Pour un chauffage urbain propre

Publié par Annelaure Wittmann le 28 décembre 2009

La Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain présente dans son cahier d’acteurs ses nouvelles orientations, tendant à minorer son impact environnemental. Cependant, alors que la CPCU se dit « engagée dans une démarche visant à l’amélioration de la qualité de l’air en Ile de France », on peut s’étonner que même d’ici à 2020, la CPCU prévoit d’avoir toujours recours aux incinérateurs pour près de la moitié de ses sources d’énergie pour le chauffage urbain.
 

En effet, les fumées que l’on voit sortir des cheminées des incinérateurs sont loin d’être composées à 99,9 % de vapeur d’eau. Comme le rappelle l’association ATTAC – après analyse des chiffres fournis par la TIRU, exploitant de l’incinérateur d’Ivry – si le panache, c’est à dire la part visible des fumées, est effectivement essentiellement composé de vapeur d’eau (avec des fines gouttelettes d’eau visibles), celle-ci ne représente que 23,4 % des fumées (et non « 99,9 % »). Le reste, majoritairement invisible, contient notamment 8,2 % de gaz carbonique, ce qui n’est pas rien à raison de 438.000 m3 de fumées rejetées chaque heure en moyenne par les 2 cheminées de l’incinérateur d’Ivry sur Seine.
 

Est-ce cela, améliorer la qualité de l’air en Ile de France ?
 

Par ailleurs, sur les deux diagrammes présentés en dernière page dans le cahier d’acteur de la CPCU, la part de l’incinération comme source d’énergie pour le chauffage urbain est considérée comme constante, alors que :
- la part du fioul, du charbon, du gaz et de la cogénération va diminuer,
- la part de la géothermie, la biomasse et le biogaz va fortement augmenter pour représenter à l’avenir ¼ des sources d’énergie pour le chauffage urbain.
 

Dans ce contexte, peut-on encore dire que l’incinération est une alternative aux combustibles fossiles ? On a plutôt l’impression qu’il lui est accordé une « place réservée » qui empiète sur la montée en puissance de sources d’énergie réellement renouvelables et propres, ainsi que sur les capacités d’innovation de la CPCU, qui pourrait suivre la voie ouverte par la ville de Bâle (Suisse) avec la récupération de chaleur des eaux usées, par exemple.
 

Pour plus d’informations, voir :
http://www.pac.ch/dateien/Chauffer_et_refroidir_grace_aux_eaux_usees%2006.pdf

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