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Question n°232

La 3ème ligne de métro est-elle sous-estimée?

Ajouté par Guillaume CROUAU (Toulouse), le
[Origine : Site internet]
Le coût du projet

Bonjour,

Suite à la réunion de Colomiers du 15 novembre 2016, je souhaiterais avoir des précisions sur l'estimation du coût total de la 3ème ligne. Car je trouve une différence non négligeable (entre 670 et 720 millions d'euros) entre une estimation analytique utilisant les données du SMTC-Tisséo et la somme totale publiée.

Voici l'estimation analytique. Tous les chiffres ci-dessous sont donnés par le SMTC-Tisséo soit par la documentation officielle, soit lors des réunions publiques.

Calcul de l'estimation analytique de la TAE :

Données d'entrées du SMTC-Tisséo :

Longueur commerciale de la ligne : 28km.

Nombre de stations : 21.

Diamètre du tube à creuser: ?

Longueur des quais: ?

Part aérienne: 40% soit 11,2km.

Part sous-terraine: 60% soit 16,8km.

Coût du km sous-terrain (coût des stations compris?): une base de 120 millions d'euros.

Coût du km aérien en viaduc (coût des stations compris?) : une base de 70 millions d'euros.

Coût du km aérien ras-le-sol (coût des stations compris?) : ?

Coût du matériel roulant: 150 à 200 millions d'euros.

Coût unitaire d'une rame: ? Nombre de rames: ?

Coût unitaire d'une station sous-terraine: 15 à 30 millions d'euros, voire beaucoup plus suivant la station dixit le maitre d'ouvrage.

Si nous nous en tenons à ces données provenant du SMTC-Tisséo, voici le résultat de l'estimation de la TAE :

Coût partie sous-terraine: 16,8x120=2016 millions d'euros

Coût partie aérienne (100% viaduc car pas les données de coûts et proportion de la partie ras le sol): 11,2x70=784 millions d'euros

Coût total de la partie infrastructure: 2016+784= 2800 millions d'euros

Coût total de la TAE (infra+matériel roulant): 2800+ 150 à 200= entre 2950 à 3000 millions d'euros.

Or dans le document officiel, le coût total de la TAE seule est estimée à 2128 millions d'euros avec une marge d'erreurs de 7% (p73 du doc chap2.3) soit environ 150 millions d'euros de marge d'erreurs.

Au final, il y aurait une différence (marge d'erreur comprise) d'au minimum 672 millions d'euros (=2950-(2128+150)) d'au maximum 722 millions d'euros entre le montant "réel" données SMTC débat public et le montant officiel affiché par le SMTC-document public.

Comment expliquez-vous une telle différence ? Pourriez-vous nous informer sur votre méthode de calcul ?

Il serait souhaitable que vous fassiez dans votre réponse une estimation analytique des coûts suivant les variables et équations suivantes.

Il y a une différenciation à faire entre les coûts aérien_viaduc, les coûts aériens-ras le sol et les coûts sous-terrain.

a= coût du km aérien_viaduc (hors coût des stations)

b= coût d'une station de métro aérien_viaduc

c= nombre de stations aérien_viaduc

d= coût du km aérien_ras le sol (hors coût des stations)

e= nombre de stations aérien_ras le sol

f= coût d'une station de métro aérien_ras le sol

g= cout du km sous-terrain (hors coût des stations)

h= coût d'une station de métro sous-terrain

i= nombre de stations sous-terrain

j : proportion de la partie aérien_viaduc par rapport à la longueur totale de la ligne

k : proportion de la partie aérien_ras le sol par rapport à la longueur totale de la ligne  

l : proportion de la partie sous-terrain par rapport à la longueur totale de la ligne

m : distance totale (en km)=28

n : distance de partie aérien_viaduc=(j*m)

o: distance de partie aérien_ras le sol=(k*m)

p: distance de partie sous-terrain=(l*m) pour rappel nombre totale de stations: (c+f+i)=21 stations, d'après source doc SMTC.

q: coût total de la partie aérien_viaduc q=coût des stations viaduc + coût du viaduc soit q= (b*c) + (a*n)

r: coût total de la partie aérien_ras le sol r=coût des stations ras le sol + coût du ras le sol soit r= (e*f) + (d*o)

s: coût total de la partie sous-terrain s=coût des stations + coût du viaduc soit q= (b*c) + (a*n)

t : coût total de l'infrastructure t= q+r+s

u : coût du matériel roulant

v : coût total de la ligne TAE: v=t+u

J'aurais voulu connaître également :

- le diamètre de perçage du tunnel du métro TAE.

- le nombre de rames achetées.

- fourchette du prix unitaire d'une rame.

- longueur totale du quai.

- longueur totale d'une rame.

- nombre de personnes max par rame.

- nombre de rames par bloc de métro (1, 2 ou 3 rames forment-elles un métro?)

Date de la réponse:
Réponse de La maîtrise d’ouvrage, le
Réponse:

Bonjour,

En préambule, il est important de bien préciser ce que comprennent les coûts annoncés et de ne pas confondre les coûts de travaux brut et les coûts d’opération globaux, ce qui semble être le cas dans la question posée.
Cependant, voici quelques éléments pouvant vous éclairer :
 
Longueur commerciale de la ligne : 28km – Effectivement, il s‘agit là d’une première estimation.
Nombre de stations : 21- Ce nombre est issu d’une 1ère estimation au regard des études menées à ce jour et des perspectives de développement urbain
Diamètre du tube à creuser : aujourd’hui, les études sont en cours, nous l’estimons en 1ère approche à environ 9m.
Longueur des quais : les études sont en cours sur la longueur des rames et donc des stations à prévoir pour répondre au besoin à court, moyen et long terme. En 1ère approche, nous estimons que la fréquentation du métro  pourrait nécessiter des stations  d’une longueur comprise entre 40 et 60m.
Part aérienne : 40% soit 11,2km, il s’agit d’une première estimation. Elle devra être consolidée par des études d’insertion de la ligne et des échanges avec les différents acteurs.
Part souterraine : 60% soit 16,8km. Cette 1ère estimation devra être consolidée par des études d’insertion de la ligne et des échanges avec les différents acteurs.
Coût du km souterrain : une base de 100 à 120 millions d'euros. Cela peut varier très fortement en fonction de la nature des sols traversés, de la profondeur du tunnel et de son diamètre, cependant, 120 millions d’euros par km est une base fréquemment utilisée pour un coût de métro comprenant l’ensemble des infrastructures et systèmes (c’est-à-dire y compris stations, équipements et ouvrages annexes, frais d’études et de conduite d’opération)
Coût du km aérien en viaduc : une base de 70 millions d'euros. Cela peut varier très fortement en fonction de la nature des sols dans lesquels devront se fonder les piles, des charges à reprendre par le viaduc et de la solution technique retenue, cependant, 70 millions d’euros par km est une base fréquemment utilisée pour un coût de métro comprenant l’ensemble des infrastructures et systèmes (c’est-à-dire y compris stations, équipements et ouvrages annexes, frais d’études et de conduite d’opération)
 
Coût du km aérien ras-le-sol :  actuellement, à ce stade des études, il est estimé à 45 millions d’euros
Coût du matériel roulant : 150 à 200 millions d'euros. Effectivement, ils sont inclus dans les coûts d’opération précédemment cités.
Coût unitaire d'une rame - Nombre de rames :  Le coût dépend de la longueur et du type de rame. A ce stade, nous estimons le prix à environ 5 millions d’euros par rame. Le nombre dépendra des études d’exploitation à mener. Il s’agit d’un ordre de grandeur.
Coût unitaire d'une station souterraine : 15 à 30 millions d'euros, voire beaucoup plus suivant la station dixit le maitre d'ouvrage. Effectivement c’est bien cela.
 
Il convient de ne pas confondre les coûts de travaux bruts et les ratios couramment utilisés correspondants à des coûts d’opération (c’est-à-dire comprenant ouvrage, équipements, frais d’études et d’acquisitions). A ce stade des études, c’est-à-dire au début du projet, de nombreuses solutions techniques restent ouvertes. Nous avons donc croisé des estimations à partir de ratios de coût d’opération, des retours d’expérience d’autres maître d’ouvrage, ainsi que des analyses plus ponctuelles sur des sujets plus particuliers.
Les études à venir consisteront à dimensionner les ouvrages, leurs fondations, à mieux connaitre l’environnement du projet (sols, réseaux, …) et ainsi aller jusqu’à préciser les quantités et les estimations de prix unitaires à l’issue des 3 années d’études à venir, au moment des appels d’offre.
Le niveau de chiffrage analytique que vous souhaiteriez obtenir sera défini lorsque ces étapes ultérieures des études auront eu lieu sachant qu’une démarche de conception à coût objectif est mise en place sur cette opération. Il s’agit donc en permanence et à chaque étape d’identifier les optimisations possibles, de s’informer sur le contexte économique et concurrentiel existant,  de réajuster la conception afin de réaliser ce projet au meilleur coût et selon les capacités financières du maître d’ouvrage.