Avis n°241
Quelques réflexions sur les transports publics du "Grand Toulouse"
le ,Premiers constats
L’agglomération de Toulouse n’a pas de transports publics correspondant à sa taille actuelle et à sa forte activité économique. D’où une circulation automobile beaucoup trop importante, entraînant des embouteillages monstres, des temps de trajet toujours plus longs et une forte pollution.
Force est donc de constater qu’il faudra remédier à cette situation dans les plus brefs délais.
De plus il y a un manque de concertations entre les différentes entités qui prennent des décisions concernant les transports pour le « Grand Toulouse » : Toulouse Métropole, SICOVAL, Communauté de Muret, Conseils Départementaux, Conseil régional, SNCF, Etat, etc. Il faudrait créer, comme à Lyon, une communauté unique qui s’occupe de tous les services communs. Mais c’est probablement un rêve !
Critique de la troisième ligne de Métro
Le projet de troisième ligne semble devoir coûter extrêmement cher alors qu’elle sera probablement de peu d’utilité et non rentable.
En effet, cette ligne ne passe pratiquement que dans des zones déjà desservies par les autres lignes de métro. Or le gros problème du « Grand Toulouse » est de manquer de dessertes pratiques des zones périphériques. Et, hélas, cette troisième ligne ne servira pas à grand chose pour ça.
De plus la desserte des zones « Aéronautiques et Spatiales » par cette troisième ligne ne sera pas totale puisqu’il y manque un des plus gros, Thales Alenia Space et l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Il y a donc urgence à enterrer ce projet et à envisager rapidement d’autres solutions.
Critique du projet d’arrivée des TGV à la gare Matabiau
Il semble que la décision d'utiliser la gare Matabiau pour recevoir les TGV soit prise. Mais est ce vraiment la bonne solution ?
En effet lorsque la ligne LGV venant de Bordeaux sera construite, la gare Matabiau sera probablement beaucoup trop étriquée pour recevoir des trains de Bordeaux, Paris, Lille, etc.
Si en plus on crée, ce qui semble indispensable, une autre LGV entre Toulouse et Narbonne pour desservir Montpellier, Marseille, Lyon, Nice, Barcelone, Madrid, etc., le problème deviendra crucial.
L’autre effet de cet afflux de TGV, sera que la gare Matabiau ne pourra pas recevoir suffisamment de trains de banlieue et qu’on devra donc procéder à la construction de nouvelles lignes de métro très chères pour les remplacer.
Parmi les autres inconvénients, on peut aussi citer la saturation probable du parcotrain et la vitesse très réduite des TGV dans l’agglomération toulousaine à l’approche de la gare.
Il serait donc intéressant de construire dés maintenant une nouvelle gare TGV en périphérie, ainsi que de nouvelles voies dédiées coté EST et OUEST desservant directement cette gare.
Autres alternatives envisageables
Faute de communauté unique, il faudrait lancer des études sérieuses sur tous les problèmes de transports publics dans le « Grand Toulouse » et même au delà. Ces études devraient être financées et suivies par toutes les entités concernées citées ci-dessus et pas seulement par Toulouse Métropole.
On pourrait ensuite (et pas avant !) lancer une concertation de la population sur les différentes options qui seraient proposées.
Je donne ici quelques axes de réflexions qui pourraient constituer d’autres alternatives intéressantes à étudier.
Projet 1 - Gare TGV de Toulouse en périphérie.
Différentes possibilités existent pour implanter une nouvelle gare TGV en périphérie de Toulouse.
Cette nouvelle gare TGV pourrait par exemple se situer le long de la rocade entre Balma-Gramont et l’échangeur de l’autoroute d’Albi (voir le projet d’implantation ci dessous).
Elle servirait pour tous les trains « grandes lignes » et TGV sur Bordeaux et Narbonne et au delà.
L’avantage de cet emplacement serait d’être assez proche du centre ville et d’être desservi par deux lignes de métro passant par Matabiau :
- la ligne A en la prolongeant seulement de quelques centaines de mètres à partir de la station terminus actuelle de Balma Gramont
- la voie SNCF de Toulouse à Albi et Castres, qui serait transformée en métro suburbain.
Elle pourrait, par exemple, constituer la ligne de métro D de Muret à Saint Sulpice la Pointe. En plus, il y aurait la place pour implanter à proximité un gros parking. Les nouvelles voies pour les TGV pourraient emprunter la vallée de l’Hers. Il faudrait bien entendu supprimer l’aéroclub de Lasbordes qui n’a plus rien à faire là.
Projet 2- Amélioration des liaisons SNCF banlieue transformés en métros suburbains.
Afin de pouvoir passer un plus grand nombre de trains de banlieue par la gare Matabiau, il faudrait que ces trains s’arrêtent dans cette gare mais n’y stationnent pas (comme dans la plupart des gares RER de Paris intra muros ou des S-Bahn en Allemagne).
Ceci permettrait aussi d’améliorer les liaisons sans changement de train pour pas mal de personnes. Il suffit pour cela de créer plusieurs lignes de banlieue à banlieue avec stockage des trains aux bouts de la ligne et non au centre. Par exemple la ligne D pourrait aller de Muret à Saint Sulpice la Pointe en s’arrêtant seulement quelques minutes à Matabiau.
On utiliserait pour cela les voies existantes rendues plus disponibles en y supprimant les TGV et les trains grandes lignes vers Bordeaux et Narbonne. Il faudrait réhabiliter ou créer de nouvelles stations sur ces voies. Des parkings devront être associés, s’il n’y en a pas déjà à toutes les stations hors agglomération. La fréquence des rames de ces métros suburbains devrait être beaucoup plus importante que maintenant, surtout aux heures de pointe. Il faudrait aussi revoir la tarification de ces liaisons et les unifier toutes avec le métro.
Projet 3 – Liaison rapide Labège ˂----˃ Blagnac
Si on veut garder une telle liaison (en remplacement de la 3ème ligne), il faudrait en réduire drastiquement les coûts de façon à disposer de financements pour d’autres projets plus porteurs. 1ère possibilité : on pourrait utiliser les voies SNCF entre la gare de Labège Innopole et le Marché-gare de Lalande via Matabiau.
Certaines nouvelles stations seraient peut-être à créer ou à réhabiliter sur ce tronçon, dont celle de Montaudran. A partir du nord du Marché-gare, il faudrait créer une nouvelle voie (en 1,43 m) vers Blagnac. Cette voie pourrait être construite au niveau du sol pour passer au dessus du canal et de la Garonne dans des zones non construites au nord du lac de Sesquiéres Après un pont sur la Garonne à construire, il faudrait passer en souterrain sous la ville de Blagnac pour rejoindre l’aérogare de Toulouse Blagnac ; avec 2 stations à Blagnac ville dont une en correspondance avec le tramway T1. A l’aérogare, correspondance avec le tramway T2. Après la station de l’aérogare, la ligne devrait rester en souterrain sous les pistes de l’aéroport pour rejoindre Airbus Colomiers et Airbus Saint-Martin. On pourrait même envisager de prolonger cette voie jusqu’à rejoindre la ligne C venant de Colomiers de façon à revenir jusqu’à Saint Cyprien, Saint-Agne et Matabiau pour créer ainsi une ligne de ceinture. 2ème possibilité : l’autre possibilité consisterait à créer une bretelle de la ligne B du métro avant ou aprés la station La Vache en direction de Blagnac. Son implantation pourrait être, soit entièrement souterraine soit en partie aérienne, en particulier pour passer la Garonne. Cette ligne desservirait Blagnac ville avec 2 stations dont une en correspondance avec le tramway T1.
A l’aérogare, correspondance avec le tramway T2. Après la station de l’aérogare, la ligne passerait sous les pistes de l’aéroport pour rejoindre Airbus Colomiers et Airbus Saint-Martin. Le coût de cette liaison par métro serait aussi beaucoup plus faible que celui de la troisième ligne envisagée puisqu’elle serait trois fois moins longue.
Projet 4 – Prolongation ligne B du métro de Ramonville jusqu’à Labège.
Il s’agit en gros du projet abandonné, mais pour en réduire les coûts :
* une partie de la ligne pourrait être implantée au niveau du sol sans trop gêner la circulation.
* on pourrait aussi réaliser des stations moins somptuaires bien que fonctionnelles. Un ou plusieurs parkings de dissuasion devraient aussi être créés sur cette nouvelle portion afin de désengorger celui de Ramonville, presque toujours plein et se répandant à l’extérieur. Ce métro devrait être reliée à la voie SNCF soit à la gare existante de Labège Innopole soit à une nouvelle gare à créer plus loin (DIAGORA). On pourrait aussi envisager la desserte de Saint-Orens à partir de cette station de correspondance par des bus rapides sur une voie dédiée. Et d’autres parkings.
Projet 5 – Prolongations de la ligne A coté Basso-Campo.
Deux prolongations pourraient être envisagées :
* A1 à partir de Basso-Campo pour desservir le quartier de la Météo et Tournefeuille.
*A2 par une bretelle à partir de Bellefontaine pour desservir Saint-Simon, Thales-Alenia-Space, Francazal, Cugnaux et Villeneuve-Tolosane.
Remarque : le problème des quelques stations de la ligne A trop courtes pour mettre en service des rames doubles pourrait être résolu de la façon suivante : ne faire ouvrir dans ces stations trop courtes que les portes de la demi rame. Il faudrait, bien entendu donner toutes les informations nécessaires dans toutes les stations pour indiquer les rames concernées.
Projet 6 - Prolongation du Tramway T1 /T2 et Parking (voir les plans joints)
1ère possibilité : à partir de la station terminus actuelle « Palais de Justice », prolongation sur les Allées Jules Guesde avec une station au bout puis le Grand Rond, les Allées des Soupirs, le bord du canal boulevard Monplaisir jusqu’au pont des Demoiselles : une petite partie devrait, peut-être, n’avoir qu’une seule voie. Une station sur les voies SNCF devrait être envisagée au passage du canal pour assurer la correspondance des trains de banlieue venant du sud avec ce tramway. La ligne passerait le canal, sur le pont des Demoiselles à l’entrée de l’avenue Saint-Exupéry. Elle se prolongerait sur la totalité de l’avenue Saint-Exupéry jusqu’au la rocade. A coté de la rocade, il faudrait envisager un gros parking de dissuasion, peut-être à étages. La ligne pourrait être prolongée jusqu’à Saint-Orens. 2ème possibilité : une prolongation souterraine de 2.5 km à partir du port Saint-Sauveur pour envoyer ce tramway jusqu’aux environs de la Cité de l’Espace.
Cette deuxième solution, peut-être plus onéreuse, permettait une liaison beaucoup plus rapide. Le tramway passerait sous terre au niveau des allées Paul Sabatier et ressortirait du coté du bois de Limeyrac. On y construirait 2 ou 3 stations souterraines sur ce tronçon de 2,5 km comme s’il s’agissait d’une ligne de métro et un parking le long de la Rocade. La ligne passerait ensuite par-dessus la rocade en viaduc au niveau de Lasbordes et pourrait desservir le sud de Balma et Fontenilles sur la route de Castres.
Projet 7 – Nouvelle ligne de tramway vers Portet et Parkings
1ère possibilité : on pourrait ouvrir la station de métro fantôme de la ligne B (à la caserne Niel entre Empalot et Saint-Agne) afin de servir de point de départ d’une ligne tramway et éventuellement de lignes de TAD en provenance des coteaux rive droite. Ceci désengorgerait le stationnement quasi sauvage et en voie d’asphyxier le quartier, autour de la station de métro d’Empalot. Cette nouvelle ligne de tramway devrait être en correspondance facile avec le métro pour les usagers, si possible quai à quai. Elle passerait la Garonne sur deux ponts dédiés. Le premier pourrait, peut-être, utiliser les piles de pont abandonnées au milieu du fleuve. Le second pourrait utiliser la voie ferrée du pont du chemin de la loge qui ne sert plus à rien. Elle serait ensuite serait implantée, soit sur la route d’Espagne, soit à coté. Elle desservirait les nouvelles entreprises qui se sont installées sur les terrains de l’ex ONIA, dont l’Oncopole Ce tramway continuerait route d’Espagne pour desservir Portet sur Garonne et des parkings de dissuasion. Il pourrait aussi assurer une correspondance SNCF à la gare de Portet Saint Simon avec les différents trains qui s’y arrêtent.
2ème possibilité : l’autre possibilité consisterait à créer une bretelle du tramway T1/T2 à partir de la Croix de Pierre sur l’Avenue de Muret. Puis de le prolonger comme ci-dessus sur la route d’Espagne ou à coté.