Question n°90
Questions sur les impacts sur la faune marine
le ,La question suivante a été posée à l’oral au cours de l’atelier thématique du 28 mai. Dans la mesure où elle est restée sans réponse, la commission a pris l’initiative de la publier sur le site afin qu’une réponse écrite lui soit apportée. Elle a pu faire l’objet de légères reformulations en la passant à l’écrit.
"Quelles conséquences sur la colonisation des « trous entre les roches » ? Seront-ils les bienvenus malgré les vibrations liées à l’exploitation ? (Question reformulée).
Quelles conséquences aussi de l’entretien courant : avec la pollution causée, les fonds marins ainsi que « leurs habitants » seront-ils protégés et consommables ?"
Bonjour,
La colonisation des fondations par la faune marine entrainera ce que l'on appelle un « effet récif ». Celui-ci est observé sur d'autres parcs éoliens avec notamment la présence de moules et d'anémones. Ces espèces benthiques attirent des espèces de poissons qui viennent se nourrir sur le site ou rechercher un abri. Les vibrations du mât dues à la rotation des pales n'entravent pas le phénomène de colonisation. Pour plus de précisions notamment sur le caractère "positif" ou "négatif" de cet effet récif, nous vous invitons à consulter la réponse à la question n°83.
Les anodes dites sacrificielles sont des systèmes de protection des fondations en structures métalliques contre la corrosion. Le principe de fonctionnement repose sur la dissolution de l’anode (composée de zinc ou d’aluminium) par oxydation en vue de protéger les infrastructures métalliques (navires, bouées, ouvrages portuaires, plateforme offshore, pile de pont) qui ont un potentiel d’oxydoréduction supérieur.
Le maître d’ouvrage ne prévoit pas l’application de peinture antifouling sur les parties immergées des installations. Ces peintures constituées de biocides réglementés visent à empêcher la colonisation par des organismes aquatiques des structures qui peuvent conduire à l’altération de l’intégrité de ces structures. La colonisation des structures sera donc possible et les fondations seront conçues de manière à ne pas nécessiter de maintenance de type grattage pendant la durée de vie du projet. Il est cependant prévu qu’elles soient régulièrement (probablement annuellement) inspectées visuellement ou que des capteurs soient installés. Si une détérioration est détectée sur une fondation, une opération de grattage sera mise en œuvre.
Pineau et al. (2011) [1] a réalisé une série d’analyses en milieu portuaire et en laboratoire afin d’étudier le transfert de l’aluminium issus des anodes sacrificielles vers l’eau, les sédiments et les mollusques (moule : Mytilus edulis). La présence d’aluminium dans les moules n’a pas pu être corrélée avec la présence d’anodes sacrificielles.
Concernant les risques de pollution, le maître d'ouvrage prévoit de mettre en place, pendant toute la durée de vie du parc, des dispositifs pour les éviter. En effet des bacs de rétention étanches seront disposés afin de recueillir les éventuelles fuites accidentelles au niveau du poste de livraison et des équipements électriques contenus dans le mât des éoliennes.
Tous les navires et engins qui assureront la construction, la maintenance et le démantèlement du parc éolien seront équipés de kits anti-pollution de première urgence. Le personnel de maintenance sera formé à son utilisation et capable de déclencher le plan d'urgence POLMAR (acronyme de POLlution MARitime : plan d'intervention français déclenché en cas de pollution marine accidentelle servant à coordonner les hommes et à mobiliser les moyens de lutte). De plus, ces navires seront soumis à des entretiens réguliers. Cette mesure prévoit également la mise en place de règles de « chantier propre ».
Le maître d'ouvrage souhaite préserver le milieu marin et la ressource halieutique ainsi que maintenir une activité de pêche professionnelle qui joue un rôle socio-économique important pour le territoire. Les niveaux de protection, de contrôle et les autorisations de consommation des espèces issues de la colonisation des fondations ou autres « trous entre les roches » seront donc les mêmes que pour toute autre espèce initialement présente dans le milieu marin.
Nous nous tenons à votre disposition pour tout complément d'information.
[1] S. Pineau, C. Caplat, A. Mao, D. Masson, J. Crouzillac. – 2011 – Transfert d’éléments constitutifs d’anodes sacrificielles Al-In vers l’environnement marin. 5èmes journées d’Aix - Protection cathodique et revêtements associés. 21-23 juin 2011, Aix en Provence. Com. Orale / Article.