J'attire l'attention sur le principe de précaution pour les besoins en eau du Roussillon devant les prévisions scientifiques du changement climatique dans le département (précipitations voisines des références actuelles, mais avec des pluies rapides et peu pénétrantes dans la terre arable, et peu réalimentantes pour les nappes superficielles, évaporation à la surface du sol) des besoins en eau. Au-delà de la demande du végétal plus élevée, une population départementale en accroissement conséquent sera probablement plus friande d’eau pour les piscines, pour les gazons des villas, pour le lavage du parc automobile, pour les collectivités en vue de leurs ronds-points, trouées vertes …
Tous ces arguments d’augmentation des besoins en eau, agricoles et domestiques, militent pour prévoir des compléments de disponibilité comme le tuyau Aqua Domitia, eau du Rhône, eau pas plus polluée que d’autres fleuves méditerranéens et consommée depuis des dizaines d’années par les Montpelliérains. Cette disponibilité potentielle doit arriver à la limite de notre département, avec une installation amont, capable de véhiculer des volumes suffisants à nos besoins dans l’avenir. C’est le principe de précaution.
Des études montrent que la pluviométrie prévisible si elle était bien stockée, suffirait à l’horizon 2050, sauf si la loi imposait un débit minimal dans nos trois fleuves. Probablement que cette analyse doit répondre à « où stocker cette eau ». Des sites de projet de grands barrages n’existent plus en Roussillon. Quelques dépressions – réservoirs dans les Aspres, des mini-barrages doivent exister… Les eaux souterraines provenant de l’Agly, à la hauteur d’Estagel vers la mer ou l’étang, seraient potentiellement utilisables (eau dans le quartz).
Tout ceci pour dire que, comme l’eau « est le moteur de la vie », le Roussillon doit protéger impérativement son avenir, en investissant sur le surdimensionnement du tuyau Aqua Domitia, même sans l’utiliser dans un premier temps. Des hommes comme Joubert de Passa, Grégorie … les créateurs des canaux d’irrigation apportant l’eau au végétal, assurant l’assainissement en période très pluvieuse, l’alimentation des nappes superficielles, ont réalisé des grands travaux, pour répondre aux besoins de leur temps. Aujourd’hui et demain, l’eau sera l’arme du développement, et le Roussillon doit prévoir et saisir cette opportunité de l’arrivée prochaine de l’eau du Rhône à nos portes, pour assurer à terme notre sécurité d’approvisionnement.
Oui au surdimensionnement du tuyau, pour que le département, le temps venu, puisse utiliser cette ressource qui deviendra indispensable à son développement.
Négliger ce potentiel hydraulique à notre porte, sera une erreur que nos petits enfants payeront « comptant » par notre imprévision.
Annexes (pièce jointe) :
- le manque d’eau en Roussillon, avant les barrages des Bouillouses, de Vinça, de l’Agly, et, avant la retenue de Villeneuve de la Raho
- quelques faits historiques sur les inondations d’octobre 1940.
Bibliographie :
Nadine BRISSON coordinatrice du programme CLIMATOR – INRA d’Avignon
B. SEGUIN Impact du changement climatique et adaptation à l’agriculture – INRA – « Avec une augmentation des températures inferieures à 3°C, la disponibilité en eau
sera un enjeu majeur lez zones à climat sec ». « L’hypothèse du réchauffement supérieur à 3°C… conduira à envisager un impact cat astrophique au Sud » (bassin
méditerranéen).
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Quelles que soient les décisions prises et les variables climatiques, démographiques, ou économiques considérées, il me semble INDISPENSABLE d'anticiper sur le risque d'écoulements radioactifs ou d'accident pétrochimique majeur dans toutes les zones irriguées par la vallée du Rhône.
> RéagissezA moyen terme, les centrales poseront beaucoup plus de problèmes que l'on ne veut bien l'envisager officiellement aujourd'hui.
L'eau du Rhône est déjà assez polluée, et il suffit d'un seul accident industriel pour dégrader des zones de territoires immenses.
Pour tout projet d'irrigation aussi important, il faut désormais le penser avec la possibilité d'interrompre le débit, de fermer les vannes, de couper l'écoulement, car la probabilité de pollutions irrémédiables s'élève d'autant que les centrales nucléaires vieillissent dangereusement.