention pour les risques d'inondations. Dans les années 70, BRL avait arrêté l'extention du réseau alors qu'il y avait davantage de vignes que maintenant. J'ai fait un lotissement de 21 parcelles et on m'a refusé l'eau du bas Rhône. Pourquoi ce besoin d'un coup ? En plus des pesticides dans notre alimentation, il ne nous manque plus que la radioactivité.
Le débat s'est terminé le 29 décembre. Les derniers avis et contributions reçus avant cette date sont progressivement mis en ligne. Le compte-rendu et le bilan du débat seront publiés avant la fin février.
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Les besoins agricoles sont un faux debat, quant on voit les cooperatives vinicoles qui ferment, les cuves pleines un mois avant la nouvelle recolte, l'arboriculture idem avec l'excédent espagnol, le jardinier de proximité, on arrive à subvenir aux besoins en eau. La reconversion de certains proprietaires agricoles a commencé depuis des décennies, pas d'hypocrisie, grâce à l’urbanisme. Des champs de tournesol meme pas recoltés ??? Les mauvais élèves sont les mairies de Montpellier et d'Agde: urbanisme galopant et irraisonné, et que dire de la nouvelle piscine d'Agde ? Un ouvrage démesuré, des tarifs trop chers pour la population locale. Cette semaine des inondations dans tout le département, que fait on pour récupérer ces millions de m3 ? Il me semble que faire des barrages sur l'Orb et l'Hérault serait une solution et viendrait en prevention pour les risques d'inondations. Dans les années 70, BRL avait arrêté l'extention du réseau alors qu'il y avait davantage de vignes que maintenant. J'ai fait un lotissement de 21 parcelles et on m'a refusé l'eau du bas Rhône. Pourquoi ce besoin d'un coup ? En plus des pesticides dans notre alimentation, il ne nous manque plus que la radioactivité.
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