La troisième réunion thématique de portée générale est organisée le 13 octobre. Elle posera la question suivante:
« La méthanisation avec valorisation biologique des déchets est-elle une solution d’avenir pour l’agglomération parisienne? »
Elle traitera prioritairement de la méthanisation associée au tri mécanisé des déchets bruts et de la valorisation du biogaz, de la qualité et des débouchés du compost produit et de la maîtrise des nuisances induites par ce mode de traitement. Le programme de la réunion est détaillé en fin d’article.
Vous êtes invités dès aujourd’hui à poser les questions que vous souhaiteriez voir aborder au cours de cette réunion. Pour cela, il suffit de laisser un commentaire à cet article. La CPDP relaiera les questions des internautes préalablement postées sur le blog ou envoyées dans le cadre de la diffusion en direct sur Internet auprès des différents intervenants tout au long de la réunion.
Lieu de la réunion: Salle Mas (Paris XIII), 10/18, rue des Terres au Curé – 75013 Paris
Métro Olympiades (M14), Porte d’Ivry (M7, T3), bus 132 (arrêt Regnault)
Horaires: 20h00-23h00
Cette réunion sera diffusée en direct sur Internet.
Plan d’accès
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Programme détaillé
CPDP, Présentation du débat public (15 mn)
Syctom, Présentation synthétique du projet (10 mn)
Réactions du public (15 mn)
En quoi consiste la méthanisation ? Quel est l’intérêt de la méthanisation comme mode de valorisation des déchets ? Quels sont les enseignements des premiers retours d’expérience en termes de production et de distribution de compost ainsi que de nuisances? Quelle est l’efficacité du tri mécanisé pour séparer la fraction fermentescible des déchets ? Ce pré-tri est-il complémentaire ou incompatible avec la collecte sélective des bio-déchets ? Quels sont les coûts de la méthanisation ?
Guy GEOFFROY – Sivom de la vallée de l’Yerre et des Sénarts (10 mn)
Pierre HIRTZBERGER – Communauté urbaine de Lille (7 mn)
Comment cette technique est-elle utilisée dans les pays européens ? Quelle est la position de l’Ademe sur le tri mécanisé ?
Marc CHEVERRY – Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (7 mn)
Echanges avec le public (30 mn)
Quelle valorisation pour le biogaz ?
Gildas LE SAUX – Projet européen Biogasmax (7 mn)
Echanges avec le public (20 mn)
Quels débouchés pour le compost face aux évolutions du gisement et aux exigences croissantes en matière de qualité du compost ? Quelles garanties imaginer au niveau de la réglementation, des collectivités, des constructeurs, des gestionnaires, des citoyens/riverains ?
Didier RAT – Ministère de l’agriculture (7 mn)
Représentant du monde agricole (7 mn)
Echanges avec le public (20 mn)
Description des projets de méthanisation avec valorisation biologique du Syctom
Syctom (10 mn)
Echanges avec le public (20 mn)
Tags : collecte sélective, compost, nuisances
Si le Grenelle environnement pousse trés fort la méthanisation, il condamne fermement le traitement mécano biologique des déchets bruts. Le dossier Plan déchets 2009-2012 du 9 septembre 2009 de Mme Jouanno le confirme (encadré page 10) : le TMB sera « une étape supplémentaire peu efficace et couteuse ». Comment imaginer qu’on pourra sortir un compost aux normes agricoles d’Ivry, alors que M Geoffroy pourra confirmer qu’il a fallu 8 ans au SIVOM Yerres pour y arriver, en zone semi rurale. Faudra t’il tout brûler ? Dans ce cas, mieux vaudrait garder la capacité actuelle d’incinération et fournir de l’énergie pour chauffer Paris en économisant gaz et fuel!
Dans les grands immeubles et les petits appartements, le tri des dechets organiques à la source par les habitants est problématique, mais dans les petits lotissements, les zones pavillonnaires, les maisons individuelles,les petits collectifs, la distribution de seaux à composts aux personnes intéressées, la mie en place de composteurs à proximité dans des jardins publiques, espaces verts permettraient :
1 que le compost appartienne à ceux qui y contribuent
2-reduit la quantité de dechets transportés par les transports de ramassage et de nuisances olfactives associées (fermentation dans les poubelles)
3- crée de la convivialité de quartier par l’entretien des composteurs
4-utilisation de ce compost (gratuit par les habitants pour le jardinage, les plantes
pourquoi cette mise en place de cette solution meme partiellement n’est-elle pas proposée par le SICTOM ?
Le traitement écologique des déchets et la protection de notre environnement sont soumis à la capacité de relever un défi qui n’est pas industriel mais culturel.
Seul le tri sélectif à la source permettra à l’avenir la récupération des matières premières, la préservation de notre santé, de notre environnement avec un enfouissement minimal de déchets ultimes.
La pédagogie, l’information de nos concitoyens et des moyens techniques adaptés (matériels et fiscalité incitative) sont indispensables pour un tri à la source pertinent.
Actuellement, dans l’opinion publique les incinérateurs ne sont plus acceptés. La proposition industrielle de remplacement présentée est un leurre écologique. Elle est le plus souvent représentée par un TMB (tri mécano biologique) suivi, sur la même plateforme d’une méthanisation qui s’effectue du coup, sur des déchets fermentescibles mélangés à des inertes, donc pollués.
On devoie ainsi le procédé naturel de la méthanisation qui ne doit, pour être efficace et écologique, s’effectuer que sur des déchets fermentescibles triés à la source. C’est l’exemple Allemand et Suisse, où l’on ne prétend pas valoriser du compost sorti d’un méthaniseur après TMB.
De plus, le biogaz issu de digestion anaerobie sur des déchets corrompus ( contenant silicones, sels toxiques, métaux) est difficilement valorisable. Exemple, les sillicones de plus en plus présents dans nos ordures ménagères depuis les années 90 , dans 700 produits de consommation courante, se transforment dans les digesteurs en COV Si , puis en silice dans les moteurs de co-géneration. Ils usent rapidement ceux-ci ainsi que les pots catalytiques filtrants les rejets de NOX dans l’atmosphère.
Le Greenwashing, peinture verte permise par l’image de la méthanisation, facilite en outre l’installation de gigantesques structures de traitement en pleine agglomération.
L’exemple de Montpellier est sur ce point édifiant car, comme toute structure industrielle, elle génère des risques et des nuisances. Les risques sont ceux de la production massive de méthane et d’H2S (gaz explosifs et toxiques).
Les nuisances sont les odeurs, les mouches, impossibles à éradiquer, du moins avec un an de recul à Montpellier.
Les odeurs sont pestillentielles, incompatibles avec une proximité d’entreprises ou de riverains résidents, il est donc de la plus élémentaire prudence que d’éloigner ces structures des zones habitées.
Autre point l’économie d’échelle attendue dans ces mega structures ne fonctionnent pas car elles sont plus difficiles à gérer, tant au niveau des nuisances que du traffic occasionné. Elles organisent de plus un tourisme des déchets qui ,provenant d’une plus grande surface géographique,arrivent et repartent pour la quantité importante des refus vers un incinérateur ou une décharge.
Le traitement écologique des déchets notamment fermentescibles est basé sur la proximité donc le compostage et la méthanisation en petites structures.
Monsieur François Vasquez, administrateur et porte-parole de l’Association des Riverains de Garosud à Montpellier
Comment la qualité de la valorisation énergétique des déchets peut-elle être garantie en sachant que le tri par des machines dans les centres de traitement par ailleurs très onéreuses, empêcheront difficilement des déchets résiduels (exemple : le mercure des piles, produits chimiques divers) de s’infiltrer dans les déchets organiques ?
La qualité du compost risque d’être fortement compromise et son utilisation pourrait avoir un effet désastreux pour l’environnement
Ainsi la valorisation biologique a tout l’air d’être une fausse bonne solution. Or l’enjeu financier est considérable au regard de la qualité très limitée du compost.
Le SYCTOM n’a-t-il pas plutôt intérêt à créer un partenariat avec la ville pour faire une sensibilisation de masse sur le compostage et en particulier le lombri-compostage qui auraient pour avantages de coûter beaucoup moins cher, de responsabiliser la population en leur faisant prendre conscience du coût de traitement des déchets, et d’avoir une qualité du compostage plus important car le tri se ferait à la source.
Pour que cette sensibilisation de la population au lombri-compostage réussisse, le coût de l’opération résiderait essentiellement dans le recrutement de contractuels pour informer, expliquer, animer, montrer, répondre aux questions et inquiétudes des riverains, leur faire prendre conscience de l’intérêt du déchet en tant que ressource créateur à son tour de vie. En clair, tant qu’on se contentera d’envoyer des prospectus dans les boîtes aux lettres, la sensibilisation risque d’avoir un impact limité sur la population.
Si je conçois bien que les compétences territoriales entre les différentes structures soient définies de manière autonome entre les communes d’une part et le SYCTOM, d’autre part : chacun ayant son domaine de prédilection. Je pense que le traitement des déchets ne peut à mon sens qu’être abordé dans une approche globale : la prévention et la réduction du déchet dans un premier temps avant d’envisager le traitement des déchets.
Cette approche globale est d’autant plus indispensable que le projet du SYCTOM est très loin des objectifs fixés par la directive-cadre européenne : soit atteindre 50% du recyclage d’ici 2020.
Nous avions transféré plusieurs des questions que vous avez soulevées avant cette réunion au sein de notre système Questions-Réponses. Deux d’entre elles ont à ce jour fait l’objet de réponses de la part du Syctom :
- celle de benoit sur le développement du compostage individuel ou de quartier – il s’agit de la question #191 classée dans la catégorie « Prévention, réduction »
http://www.debatpublic-traitement-dechets-ivry.org/participer/consulter-questions-reponses.html?id=12
- celle de marc sur la qualité du compost issu du tri mécano-biologique (TMB) : il s’agit de la question #193 classée dans la catégorie « Tri mécano-biologique et méthanisation »
http://www.debatpublic-traitement-dechets-ivry.org/participer/consulter-questions-reponses.html?id=10
Le maître d’ouvrage a répondu au sein de notre système questions-réponses à la question de Malka sur la pollution éventuelle des déchets organiques (Q #190).