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L’électricité est un flux, pas un stock ; ce n’est pas une énergie, mais un moyen de la transmettre ; on ne peut donc pas la stocker ; on stocke de l’énergie potentielle, cinétique, chimique : barrage de retenue d’eau, volant d’inertie, l’hydrogène, produits chimiques (dans une batterie); l’électricité n’existe pas à l’état naturel (sauf orage) ; elle doit être fabriquée ; les énergies fossiles existent depuis des millénaires: pourquoi ne pas en profiter ?
La densité énergétique, incluant le contenant (réservoir d’H2 lourd conduisant à une « pseudo-densité » équivalente à celle des carburants fossiles liquides) des batteries est 50 à 100 fois plus faible que celle des carburants fossiles. De plus, son poids reste constant pendant le trajet alors que celui du véhicule essence/diesel diminue.
Un système de distribution énergétique efficace (1er principe de la thermodynamique) doit minimiser les pertes d’énergie aux transports (l’électricité est mal placée de ce point de vue : pertes = RP²/U² : pour une puissance P à délivrer, les niveaux de tension des batteries automobiles (48 V, voire 400 V) conduisent à des pertes très élevées; quelque soit l'énergie retenue,il faut privilégier les circuits courts. Si la production de brut en Seine et Marne suffisait à alimenter la raffinerie de Grandpuits, la consommation des automobilistes franciliens serait une des plus écologiquement vertueuses du monde. ll faut de plus maximiser le rendement final vs primaire (multiplication de tous les rendements en série) selon le 2nd principe de la thermodynamique. Le cycle vapeur des grandes centrales électrique est de ce point de vue faiblement efficace.
Le plus efficace économiquement est d'utiliser chaque forme d'énergie là où elle est précisément la plus efficace techniquement, i e en général là où elle est difficilement substituable. Lorsque l'économie de marché est respectée, ces choix efficaces s'imposent peu à peu d'eux-mêmes. Les premières voitures fin XIX ème siècle étaient électriques mais ne se sont pas développées (hors micro marché de niche ; voiturettes de golf par exemple). Le chauffage électrique en France diminue peu à peu depuis que la réglementation impose, à juste titre, de raisonner en énergie primaire. Ce chauffage électrique assez "massif" est une anomalie française : ainsi,si la France est exemplaire par la faiblesse de ses émissions de CO2/habitant (de ce fait, elle devrait être exemptée de tout effort particulier dans ce domaine en attendant que les autres pays rejoignent ses performances), elle est plus dispendieuse que ses voisins anglais ou allemands en consommation d'énergie primaire/habitant.
L'histoire de la traction ferroviaire (vapeur, diesel, électricité si rentabilité) est intéressante à étudier. La traction électrique nécessite de lourds investissements: la possibilité de les remplacer par des batteries n'est pas envisagée. Pourquoi faudrait-il l'envisager dans la voiture individuelle ? Dans autre ordre d'idée, avant d'envisager un développement massif de la voiture autonome, il faudrait d'abord que les trains le soient.
Economiquement, les choix d'arrêts d'un moyen de production devraient intégrer l'extinction de la dette contractée à sa construction. Par ailleurs, la production d'électricité intermittente n'a de sens que si son coût total est inférieur au coût marginal de son back-up en absence de vent/soleil, quand il existe un réseau. De plus,les prix et la fiscalité de toute énergie doivent viser la neutralité/objectivité apportée par la couverture de tous les coûts + externalités d’usage difficilement marchandes ; compte de la route nationaux (pour ajuster la valeur de la TICPE) et être comparable au ferroviaire, à l’aérien. Enfin, il est économiquement impossible de fixer à la fois des quantités et des prix pour un bien donné. En économie libérale l'équilibre est trouvé par le marché ; en économie administrée par la planification (programmation linéaire/valeurs duales). Or le décret PPE du 27 octobre 2016 fixait des quantités physiques alors qu'existent par ailleurs des mécanismes de prix garantis (ex éolien en mer). Le prochain décret PPE ne devra pas tomber dans ce travers.
En conclusion, le développement massif de l'électromobilité individuelle va directement à l'encontre de l'objectif partagé d'économie d'énergie primaire.
Du fait de leur poids considérable dans le fonctionnement des sociétés industrielles et de leur potentiel de modification du climat, les évolutions à venir des productions de combustibles fossiles (pétrole, qaz naturel, charbon), donneront, par nécessité, le temps de la transition énergétique. Car la transition énergétique, ce sera aller d’une société vivant des combustibles fossiles à une société obligée de s’en passer.
Or les contraintes géologiques de l’extraction des combustibles fossiles, nous disent les géologues , sont maintenant devenues telles que la quantité d’énergie primaire que les combustibles fossiles mettront chaque année à la disposition de la société mondiale, toutes sources étant cumulées, pourrait décliner à partir de 2025-2030. Compte-tenu de l’augmentation encore rapide de la population mondiale, ce déclin serait encore plus fort par habitant de la planète.
Les échéances
Le pétrole
S’agissant du pétrole, celui des combustibles fossiles qui connaîtrait le premier son déclin, les volumes de pétrole dit tous liquides ((addition du pétrole conventionnel, des pétroles non-conventionnels (pétrole dit de schistes, et pétroles extralourds)), des liquides extraits du gaz naturel et des pétroles synthétiques) qui seraient récupérables chaque année dans le monde déclineraient à partir de 2020, peut-être 2025, malgré le développement rapide du pétrole de schistes après 2010. Le volume extrait de pétrole conventionnel, qui représente les trois-quarts des volumes de pétrole tous liquides, est déjà en déclin depuis 20061. Et la quantité d’énergie fournie chaque année par ce pétrole tous liquides à la société mondiale est en stagnation depuis 2011, car l’énergie volumique du baril de pétrole a sensiblement diminué ces dernières années, ainsi que les taux de retour énergétique de l’exploration et de l’extraction du pétrole. En quantité d’énergie disponible par habitant de la planète, le déclin est déjà en cours, compte-tenu de l’augmentation encore rapide de la population mondiale.
Ajoutons que les volumes de pétrole mis sur le marché mondial, actuellement à peu près la moitié du volume total produit, tendent déjà à diminuer du fait de la consommation intérieure croissante des pays exportateurs. A moins que ces derniers ne décident très rapidement des efforts considérables d’économie et/ou d’utilisation de substituts (par exemple nucléaire à la place de fuel pour leur production d’électricité, comme l’a fait la France après les chocs pétroliers de 1973 et 1979), cette tendance va s’accentuer ! Notons aussi que les pétroles non-conventionnels et les pétroles synthétiques ne représentent que peu de chose dans le commerce mondial, et que le pétrole conventionnel et les liquides de gaz naturel représentent donc l’essentiel des imports-exports. Les quantités de pétrole disponibles sur le marché mondial déclineront donc encore plus tôt que les productions. Cela menace particulièrement les pays, qui comme la France et la grande majorité des pays européens, n’ont pas de ressources pétrolières significatives sur leur sol.
Il y a quelques années l’alerte a été lancée en France via un grand journal national2. Elle ne semble pas encore avoir atteint nos gouvernants.
Le gaz naturel
Le gaz naturel a pour l’essentiel la même origine que le pétrole et sa production connaît les mêmes contraintes géologiques. Exploité en masse un peu plus tard que le pétrole, il connaîtrait son pic un peu plus tard que lui, 2030 ou peu après, cela malgré le développement du gaz de schistes. Le charbon Le charbon est celui dont l’évolution des productions est la plus difficile à analyser. La date du pic mondial n’est pas aussi bien cernée que pour le pétrole et le gaz. Il s’agirait de 2030-2035 semble-t-il3. Mais cela pourrait être avant. En effet le pic de production de la Chine, qui produit actuellement environ la moitié de la production mondiale, semble très proche 4.
Les contraintes autres que géologiques
Les contraintes géologiques ne sont pas les seules à gouverner les productions. Il y a aussi les contraintes économiques et politiques: des prix trop élevés provoquant un déclin de la demande, des crises économiques ou politiques, réduisent les productions annuelles par rapport aux possibilités permises par la géologie. Les pics de production sont alors retardés et leur hauteur est moindre, mais les quantités extraites chaque année sont alors plus faibles qu’en l’absence de ces crises. Les quantités produites au total n’en sont pas pour autant plus grandes. Un exemple est celui des chocs pétroliers de 1973 et 1979, qui ont eu pour effet de retarder la venue du pic pétrolier mondial d’au moins 10 ans, mais aussi de réduire le rythme de croissance de la production pétrolière et de ce fait celui de la croissance mondiale.
Il y a aussi les contraintes climatiques. Les combustibles fossiles sont on le sait les principaux émetteurs de CO2 anthropique, et leur usage est donc le principal facteur de déstabilisation du climat. Les climatologues essaient pour cette raison de persuader la société mondiale, sans beaucoup de succès jusqu’à présent, de diminuer sa consommation de combustibles fossiles, en particulier de charbon, le plus émetteur par unité d’énergie produite.
Et Il y a les contraintes sanitaires : là-aussi le charbon est très préoccupant, car c’est lui qui émet aussi le plus de polluants atmosphériques susceptibles de nuire à la santé humaine. On parle là d’un ordre de grandeur de 2 millions de morts prématurées par an, surtout dans les pays grands consommateurs d’Asie, mais l’Europe, avec de l’ordre de 30 000 morts prématurées par an, dont environ 10 000 du seul fait des émissions allemandes, n’est pas à l’abri5 ! Ce danger pourrait être considérablement réduit s’il y avait à ce sujet une véritable prise de conscience induisant des mesures de protection bien plus efficaces que les actuelles. La focalisation extrême des médias sur l’effet de serre, les énergies renouvelables et le nucléaire ne la favorise pas pour l’instant. Un grave malentendu a ainsi été créé dans l’opinion publique, qui n’entend parler que des risques créés par les émissions de gaz à effet de serre, qui ne tuent pas directement, et de ceux du nucléaire, qui au bilan a en fait tué fort peu, mais guère des risques créés par l’utilisation du charbon, qui lui a déjà tué énormément et continue à le faire, même en Europe. Même les rapports alarmants de Greenpeace (Greenpeace 20136) et plus récemment d’un groupe d’ONG (WWF et al., 20167) n’ont guère eu d’échos dans les médias, qui d’habitude font toujours une large place à ces associations ! Cependant depuis quelques années, le risque qu’entraîne la pollution par les particules fines commence cependant à être évoqué de plus en plus souvent.
Etant donné l’étroite relation qui existe actuellement entre la disponibilité des combustibles fossiles et la marche de l’économie mondiale, et quand on se souvient des dégâts provoqués sur celle-ci par les chocs pétroliers de 1973 et 1979, les conséquences qu’aurait un déclin rapide, irréversible et si rapproché dans le temps, des quantités d’énergie que nous pouvons tirer de l’ensemble des combustibles fossiles sont potentiellement catastrophiques. Elles ne peuvent être aménagées, étant donné la grande inertie des systèmes industriels, que si des contre-mesures très fortes sont prises dès maintenant. Notons aussi que la hiérarchie des nations industrielles en serait rapidement changée, celles ayant encore des réserves importantes de combustibles fossiles pouvant faire face plus longtemps que celles n’en ayant pas ou plus.
Les énergies de substitution
Les électricités éolienne et photovoltaïque, sur laquelle beaucoup comptent pour assurer la transition énergétique, même si elles progressent rapidement en ce moment, ne pourront à l’évidence jouer qu’un rôle secondaire face à des échéances aussi proches, car il leur faudrait des taux de croissance véritablement fantastiques pour cela. En effet, selon l’Agence Internationale de l’Energie, leur contribution n’était encore en 2015 que de quelque 2 % de l’approvisionnement mondial en énergies primaires, contre environ 82% pour les combustibles fossiles. Pour l’Europe ex-28, il s’agissait d’environ 3 % et 72 %. Pour la France, il s’agissait d’environ 1,5 % et 46 %, la contribution relativement faible des combustibles fossiles étant due dans son cas à l’importance du nucléaire. Les chances que l’éolien et le solaire puissent compenser le déclin des combustibles fossiles aux échéances indiquées paraissent donc bien minces. Quant au nucléaire, sa contribution à l’approvisionnement mondial en énergie primaire était en 2015 selon l’AIE de 4,9 % pour le monde, 14,9 % pour l’Europe ex-28 et de 45,2 % pour la France. Le nucléaire a donc également peu de chances de pouvoir compenser ce déclin à ces échéances, sauf en ce qui concerne la France.
Ces analyses ne procèdent bien sûr pas d’une science exacte : des incertitudes et des désaccords existent encore sur les estimations des réserves restantes de combustibles fossiles, et sur celles de leurs vitesses de production futures. On peut toujours espérer un miracle des découvertes inattendues de gisements de type encore inconnu, ou des révolutions technologiques. Et il faut sans aucun doute perfectionner les analyses et les modèles avec lesquels on cherche à prédire les productions possibles dans le futur, mais aussi créer les modèles économiques permettant de relier les quantités d’énergie (et non seulement la valeur marchande) ainsi produites à la marche de l‘économie. Il est d’ailleurs très étonnant, étant donné l’importance majeure du sujet pour l’équilibre mondial, que si peu de moyens y soient pour l’instant consacrés par les économistes.
Mais il faut raisonner en probabilité : celle d’un début du déclin de l’offre possible totale à l’échelle mondiale de l’énergie primaire fournie par les combustibles fossiles en 2025-2030 est forte, tout comme l’est celle d‘un accroissement de sa demande sous l’effet de la poussée démographique et de l’aspiration de populations très nombreuses à plus de bien-être. Cela laisse présager bien des turbulences dans l’économie et la société mondiales et peut-être même une crise de civilisation dans les pays industrialisés, tant est grande l’importance des combustibles fossiles dans leur structure et leur fonctionnement.
La politique énergétique affichée actuellement par l’Europe est surréaliste au vu des considérations précédentes.
S’agissant de l’Europe, elle est particulièrement menacée par cette évolution : Pour tous les combustibles fossiles, les pics de production y sont déjà largement passés, en 1982 pour le charbon, 2000 pour le pétrole et 2004 pour le gaz. Seul un pays, la Norvège, a encore un peu d’avenir pétrolier et gazier, et deux pays encore un peu d’avenir charbonnier, l’Allemagne pour le lignite et la Pologne pour le «hard coal». L’Europe devra donc de plus en plus compter sur le marché mondial, déjà en voie de rétrécissement comme on l’a vu pour le pétrole. Elle s’y trouvera en compétition de plus en plus vive avec des pays très peuplés de plus en plus consommateurs, pour cause principalement de développement rapide de l’automobile, comme la Chine et l’Inde.
La politique énergétique la plus sage que l’Europe puisse suivre est donc d’anticiper le déclin des combustibles fossiles, et en tout premier lieu celui du pétrole, en accompagnant ce déclin plutôt que d’avoir à le subir passivement. La toute première priorité de cette politique devrait donc être de chercher les moyens de s’adapter à une diminution progressive, mais forcée et durable, de notre approvisionnement en pétrole à échéance de peu d’années.
La logique de cette politique voudrait alors que l’on mette le maximum de moyens pour réduire rapidement les consommations dans les deux secteurs de très loin les plus consommateurs, l’habitat et les transports. Or ce n’est pas du tout ce qu’on observe : les moyens les plus importants sont mis sur la production d’électricité, pour laquelle on n’utilise pratiquement plus de pétrole depuis longtemps en Europe, et plus particulièrement sur le développement des électricités éolienne et solaire photovoltaïque, qui sont intermittentes, donc inutilisables sans le soutien de centrales pilotables. Cela faute de moyens de stockage de l’électricité suffisamment importants, pour sans doute très longtemps. Or ces centrales pilotables sont principalement en Europe des centrales à combustibles fossiles, charbon et gaz !
La politique énergétique affichée par la France est la plus surréaliste de toutes. Elle est même masochiste : la principale direction affichée est la fermeture progressive des centrales nucléaires au profit de l’éolien et du solaire photovoltaïque, imitant en cela l’Allemagne, pour laquelle cette politique n’a conduit qu’à faire augmenter le prix de l’électricité sans faire décroître le moins du monde sa consommation de combustibles fossiles et en particulier de pétrole. C’est pourtant l’importance de ce nucléaire qui lui a permis de décarboner presque complètement son électricité et ce faisant lui a permis de réduire sa consommation de combustibles fossiles et ses émissions de gaz carbonique à un niveau qui est de loin le plus faible de tous les grands pays industrialisés ! Or la fermeture des centrales nucléaires mènera en France pour l’essentiel à leur remplacement non pas par de l’éolien et du solaire photovoltaïque, mais par des centrales pilotables à gaz, ou à charbon, moins cher, comme c’est le cas maintenant au Japon.
Il est urgent pour la France de se ressaisir, et d’exploiter le mieux possible, au lieu comme actuellement de le détruire, le meilleur atout qu’elle possède dans une transition énergétique qui sera forcément contrainte par la disponibilité des combustibles fossiles, son nucléaire. Ce nucléaire y remplace déjà très largement le charbon et le gaz dans la production d’électricité. Il peut aussi, entre autres, remplacer largement le pétrole dans ses utilisations principales : le transport, par le développement de la mobilité électrique et la production d’hydrogène servant à la production de biocarburants, le chauffage, par le chauffage électrique, mais aussi par le développement des pompes à chaleur dans un habitat mieux isolé, et de la cogénération électricité nucléaire-chaleur. Et cette politique sera aussi la plus efficace pour faire décroître rapidement nos émissions de CO2, suivant les vœux des climatologues.
Références
1 Durand, B., 2018. Petroleum, natural gas and coal: nature, formation mechanisms, future prospects in the energy transition . A paraître, EDP Sciences, 2018.
2 Mobiliser la société face au pic pétrolier, Le Monde du 22 Mars 2012 http://tribune-pic-petrolier.org/
3 Heinberg, R. and Fridley, D., 2010 : The End of Cheap Coal. Nature 468, 367-369
4 Fridley, D. et al., 2012 . Review of China’s Low-Carbon City Initiative and Developments in the Coal Industry . Ernest Orlando Lawrence Berkeley National Laboratory.
5 Durand, B., 2014 . Les risques de la pollution atmosphérique pour la mortalité prématurée. Comparaison avec ceux du tabac et ceux de la radioactivité. http://www.sauvonsleclimat.org/images/articles/pdf_files/etudes/pollutio...
6 Greenpeace, 2013: Silent Killers : WHY EUROPE MUST REPLACE COAL POWER WITH GREEN ENERGY.
https://www.greenpeace.org/archive-international/en/publications/Campaig...
7 WWF, Alliance pour la santé et l’environnement (HEAL), Réseau action climat Europe (CAN Europe) et Sandbag, 2016 : Europe’s Dark Cloud : How coal-burning countries make their neighbours sick.
Notre pays est magnifique, aussi devons-nous être très prudent et avisés dans la gestion de ses territoires, y compris lorsqu'il s'agit de développer les énergies renouvelables. L'éolien terrestre devrait être limité à certaines zones, ventées,bien sûr, et déjà industrialisées. Epargnons en revanche les campagnes, les coteaux de la Bourgogne ou du Lot, les parcs naturels régionaux ou nationaux, les montagnes et les collines, la Provence, les grands espaces, les terroirs, les côtes, les monuments historiques, nos villages, les forêts, étangs, landes... Nous avons, ces dernières décennies, développé des régimes pour protéger notre pays : loi littorale, parcs naturels régionaux, zones Natura 2000, périmètres de protection des monuments historiques, etc. Continuons des les appliquer, de les développer, d'accroître le respect de notre fantastique patrimoine naturel, architectural et humain. Les éoliennes terrestres défigurent instantanément tout paysage, casse l'harmonie propre à notre pays, industrialise les campagnes : ce n'est pas cela que nous voulons. Il ne faudrait pas que la destruction des paysages et l'industrialisation des espaces naturels et campagnards résonne à chaque fois comme un triomphe de l'écologie ! C'est le potentiel des zones utilisables sans dommages qui doit commander le développent, raisonné, limité, de l'éolien terrestre. Le solaire photovoltaïque paraît présenter plus de potentialités même s'il demande aussi du discernement : toits des parkings et centres commerciaux, friches industrielles, intégration dans le bâti, etc. La transition écologique doit demeurer écologique, dans toutes ses composantes !
L’atelier « avenir du nucléaire » ou « nucléaire du futur » avait pour propos de compléter celui consacré à « Nucléaire et PPE » (voir la vidéo). Il s’agissait de s’inscrire dans un temps plus long (horizon 2050 et au-delà) afin de voir si la progression de la recherche et des technologies en matière de nucléaire était de nature à faire faire un saut à cette filière et à répondre aux grands enjeux de la transition énergétique.
Evidemment, si ce n’est sur l’affirmation du caractère central de la réduction des émissions de carbone, les participants ne se sont pas mis d’accord sur les sujets de moyen terme.
L’EPR est pour les uns un bon outil, fiable, moins coûteux dans la version développée en série que les premiers exemplaires, d’un haut niveau de sécurité. Il conviendrait donc d’en décider la construction, afin d’atteindre la cible prioritaire à savoir la baisse des émissions de carbone de notre pays. Les objectifs de la France devraient en tout état de cause amener à rééquilibre les efforts en termes de financement de l’électricité renouvelable vers l’efficacité énergétique ou la chaleur renouvelable. Compte tenu du scénario de croissance de la consommation électrique, l’objectif serait, à l’horizon 2050 de parvenir à 40 gigawatts de nucléaire et donc de disposer entre 20 et 30 réacteurs de cette catégorie à cette échéance. Au demeurant l'EPR serait un bon produit d'exportation comme le prouvent les contrats conclus avec l'Angleterre, la Chine et l'inde, alors que d'autres pays continuent à miser sur le nucléaire.
Pour les autres et compte tenu de l’expérience finlandaise ou de Flamanville, l’EPR ne représente aucun saut technologique véritable, il serait extrêmement couteux et beaucoup moins compétitif que les EnR. Il n’assurerait pas de façon fiable et bon marché l’approvisionnement du pays, qui continuerait à dépendre largement de l’extérieur. Il ne règlerait aucun problème de déchets et pèserait lourdement sur les finances d’EDF. La décision de construire des EPR risquerait par ailleurs d’aboutir à une surproduction d’électricité, pouvant faire baisser les prix, l’exportation incertaine d’électricité ne parvenant pas à compenser cette surproduction. Il serait de meilleure politique d’investir sur la sécurité des déchets stockés à côté des centrales, sur l’efficacité et les ENR. Les contrats à l’export seraient par ailleurs aléatoires et conditionnés s pour certains à de risqués transferts de technologie.
Sur la filière de retraitement du MOX pas d’accord non plus : la représentante d’Orano a souligné l’importance écologique du recyclage là où les opposants soulignent le cout jugé exorbitant, la très faible économie réalisée en matière d’uranium et les problèmes posés par le stockage.
Enfin pour le plus long terme, les avis divergeaient également.
Un participant a souligné l’accélération des progrès effectués en matière de fission même si on est évidemment loin de la dimension industrielle. Pour lui, il est important de ne pas rompre la chaine technologique et scientifique, de continuer à offrir à nos jeunes un objet de recherche qui de toute façon se développera à l’échelle internationale alors que nous sommes parmi les nations avancées à ce sujet.
Plus critique, un intervenant a souligné les risques majeurs que faisaient courir le réacteur ASTRID et l’utilisation de la technologie de refroidissement au sodium alors que n’étaient pas réglés du tout les problèmes de déchets Au total beaucoup d’argent selon lui pour des résultats incertains voire inquiétants Au total des options de long terme pour lui hasardeuses et sans effet sur les choix à faire dans les 10 ans qui viennent.
Intervenants :
Valérie Faudon, déléguée générale de la SFEN
David Boilley, président de l'ACRO
Jean-Marcel Rax, enseignant chercheur au LOA
Nathalie Allimann, vice-présidente département des ventes, ORANO
Yves Marignac, directeur WISE Paris
Animation : Jacques Archimbaud et Noël de Saint Pulgent
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J'attend encore une incitation et facilitation de l'installation de petites éoliennes en secteur résidentiel et campagnes. Ce type d'installation peut être très sculptural, décoratif, personnalisable, et l'on sait combien les particuliers aiment rivaliser de décorations de jardin !
ENERGIE
Actions préjudiciables en terme de CO2 :
Les électricités éoliennes et photovoltaiques sont intermittentes. Pour compenser cette intermittence il faut d'autres sources d'énergie qui sont actuellement les centrales nucléaires en France. En baissant la production nucléaire, comme c'est prévu dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie, et augmenter les électricités éoliennes et photovoltaiques intermittentes, les autorités font consommer plus d'énergies fossiles qu'il ne faudrait et émettre plus de gaz à effet de serre, comme on le voit actuellement en Allemagne.
En France on importe de plus en plus d'Allemagne de l'énergie électrique venant du mix énergétique lignite-éolien-photovoltaique allemand faisant émettre plus de CO2, ainsi on pousse et encourage cette émission néfaste, c'est pour la France un retour vers le charbon.
Source d'énergie relativement plus bénéfique :
Les gisements de charbon français, dont les mines abandonnées, émettent du gaz de houille qu'il est préférable de brûler pour obtenir de l'énergie plutôt que de le laisser échapper dans l'atmosphère maintenant ou dans le futur, il faudrait amplifier la récupération actuelle en utilisant plus diverses techniques disponibles, sans utiliser la fracturation jusqu'à ce qu'elle soit plus maîtrisée.
Ces politiques sont contraires à une diminution des émissions de CO2.
Sécurité d'approvisionnement :
La fabrication et la plupart de l'entretien avec l'éolien et le photovoltaîque vient de l'étranger, de plus principalement de la Chine, une dictature durable, une des plus dangereuse pour les autres pays dont nous. Il est préférable de choisir des sources d'énergie qui ne ne viennent pas de cette menace potentielle et de ne pas la renforcer économiquement en nous fournissant chez elle.
MOBILITE
Mesures préjudiciables prises par l'état et les collectivités : Les autorités poussent actuellement à remplacer les voitures diesel modernes par des voitures à essence (assez souvent plus polluantes car moins équipées en anti pollution), pourtant les voitures à essence consomment 30% de plus en volume de carburant et 20% de poids de pétrole de plus que les diesels. Remplacer toutes les voitures à gazole par des voitures à essence ferait consommer une demie douzaine de millions de tonnes de pétrole en plus et émettre une quinzaine de millions de tonnes de CO2 en plus en France.
Lors des pics de pollution (c'est donc très ponctuel), aller à 70 km/h ou moins est obligatoire, alors que ça fait consommer plus (donc émettre plus de gaz carbonique) que d'aller un peu plus vite que 70 pour la plupart des véhicules récents et que cette surconsommation sera encore pire dans le futur comme le montrent les courbes de consommation en fonction de la vitesse (du SETRA).
Dans de plus en plus de villes aller à 30 km/h ou moins est obligatoire sur les longues sections de rue alors que ça fait consommer plus, par exemple un tiers de plus en écoconduite sur une longueur de 300 à 30 plutôt qu'à 50, d'après des simulations avec les données de l’étude Development of VT-Micro model for estimating hot stabilized light duty vehicle and truck emissions (pourtant une grande partie des morts d'accidents en ville sont à faible vitesse : aux tourne à droite ou tourne à gauche…).
Mode de transports préjudiciables : Il est aberrant écologiquement et économiquement, de faire déplacer des bus (12 tonnes ou plus en général consommant 40-50 litres aux 100) transportant peu de passagers, de l'ordre de 400 kg de passager par bus, et même moins la plupart du temps et sur la plus grande partie des longueurs de lignes (comme dans l'agglomération grenobloise : le dossier d'enquête publique du tramway E indiquait 6 passagers par bus en moyenne). Alors qu'on peut le faire d'une manière plus adaptable aux besoins en ne déplaçant que 10% de ce poids de véhicule pour 100 kg de passager soit 25% du poids de passagers transportés par bus, ce qui est 2,5 fois mieux que le bus en rapport de poids (en voiture, d'ailleurs d'une manière bien plus bénéfique pour l'utilisateur en terme de rapidité du déplacement, confort, flexibilité et liberté de gérer son déplacement) ou même plus que ce poids de passagers en covoiturage pour certains déplacements.
http://environmentalprogress.org/big-news/2018/6/26/the-greens-are-no-lo...
http://environmentalprogress.org/big-news/2017/10/19/victory-pro-nuclear...
En de nombreux endroits dans le monde, l’opinion réalise maintenant que si nous voulons sauvons le climat, mais aussi faire face à la raréfaction prochaine des combustibles fossiles, le nucléaire est indispensable. La Chine, l’Inde, la Turquie, les Emirats Arabes-Unis, l’Angleterre… s’équipent.
Notre gouvernement, alors que la France a pourtant l’énorme avantage sur ces pays d’avoir déjà réalisé l’essentiel du chemin, veut détruire cet avantage en le remplaçant par de l’éolien et du solaire photovoltaïque ruineux et inutilisables sans disposer d’une très forte capacité de centrales pilotables.
Comme on disait dans l’antiquité : « Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre ».
Il n'a été question de coût de la transition énergétique lors de la réunion de clôture que pour ceux du nucléaire (grand carénage et gestion des déchets). C'est grandement étonnant alors que « Garantir la compétitivité économique » est un des objectifs majeurs du cahier des charges, qui implique de maintenir des prix bas pour l’électricité. Or, à aucun moment les citoyens-consommateurs d’électricité n’ont été informés qu’ils payaient déjà et devraient continuer à payer durant de très longues années des sommes extrêmement importantes pour subventionner l’électricité éolienne et photovoltaïque... Qui s’élèvent, selon les chiffres officiels de la CRE, à 26 milliards d’euros déjà déboursés à ce jour, auxquels il faut ajouter 121 milliards à venir pour les seuls projets engagés fin 2018 ! Ou trouve-t-on dans les dossiers présentés l’augmentation du coût de l’électricité pour les familles : + 40% depuis 2006. Pourquoi n’en a-t-on pas informé les citoyens-consommateurs, dont les plus précaires sont également soumis à ces surcoûts ? Comment peut-on s'appuyer sur les opinions du G400 qui n'avaient pas ces informations ? Le pire étant que ces dépenses ont été inefficaces puisque les émissions de CO2 du pays ont augmenté de 5% de 2014 à 2017 d’après le CGDD ! Les Français paient de plus en plus alors que la transition énergétique recule !
L’éolien et le solaire ne sont-ils pas de la poudre de perlimpinpin ?
Ce terme que notre Président semble apprécier est défini dans Wikipédia comme « un remède prétendument miraculeux mais totalement inefficace ». La politique énergétique de la France et malheureusement de bien d’autres pays menée depuis quelques années en est une belle illustration.
Les différentes interventions de cette consultation sur ce sujet semblent aller dans le même sens, pourquoi remplacer un système efficient pour l’environnement comme notre parc nucléaire par des systèmes totalement inefficients (inefficace pour un coût maximal).
En reprenant simplement le Bilan Electrique 2017 du RTE il est possible d’extraire les chiffres suivants :
Avec une production totale d’électricité en France pour 2017 de 529,4 TWh, le nucléaire en a produit 71,6 % avec un coefficient d’utilisation de 68,6% alors qu’il n’est pas prioritaire sur le réseau. L’éolien en a produit 4,5% avec un coefficient d’utilisation de 21,6% et le solaire en a produit 1,7% avec un coefficient d’utilisation de 14,6%, l’éolien et le solaire étant prioritaires sur le réseau. Ce coefficient d’utilisation se définit comme le rapport de la production réelle à la production théorique à pleine puissance sur toute l’année.
Ces chiffres montrent bien l’effet nocif de cette politique de subvention de l’éolien et surtout du solaire qui malgré les milliards prélevés sur les factures d’électricité des Français (cf les autres interventions de ce débat) ne représentent toujours qu’une part d’énergie ridicule.
Mais le pire est à venir, si l’objectif de faire passer la part du nucléaire à 50% est conservé (Il serait également intéressant de savoir d’où vient ce chiffre). En conservant les données 2017 (Thème à développer dans une autre question), l’éolien et le solaire devront produire 114 TWh supplémentaires (je n’ose penser qu’il soit prévu de remplacer le nucléaire par du gaz…et côté hydraulique il n’y a pas de perspective d’augmentation). La production 2017 de ces moyens n’a été que de 33 TWh, il faudra donc multiplier le nombre d’installations actuelles par 4. La note va être salée et au-delà d’un certain prix des moyens de production peu écologiques peuvent devenir très rentables.
Il y a quelques jours une lueur d’espoir est apparue avec la possibilité d’un abandon des projets éolien en mer. Malheureusement espoir déçu, plus le projet est nocif, plus il a la vie dure car là on atteint des sommets. Les données disponibles sont approximatives et le calcul suivant pourra être précisé.
Le projet initial (6 champs de 500 MW) prévoyait une obligation d’achat de l’électricité produite à un prix compris entre 180 et 230 €/MWh durant 20 ans. La renégociation du projet a permis de faire baisser le prix de 30% fixons ce nouveau prix à 145 €/MWh.
3000 MW d’éolien avec un coefficient d’utilisation de 21,6% sur 20 ans à 145 €/MWh : Production annuelle 6 TWh Coût sur 20 ans : 16,5 Mds €
880 MW de nucléaire ( 1 seule tranche de Fessenheim) avec un coefficient d’utilisation de 74% facilement réalisable dans les conditions d’utilisation de l’éolien, au prix fixé de 42 €/MWh : Production annuelle identique 6 TWh Coût sur 20 ans : 4,7 Mds €
Surcoût de l’ordre de 12 Mds € auquel il faut ajouter le raccordement RTE (3 Mds € d’après une autre intervention) + toutes les autres subventions…
Les 15 Mds € de gain annoncés par la renégociation peuvent être retrouvés en prenant un coefficient d’utilisation largement surestimé de 50%. Pour une fois on ne peut que se réjouir des erreurs de nos stratèges car avec leurs chiffres la note serait plus que doublée.
En conclusion, la France devrait être fière de sa production d’électricité très respectueuse de l’environnement, on peut faire moins bien mais c’est plus cher…
Avis d'Alain Vendryes reçu par mail en date du 30 juin :
1) La loi de 2015 est bâtie sur une promesse électorale de M. Hollande de réduire la part du nucléaire en France à 50 %.
J'avais par hasard écouté le débat télévisé en 2012 (ou 2011) où M.Hollande avait lancé "50%".
Je le vois encore, hésiter une seconde à la question du journaliste, puis lancer " .... 50% " ....! Cinquante , c'est tout rond, ni trop ni pas assez ... Ce n'était basé sur aucune donnée économique , technique, aucune prospective sérieuse ... Comment peut-on ainsi gérer un pays ?
En 2015 sa majorité a entériné ce 50% dans une loi ... ! Comment une majorité d'élus au parlement a-t-elle pu suivre ... ? Les uns par démagogie bien sûr .... suivons le flot des idées ... fausses si elles sont fausses ... Les autres par ignorance certainement, c'est un sujet difficile et compliqué que le nucléaire ... Les autres par idéologie ... le nucléaire c'est le Mal ....
Il était évident dès sa promulgation que face à l'impossible cette loi serait caduque un jour.
Les journalistes sont autant responsables que les élus ... Responsables ... et coupables ....
Etc sur ce sujet ...
2) La fermeture de Fessenheim.
La centrale de Fessenheim produit de l'électricité que l'on exporte. Elle est rentable. Quand les finances publiques de notre pays sont à 3 % de déficit, quand la balance commerciale est négative, saborder cette usine est aberrant.
Ce n'est pas simplement une aberration de la part de nos responsables. C'est un crime contre la nation.
Cette affaire est la même, en tout petit, que celle gérée par le trio Jospin Voynet Chirac lors de la fermeture de Creys Malville. Cette bonne équipe, image d' élus majoritaires : un démagogue, une idéologue, un lâche.
L'industrie française n'a pas tant de points forts. Il y avait là la plus grande force de la France pour le siècle à venir.
M. Jospin a même veillé non pas à arrêter le réacteur Super-Phénix qui aurait pu redémarrer sous un autre gouvernement, mais à faire détruire ses parties vitales. Assurer Mme Voynet que l'acte serait irrémédiable. M. Chirac s'en lavant les mains ...
Et le monde journalistique se chargeant de tromper l'opinion publique.
Etc sur ce sujet ...
3) Les antinucléaires brandissent un épouvantail : les déchets.
Il faut avoir la volonté de s'informer, et le courage de dire que la question des déchets nucléaires est gérée. En France. Et même d'affirmer qu'elle est réglée.
Ouvrir les yeux
30 millions de tonnes de déchets ménagers
130 milions de tonnes de déchets industriels
50 000 tonnes de déchets nucléaires, dont 15% hospitaliers.
Etc sur ce sujet ...
4) La part du nucléaire dans la production d'électricité est de 75 % en France. A terme ce sera 80 % ou bien plus. Il faut ouvrir les yeux et avoir la lucidité de le dire.
Le nucléaire est une richesse de la France.