Avis du groupe local des Verts d’Ivry-sur-Seine

Publié par CPDP - CPDP le 28 décembre 2009

Les Verts
Groupe local d’Ivry-sur-Seine
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Débat public sur le centre de traitements des déchets Ivry-Paris XIII : le point de vue des Verts d’Ivry-sur-Seine au terme du débat public

 
Les Verts d’Ivry-sur-Seine ont participé, de septembre à décembre 2009, aux réunions du débat public sur l’avenir de l’usine de traitement des déchets d’Ivry-Paris XIII. Nous avons publié, en novembre 2009, un Cahier d’acteur pour apporter notre éclairage sur les différentes questions qui étaient posées. Au terme de cette première phase de concertation, cette seconde contribution a pour objet de rappeler et préciser nos positions sur le projet présenté par le Syctom.

Développer la prévention et le recyclage

 
La prévention et le recyclage des déchets devraient être, conformément à la directive cadre européenne, au Grenelle de l’Environnement et au Plan Régional d’Élimination des Déchets Ménagers et Assimilés), les deux priorités de toute politique concernant les déchets. Or, le maître d’ouvrage, qui conçoit le projet comme un « centre de valorisation énergétique », relègue au second plan ces objectifs pour maintenir un certain volume de déchets à valoriser.
 
Nous demandons que le Syctom accorde des moyens financiers beaucoup plus importants pour réduire les déchets à la source, en encourageant notamment le tri sélectif et le compostage… en concertation avec les collectivités adhérentes.
 
Nous demandons que les capacités de traitement de la future usine soient définis en tenant compte de ces objectifs, et qu’elles puissent être progressivement revues à la baisse.

Valoriser les biodéchets

 
La méthanisation peut représenter une alternative intéressante à l’incinération des déchets (évitement des émissions de polluants générés par l’incinération et traitement à grande échelle des déchets organiques). Le tri mécano-biologique (TMB) des déchets fermentescibles dans l’usine, proposé par le Syctom, n’est toutefois pas une option satisfaisante, le tri réalisé en aval du producteur générant un compost de qualité médiocre, dont les débouchés ne sont pas assurés. Par ailleurs, le TMB va à contre-courant de la prévention, en laissant croire qu’il n’est pas nécessaire que chacun trie sa poubelle, et que cela peut tout aussi bien être fait par une machine.
 
Nous contestons donc le choix du TMB, sommes favorables à la mise en place d’une collecte sélective des biodéchets et demandons qu’une étude soit rapidement réalisée sur ce gisement dans l’ensemble du bassin versant.
 
Si la capacité de méthanisation de l’unité qui serait construite à Ivry devait être limitée pour répondre aux normes de sécurité (risque d’explosion), il semblerait utile de prévoir, ailleurs, une autre unité de méthanisation, afin de respecter la hiérarchie des modes de traitement prévu dans la loi Grenelle 1, et de ne pas incinérer des déchets qui pourraient être méthanisés.

Éviter l’incinération

 
Nous considérons que l’incinération comporte des risques environnementaux et sanitaires importants : sur le plan environnemental, la production d’énergie par incinération des déchets ménagers est très fortement émettrice de gaz à effet de serre (dont le CO2), atteignant des niveaux équivalents à ceux du pétrole et du charbon ; sur le plan sanitaire, les conséquences de l’incinération n’ont pas été étudiées pour toutes les molécules1 ; enfin, des risques de pollution sont liés aux résidus d’incinération, notamment les mâchefers (véritables concentrés de substances polluantes disséminés sur le territoire)…
Nous pensons que le Syctom n’a pas suffisamment pris en compte les possibilités de diminuer la quantité de déchets à traiter dans les années à venir, et nous demandons que soient étudiés un ou plusieurs scénarii excluant, ou visant à exclure à terme, l’incinération.
Par ailleurs, plusieurs incinérateurs français (notamment en Rhône-Alpes), mais aussi allemands, disposent de surcapacités d’incinération. Même si nous souscrivons au principe du traitement local des ordures, le transfert par voies ferrée et/ou fluviale vers ces unités pourrait permettre d’éviter de reconstruire une unité d’incinération, alors même que les comportements de nos concitoyens se modifient très rapidement.
 
Nous considérons qu’il est inacceptable d’incinérer des déchets qui pourraient être recyclés ou méthanisés, et demandons qu’une action volontaire soit engagée pour réduire à la source les déchets. Le projet doit donc être modulable, de façon à pouvoir facilement intégrer les progrès en matière de réduction des déchets et de développement des énergies renouvelables.

Dissocier la question du chauffage urbain de la problématique de traitement des déchets

 
L’amalgame qui est fait par le Syctom lorsqu’il qualifie son projet de « projet de valorisation organique et énergétique des ordures ménagères » n’est pas acceptable, car l’aspect « traitement des déchets » est de ce fait occulté au profit de ce qui est produit par le traitement (énergie, compost…) – hormis les déchets nocifs produits par l’incinération, type mâchefers. Selon nous, la première fonction du centre d’Ivry/Paris XIII doit être le traitement des déchets que l’on n’a pas réussi à éviter, la production de chauffage urbain, d’électricité ou de biogaz ne venant qu’ensuite.

Réduire et contrôler les impacts environnementaux et sanitaires du traitement des déchets à Ivry/Paris XIII

 
Tout d’abord, la réduction du tonnage de déchets à traiter, grâce à la prévention, représente un premier moyen de réduire l’impact environnemental lié au transport des déchets.
 
Nous souhaitons qu’une étude sur les risques sanitaires soit réalisée à Ivry, dès maintenant, pour avoir une information détaillée sur les rejets actuels et les risques liés aux mélanges de polluants entre eux. L’école Dulcie September, située à proximité de l’usine de traitement, pourrait être l’un des lieux d’étude.
 
Quels que soient les modes de traitement des déchets, il est primordial que le suivi des impacts puisse être connu de tous (tonnages et pourcentages, types d’ordures, affichage des rejets et incidents en mairie etc…), et que des contrôles indépendants puissent être réalisés.

Réévaluer les capacités de la future usine

 
La question du gisement d’ordures à l’horizon de vie de l’usine est très controversée. Nous demandons de revoir à la baisse la capacité de traitement de l’usine, qui a été définie sur une base qui surévalue la croissance démographique du bassin versant. De plus, les prévisions du SYCTOM ne respectent pas les préconisations de la directive-cadre européenne, de la loi Grenelle 1, du PREDMA d’Ile-de-France en matière de diminution, par prévention et recyclage, du volume d’ordures à traiter. 
 
Ainsi que l’a fait remarquer le conseil général, le Val-de-Marne dispose de 25 % de la capacité d’incinération de l’Ile-de-France, alors même qu’il ne compte que 12 % de la population francilienne ; de ce point de vue, la reconstruction d’une unité d’incinération à Ivry ne va pas dans le sens de l’équité territoriale.
 
 
Responsable du groupe local : Hervé Rivière — vv.riviere@free.fr / 06 83 46 58 37
 
 



1 : Notamment les nanoparticules et les polybromés.

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