Contribution IDFE au débat public

Publié par idfe_1 le 24 novembre 2009

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Contribution IDFE au débat public

Projet de centre de valorisation biologique et énergétique des déchets à Ivry-Paris XIII

24/11/2009

 

ILE de France ENVIRONNEMENT se pose des questions sur la vocation du SYCTOM à s’orienter vers un choix quasi unique de traitement des ordures ménagères en ville dense par une seule technologie, l’incinération.

 

L’union régionale d’associations de protection du cadre de vie et de l’environnement rappelle que la région Ile de France par son plan de prévention des déchets (PREDMA) et l’État par ses dispositions suivant le Grenelle de l’environnement s’engagent vers une réduction des déchets ménagers et corrélativement sur un accroissement du recyclage.

Dans ces conditions, la capacité de traitement des ordures ménagères par le centre d’Ivry sur seine est largement posée. Par ailleurs, plusieurs points du projet développé par le SYCTOM et rappelés ci-dessous appellent des réponses claires.

 

Enfin, le premier bilan de l’incinérateur d’Issy les moulineaux, ISSEANE, présenté comme un gros progrès par rapport à l’usine précédente est très loin d’être excellent sur le plan environnemental puisque les résultats présentés sont entachés de nombreuses erreurs et ne permettent pas de conclure. L’expérience ISSEANE, malheureuse pour l’instant, démontre que le centre d’Ivry doit être irréprochable concernant les émissions de polluants tant atmosphériques, qu’aqueux ou solides et doit donc développer toutes les technologies de réduction des polluants et surtout être capable de les mesurer en temps réels avec une grande fiabilité.

 

La vocation du Syctom est-elle de traiter des déchets ou de produire de la chaleur pour le CPCU ? 

 

Le Syctom est un important fournisseur du CPCU en énergie thermique. La production du syndicat couvre environ 50% des besoins énergétiques du chauffage urbain de la région parisienne. Cet apport d’énergie par traitement thermique des déchets ménagers, permet de ne pas bruler des produits pétroliers. Une économie importante vis-à-vis du développement durable.

 

Toutefois cette énergie « fatale » du traitement thermique des déchets est engagée dans des besoins à long terme qui sont, en partie, contradictoires avec les politiques de réduction des déchets.  Localement l’équipement doit fournir pendant  30 à 40 ans l’énergie thermique nécessaire pour alimenter le chauffage de 100 000 logements. Pour satisfaire ce besoin, il est indispensable d’importer 110 000T de FCR en provenance des usines de Romainville/Blanc Mesnil et une moindre extraction de fraction fermentescible sur le site d’Ivry.

 

Il est nécessaire d’encourager la réduction des déchets dans la région parisienne conformément aux dispositions du PREDMA. Dans le cas de l’utilisation de l’énergie thermique dans un réseau de chaleur, il faut, pour maintenir une cohérence avec les objectifs du PREDMA, que la quantité de chaleur fournie au réseau diminue. C’est possible en mettant en place un plan d’amélioration de l’habitat pour obtenir des logements Haute Performance Energétique au même rythme que la diminution quantitative des déchets résiduels à incinérer.

 

Pourquoi produire 25% de plus de chaleur pour la même quantité de logements ?

 

La comparaison des quantités de chaleur vendues au CPCU entre l’état 2008 et l’état futur conduit à faire un constat sur la performance des nouvelles générations d’incinérateurs qui produisent environ 50% de vapeur en plus à PCI constant.

Situation actuelle 960 000MWh de vapeur pour 100 000 logements en brulant 670 000T OMR

Situation imposée au projet 1 230 212MWh pour 100 000 logements en brulant 350 000t FCR

 

On peut donc se demander si cette augmentation de tonnage de vapeur à destination du réseau de chaleur n’annonce pas la fermeture de l’usine CPCU d’Ivry vers 2017 (date de mise en service de la nouvelle unité d’incinération du Syctom à Ivry) ?

 

Pourquoi la quantité de déchets diminue-t-elle moins vite que les prévisions du PREDMA ?

 

Cette position conservatrice est-elle guidée par une différence entre les objectifs de la collecte et ceux du traitement. Un investissement pour 30 à 40 ans est amorti sur une longue durée. Le prix facturé au citoyen est en grande partie basé sur un tarif à la tonne traitée. Dans les dispositions du Grenelle, la mise en place d’une redevance incitative devrait diminuer les quantités collectées donc envoyer moins de déchets au traitement ce qui risque d’augmenter le tarif car l’amortissement des équipements se fera sur une plus faible quantité.

 

Une fois ces questions posées, pour les trois projets, le procédé de séparation mécanique d’une partie de la fraction fermentescible est très consommateur d’énergie électrique. De plus ces systèmes ne garantissent pas une qualité régulière du produit en entrée de méthanisation donc en sortie d’un compost normé.

C’est donc aux collecteurs d’agir pour assurer la collecte séparée des fermentescibles qui parait une voie plus sure, il reste 13 ans pour habituer les citoyens.

 

Il convient également de faire attention aux projets de collecte avec des équipements fixes pouvant rendre plus difficile les évolutions.

 

Comment tenir compte de ces deux mouvements antagonistes pour assurer une bonne qualité du traitement et préserver une juste valorisation des efforts de prévention et de tri du citoyen. ?

Un rapprochement plus fort entre la collecte et le traitement n’est-il pas une voie indispensable ?

 

J.F. Poitvin Chargé de mission déchets IDFE

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