QUESTION 62 / Coût exorbitant ... pour rien< Retour

Posée par Alain LEVEQUE, (COLOMBES), le 14/01/2014 [Origine : Site Internet]

Associé à Cohérence des équipements sportifs et culturels; Coût, financement et fiscalité; La pratique du rugby; Usages et caractéristiques du stade

Bonjour,

Quand les sommes d'argent dépassent certains seuils, il me faut souvent des explications et de la réflexion.

  1. Le stade est estimé à 600 millions d'euros, 200 de cash et 400 à emprunter. Ce sont des chiffres 2010. Mais un emprunt à 0% sur 20 ans, ça n'existe pas ! Donc il faut d'abord convertir les Euros 2010 en euros 2014 (inflation ...), puis calculer ce que la FFR devra rembourser pour l'emprunt sur 20 ans. En première approche j'arrive à un total cash + remboursement capital et intérêts proche du milliard d'Euros. Dans 20 ans, la FFR aura déboursé 1 milliard d'Euros pour son stade. Et ce pour quelques matchs de l'équipe de France, pour la finale du Top 14 et pour priver la province à jamais des demi-finales. 1 milliard, est-ce bien raisonnable ?
  2. La FFR a t-elle besoin d'argent ? NON. Que fait-elle de son argent ? En résumant les propos de M Camou j'ai noté l'organisation des compétitions, les déplacements des équipes, la formation etc. etc. mais elle a trop d'argent. La FFR vient de terminer de rembourser le CNR et possède malgré tout 200 millions d'Euros de cash. Les matches de l'équipe de France et Top 14 au SdF rapportant chaque année 10 millions d'Euros, c'est 20 années de "bénéfices " d'avance qu'il y a dans ses caisses et dont elle ne sait que faire. Certains trop riches s'offrent des tableaux de maitres avec toujours de bonnes raisons, est ce que le Stade de Ris ne serait pas le Van Gogh de la FFR ?

Cordialement

 

RÉPONSE DES PORTEURS DU PROJET (MAÎTRISE D'OUVRAGE), LE 07/02/2014

Bonjour,

Vous indiquez qu’un emprunt à zéro % cela n’existe pas. Cela n’est pas tout à fait exact. Il existe des exceptions ou cas particuliers. Des états ont déjà émis des emprunts obligataires à taux négatifs comme l’Allemagne récemment ou il y a quelques années les USA, la Suisse ou encore la Suède. En 2012 cela a aussi été le cas de la France pendant un laps de temps très court il est vrai.

De même, les fédérations anglaises (RFU), écossaises (SRU) et galloises (WRU) de rugby ont aussi émis des emprunts obligataires à taux zéro avec un remboursement au nominal au bout de 50 ans ou même de 75 ans comme la RFU et accordant un droit prioritaire d’achat de place. De la même manière la FFR travaille  sur le même procédé de «debentures» et a déjà pu valider le principe auprès de l’Autorité des Marchés Français (AMF). Un emprunt obligataire de ce type devrait être lancé début 2014 pour financer les investissements immobiliers sportifs de la FFR sur son centre national de rugby à Marcoussis en Essonne et pour un montant de l’ordre de 5M€ Le principe en a été validé en Assemblée Générale Extraordinaire de la FFR et les modalités détaillées arrêtées par son Comité Directeur.

Le coût de l'emprunt que vous estimez à 1 milliard est correct sur la base d'un emprunt de 400 millions sur 20 ans à un taux de 11%. L'annuité constante est de 50,23 M€. En rajoutant les 200 millions de capitaux propres de la structure portant le stade on obtient votre évaluation d'un milliard pour le coût total du financement du stade. La tendance des taux à long terme (OAT sur 10 ans) sur les marchés bancaire est aujourd'hui plutôt de l'ordre de 2%, ce qui est très éloigné de votre calcul à 10%.

L'organisation des demi-finales dans des grands stades en province n'est pas aussi simple pour l'ensemble des français. Cette année, l'organisation des matches à Lille, au grand bonheur des gens du nord, privent un grand nombre de supporters du sud de la France la possibilité de venir à ces demi-finales pour des raisons d'éloignement.

D'autre part, si  on prend les grands stades en province, Lille, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Nice, Lyon, Montpellier, chaque région ne voit les demi-finales qu'environ une fois tous les 10 ans environ. 

La FFR ne dispose pas actuellement de 200 millions d’euros de «liquidités» comme vous l’indiquez mais d’une somme plus proche des 50 millions d’euros en fonction des périodes de l’année, soit 6 mois de fonctionnement pour un budget annuel de 100 millions environ. La FFR compte entre autre sur le système des «debentures» pour pouvoir rassembler le montant des capitaux propres nécessaires afin ensuite d’avoir la capacité de lever ensuite une dette d’environ 400 millions d’euros.

L’objectif de la FFR en étant propriétaire de son stade est de maîtriser son développement qui dépend principalement des ressources financières dégagées par et autour des matches du XV de France. Si la FFR ne peut pas s’assurer de l’organisation des matches du XV de France alors elle pénalise son développement. Il ne s’agit donc pas d’un caprice, mais d’assurer les fondamentaux financiers futur de la FFR tout comme l’ont pu faire auparavant les fédérations britanniques ou encore plus près de nous, la fédération française de tennis avec Roland Garros ou l’Automobile Club de l’Ouest avec les 24 heures du Mans.

Pour terminer, l'impact du stade sur la trésorerie de la FFR une fois les remboursements faits sera d'augmenter la trésorerie de la FFR chaque année de 57M€ par an sur la base des données en page 7 de la synthèse du DMO (cf. http://grandstaderugby.debatpublic.fr/docs/documents-mo/gdstaderugby-synthese-presentation-projet.pdf). La FFR pourra soit conserver cette trésorerie et ainsi améliorer sa structure financière, soit réaffecté tout ou partie de cette somme au développement du rugby en France. Il s'agira d'une décision qui devra être prise en Assemblée Générale de la FFR et lorsque cette situation arrivera soit au bout d'une vingtaine d'années de l'exploitation du stade.

Cordialement



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