Vous êtes ici

Avis n°141

Remarques suite à la réunion de Labège

Ajouté par Clondeix (Toulouse), le
[Origine : Site internet]

J'ai assisté (en tant qu'habitant d'Escalquens, large utilisateur de tous les moyens Tisseo, membre du panel suivi qualité ligne bus 79)- jusqu'à l'intervention du Président du Sicoval - à la réunion publique du 19 octobre au Diagora de Labège, au cours de laquelle il m'a été remis un certain nombre de documents.

Un luxueux document, de 90 pages, sur papier glacé, émis par SMTC-Tisseo, mais très difficilement lisible en lumière artificielle - voire même de consultation rebutante ... ? - du fait de la pâleur des caractères imprimés, de la très petite taille de polices utilisées, et de l'absence de contraste sur les illustrations entre les couleurs de fond et les impressions légendes. Ce document, certainement très coûteux, les références de l'imprimeur et du bureau de conception ne sont pas évidentes !, n'apparaît que comme un plaidoyer ne vantant que les "avantages" de cette solution.

Probablement plus utile pour solliciter des financements, que pour permettre une comparaison à des solutions alternatives ou moins (ou plus) coûteuses qui ne sont jamais envisagées.

Si bien que le choix tel qu'il résulte de cette présentation se résume entre "la 3e ligne TAE ou....la 3e ligne TAE ! En outre le questionnaire "Donnez votre avis" joint est particulièrement fermé, puisque TOUTES les questions posées sont relatives à des dispositions concernant ....la 3e ligne.

Et pourtant D'après ce que j'ai entendu et pu lire, cet argumentaire se base sur une extrapolation d'une situation connue des 15 dernières années.

L'hypothèse de départ pour justifier cet investissement colossal qui va obérer lourdement tous autres investissements de la Métropole et impliquer la lourde imposition de nos descendants, s'appuie sur un futur dont la réalisation n'est en rien garantie .

En effet, même si l'objectif des équipes de l'aérospatiale est le ciel, rien n'est moins sûr que toute cette mono-économie, faisant comme les arbres, monte aussi jusqu'au ciel ! Des investissements actuels de celle-ci en Chine et aux US feraient même craindre le contraire à terme. De même, de récentes annulations de commandes peuvent laisser arriver un doute.

La LGV Bordeaux Toulouse ne présente, elle aussi, à ce jour aucune certitude de réalisation à l'horizon 2024, donc une liaison directe avec l'aéroport est pour le moins bien trop hâtive ! de toute manière il faudra une rupture de moyens qui existe déjà avec la navette. Quel serait le temps réellement gagné avec la TAE ? Quelques minutes sont-elles primordiales dans ce type de transfert qui implique déjà de grandes marges de sécurité temporelle ? En outre, du fait de la privatisation de l'aéroport ce n'est pas au citoyen à financer cet investissement, le mauvais exemple des autoroutes suffit. Des solutions alternatives ne semblent pas avoir été sérieusement étudiées.

A-t-on envisagé de favoriser le développement généralisé du télétravail réduisant les déplacements ?

A-t-on envisagé de fournir le très haut débit à toutes les communes de la couronne et pas seulement au centre ville ? A-t-on tenu compte d'une plus large diffusion des véhicules électriques ? A-t-on envisagé de favoriser réellement le covoiturage ?

A-t-on envisagé de restreindre et (ou) réglementer l'accès au périphérique comme cela existe dans d'autres grandes métropoles ( plaques pair et impair, poids lourds en transit, couloir de navettes haute fréquence de bus à faible pollution, péages ) ?

A-t-on envisagé la construction de parkings de dissuasion en nombre et capacité sur le pourtour du périphérique après l'achévement immédiat à 3 voies de celui-ci ?

A-t-on envisagé la construction systématique de voies totalement sécurisées pour vélos et VAE ? A-t-on envisagé le doublement de la ligne B et ses prolongements ?

Comparativement à l'autre document fourni, celui émis par l'Autate, il est évident que le "combat" ne se fait visiblement pas dans la "même catégorie" (poids plume contre poids lourd). Il n'a, en plus, fait l'objet d'aucun débat. Est-ce un signe d'enterrement ?

La présentation d'un commencement d'étude cartographique, pourtant fondamentale, a été accordée pour quelques minutes...qui ont laissé voir cependant que l'utilisation d'un véhicule personnel n'était pas le fait des Toulousains mais des banlieusards. L'usager que je suis, reste donc sur la très désagréable impression que cette 3e ligne est un fait de politique politicienne, que la municipalité Toulousaine actuelle a voulu imposer, ne serait-ce qu'en placardant dès le printemps 2016, des affiches prétendant que la ligne B allait continuer jusqu'à Labège, alors qu'il ne s'agissait que d'une sorte de décision du prince pour contre-carrer la vieille demande du Sicoval, et endormir le mécontentement des usagers devant l'apparition d'un blocage par Tisseo ! ! Mais pourquoi Tisseo a attendu 25 ans pour doubler la capacité de la ligne A ? Alors qu'une ineptie de conception originelle a conduit à une hétérogéité de longueur de stations sur cette ligne ! ? Qu'il a fallu aussi attendre une quinzaine d'années pour voir une ligne B opérationnelle.

Laisser croire que cette 3e ligne ne demandera que 8 ans est une escroquerie au moins intellectuelle. Il est évident pour tous les usagers potentiels, que cette date ne sera jamais respectée, et que pendant au moins 10 ans - voire bien plus - les bouchons du Palays/Ramonville continueront de plus belle. (A titre d'exemple, il m'est arrivé en tant que passager de la ligne 79 d'avoir mis près de 2 h pour faire le trajet Ramonville/Labège village, alors que les horaires Tisseo affichent 20 mn) Il n'est donc pas possible de considérer cette procédure comme relevant de la démocratie participative, puisqu'une seule option exclusive a été dictée par la Présidence TISSEO, ne nous laissant "à la marge"que quelques options "téléguidées".

D'ailleurs TISSEO peut-il présenter d'autres solutions que celles de TISSEO ? Pour ces raisons, bien que je me sois engagé auprès de l'hotesse qui m'a fourni ce questionnaire à ma sortie des locaux, à faire parvenir mes réponses, je ne remplirai pas celui-ci que je ne considère que comme un simulacre de consultation, pour une décision qui me semble déjà prise sans l'avis des habitants concernés.

Si cette dernière, contre toute logique et bonne gestion était définitive, un des principaux freins actuels à l'utilisation des transports en commun, dont les lignes métro, est l'insuffisance et l'exiguité congénitale des parkings dits de dissuasion. Il a fallu combien de modifications et d'ajouts pour la ligne A ? Cela aurait au moins dû servir de leçon pour la ligne B, or celui de Ramonville s'est avéré déjà sursaturé dès l'ouverture de la ligne ! J'y ai même constaté des agents TISSEO accrochant des PV sur les pare-brise de véhicules "en surnombre" ...bien que ne gênant pas la circulation.

En outre la conception même d'accès et du départ de ceux-ci est un défi au bon sens, générateur d'innombrables bouchons dans ce secteur (et répercutant sur toute la circulation Toulousaine) "coûtant" certainement des dizaines de milliers d'heures aux usagers fidèles et en chassant au moins autant ne voulant pas être piégés dans ces galères. L'aire de covoiturage, initialement non prévue, qui vient squatter un des parkings n'a fait que compléter une situation souvent inextricable. Voilà bien un des autres points noirs à solutionner en urgence avant de songer à faire de nouveaux investissements.

Personnellement, je considère qu'avant d'empiler une nouvelle (et gigantesque) couche d'investissements, à rembourser sur des dizaines d'années, il est bien préférable et sage écoomiquement de finir correctement tous les engagements non ou mal terminés - périphérique, lignes A et B (agrandissement et prolongements), lignes Lineo de ceinture, pistes cyclables continues sécurisées, VAE en libre service, voitures électriques en libre service, multiplication des aires de covoiturages, réseau de ultra haut débit sur les 3 intercommunalités, gare(s) routière(s) vraie(s) gare(s) rationnelles et confortables, et seulement après se donner le temps de préparer le Toulouse 2035 avec une TAE réaliste