Question n°293
La troisième ligne de métro, un projet équitable à l'échelle de la métropole ?
le ,La troisième ligne de métro, un projet équitable à l'échelle de la métropole ?
Un projet structurant … pour Toulouse. En effet 24 des 28 km de ligne prévus se situent sur le territoire de la ville de Toulouse.
Cette 3ème ligne de métro est prévue pour 200.000 trajets/jour alors que la demande supplémentaire à l'horizon 2025 sur l'ensemble de la métropole est de 500.000 trajets/jour.
Pour financer cette 3ème ligne de métro, il est prévu de passer la contribution de Toulouse Métropole au SMTC de 100 à 180M€/an. C'est à dire que la majorité des communes de Toulouse Métropole vont 'côtiser plus' alors qu'elles ne verront que peu ou pas d'amélioration en terme de transport en commun pour leurs habitants.
Pour financer cette 3ème ligne de métro, des économies sont également faites sur les autres moyens de transports en commun en particulier le bus, ce qui pénalise les habitants de la plupart des communes de la métropole :
- Abandon du BHNS ouest qui aurait été en site propre sur tout son trajet, au 'profit' d'un Linéo qui ne se fera qu'avec des aménagements à minima qui n'auront que peu d'impact sur les temps de trajet. Cela restera un frein pour l'utilisation des transports en commun pour les trajets du quotidien sur l'ouest toulousain.
- Abandon des contrats d'axes qui permettaient aux communes de remplir leurs objectifs de densification, en respect du PLUiH, sur des axes mieux desservis en transports en commun, en particulier avec des bus en site propre, comme prévus dans le PDU précédent. Par exemple, le bus 67, avenue du Marquisat à Tournefeuille où le projet de mise en site propre date de plus de 10 ans et est encore repoussé !
- Des économies faites sur les fréquences de passages de certaines lignes de bus. Par exemple, pour le bus 57 à Frouzins, 12mn entre 8 et 9h en septembre 2015, 15mn en septembre 2016 et 20 mn depuis les vacances de la Toussaint 2016. La 3ème ligne de métro est prévue avec 60% de passage en tunnel sur le territoire de Toulouse, et 40% en surface. Ce sont les bouts de lignes qui sont prévus en surface, entre deux grillages, ce qui n'a que peu d'intérêt pour un tel équipement. De plus à Colomiers, si la ligne de métro est maintenue en surface, cela fera une troisième coupure dans le tissus urbain après la N124 et la voie ferrée. La solution sera alors probablement de passer en viaduc … mais avec un surcoût, de 40M€/km en surface à 70M€/km en viaduc. Qui va payer le surcoût ? Le SMTC-Tisséo alors qu'il sera déjà très endetté ? La ville de Colomiers d'un côté et le Sicoval de l'autre, alors qu'ils auront déjà vu leur contribution augmenter via l'augmentation de la contribution de Toulouse Métropole au SMTC ? Serait-il normal que les collectivités hors Toulouse payent un surplus alors qu'elles font parties, comme Toulouse, de la métropole ?
Pour les trajets pendulaires, les 3 axes d'amélioration pour favoriser les transports en commun sont fréquence, limitation des ruptures de charge ET temps de trajet. Si les bus sont pris dans les bouchons, les usagers préfèrent continuer à prendre leur véhicule personnel. Sur Toulouse Métropole, malgré deux lignes de métro, seuls 8% des trajets pendulaires (domicile-travail) se font en transport en commun.
Ne serait-il donc pas préférable de mailler la métropole avec un réseau de surface structurant, dense et efficace venant en complément des deux lignes de métro existantes et qui répondrait mieux aux besoins en transport en commun de l'ensemble des habitants de notre métropole toulousaine ?
Bonjour,
La 3ème ligne de métro est une ligne dorsale dont une de ses vocations est de mailler le réseau structurant.
De plus, comme vous le lire dans la réponse à la question 215, développer le réseau de surface n'est pas forcément moins cher.
Enfin, nous vous invitons à prendre connaissance du document Projet Mobilités 2020-2025-2030 sous le lien suivant (http://www.smtc-tisseo-jeparticipe.fr/dataPlateformes/3/wysiwyg/Docs%20Reactualisation/ANNEXE%202%20-%20LE%20PROJET%20MOBILITES.pdf), où l'un des axes repose le principe d'intermodalité et donc de complémentarité entre les différents modes de transport en commun :
- page 43 : les enjeux concernant les réseaux de transports en commun portent sur la poursuite du maillage du réseau structurant et capacitaire pour satisfaire les besoins de déplacements des habitants de l’agglomération avec :
• Un renforcement de l’offre TC entre centre-ville et périphérie, et un maintien d’une offre de mobilité pour les territoires les moins denses.
• Un développement des principaux pôles d’échanges et des rabattements multimodaux.
• Un développement de l’offre structurante de transports en commun de « rocade » et une desserte des pôles d’emplois majeurs.
• Le développement en périphérie d’une offre complémentaire maillée.
• La desserte des pôles économiques.
- des pages 72 à 74 : le concept d'organisation du réseau Transports en Commun/ Transports en Commun Urbains et de l’intermodalité y est expliqué.
- des pages 94 à 123 : le plan d'action complet de l'axe 1 - levier du report modal transport en commun et intermodalité y est détaillé.