< RETOUR À L'ESPACE DE DISCUSSION Pêche et autres professions de la mer (20 questions)
Q2 • Jérome DE LINARES, ASNIERES, le 01/05/2010
Bonjour, quelques questions:
La Compagnie du Vent, le 29/05/2010,
Bonjour, La pratique de la pêche aux arts dormants (filet, palangre, ligne, casier, etc.) est tout à fait envisageable au sein d'un parc éolien, sous réserve de l'aval des autorités maritimes compétentes et comme cela est déjà le cas sur des parcs éoliens à l'étranger. En revanche la pratique des « arts traînants » (chalut, drague, etc.), sera a priori interdite à l’intérieur du parc éolien. Des raisons techniques et de sécurité permettent de comprendre l’interdiction de ce type de pêche. En complément de cet effet de "réserve" sur la surface du parc, l'effet "récif artificiel" des fondations et des protections au pieds des éoliennes est également attendu. En effet, la colonisation de ces structures immmergées par les communautés benthiques et halieutiques engendrera rapidement un enrichissement du milieu autour des fondations. Par ailleurs l’aménagement de récifs artificiels, proprement dits, immergés volontairement et couplé à l'implantation du parc comme le propose la Compagnie du Vent, permettra de valoriser d’autant plus la production halieutique sur la zone, en augmentant la surface de colonisation potentielle. Cette proposition devrait néanmoins être acceptée par les autorités maritimes compétentes. La Compagnie du Vent souhaite également que l'installation de récifs artificiels soit décidée d'un commun accord avec les représentants des pêcheurs. Ces récifs artificiels permettraient en effet de : Comme vous le faites remarquer les récifs artificiels au Japon sont considérés comme l’élément principal de stabilisation et de développement durable des pêches côtières et se présentent comme des exemples intéressants à suivre. Enfin, la Compagnie du Vent a fait réalisé un Bilan Carbone du projet. Les émissions des différentes phases du projet ont été estimées: 1. Fabrication des éoliennes, des fondations et du système électrique en mer et à terre Concernant les émissions de CO2 générées lors du chantier, elles sont essentiellement dues au carburant consommé par les bateaux intervenant dans les travaux de construction du parc éolien et correspondent à 20% des émissions totales. D'autres part, il est important de signaler qu'une partie des émissions peuvent être « déduites » du bilan global sous forme d’économies revendiquées au moment du démantèlement du parc puisqu'une grande partie de l’acier peut être revalorisée ou recyclée. Les résultats indiquent un bilan carbone du parc très largement positif pour l'ensemble des phases du projet (construction, exploitation et démantèlement).
Q6 • Jacques BROUYER, NEUVILLE LES DIEPPE, le 03/05/2010
L'impact sur le fonctionnement des radars de navigation semble avoir été occulté. Qu'en est-il exactement ? Quel est le retour par rapport aux installations existantes ? Merci. > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 14/06/2010,
Les éventuelles perturbations générées par des champs d'éoliennes sur les systèmes de radionavigation maritime et de communication sont étudiées depuis l'installation des premiers parcs en mer, soit au début des années 1990. Des études théoriques ont donc été menées pour déterminer s'il était possible que les turbines des éoliennes provoquent des parasites susceptibles d'affecter les radars embarqués. Ces études théoriques ont montré que la présence d’éoliennes ne devrait pas poser de problème significatif. Puis ces conclusions ont été vérifiées à l’aide de mesures réelles : deux campagnes de mesures ont en particulier été menées au Royaume-Uni, sur les parcs de North Hoyle en 2004 et de Kentish Flats en 2006 (voir carte ci-dessous). Localisation des parcs de North Hoyle, situé au Nord de Prestatyn et de Kentish Flats, situé dans l’estuaire de la Tamise (support de carte : http://europa.eu/abc/maps/members/uk_fr.htm). Le parc de Kentish Flats est situé dans l’estuaire de la Tamise, zone présentant un fort trafic maritime. Le parc de North Hoyle est situé à l’Ouest de la baie de Liverpool, port britannique commercial majeur. Au Royaume-Uni, l’autorité locale en matière de surveillance maritime, c’est-à-dire l’agence des gardes côtes maritimes (MCA ou Maritime Coastguard Agency), a utilisé les résultats de ces études en conditions réelles pour rédiger des notes de conseils : le MGN 372 (Offshore Renewable Energy Installations (OREIs) : Guidance to Mariners Operating in the vicinity of UK OREIs). Il est ressorti de leur analyse que les impacts sur les système de navigation embarqués était très limités et tout à fait acceptables. La Compagnie du Vent prévoit d'exploiter le parc des Deux Côtes pendant 30 ans. Pendant cette durée d'exploitation, ses équipes de maintenance seront soumises aux mêmes contraintes que tout autre usager de la mer. La Compagnie du Vent, filiale du Groupe GDF SUEZ, ne conçoit l’exercice de ses métiers que dans le respect de l’intégrité et de la santé des personnes. Ceci concerne non seulement les femmes et les hommes du Groupe, mais également nos clients, partenaires, sous-traitants et plus généralement l’ensemble des populations concernées par nos installations. Il va de soi que nous respecterons les recommandations des autorités nationales compétentes.
Q12 • BENOÎT, le 05/05/2010
Bonjour, est-il possible d'etre renseigné sur le retour d'expérience européenne au niveau de l'impact sur la pêche et le tourisme ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 4 mai) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 14/06/2010,
Bonjour, Retour d'expérience sur le tourisme : Les retours étrangers en matière de tourisme sont nombreux et permettent de considérer que le parc éolien des Deux Côtes devrait lui aussi profiter à l'ensemble du littoral normand-picard. Voici une liste non exhaustive de l'attrait touristique de certains parcs éoliens : Au Danemark, l’installation du parc éolien offshore « Horns Rev », comprenant en tout 171 éoliennes au large du Jutland (la région la plus touristique du Danemark), n’a pas diminué l’attrait touristique du lieu. Au contraire, le parc éolien a permis d’élargir l’éventail des activités touristiques proposées par la région (construction d'un musée présentant le parc et expliquant ses tenants et aboutissants), et aucun impact négatif sur le tourisme n’est à signaler. Les premières éoliennes se situent à 14 km au large d'une côte très fréquentée (environ 3.5 millions de touristes par an) dont le nombre a d'ailleurs augmenté depuis l'installation des premières éoliennes en 2002, preuve que ceux-ci n'ont pas fuit. Au Royaume-Uni, sur le site de Scroby Sands construit en 2003-2004 à 2.5 kilomètres au large de Great Yarmouth, côte Est de l’Angleterre, un Centre d’Information sur le parc éolien a ouvert ses portes en Mai 2004. Pendant les 6 premiers mois d’ouverture, il a accueilli 30 000 visiteurs. Pendant les mois d’ouverture en été en 2005, 35 000 visiteurs ont aussi découvert le parc éolien et sa construction. Par ailleurs, en vue des Jeux Olympiques de 2012 de Londres, la construction du plus grand parc éolien offshore au monde a déjà commencée. Ce parc, baptisé « London Array », et installé dans l’estuaire de la Tamise (à seulement quelques kilomètres du centre de la capitale anglaise), sera la vitrine de l’évènement sportif. Autre exemple, le premier parc éolien offshore chinois, raccordé au réseau électrique terrestre pour l’Exposition Universelle de 2010, est présenté comme l’une des principales installations de l’évènement mondial (contribuant à son alimentation en électricité). Ce parc de 34 éoliennes est situé à seulement 6 km du pont fréquenté de Donghai, au sud-est de la ville de Shanghai. L’Exposition Universelle et les Jeux Olympiques sont des évènements internationaux, faisant affluer des touristes du monde entier. La mise en place d’un parc éolien offshore est présentée dans ces deux cas comme un évènement majeur en totale adéquation avec le tourisme. En France, la culture est différente, et l’éolien en mer est un concept nouveau. Avec le scénario « Large » proposé par La Compagnie du Vent, les éoliennes seraient situées à 14 km des côtes, donc très peu visibles depuis le rivage. Elles pourront néanmoins constituer un atout non négligeable pour l’industrie du tourisme en enrichissant l’offre de la région. Retour d'expérience sur la pêche : Concernant le retour d'expérience sur l'impact des parcs éoliens en mer sur la ressource halieutique, les nombreuses études réalisées à ce jour montrent clairement que la ressource n'est en rien affectée par la présence d'éoliennes et de câbles. Environ 1000 éoliennes sont installées à ce jour en Europe (certaines depuis 20 ans) et ces résultats peuvent donc être considérés comme crédibles. Quoi qu'il en soit, rien ne vaut le retour d'expérience d'un professionnel de la pêche, confronté au quotidien à la présence d'éoliennes en mer. C'est ce qui s'est passé lors de la réunion du 11 mai 2010 dans le cadre du débat public du projet des Deux Cotes. En effet, Mr Tony DIVERS, représentant d’une association de pêcheurs de l’ouest du Danemark, a indiqué que : L’expérience de ce pêcheur danois offre donc un retour rassurant quant à l'impact des parcs éoliens en question sur l'activité quotidienne de pêche. Aucun impact négatif significatif n'a été constaté. Cordialement
Q13 • Christophe LEBLANC, le 05/05/2010
Concernant les pêcheurs, même s'il reste à démontrer que le parc de quelques km2 pénalisera l'ensemble de la profession de la région, je pense que la mise en place d'une filière d'installation, de maintenance, de génie civil et de toutes les nouvelles activités qui seront liées à cette activité aura besoin de personnes compétentes et formées au métiers de la mer... cela ne pourrait-il pas intéresser les pêcheurs, comme un relais de croissance, une activité nouvelle pour leurs enfants ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 4 mai) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 01/06/2010,
Bonjour, Effectivement, nous partageons votre point de vue. C’est d’ailleurs une des mesures qui, à notre sens, devrait permettre au parc éolien de n’avoir qu’un impact négligeable, voire globalement positif, sur l’activité de pêche à Dieppe comme au Tréport. En effet, la diversification des activités et des revenus des pêcheurs sera possible puisque nous nous engageons à privilégier l’emploi du personnel des quartiers maritimes environnants pendant les différentes phases de la vie du parc, notamment en assurant la sécurité sur site pendant le chantier mais surtout en amenant les techniciens au pied des éoliennes pendant les 30 ans d’exploitation du parc éolien. Ces métiers n’existant pas à ce jour en France, des formations spécifiques seront à mettre en place pour rendre possible cette double activité qui ira jusqu’à la reconversion complète pour ceux qui le souhaitent. Par ailleurs, nous sommes tout à fait demandeurs de rencontres avec les pêcheurs afin de préciser les modalités de gouvernance du site et d’établir des partenariats. En effet, plusieurs actions pourront nécessiter une coopération à long terme entre les pêcheurs et la Compagnie du Vent. Par exemple : Cordialement.
Q26 • Nathalie BOURGEOIS , LE TREPORT, le 05/05/2010
Vous affirmez être créateur d’emploi ; en sachant qu’un pêcheur fait travailler cinq personnes, combien comptez-vous éliminer de pêcheurs dans notre secteur ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 05/07/2010,
Bonjour, Oui, comme nous le pressentions dès les prémices du projet au vu du retour d’expérience européen et de la taille du projet, le projet des Deux Côtes sera fortement créateur d’emplois. C’est le cabinet de conseil PriceWaterhouseCoopers, que nous avons mandaté pour réaliser une étude socio-économique propre au projet des Deux Côtes, qui nous l’a confirmé. Ses conclusions, basées sur le retour d’expérience européen en la matière (environ 1000 éoliennes offshore sont déjà installées en Europe, certaines depuis 20 ans) sont très positives. En effet, après avoir dressé un bilan de la filière éolienne offshore en France et identifié ses opportunités de développement, PriceWaterhouseCoopers a réalisé une estimation chiffrée du nombre d'emplois induits qui seraient mobilisés au niveau local par le projet des Deux Côtes. Cette étude a nécessité la réalisation de plus d'une cinquantaine d'entretiens en France et en Europe auprès d'industriels, d'experts, d'associations, d'organismes locaux, etc, ainsi que de recherches documentaires approfondies. Jusqu’à présent, près de cent personnes et une trentaine de sociétés ont été mobilisées pour les études de faisabilité techniques et environnementales du projet des Deux Côtes. Leur nombre va s’accroître avec l’avancement du projet. Jusqu’à 2 000 emplois induits seraient mobilisés au niveau local pour le projet des Deux Côtes. Ainsi, 600 à 850 emplois directs locaux, suivant les choix techniques et technologiques qui seront arrêtés après les études complémentaires encore nécessaires, pourront être créés pendant la fabrication des divers éléments composant le parc éolien et pendant la phase d’installation et de raccordement du parc. Par ailleurs, près de 1 000 emplois indirects locaux seraient mobilisés pendant la phase d’installation et de raccordement des éoliennes qui verra la présence sur site des nombreux personnels locaux, nationaux et étrangers. Ces personnes devront être en effet nourries et logées à proximité, ce qui représente une opportunité pour l’hôtellerie/restauration et serait ainsi créateur de nombreux emplois indirects. En phase d’exploitation, les emplois seront tous locaux et seront basés sur les ports du Tréport et de Dieppe : 50 emplois directs seront ainsi créés pour la maintenance des installations pendant 30 ans. Ils nécessiteront la création d’au moins une centaine d’emplois indirects. Concernant la pêche et son avenir localement, sachez que nous sommes attentifs aux inquiétudes exprimées par les pêcheurs locaux quant à l'impact que pourrait avoir le projet, tel que nous l'envisageons à ce jour, sur leur activité. Le débat public en cours constitue à notre sens une opportunité pour échanger, débattre et exprimer les différents points de vue et essayer de lever au maximum les interrogations qui existent. De fait, nous attachons beaucoup d’importance au retour d’expérience étranger en la matière et notamment au témoignage de Mr Tony Divers, représentant d’une association de pêcheurs de l’ouest du Danemark et confronté au quotidien dans son activité à la présence de 2 parcs éoliens, qui s’est exprimé lors de la réunion thématique sur la pêche et les activités professionnelles en mer du 11 mai 2010. Il confirme tous les retours positifs concernant la cohabitation entre l’activité de pêche et les 1000 éoliennes déjà installées au large des côtes européennes, certaines depuis 20 ans. Il a notamment précisé que : - les parcs de Horns Rev 1 (80 éoliennes à 14 kms des côtes) et 2 (91 éoliennes à 30 kms) n’ont pas eu d’impact sur l’activité de pêche. Ils n’ont pas occasionné de déplacement de flottille ou de faillite chez les marins pêcheurs - la réduction de la flotte de pêche, qui est passée de 60 à 30 bateaux, est la conséquence du départ d’une grande entreprise de transformation des produits de la mer et que cette réduction était sans lien avec les parcs éoliens - le dédommagement pour perte de surface de pêche, versé en une seule fois, s’est élevé à 1 M€ pour le premier parc et à 3,5 M€ pour le second et a concerné une vingtaine de bateaux de pêche Vous le voyez, ces 171 éoliennes, qui forment actuellement le plus gros parc éolien offshore en exploitation au monde, n’ont pas eu d'impact négatif significatif sur l’activité de pêche locale. Notez également que « seulement » 4.5 M€ ont été versés en une fois à ces pêcheurs danois alors que pour le projet des Deux Côtes, c’est chaque année pendant les 30 ans d’exploitation du parc éolien que cette même somme sera versée à un fonds à destination des activites maritimes de pêche et de plaisance. Par ailleurs, d’autres mesures que l’existence de cette taxe, nous laissent à penser que la présence d'un parc éolien, bien agencé et bien localisé, aurait un impact négligeable, voire globalement positif sur cette activité, traditionnelle et vitale pour l’économie des ports du Tréport et de Dieppe, ainsi que pour de nombreuses familles : - les éoliennes en mer ne font pas fuir le poisson : au contraire, elles créent un milieu favorable au développement de la vie aquatique et constituent une sorte de refuge pour les organismes dont se nourrissent les poissons. Nous proposons d'ailleurs d'aller plus loin et envisageons, sous réserve de l’aval des autorités maritimes compétentes et en concertation avec les représentants des pêcheurs, d'installer des récifs artificiels dans ou en dehors du parc éolien afin d'amplifier l'effet positif sur la ressource en poisson. - un parc éolien en mer ne signifie pas interdiction totale de pêcher : il est envisageable de pêcher avec des arts dormants (filets, casiers...) au sein du parc éolien et le chalutage est possible autour de celui-ci. C'est déjà le cas avec succès à l'étranger, et la Grande Commission Nautique a approuvé de telles pratiques lorsqu'elle s'est réunie pour discuter des règles à mettre en place sur le premier projet éolien maritime autorisé à ce jour en France à Veulettes-sur-Mer. Nous sommes ouverts à la discussion sur les mesures et moyens à mettre en œuvre afin de permettre une telle cohabitation, tout en garantissant la sécurité des navires et du personnel embarqué. - l’éolien en mer peut permettre aux pêcheurs qui le souhaitent de diversifier leurs activités et leurs revenus pendant les phases de construction, d’entretien et de maintenance des éoliennes. C'est là aussi déjà le cas à l'étranger. Pour conclure, précisons qu'au Tréport, on trouve majoritairement des chalutiers de moins de 12 mètres qui exercent classiquement leur activité jusqu’à 20 milles nautiques autour du port, mais qui sont interdits de pêche au chalut dans les 3 premiers milles de la côte. Le projet des Deux Côtes, dans la variante « Large » que nous privilégions, n’occuperait que 5 % de la superficie de cette zone d’activité. Cordialement
Q41 • Christophe LEBLANC, le 07/05/2010
Question suite à la présentation de M. Montassine : il a été dit lors de la présentation "les pêcheurs n'ont pas besoin des subsides, ils veulent vivre de leur métier". Puis, dans la lecture de la position du comité National, il est demandé "que la loi précise explicitement qu'une partie de la taxe soit reversée aux professionnels de la pêche". Pourrait-il expliquer ce qu'il me paraît être une incohérence entre ces 2 demandes ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 6 mai) > Voir la réponse
La CPDP, le 14/06/2010,
La Commission en charge de l’organisation d’un débat public a notamment pour mission de s’assurer que le maître d’ouvrage du projet proposé, en l’occurrence La Compagnie du Vent, répond de façon complète et transparente aux questions qui lui sont posées. Votre question ne s’adresse ni à la commission ni au maître d'ouvrage, mais à un intervenant de la réunion du 6 mai. Nous la lui avons transmise. Réponse du Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (reçue le 4 juin 2010) : Il n’y a pas d’incohérence. La cohabitation entre les parcs éoliens et l’activité de pêche ne pourra se faire qu’au prix de lourdes adaptations que les pêcheurs ne pourront pas assumer seuls. Concrètement, pour pouvoir continuer à exercer leurs métiers dans les zones des parcs éoliens, les pêcheurs vont devoir modifier leurs techniques de pêche, leurs engins. Le cas particulier du Tréport est un bon exemple des difficultés que généreront tous les projets de parcs éoliens : - Le projet de parc éolien du Tréport pourrait concerner au moins 70 navires (il s’agit du nombre de navires localisés dans le port du Tréport, selon données du Comité Régional des Pêches Maritimes de Haute-Normandie), le nombre de navires présents dans la zone du projet est potentiellement plus important (mais très difficile à estimer) - A l’endroit du parc, il sera difficile voire impossible de pêcher. La plupart des navires fréquentant cette zone utilise en effet des engins trainants qu’il sera difficile de manœuvrer entre les piliers des éoliennes. - Il y a donc nécessité de faire évoluer les techniques et les engins de pêche. - Cette évolution doit être financée : le bénéfice d’une partie de la taxe éolien permettra de financer cette évolution par des programmes collectifs. Nous restons à votre disposition pour toute demande de précision. Cordialement, Le Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins
Q49 • Pierre PALLU, GAPENNES, le 10/05/2010
Quel sera l’impact du projet sur la pêche et les pêcheurs ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 09/07/2010,
Bonjour, Pour commencer, nous tenons à vous préciser que nous comprenons les inquiétudes exprimées par les pêcheurs locaux quant à l'impact que pourrait avoir le projet, tel que nous l'envisageons à ce jour, sur leur activité. Le débat public en cours constitue à notre sens une opportunité pour échanger, débattre et exprimer les différents points de vue et essayer de lever au maximum les interrogations légitimes qui existent. Rien ne permet à l’heure actuelle de considérer que la pêche sera impactée de manière négative par ce projet. Nous sommes d'ailleurs à l'écoute de toute proposition concernant les conditions et mesures à mettre en œuvre afin de permettre la meilleure cohabitation possible entre parc éolien et activité de pêche. Certes, depuis plusieurs années la pêche est malheureusement en proie, sur l’ensemble des façades maritimes françaises, à de sérieuses difficultés. Depuis plusieurs années, le nombre de navires et d’emplois associés décroît du fait des obligations de réduction de l’effort de pêche, imposée au niveau européen en lien avec la diminution progressive et continue de la ressource halieutique. Par ailleurs, l’augmentation continue du prix du carburant nuit gravement à la rentabilité de nombreuses sociétés de pêche. Cependant, plusieurs éléments amènent à penser que la présence d'un parc éolien, bien agencé et bien localisé, associé à des mesures d'accompagnement concertées, aurait un impact négligeable, sur cette activité, traditionnelle et vitale pour l’économie des ports du Tréport et de Dieppe, ainsi que pour de nombreuses familles : 1 - Un parc éolien en mer ne signifie pas interdiction totale de pêcher : il est possible de pêcher avec des arts dormants (filets, casiers...) au sein d'un parc éolien et le chalutage est possible autour de celui-ci. C'est déjà le cas avec succès à l'étranger, et la Grande Commission Nautique a approuvé de telles pratiques lorsqu'elle s'est réunie pour discuter des règles à mettre en place sur le premier projet éolien maritime autorisé à ce jour en France à Veulettes-sur-Mer. Nous sommes ouverts à la discussion sur les mesures et moyens à mettre en œuvre afin de permettre une telle cohabitation, tout en garantissant la sécurité des navires et du personnel embarqué. 2 - De plus, de par sa localisation, le projet « Large », que nous défendons, se situerait, d’après l’état actuel de nos connaissances, sur une frontière entre deux grandes zones de pêche, les zones de fortes densités de poissons plats situées au large des estuaires picards, et celles des coquilles Saint-Jacques, particulièrement exploitées au large entre Fécamp et Dieppe. Les premiers résultats de l’étude sur la ressource halieutique que nous avons fait réaliser montrent une assez grande diversité d’espèces présentes dans cette zone, mais en faibles quantités. Par ailleurs, au Tréport, on trouve majoritairement des chalutiers de moins de 12 mètres qui exercent classiquement leur activité jusqu’à 20 milles nautiques autour du port, mais qui sont interdits de pêche au chalut dans les 3 premiers milles de la côte. Le projet des Deux Côtes, dans la variante « Large » que nous privilégions, n’occuperait que 5 % de la superficie de cette zone d’activité.L’impact global du projet « Large » pourrait donc être considéré comme modéré. 3 - Par ailleurs, à l’heure actuelle, près de 1000 éoliennes sont déjà installées dans les eaux du Nord de l’Europe, certaines depuis 20 ans (Vindeby, le premier parc éolien offshore du monde a été mis en service en 1991 au Danemark à l’époque où la Compagnie du Vent raccordait la première éolienne terrestre de France au réseau électrique). L’expérience dans les pays en question (Danemark, Suède, Grande-Bretagne, Irlande, Allemagne, Pays-Bas et Belgique) montre clairement que les éoliennes ne font pas fuir le poisson et que la cohabitation entre pêcheurs et éoliennes est possible. Mr Tony DIVERS, pêcheur danois qui cohabite déjà avec 2 parcs éoliens, ayant successivement été les plus grands du monde lors de leur construction (171 éoliennes au total), nous l’a d’ailleurs expliqué lors de lors de la réunion thématique sur la pêche et les activités professionnelles en mer du 11 mai 2010. Du point de vue sonore, la phase de construction est la plus impactante mais le niveau sonore dépend du type de fondation envisagé et de la technique d’installation. Les incidences sont en outre limitées dans le temps et l’espace. Pendant la phase d’exploitation, au contraire, on observe qu’il y a plus de poissons qu’avant du fait de l’effet récif à proximité des fondations, ce qui n’est pas étonnant puisque le niveau sonore émis par une éolienne est bien moins important que celui de la plupart des activités humaines pratiquées en mer. Rien à voir par exemple avec le bruit d’un bateau… Comparaison du bruit généré par une éolienne avec d’autres activités humaines en mer :
Concernant les effets du rayonnement électromagnétique généré par la présence de câbles électriques sous marins, si des espèces dites « électro-sensibles » (cabillaud, plie, maquereau par exemple) peuvent potentiellement être affectées, on constate en réalité qu’il n’en est rien. Des études émanant de différents pays européens ont montré que le comportement des espèces en question n’est nullement modifié par la présence des câbles. Par ailleurs, le fait d’ensouiller les câbles, comme nous le prévoyons, ne pourra que renforcer cette absence de gêne. Précisons pour clore ce point que, parce que bien trop faibles, ni les vibrations des fondations, ni le réchauffement des câbles (qui encore une fois seront ensouillés), n’ont un impact significatif sur le comportement et le rythme biologique des poissons. 4 - Enfin, nous estimons que l’envergure du parc éolien permettra de compenser son impact sur la pêche locale en mobilisant des ressources financières et des moyens d’action nouveaux en faveur de la profession. D’une part, une taxe spécifique sur les éoliennes en mer, déjà instituée par les autorités françaises, sera pour moitié à destination d’un fond départemental pour les activités marines de pêche et de plaisance. Dans le cas du projet « Large » que nous privilégions pour le moment, elle représente 4.2 millions d’euros par an. Elle pourra servir en particulier à faire face aux difficultés actuelles et aux défis des années à venir : baisse de la ressource halieutique et hausse continue des coûts du carburant notamment. Nous espérons que le débat public sera l'occasion de discuter les critères et modalités permettant un partage le plus équitable et le plus utile possible de ces recettes fiscales nouvelles. D’autre part, la diversification des activités et des revenus des pêcheurs sera possible puisque nous nous engageons à privilégier l’emploi du personnel des quartiers maritimes environnants pendant les différentes phases de la vie du parc, notamment en assurant la sécurité sur site pendant le chantier mais surtout en amenant les techniciens au pied des éoliennes pendant les 30 ans d’exploitation du parc éolien. Ces métiers n’existant pas à ce jour en France, des formations spécifiques seront à mettre en place pour rendre possible cette double activité qui ira jusqu’à la reconversion complète pour ceux qui le souhaitent. Enfin, si le projet des Deux-Côtes « gèlera » effectivement une surface de pêche pour les chalutiers, cette interdiction n’a pas que des conséquences négatives pour la pêche. Puisque moins pêchée, la zone du parc éolien est susceptible de devenir une « réserve halieutique » qui bénéficiera de l’effet récif artificiel créé par les fondations des éoliennes. En effet, en offrant un habitat et un refuge adapté à de nombreuses espèces de poissons, mollusques et crustacés qui y trouvent également une nourriture plus abondante, elles contribuent à l’augmentation de la diversité biologique du secteur environnant. Cet effet pourra par ailleurs être renforcé si, comme nous le proposons, des récifs artificiels adaptés aux espèces locales sont installés au sein et en dehors du parc, par exemple sur certaines zones côtières d’importance pour les juvéniles (jeunes poissons non matures). Ces récifs ont prouvé depuis de nombreuses années leur efficacité aux quatre coins du globe et il ne faut que quelques mois en général pour qu’un récif soit colonisé par de nombreuses espèces de poissons et crustacés. Le Japon par exemple, dont le poisson constitue la base de l’alimentation, utilise depuis de nombreuses années des récifs artificiels. Environ 350 modèles de récifs sont ainsi présents le long des côtes du pays du soleil levant. Cet effet bénéfique a également été constaté en Manche, côté anglais, où 3 sites de récifs artificiels sous gestion contrôlée sont installés depuis plusieurs années. Vous le voyez, plusieurs éléments permettent d’être optimiste quant à la réussite de la cohabitation entre les éoliennes et les pêcheurs locaux de Dieppe et du Tréport. Pour conclure, sachez également que nous sommes demandeurs de rencontres avec les pêcheurs afin de préciser les modalités de gouvernance du site et d’établir des partenariats. Cordialement
Q53 • Sylvain HURTELLE, le 11/05/2010
Boujour, Concernant le saumon en diminution et la truite de mer en stagnation, est-ce que les truites de mer vont disparaître de nos rivières telles que la Bresle ? Je pense qu'avec ces parcs éoliens ces spécimens vont avoir du mal à franchir les côtes. > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 25/06/2010,
De nombreux poissons migrateurs, considérés comme de bons bioindicateurs, viennent effectivement frayer dans la Bresle. Le fleuve est, avec l’Authie, l’un des rares cours d’eau à encore accueillir le saumon atlantique et la truite de mer. Les principales causes recensées qui compromettent fortement le cycle de reproduction et de développement de ces espèces sont principalement la destruction des frayères, l’édification de barrages infranchissables, la dégradation constante de la qualité des eaux et une trop forte pression de pêche. Ces impacts sont ceux rencontrés principalement en rivière pour ces espèces migratrices. En mer, le parc éolien des Deux Côtes (qui est envisagé dans le projet privilégié à 14 km du littoral et de l'embouchure de la Bresle au Tréport), ne constituera pas une barrière infranchissable pour les poissons. Le parc éolien, dans sa configuration privilégiée, dite "Large", occuperait une aire totale d'environ 70 km². Mais seulement 3 km² (soit 4% de l'aire totale) seraient occupés par les fondations (dans le cas de fondations monopieu, un peu plus pour des fondations gravitaires). Le schéma ci dessus permet de comprendre le rapport de l’espace utilisé par les fondations sur l’aire totale du parc éolien (diamètre des mâts des éoliennes de 5m) Il n'existera donc pas d'effet barrière pour les poissons migrateurs qui pourront continuer à circuler librement en manche et dans le secteur du projet des Deux Côtes et rejoindre la Bresle et ses affluents.
Q59 • Michel PARRÉ, le 11/05/2010
Pourquoi ne pas installer les éoliennes face à la centrale de Penly, par exemple, dans un périmètre déjà interdit à la pêche. Cette situation n'apporterait pas de gêne supplémentaire à la naviguation actuelle, et au chalutage. (question posée en direct au cours de la réunion du 11 mai) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 25/06/2010,
Bonjour, Comme nous l’avons répété à plusieurs reprises, le choix de ce site résulte d’une étude, menée en 2001 par la Compagnie du Vent et ayant porté sur l'ensemble des façades littorales de la France métropolitaine. La détermination d'un site puis d'un projet fait toujours l'objet d'une étude prenant en compte des critères multiples et divers. Cette démarche ne consiste pas à classer ces critères par ordre d’importance ou de priorité mais bien à les combiner au mieux afin de trouver le meilleur compromis possible. Au cours des nombreuses années passés à travailler sur le projet des Deux Côtes, nous nous sommes attachés à trouver le projet combinant au mieux ces critères. Ainsi, outre les contraintes environnementales (éloignement des grands axes migratoires, respect des zones d’inventaire ou de protection environnementale..), réglementaires (compatibilité avec les radars, zones réglementées…), d’autres contraintes d’ordre technique, économique ou social ont également été prises en compte. Par exemple, La zone sur laquelle nous développons le projet des Deux Côtes et proposons ses variantes se prête tout à fait au respect de ces critères et, cas quasiment unique sur tout le littoral français, elle permet en plus d’être très éloigné de la côte puisque le projet « large » que nous défendons se situe entre 14 et 20 kilomètres des côtes. Certes, la gêne pour le chalutage serait peut-être moindre si le projet était implanté à proximité immédiate de la centrale nucléaire de Penly, cependant d’autres contraintes apparaîtraient. Par exemple, l’impact paysager sur une grosse partie du littoral actuellement concerné serait en effet sans commune mesure en comparaison avec ce que nous proposons. Par ailleurs, l’impact environnemental serait conséquent. Nous avons, en effet, constaté via les études naturalistes effectuées que, si l’on trouve très peu de déplacement d’oiseaux sur le site des Deux Côtes, on en trouve en revanche beaucoup tout le long du littoral et des côtes. Encore une fois, le site sur lequel se trouve le projet « Large » que nous privilégions pour le moment, combine au mieux à notre sens les différents critères que nous avons pu recenser sur ce vaste territoire qu’est la Manche Est. Le débat public en cours constitue à notre sens une opportunité pour échanger, débattre et exprimer les différents points de vue et essayer de lever au maximum les interrogations légitimes qui existent. Cordialement
Q60 • Emmanuel BINAZET, le 11/05/2010
Est-il prévu de mettre en place des systèmes de développement de la faune marine au pied des éoliennes afin d'integrer au mieux ce parc ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 11 mai) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 29/05/2010,
Bonjour, Afin de protéger les fondations des éoliennes du parc des Deux Cotes du phénomène d'affouillement (creusement éventuel du sédiment autour des fondations sous l'action du courant), des protections anti-affouillement sont généralement envisagées. Il s’agit de roches, disposées au pied des fondations, empêchant un tel phénomène de se produire, comme présenté sur le schéma ci-dessous: Il s’avère que ces protections anti-affouillement créent un nouvel habitat pour de nombreuses espèces marines. Elles favorisent l'effet "récif artificiel" et leur colonisation par les communautés benthiques et halieutiques engendre rapidement un enrichissement du milieu autour des fondations. Sur certains parcs éoliens en mer en fonctionnement (parc éolien Danois nottamment), il a été observé une colonisation de ces structures immergées (fondations et protection ainti-affouillement) par différentes espèces marines dont certaines présentent un intérêt commercial certain(homards et crabes notamment).
En complément, l’aménagement de récifs artificiels, proprement dits, immergés volontairement et couplés à l'implantation du parc comme le propose la Compagnie du Vent, permettrait de valoriser d’autant plus la production halieutique sur la zone, en augmentant la surface de colonisation potentielle. Cette proposition devrait néanmoins être acceptée par les autorités maritimes compétentes. La Compagnie du Vent souhaite également que l'installation de récifs artificiels soit décidée d'un commun accord avec les représentants des pêcheurs. L'effet récif artificiel permet en effet de :
Q62 • Sylvain MANGEL, le 11/05/2010
Est-ce que le parc éolien au Danemark a généré une sorte de sanctuaire pour certaines espèces de poissons et de ce fait augmenté les ressources en compensant la réduction de la zone de pêche ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 11 mai) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 05/07/2010,
Bonjour, Lorsqu’une structure telle qu’une fondation d’éolienne est placée sur le fond marin, une colonisation par des communautés benthiques (algues, bernacles, moules…) est rapidement envisagée au fil des années. Il s'agit de l'effet "récif artificiel" des fondations et des protections au pieds des éoliennes qui favorise l'augmentation de la biomasse localement, autour des fondations et qui représente une nouvelle source de nourriture qui attire de nombreuses espèces de poissons. Au Danemark, les parcs éoliens de Nysted et d’Horns Rev ont fait l’objet d’un suivi faunistique et halieutique complet pour évaluer la biomasse et l'abondance des espèces suite à la mise en service des parcs. Il ressort de ces études qu'une colonisation des fondations par des espèces benthiques a bien été observée, ainsi qu’une augmentation de la biomasse au fil des années et des saisons, comme indiqué sur le graphe ci-dessous: Evolution de la biomasse sur les parcs de Nysted et d’Horns Rev Toutefois, les études ont montré une très faible influence des parcs éoliens sur la concentration en espèces de poissons. Aucun dépeuplement n’a donc été observé, mais l’augmentation attendue en espèces de poissons à l’intérieur du parc n’a pas non plus été observée. Ceci s’explique par le fait que les études ont été menées peu de temps après la mise en service des parcs (étude en 2006 ; mise en service du parc de Nysted en 2004 ; d’Horns Rev en 2002). Or le développement complet des communautés sur des récifs peut prendre plusieurs années, tous les effets attendus sur ces deux parcs n’ont donc pas tous pu être observés au cours de cette étude. Aussi, les fondations sont très éloignées les unes des autres (500 mètres environ dans le cas du Danemark), et l'effet ne peut donc être que très localisé autour de chaque fondation. Cependant, il a été constaté que les poissons étaient toujours présents dans les parcs après leur construction. Dans les deux parcs, les pêches (ou prélèvements) scientifiques de mesure ont effectivement indiqué que la composition en espèces était similaire à l’intérieur et à l’extérieur du parc éolien. Enfin, il est intéressant de rajouter que la pratique des « arts traînants » (chalut, drague, etc.), est généralement interdite à l’intérieur des parcs éoliens. Des raisons techniques et de sécurité permettent de comprendre l’interdiction de ce type de pêche. Cette interdiction présente des conséquences globales positives sur la ressource halieutique. En effet, la surface du parc n'étant pas ou peu pêchée, celle-ci constitue une "réserve" ou "sanctuaire" pour certaines espèces halieutiques, en complément de l'effet récif artificiel. Par ailleurs dans le cadre du projet des Deux Côtes, l’aménagement de récifs artificiels, proprement dits, immergés volontairement et couplé à l'implantation du parc, permettra de valoriser d’autant plus la production halieutique sur la zone, en augmentant la surface de colonisation potentielle. Cette proposition devrait néanmoins être acceptée par les autorités maritimes compétentes. La Compagnie du Vent souhaite également que l'installation de récifs artificiels soit décidée d'un commun accord avec les représentants des pêcheurs. Ces récifs artificiels permettraient en effet de :
Q63 • Michel PARRÉ, le 11/05/2010
Comment peut-on comparer la situation Danoise avec celle des pêcheurs des 2 côtes : 20 unités concernées au Danemark contre plusieurs centaines en France ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 11 mai) > Voir la réponse
La CPDP, le 19/07/2010,
Bonjour, La CPDP a invité Tony Divers, représentant de l’association des pêcheurs de L'objectif de cette intervention était d'éclairer le débat par un retour d'expérience sur deux parcs éoliens en mer, construits en 2002 et en 2009, au large de la côte ouest du Danemark. Le contexte dans lequel s'inscrivent ces parcs ne peut être transposé tel quel au Tréport : la typologie des fonds marins, les types de pêches pratiquées, les ressources en poissons, etc, pourraient être sensiblement différentes. Néanmoins, la France ne dispose pas de parcs éoliens en mer à l'heure actuelle : il a donc semblé opportun à la CPDP d'apporter au débat public les retours d'expérience étrangers les plus significatifs, tout en ayant conscience des limites des comparaisons qui peuvent être réalisées. Un voyage d'étude au Danemark a par ailleurs été organisé par la CPDP les 8 et 9 juin avec des représentants des acteurs locaux, notamment des pêcheurs et des organisations des pêches. Les enseignements de ce voyage d'étude sont publiés sur notre site à l'adresse suivante : http://www.debatpublic-eolien-en-mer.org/informer/voyage-etude-danemark.html La CPDP estime que l'expérience danoise, si elle est intéressante à connaître, n'est pas nécessairement transposable alleurs, du fait de la différence des ressources, des espaces et du contexte.
Réponse du maître d'ouvrage, La Compagnie du Vent : Comme elle le précise plus haut, c’est la CPDP qui est responsable du choix des intervenants. Nous nous permettons néanmoins de vous préciser que M.Divers, pêcheur effectivement basé à Esbjerg, est venu représenter l'association des pêcheurs de l'Ouest du Danemark. Cette association regroupe de nombreuses flotilles et plus au nord qu'Esbjerg, port majoritairement tourné vers l'industrie, se trouve d'ailleurs le port de Hvide Sande, dédié lui à la pêche. 170 bateaux de pêche s'y trouvent et pêchent régulièrement aux alentours des parcs éoliens existants, sans pour autant que leur présence ne soit contestée. Même si tout n'est pas transposable, le témoignage de M. DIVERS était néanmoins très intéressant, en particulier devant le manque d'expérience français dans l'éolien en mer. Dans son témoignage, il a en particulier indiqué que : - les parcs de Horns Rev 1 (80 éoliennes à 14 kms des côtes) et 2 (91 éoliennes à 30 kms) n’ont pas eu d’impact sur l’activité de pêche. Ils n’ont pas occasionné de déplacement de flottille ou de faillite chez les marins pêcheurs. L’expérience de ce pêcheur danois offre donc un retour rassurant quant à l'impact des parcs éoliens en question sur l'activité quotidienne de pêche et démontre l'importance d'un dialogue constructif préalable. Aucun impact négatif significatif n'a été constaté et c’est en soit une information des plus intéressantes dans ce débat. Précisons qu’en ce qui concerne le projet des Deux Côtes, ce ne serait pas une indemnité unique qui serait versée aux pêcheurs concernés mais bien une indemnisation annuelle. Cette taxe spécifique sur les éoliennes en mer, déjà instituée par les autorités françaises, sera pour moitié destinée à un fond départemental pour les activités marines de pêche et de plaisance, soit 4.2 millions d’euros chaque année pendant 30 ans (soit 126 millions d’euros…) dans le cas du projet « Large » que nous privilégions pour le moment. Elle pourra servir en particulier le secteur de la pêche à faire face aux difficultés actuelles et aux défis des années à venir : baisse de la ressource halieutique et hausse continue des coûts du carburant notamment. Par ailleurs, au Tréport, on trouve majoritairement des chalutiers de moins de 12 mètres qui exercent classiquement leur activité jusqu’à 20 milles nautiques autour du port, mais qui sont interdits de pêche au chalut dans les 3 premiers milles de la côte. Le projet des Deux Côtes, dans la variante « Large » que nous privilégions, n’occuperait que 5 % de la superficie de cette zone d’activité. Il serait donc surprenant que l’ensemble de la flotille de pêche du Tréport (et à fortiori de Dieppe ou des autres ports de Manche Est plus éloignés) exerce son activité dans cette zone. Ce ne sont donc pas plusieurs centaines de flotilles qui seraient concernées par ce projet s’il venait à être construit. Cordialement
Q64 • JEAN, le 11/05/2010
Quel sera l'impact des "cablages " sur les fonds marins ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 11 mai) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 05/08/2010,
Bonjour, Les câbles de raccordement électriques seront « ensouillés » (c'est-à-dire enfouis dans le sol) jusqu'à 1,5m de profondeur, à priori et dans l'état actuel de nos études. Comme présenté lors de la réunion publique thématique portant sur les activités maritimes, la profondeur d'ensouillage dépend de la nature et la dynamique des fonds marins (sédiments), mais aussi des usages autorisés sur ou à proximité directe du câble (engins de pêche, ancres de bateau). La méthode d’ensouillage des différents câbles consiste en : - le creusement de la tranchée, L'ensouillage se réalise classiquement par l'intermédiaire d'un véhicule sous-marin (dit "ROV" pour Remote Operated Vehicle). Généralement, dans des fonds sableux ou gravelo-sableux comme on en trouve dans ce secteur de la Manche, la tranchée se fait par l'intermédiaire de jets d'eau haute-pression (technique dite du "water jetting"). L’ensouillage présentera des impacts vis-à-vis des espèces marines animales (notamment les poissons démerseaux –de fond- et espèces benthiques –vivant sur le sol-) essentiellement durant la phase des travaux, à savoir la perte d'espace temporaire au niveau de la tranchée créée, la mise en suspension des sédiments et une élévation locale de l’ambiance sonore. Notons que ces perturbations seront limitées dans le temps et dans l'espace, impliquant ainsi un impact globalement très modéré. Pendant la phase d’exploitation du parc éolien, les câbles de raccordement ne présenteront pas (ou très peu) d’impact sur le milieu naturel. En effet, l’ensouillage permet de contenir les champs électromagnétiques et d’éviter une augmentation de la température de part et d’autre du câble. Enfin, l’ensouillage est également une protection pour les câbles contre d’éventuels dangers liés aux activités marines (mouillages d’ancres, passages de chaluts…). Précisons enfin que de nombreux câbles parcourent déjà la Manche, que ce soit pour la transmission d'énergie (exemple de la liaison "IFA 2000" entre la France et l'Angleterre) et surtout pour les télécommunications, et que les techniques de posent sont toutes très semblables. L'ensouillage de câble en mer constitue donc une opération connue et maîtrisée. Cordialement
Q75 • Frédéric VAUDEMONT , LE TREPORT, le 12/05/2010
Que dites-vous sur les ondes acoustiques dues aux pales et à la turbine ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 10/08/2010,
Bonjour, La situation du parc éolien des Deux Côtes implique une double propagation du bruit : une propagation dans l'air, mais également une propagation sur la surface et dans l'eau. Ainsi en réponse à votre question, les effets des propagations du son sur les espèces animales marines et sur l'homme seront présentés dans les paragraphes suivants. I. La propagation du bruit dans l'air Dans l'air, le son se propage dans toutes les directions. L'intensité du son décroît avec l'augmentation de la distance entre l'émetteur et le récepteur. Dans le cas d'un émetteur unique comme une éolienne, le niveau de pression du son est réduit de 6 dB à chaque doublement de distance. L'absorption atmosphérique et l'effet de la surface de l'eau doivent être également pris en compte. Dans le cas des éoliennes, la vitesse du vent a aussi une influence sur la génération du bruit. Elle est différente en fonction de la hauteur, tout comme la température. Les vents dominants ont une influence, ainsi que les obstacles sur la mer (îles, rochers, etc.). Les obstacles créent des zones silencieuses. II. Propagation du bruit sous l'eau Le bruit généré par une éolienne a deux origines : le bruit mécanique et le bruit aérodynamique. Ce sont principalement les sons d'origines mécaniques qui rayonnent dans la mer. Engendrés par les engrenages du multiplicateur et les vibrations de l'éolienne, ils sont directement transmis au milieu marin via la fondation dont la majeure partie est immergée. D'après les études menées sur le parc de Horns Rev au Danemark, les sons émis par le parc sont dans une gamme de fréquence allant de 0 à 2000 Hz. Il est observé que les sons les plus fréquemment émis sont ceux dont la fréquence est inférieure à 50 Hz. Pour cette fréquence, l'intensité sonore est faible, puisqu'elle ne dépasse le niveau sonore ambiant que de 5 db à 300m. Dans l'eau, le son est canalisé par le fond marin et la surface de l'eau. L'énergie du son se propage dans deux directions. La réduction du niveau de pression du son est de 3 dB pour chaque doublement de distance. Les sons de basse fréquence s'atténuent très rapidement. III. Effets sur les mammifères marins Les études menées sur les parcs danois en fonctionnement à propos du bruit provenant des éoliennes ont apporté certaines réponses sur les effets du bruit des éoliennes sur les mammifères marins. La présence physique des éoliennes en elle-même n’est pas une raison suffisante pour faire fuir les marsouins de la zone. Ce qui pourrait en revanche avoir un effet est le bruit diffusé par la fondation de la turbine vers l’eau. L’émission sonore des éoliennes augmente, pour certaines fréquences sonores, avec l’augmentation de la vitesse des vents. Des expériences ont conclu que les marsouins étaient capables d’entendre une éolienne jusqu’à quelques centaines de mètres (Henriksen, 2001), ce qui entraînerait un changement de comportement à court terme (d’évitement), qui pourrait être effectif jusqu’à 180 mètres (Koschinski et al, 2003). On connaît peu les effets à long terme et le degré d’accoutumance qui peut être attendu. Nous savons toutefois par des études danoises assez récentes (Ansgar Diederichs, Thomas Grünkorn, Georg Nehls, 2006) que les marsouins sont plutôt indifférents à la présence de parcs éoliens offshore et ne cherchent pas spécialement à éviter le voisinage des éoliennes en fonctionnement. Les programmes de suivi des Marsouins communs (Phocoena phocoena) menés par le NERI au Danemark sur le parc de Horns Rev montrent que les effets semblent réduits sauf en période de construction. En phase de chantier du parc de Nysted, les Marsouins se sont montrés très réactifs à la présence des bateaux et au battage des pieux pour l’érection des mâts, tant au cours d’un cycle journalier qu’au cours de la totalité du chantier. Cet effet était aussi prononcé au sein du site de construction qu’au niveau des stations de référence situées entre 15 et 25 km des opérations de battage ou « pile-driving ». En revanche, seulement une légère baisse dans l’abondance des Marsouins a été observée pendant la construction à Horns Rev et aucun effet pendant la phase d’exploitation du parc éolien (Jakob Tougaard, Jonas Teilmann, Jacob Carstensen, 2006).
Source : Henriksen & al Fréquentation des Marsouins sur le parc d’Horns Rev (au Danemark) selon différentes phases : avant la construction du parc (état initial-baseline), pendant la construction du parc, pendant les phases de maintenance et en phase de fonctionnement du parc selon 4 zones de référence (A, B, C et périmètre du parc ou impact area) (modélisé à partir d’observations d’animaux lors de missions de recherche en bateau). Il en ressort que les effets sur les marsouins furent principalement observés en phase de construction et, seulement pour les marsouins de Nysted, où les effets négatifs ont persisté pendant les deux premières années de la phase d'exploitation. A Horns Rev, qui constitue pourtant un important secteur pour les marsouins, avec des densités d'animaux généralement supérieures, il y eut un effet négatif faible de la période de construction dans son ensemble avec des réactions fortes mais de courte durée. L'analyse menée à Horns Rev pendant la phase de post-construction a conclu à un retour à un niveau d'abondance des marsouins quasi-identique au niveau de référence (pas de différence significative), dès l'année qui a suivi la fin des travaux Il est en revanche impossible de conclure sur quel facteur spécifique comme le bruit, la présence d'éolienne, le trafic maritime est responsable des effets observés. La seule exception est le battage des monopieux où des réponses significatives ont été observées pour les marsouins. Notons qu'il s'agit d'une technique, parmi d'autres, pour l'installation des fondations d'éoliennes en mer. A ce jour, sur le projet des Deux Côtes, la technique d'installation des fondations n'a pas encore été définitivement choisie. Pour les phoques, nous nous sommes basés pour la présente analyse sur les études conduites également au Danemark sur les projets éoliens offshores suivis par le NERI sur la période 2000-2005. Des Phoques ont été suivis par balise satellitaire au Danemark sur le parc offshore d'Horns Rev. Les animaux ont été détectés traversant le parc offshore y compris en phase de construction (TOUGAARD et al, 2003). En général, les animaux ont passé peu de temps dans l'enceinte du parc ou à proximité immédiate de celui-ci, que ce soit avant ou pendant la phase de construction. Certains individus passent plus de temps, d'autres moins, dans la zone de hauts-fonds, également avant et pendant la construction. Le temps passé dans cette zone paraît en fait dépendre davantage des individus (grande variabilité des comportements entre individus de la même espèce). Il n'y a ainsi aucune raison de penser que la construction, notamment le moment le plus bruyant que constitue le battage pour l'enfoncement des monopieux dans le fond de la mer, ait une influence à grande échelle sur les phoques de la zone. Aucune modification générale du comportement en mer ou à terre n'a ainsi pu être mise en relation avec les parcs éoliens Rappelons toutefois que le site éolien des deux côtes n'est pas connu comme lieu d'importance pour les mammifères marins, ni pour les phoques veaux–marins de la Baie de Somme. Les effets semblent donc de faible ampleur pour les mammifères marins. IV. Effets sur les poissons Les effets sonores des éoliennes en mer sur les poissons ont été appréciés selon les informations dont nous disposons également sur les projets de parcs éoliens offshores du Danemark. Ces informations proviennent de synthèses bibliographiques dressées à l'occasion des études environnementales préalables à l'implantation de ces parcs et des études de suivis du fonctionnement de certains de ces parcs offshore. L'acuité auditive des poissons leur permet, dans une certaine mesure, d'éviter l'attaque des prédateurs et donc constitue une composante essentielle de la survie. Le domaine des basses fréquences apparaît de première importance pour les poissons, puisque de la précision de leur perception et de leur correcte interprétation dépendent la survie de l'animal, tant pour détecter les proies en mouvement que pour localiser le déplacement des prédateurs. Il est important de différencier les bruits en phase de construction des bruits en phase de fonctionnement des éoliennes. Pour la phase de construction, il ressort des études qu'il est très peu probable que le bruit soit nocif pour l'audition des différentes espèces de poissons suivantes (poissons plats (Plie et Turbot), Limande, Scorpène, Blennie vivipare, Lançon et Gobies). Un certain degré d'accoutumance aux bruits de construction (enfoncement des fondations) est même possible. Des dommages aux cellules sensorielles de l'oreille ont été rapportés à propos de clupéidés (comme les harengs et les sardines) pour des niveaux sonores de 153-170 dB (nota : les niveaux de bruit en mer ne sont pas les mêmes qu'à terre - pour être exact, l'échelle sonore en mer s'exprime en "dB re 1 μPa" - à titre d'exemple, les bruits générés par des bateaux à moteur varient classiquement entre 156 et 184 dB re 1 μPa). De tels niveaux sonores peuvent apparaître dans la gamme de fréquence entre 100 et 2500 Hz à quatre fois la distance d’espacement des fondations, lors de la phase de construction. Par conséquent, les harengs et les sardines devraient probablement montrer des réactions de fuite face à ce type de travaux. Ces niveaux de bruit risquent probablement de nuire à la capacité auditive de ces deux espèces de poissons. Cependant, des études ont montré que cette capacité auditive peut être régénérée après coup. Rappelons également que les effets en phase de construction de l'installation des fondations resteront localisés et temporaires. Il est également peu probable que le bruit occasionné par l'installation des fondations des éoliennes produise d'autres types de blessures physiques à d'autres espèces de poissons. Enfin, les poissons répondent majoritairement à des champs acoustiques de faible fréquence (inférieur à 50Hz). En phase de fonctionnement, les poissons sont donc en théorie susceptibles d'être affectés par l'émission de bruit issu des éoliennes puisqu'ils répondent à des sons de même fréquence que ceux émis par ces dernières. Toutefois, les poissons vont percevoir et interpréter ces sons très différemment de ceux émis par leurs congénères, entrainant même un phénomène d'accoutumance de ces champs particuliers des éoliennes chez les poissons. Pour les sons compris entre 50 et 2000Hz, la réponse des poissons sera faible et l'influence des éoliennes négligeable par rapport au bruit naturel ambiant. Enfin, les études de suivi réalisées sur des parcs existants n'ont pas montré de phénomène d'évitement des parcs éoliens de la part des poissons. Au contraire, il a été démontré que la nourriture générée par la colonisation des fondations par la faune ou la flore marine, constituait un attrait pour de nombreuses espèces de poisson. V. Effets acoustiques sur l'homme L'expérience montre que l'impact sonore en mer est une donnée beaucoup moins sensible qu'à terre du fait de l'absence de proximité de riverains. L'aire d'implantation possible du parc des Deux Cotes est située à une quinzaine de kms au plus près des côtes (soit bien supérieure à la recommandation minimale envisagée sur les parcs éoliens terrestres). Ainsi, bien que l'eau ne soit pas une surface si absorbante pour le son que la terre, l'éloignement est tel que les éoliennes en fonctionnement ne seront pas audibles depuis la côte. En effet, l'atténuation globale sera suffisante pour absorber les bruits émis par le parc éolien. Aussi, le bruit des éoliennes est rapidement couvert par le bruit ambiant inhérent au milieu marin (clapot, houle,...). Cordialement
Q98 • Christophe BRAILLY, AULT, le 29/05/2010
Pourquoi la semaine dernière les bateaux pouvaient aller dans le parc offshore et aujourd'hui on interdit aux bateaux d'y aller ? (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 27 mai) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 05/07/2010,
Bonjour, Vous pouvez lire à la page 72 du dossier support rédigé par La Compagnie du Vent pour le débat public : « Si l’activité de pêche aux arts traînants et la navigation commerciale, pour d’évidentes raisons de sécurité, ne seront vraisemblablement pas autorisées à l’intérieur du parc éolien, les bateaux de petit gabarit auront tout loisir d’y naviguer ». La Compagnie du Vent n’a donc jamais prévu d’interdire totalement la navigation dans le parc éolien. A l’heure actuelle, aucune règlementation, nationale ou internationale, n’existe pour réglementer la navigation dans un parc éolien. De fait, à l’exception de la Belgique où il a été choisi de soumettre à autorisation très contraignante la navigation dans un parc éolien, les pays européens qui ont déjà implanté des parcs éoliens en mer (Danemark, Suède, Irlande, Royaume-Uni, Pays-Bas, etc.) n’imposent aucune restriction à la navigation de plaisance, si ce n’est à proximité immédiate des éoliennes pour éviter tout risque d’abordage. En France, il appartiendra aux autorités maritimes de statuer sur les éventuelles restrictions à la navigation dans le parc éolien. Si le projet se réalise, une Grande Commission Nautique, commission réunissant des représentants de tous les usagers de la mer, devra se réunir afin d’émettre un avis sur le projet par rapport à la sécurité nautique. Les futures contraintes de navigation seront donc déterminées lors de cette commission. Pour information, une telle commission s’est déjà réunie le 20 Juin 2007, à propos du projet de parc éolien en mer dit « Côte d’Albâtre », seul projet sélectionné lors du premier appel d'offres national sur l'éolien en mer (2004). Les conclusions de cette commission en ce qui concerne les restrictions pour la navigation à l’intérieur du parc sont les suivantes : Cependant, le parc éolien dit « Côte d’Albâtre » est situé à moins de 6 milles nautiques d’un abri. Pour naviguer au-delà de cette limite des 6 milles nautiques, la règlementation en vigueur en France (division 240 « Navires de plaisance à usage personnel et de formation, de longueur inférieure à 24m, édition du 7 Janvier 2010, Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer») oblige les plaisanciers à être équipés en matériel d’armement et de sécurité hauturier. Le projet « Large » privilégié par la Compagnie du Vent étant situé au-delà de cette limite, le nombre de plaisanciers susceptibles d’y naviguer sera probablement moindre. Pour conclure, il n’est pas prévu d’interdire la navigation à l’intérieur du parc éolien « Les Deux Côtes ». Cependant, il est possible que la navigation dans le parc soit restreinte aux bateaux de petite taille, et qu’une zone d’exclusion soit délimitée autour de chaque éolienne pour éviter tout risque d’abordage. La décision définitive sera prise par la Grande Commission Nautique lorsqu’elle se réunira pour émettre un avis sur le parc éolien « Les Deux Côtes ». Cordialement
Q123 • Gérard BILON, LE TRÉPORT, le 21/06/2010
Vu que l'on passerait de 0 à plus de 141 obstacles en mer au large du Tréport, le danger de marée noire possible devient probable en Manche-Est : - comment protégeriez-vous ce littoral de tout risque de marée noire qui serait une catastrophe économique et écologique ? - comment protègeriez-vous la prise d'eau de mer de la Centrale électronucléaire de Penly contre toute intrusion chimique ou de marée noire, le pompage de l'eau de mer étant vitale pour son son fonctionnement et sa sécurité ? - où en sont les plans Polmar sur cette zone hypersensible ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 09/08/2010,
Bonjour, Votre question porte sur : 1 La protection du littoral contre le risque de marée noire, 1 La protection du littoral contre le risque de marée noire Dans le cadre du projet « Les Deux Côtes », la Compagnie du Vent est maître d’ouvrage. Les autorités sont les seuls compétentes pour estimer de manière globale le risque de pollution. Concernant le risque inhérent au seul parc des Deux Côtes, la Compagnie du Vent peut faire état de l’accidentologie spécifique au site des Deux Côtes. Nous avons en effet réalisé une analyse du risque d’accident maritime dans le parc éolien « Les Deux Côtes », ainsi qu’une étude du Trafic Maritime en Manche Est, dont les synthèses sont disponibles sur le site du débat publique (onglet S’INFORMER / Les études du maître d’ouvrage / Synthèse de l'analyse du Risque d'Accident Maritime ; Synthèse de l'étude du Trafic Maritime en Manche Est). Le protocole de cette étude respecte les normes et standards européens existant en la matière, largement utilisés tant pour l'éolien que pour toute autre infrastructure implantée en mer. Précisons que ces normes indiquent quels projets sont recevables ou non, au regard des résultats obtenus lors de l'analyse du risque maritime. En ce qui concerne le risque de marée noire provoquée par un cargo qui s’éventrerait sur les éoliennes du parc, celui-ci est très peu probable pour le cas de la variante « Large » privilégié par la Compagnie du Vent. En effet, pour la variante « Large » privilégiée par la Compagnie du Vent, le risque d’accident est estimé à un accident tous les 110 ans. Notons que cette périodicité est purement statistique, les normes en vigueur omettant par exemple la prise en compte, dans le calcul du risque, de l'intervention de moyens de secours et plus généralement, cette périodicité découle d'une succession d'hypothèses défavorables et est donc extrêmement pénalisante, là aussi, comme l'exige les normes en vigueur. Aussi, cette périodicité statistique a été calculée pour tous types de bateaux. Or les navires susceptibles de provoquer une marée noire (pétroliers, chimiquier, gaziers) ne représentent qu’1/5e (20%) des navires circulant dans le Dispositif de Séparation du Trafic du Pas-de-Calais et pris en compte dans le calcul de la périodicité statistique d’accident. A ce jour, le projet des Deux Côtes est encore en phase de développement. Aussi, la Compagnie du Vent a réalisé une étude de risque d’accident maritime mais n’a pas réalisé de modélisation structurelle d’une collision entre un navire et une éolienne. Encore une fois, nous avons tout d'abord chercher à trouver la meilleure localisation possible afin de rendre très improbable un éventuel accident et ce, en respectant les normes et standards européens existant en la matière, largement utilisés tant pour l'éolien que pour toute autre infrastructure implantée en mer. Des logiciels existent pour effectuer ces modélisations "d'accident", ils sont reconnus à l’étranger et ont déjà été utilisés à l'étranger. Si la décision de réaliser le projet « Les Deux Côtes » est prise, la Compagnie du Vent pourra alors préciser le dimensionnement des fondations des éoliennes et effectuer ces études dont les résultats interviendront in finé dans le choix final du dimensionnement des dites fondations. Ces résultats seront transmis aux autorités françaises responsables de la protection du littoral et de la sécurité maritime qui émettront leurs recommandations. 2 La protection de la centrale électronucléaire de Penly A ce jour, aucun problème d’incompatibilité entre le projet de parc éolien en mer « Les Deux Côtes » et la centrale électronucléaire de Penly n’a été mis en évidence. La protection de la centrale électronucléaire de Penly n’est pas du ressort de la Compagnie du Vent. L’exploitant de la centrale électronucléaire de Penly est le mieux placé pour répondre à votre question. 3 Les plans POLMAR pour la région Les plans POLMAR (Pollution Maritime) sont des plans d’intervention spécialisés, applicables en cas de pollution accidentelle majeure par hydrocarbures ou tout autre produit sur le littoral. Ils permettent la mobilisation et la coordination des moyens de lutte de l’Etat, préalablement identifiés dans des documents de planification. Les plans POLMAR ont été institués en 1978, à la suite de la catastrophe de l’Amoco Cadiz sur les côtes de Bretagne en France. Ils comprennent un volet marin et un volet terrestre. Le plan POLMAR est donc sous l’autorité des services de l’Etat. La Compagnie du Vent, en tant que maître d’ouvrage du Projet « Les Deux Côtes », se soumettra aux directives des autorités compétentes. Cordialement
Q127 • C. FLIPO, MEULAN , le 21/06/2010
Quand il y aura eu 1 ou 2 accidents, ne pensez-vous pas que les autorités maritimes interdiront purement et simplement navigation et pêche sur cette zone éolienne ? A 14 km, il y a encore du monde !... professionnels, bien entendu, mais aussi plaisanciers. Mais enfin je ne sais pas pourquoi je me passionne pour cette histoire... je ne suis pas de votre région. J'aime la mer, je crois que ça doit être ça... Il y a aussi un décalage entre ce que dit le gouvernement (efficacité de chaque Euro, augmentation du pouvoir d'achat) et ce genre de projet. N'est-ce pas un immense gaspillage qui se prépare ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 22/09/2010,
Bonjour, Dans le cadre du projet « Les Deux Côtes », la Compagnie du Vent en tant que maître d’ouvrage peut faire état de l'accidentologie spécifique au site des Deux Côtes. Nous avons en effet réalisé une analyse du risque d’accident maritime dans le parc éolien « Les Deux Côtes », dont la synthèse est disponible sur le site du débat publique (onglet S’INFORMER / Les études du maître d’ouvrage / Synthèse de l'analyse du Risque d'Accident Maritime). Le protocole de cette étude respecte les normes et standards européens existant en la matière, largement utilisés tant pour l'éolien que pour toute autre infrastructure implantée en mer. Comme toute étude d'accidentologie (et comme l'exigent les normes en vigueur), elle prend en compte une succession d'hypothèses défavorables. L'intervention de moyens de secours n'est par exemple pas prise en compte dans le calcul du risque. C'est une étude statistique dont l'objet est d'évaluer, selon les normes admises en la matière, la probabilité de survenance d'un accident grave. Le résultat de cette étude est, pour la variante « Large » actuellement privilégiée par la Compagnie du Vent, une probabilité statistique d'un accident tous les 110 ans, ce qui est considéré, selon ces mêmes normes, comme acceptable. A propos de la fréquentation du parc éolien, la variante « Large » privilégiée par La Compagnie du Vent est prévue à 14 km des côtes, soit 7.5 milles nautiques. Cette implantation est donc située au delà de 6 milles nautiques d’un abri. En conséquence de quoi et conformément à la division 240 « Navires de plaisance à usage personnel et de formation, de longueur inférieure à 24m, édition du 7 Janvier 2010, Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer», les seuls plaisanciers susceptibles d’y naviguer seront ceux équipés en matériel d’armement et de sécurité hauturier. De plus et afin de garantir la sécurité de tous, la navigation à l’intérieur du parc éolien pour les professionnels (les pêcheurs en particulier) comme pour les plaisanciers sera précisément règlementée. Cette règlementation sera décidée lors de la réunion de la Grande Commission Nautique, commission réunissant des représentants de tous les usagers de la mer. Pour plus de détail concernant les règles de navigation à l’intérieur du parc éolien, nous vous invitons à vous référer à la réponse à la question 102. Concernant la seconde partie de votre question à propos du coût d’un tel projet, la Compagnie du Vent est une société privée, qui investit sur ses fonds propres. Ce type d’investissement n’est pas subventionné par l’Etat. Il n’y a donc aucun rapport entre ce projet et les économies annoncées actuellement par le gouvernement français. Au contraire même, les retombées économiques d’un tel projet, pour l’emploi en particulier, sont très positives. Comme vous pouvez le lire dans le dossier de présentation du projet, l’éolien en mer est une filière en pleine croissance en Europe : les projets en cours et les investissements programmés en Europe font de l’éolien en mer l’énergie renouvelable des années à venir. En effet, l’éolien en mer est une activité nouvelle fortement créatrice d’emplois qualifiés et non délocalisables : 33 emplois nouveaux par jour, c’est la moyenne établie par l’EWEA (Association Européenne de l’énergie éolienne) concernant les créations d’emplois dans le secteur de l’éolien depuis 5 ans en Europe. Cela correspond à 160 000 emplois, à l’heure actuelle, avec des projections portant ce chiffre à 325 000 en 2020 et 375 000 en 2030. En France, ce secteur employait plus de 10 000 personnes en 2009 et les projections tablent sur 18 000 emplois dès 2012 et 60 000 à l’horizon 2020 pour un chiffre d’affaires estimé à 6,3 milliards d’euros. Dans ce contexte de forte croissance, l’éolien en mer a été désigné, par la Commission Européenne, comme étant l’énergie-clé pour le futur. Cela a une double signification. La première confirme qu’une filière industrielle de l’éolien en mer est en train de se structurer. La seconde est que l’Europe se positionne aujourd’hui comme le leader mondial des technologies liées à l’éolien en mer. C’est donc l’ensemble des métiers de l’éolien en mer qui s’apprêtent à connaître une forte croissance : conception et fabrication des éoliennes, infrastructures électriques, de génie civil et maritime, installation, maintenance… Cordialement
Q128 • Annette ROUSSEL, VARENGEVILLE SUR MER, le 22/06/2010
Durant les travaux d'installation de ce parc éolien, l'écosystème du fond marin va être complétement détruit. Ma question est : combien de temps va-t-il falloir pour reconstituer entièrement la faune et la flore pour que les pêcheurs puissent à nouveau vivre de leur pêche ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 14/08/2010,
Bonjour, La conclusion d’une étude sur les ressources benthiques propre au projet des Deux Côtes que nous avons fait réaliser par le Bureau d’études In Vivo, spécialiste des milieux vivants marins, insiste sur une recolonisation progressive par les espèces benthiques qui commencera immédiatement après la phase de travaux. Durant les phases de travaux, l’ensouillage du câble et l’implantation des fondations des éoliennes ont pour conséquence immédiate la destruction de la faune benthique (vivant sur les fonds marins) sur les surfaces concernées, très localisées : - Pour le câble ensouillé, la recolonisation s’effectue assez rapidement comme le montre le retour d'expérience en la matière. - Pour les fondations, comme cela a été dit par le GEMEL lors de la réunion à Saint-Valery-sur-Somme, le retour à la normal peut prendre plusieurs années. Cependant, la surface impactée correspond à un espace très localisé au niveau de chaque fondation, quelques mètres carrés, à comparer aux distances entre chaque éoliennes variant entre 600 et 1000 mètres. Il est important de souligner que l’analyse de la composition des peuplements benthiques, réalisée par In Vivo, révèle une zone d’étude relativement pauvre en termes de richesse spécifique, d’abondance et de biomasse. Ces peuplements sont largement représentés dans le secteur et leur originalité est peu marquée. Ces communautés, oligospécifiques (modérément diversifiées), sont les plus communes que l’on puisse rencontrer en Manche orientale et en mer du Nord. Par ailleurs, La Compagnie du Vent s’est engagée à mi-parcours du Débat Public à favoriser le renouvellement de la ressource de poissons par la mise en place de récifs artificiels (en plus des fondations des éoliennes). Ces derniers permettraient de valoriser d’autant plus la production halieutique sur la zone, en augmentant la surface de colonisation potentielle. Cette proposition devrait néanmoins être acceptée par les autorités maritimes compétentes. L'effet récif artificiel permet en effet de : - pérenniser la ressource, en constituant des frayères importantes (zone de reproduction des poissons) et des zones de nourriceries et d'"apprentissage" pour les juvéniles - offrir un habitat ou des caches adaptés aux espèces: leur aménagement est organisé dans un objectif précis et selon les espèces présentes - offrir de la nourriture pour les espèces ne vivant pas « au contact des récifs », mais qui s’en rapprochent temporairement pour se nourrir des espèces colonisatrices (mollusques, crustacés…), comme les poissons plats. Pour conclure, l’impact du projet sur l’écosystème du fond marin sera faible de par les faibles surfaces modifiées et de par la recolonisation des milieux affectés. Enfin, un impact positif dû à l’effet récif artificiel est attendu et se traduira par une augmentation locale de la richesse du milieu initial (diversité, biomasse) qui profitera in fine aux pêcheurs. Cordialement
Q151 • Jean-Claude GUILLAUMIN, le 16/07/2010
Lors [de la réunion du 6 juillet à Fort-Mahon], il n’a pas été parlé du problème des mines et les documents disponibles ne les évoquent que pour rappeler l’annulation d’un précédent projet à cause de leur dangerosité potentielle. En particulier un type de mine flottant entre deux eaux a été parachuté dans la Manche par les Allemands. La mer étant grande beaucoup finirent dans les glaces de l’Arctique d’où elles furent entraînées vers l’ouest par la rotation des glaces. Elles se retrouvèrent à l’eau lorsque celles-ci fondirent au N de Saint Pierre et Miquelon. Avec les courants elles passèrent au large du Mexique et reprises par Le Gulf Stream revinrent dans le Pas de Calais au bout de nombreuses années de pérégrination. Pour avoir vu une telle mine exploser dans les années 80 je peux dire, que 40 ans après elles avaient gardées, à ma très grande surprise et à celle des plongeurs-démineurs de Cherbourg tout leur pouvoir malfaisant. Il n’est pas dit que de telles mines ne continuent pas à tourner autour de l’Atlantique et si l’on peut toujours supposer que leur système de mise à feu n’est plus efficace, mais faudrait-il le prouver, les tonnes d’explosifs sont toujours là. On peut imaginer que leur passage préféré dans la Manche reste le lieu d’implantation des éoliennes et que les mines subsistantes viennent les unes après les autres s’y entortiller autour des mâts projetés. Les fera-t-on alors sauter sur place, ce qui nous débarrasserait d’une éolienne à chaque fois ? Qu’en pensent les experts de La Compagnie du Vent ? > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 02/09/2010,
Bonjour, En effet, les mines flottantes sont tout aussi dangereuses pour les navires que pour les éoliennes implantées en mer. Ainsi, les plongeurs démineurs de la Marine Nationale sont formés et entrainés pour intervenir en cas de détection de tels engins. Si un tel engin est détecté aux abords du futur parc éolien « Les Deux Côtes », le Groupement des Plongeurs Démineurs de Cherbourg sera appelé pour intervenir.
Q184 • LE CARROU, le 07/09/2010
Déplacer un problème n'est pas une solution, c'est donner le soucis aux autres, déplacer ce projet pourrait déplacer le problème de la sécurité ? Car il me semble que la sécurité est à mettre en avant. (question posée en direct sur internet au cours de la réunion du 7 septembre) > Voir la réponse
La Compagnie du Vent, le 28/09/2010,
Bonjour, Tout projet de parc éolien ne pourra se faire, entre autres, que si le risque maritime est considéré comme « acceptable » par les experts en sécurité maritimes. C’est pourquoi La Compagnie du Vent privilégie la variante « Large ». Dans le cadre du projet « Les Deux Côtes », la Compagnie du Vent en tant que maître d’ouvrage peut faire état de l'accidentologie spécifique au site des Deux Côtes. Nous avons en effet fait réaliser, par un bureau d'étude spécialisé et agréé, une analyse du risque d’accident maritime dans le parc éolien « Les Deux Côtes », dont la synthèse est disponible sur le site du débat public (onglet S’INFORMER / Les études du maître d’ouvrage / Synthèse de l'analyse du Risque d'Accident Maritime). Pour la variante « Large » privilégiée par la Compagnie du Vent, selon les résultats de cette étude, le risque d’accident est considéré comme acceptable au regard des normes en vigueur en Europe. Ce n'est pas le cas de la variant dite "Grand Large" située bien plus près du rail de navigation parcourant la Manche. Pour consolider son choix, La Compagnie du Vent a mené une étude de sensibilité consistant à quantifier le risque maritime pour différentes positions d’éloignement du rail de navigation commercial des variantes « Grand Large » et « Large ». La conclusion est la suivante : la seule configuration acceptable se rapproche de l’implantation de la variante « Large » initialement envisagée, à savoir un champ de 700 MW à environ 8 milles au Sud-Est de la variante « Grand Large ». Cordialement |