Avis n° 25 / Organisation du débat
Ajouté par Alain LEVEQUE (COLOMBES), le 14/01/2014 [Origine : Site Internet]
Associé à Débat public
Bonjour,
J'ai suivi avec attention plusieurs débats publics et celui-ci, de par son organisation, me laisse une impression de malaise.
Si je me permets d'être critique, c'est sur l'organisation de ce ''débat'', en particulier et non sur le principe des débats publics.
Le dictionnaire définit ainsi un débat :'' Discussion sur un thème donné entre des personnes d'opinions différentes.''
Or ici, aucune discussion n'est possible, le Président ''prend'' 4, 5 questions ou plus, en rafale, dans la salle et la maîtrise d'ouvrage répond à celles qu'elle choisit en oubliant celles qui pourraient être un peu gênantes. Et ce sous le regard bienveillant du Président de la CPDP.
Dans certains débats publics sérieux, on trouve [ 1 question - 1 réponse ] suivis éventuellement du retour vers le demandeur. Ainsi, c'est réellement sérieux, on peut appeler ça un débat.
Il y a 2 types de questions, celles, rares, posées par le ''vrai public'', le représentant d'ATTAC voire d'un élu opposant qui sont balayées d'un revers de main et celles, nombreuses, d'un maire, d'un adjoint, du président de ci, du vice-président de ça qui ne sont que des ''amen'' à peine déguisés.
Pourquoi baptiser ces réunions d'information ''débat public'', puisque ce n'est pas un débat (cf définition) et que le public (comprendre les non-élus) n'a pas la parole.
Même le rapport des deux sénateurs a été jugé comme donnée méprisable ...
Et d'ailleurs que débattre ? Rien ne donne lieu à débat, rien ne remet en cause même un tant soit peu les choix affichés de la maîtrise d'ouvrage. De toute évidence, sauf intervention au niveau de l'Etat (du type arrêtez le gaspillage) les jeux sont déjà faits, la FFR et les élus locaux sont tous en accord. Peut-être la Région lorsque son avis sera sollicité ..?
Tout cela est assez triste.
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LES COMMENTAIRES
Réponse de la commission
Ajouté par CPDP GRAND STADE DE RUGBY (PARIS), le 17/01/2014 [Origine : Site Internet]
Monsieur,
Nous accusons réception de votre réaction que nous avons bien évidemment publiée sur le site.
Notre commission a pour vocation de s'assurer que le public puisse s'informer et librement s'exprimer sur le projet de grand stade. Nous prenons acte de votre mise en cause de notre impartialité dans le débat et nous la regrettons.
Les réunions publiques qui se sont déroulées jusqu'à présent ont permis à 95 personnes (élus ou représentants du maître d'ouvrage non compris bien sûr) de s'exprimer. Il s'agit, au regard d'autres débats, d'un nombre important d'interventions auquel on peut ajouter les avis des citoyens recueillis lors du débat mobile et par internet.
Si vous lisez attentivement le verbatim et la synthèse de chaque débat, vous verrez que les temps de paroles public/maîtrise d'ouvrage et ''pour'' ou ''contre'' le projet sont très équilibrés.
Nous n'avons d'ailleurs pas enregistré de remarques semblables à la vôtre de la part d'opposants au projet qui ont été conviés aux ateliers introductifs et amenés à intervenir largement dans les réunions publiques. Ils rédigeront d'ailleurs pour la plupart des cahiers d'acteurs.
Nous prenons toutefois bonne note de votre remarque sur la nécessité pour l'animateur de prendre en simultané un nombre plus ramassé de questions, ce qui suppose que la maîtrise d'ouvrage réponde dans un temps contrôlé à chacune afin de laisser la place à toutes les personnes qui veulent intervenir. Il appartient en outre à la commission de demander au maître d'ouvrage de répondre sur le site aux questions auxquelles il n'aurait pas été répondu en séance ou dans le cas où la réponse fournie apparaitrait incomplète.
Le site du débat comporte un espace questions-réponses et vous pouvez parfaitement au fur et à mesure contester la qualité de ces réponses.
En ce qui concerne le rapport d'information des sénateurs Todeschini et Bailly, il ne s'agit aucunement de le minorer : il a été versé au débat et publié sur notre site. Nous confirmons, cependant, quelle que soit la qualité du document et des auteurs, qu'il ne s'agit pas d'un rapport officiel de la haute assemblée validée par une instance ou une autre de celle-ci.
S'agissant de la Région, elle a été invitée à se prononcer tout au long du débat par notre commission. La directrice des transports du Conseil Régional est intervenue au cours de la réunion du 12 décembre. La région rédigera un cahier d'acteurs.
L'Etat a également été sollicité : nous souhaitons comme vous vivement son intervention d'ici la fin du débat, en particulier à l'occasion de la réunion de synthèse du 13 février.
Quant à votre affirmation selon laquelle il n'y aurait rien à débattre puisque tout serait bouclé, elle parait pour le moins discutable : certes les collectivités locales et la FFR ont délibéré positivement sur le projets. Mais la collecte pour le financement privé n'est pas entamée, les investissements publics (par exemple de transports) ne sont pas décidés, et bien sûr les procédures légales et règlementaires n'ont pas été engagées. Les zones d'incertitude sur l'avenir du projet sont donc importantes et la discussion ''en opportunité'' est tout à fait fondée.
Nous espérons que ces éléments sont de nature à vous convaincre de notre neutralité et de notre engagement à faire en sorte que ce débat soit un exercice sincère de démocratie.
Il appartient au public de se prononcer sur ce qu'il souhaite que la maîtrise d'ouvrage fasse du projet de grand stade de rugby ; nous nous engageons à en être le porte-parole le plus fidèle possible.