Certains intervenants du débat ont présenté l’incinération des ordures ménagères avec production de chaleur comme un moyen de réduire l’émission des gaz à effet de serre et donc lutter contre les changements climatiques.
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Nous tenons à préciser que l’incinération contribue au réchauffement climatique, à la fois par l’émission d’importantes quantités de gaz à effet de serre, et en réduisant l’incitation à la prévention et au recyclage, qui sont des moyens efficaces de réduire l’impact climatique de notre consommation.
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Le pouvoir calorifique des déchets ménagers dépend essentiellement des matériaux recyclables (papier, carton, plastiques). Ils sont incinérés, plutôt que recyclés aujourd’hui :
-         à cause des insuffisances de tri : 52 % des ordures ménagères résiduelles (la poubelle « verte ») traitées par le Syctom sont des matériaux recyclables, et par exemple une très grande partie du gisement des cartons sur le territoire du Syctom est incinéré au lieu d’être recyclé,
-         à cause des insuffisances du recyclage : par exemple presque tous les plastiques sont recyclables, mais seulement les bouteilles et flacons en polyéthylène sont actuellement recyclés en France (contrairement à d’autres pays).
Le Syctom reconnaît dans son rapport 2008 qu’il n’y a que 2 % de déchets combustibles et non recyclables dans les ordures ménagères résiduelles;
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Les effets sur le climat illustrent et justifient la hiérarchie dans les modes de traitement des déchets :
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Prenons l’exemple d’un jouet en plastique fabriqué en Asie. La fabrication, le transport et la vente de cet objet ont consommé une quantité importante d’énergie (sans parler des matières premières, de la pollution engendrée etc.). Le pouvoir calorifique du plastique ne représente qu’une toute petite partie de cette énergie. Après quelques semaines ce jouet ne plaît plus à son utilisateur et finit à la poubelle.
1)   Une meilleure réflexion de la part du consommateur (ou de ses parents) aurait pu éviter cet achat peu utile et donc économiser la totalité de l’énergie et des gaz à effet de serre (et des autres impacts environnementaux) : la prévention.
2)   Le don, ou la revente de ce jouet encore en parfait état prolongera sa durée de vie et d’utilisation et évitera donc l’achat de jouets neufs avec leur impact énergétique et environnemental : la réutilisation.
3)   Le recyclage du plastique permet de récupérer une partie important de son énergie. Un jouet en plastique peut tout à fait être recyclable, mais n’est malheureusement pas recyclé en France aujourd’hui.
4)   L’incinération de ce jouet dans un incinérateur équipé pour la production d’électricité ou le chauffage urbain ou industriel permet aussi de récupérer une partie de son énergie, mais nettement moins que le recyclage. Contrairement à la réutilisation, au recyclage ou même à la mise en décharge, l’incinération relâche immédiatement dans l’atmosphère, le carbone d’origine fossile, contenu dans le plastique, sous forme de dioxyde de carbone, le principal gaz à effet de serre.
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En conclusion : travaillons à la prévention, à la réutilisation et au recyclage et réduisons la capacité en incinération pour protéger le climat !
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Pour plus d’information :
www.cniid.org/espace_mailing/documents/20090930_DP_Cniid_Incineration_rechauffe_climat.pdf
www.stoptrashingtheclimate.org (en anglais)
www.foe.co.uk/resource/reports/changing_climate.pdf (en anglais)
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Bien cordialement & bonnes fêtes
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J. Adamczewski
Les Amis de la Terre
Tags : environnement, prévention, tri-recyclage