Du 19 mars au 30 juin 2018, ce forum permet à chacun de donner son avis sur la PPE ou sur le débat public lui-même. Tous les avis sont rendus publics et ouverts aux commentaires. Ils seront pris en compte par la commission lors de la rédaction du compte rendu du débat.
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La PPE s'appuie sur des scénarios prospectifs. Un scénario énergétique correspond à une vision particulière de la consommation et de la fourniture énergétique, qui mêle prévu et souhaité (et parfois souhaitable mais difficile à atteindre). Les scénarios peuvent permettre d'identifier des points critiques pour atteindre un objectif, par exemple, la neutralité carbone en 2050 et servir à la planification des investissements. Dans la PPE, pour les investissements et les subventions, ils jouent un rôle déterminant.
Mais au-delà de la nécessité qu'ils explicitent leurs propres incertitudes, ils doivent faire l'objet de débats contradictoires. Des associations, des entreprises, des cabinets de conseil, des universitaires, les pouvoirs publics publient des scénarios mais ils sont très rarement accessibles au public en intégralité à l'exception notable de certains travaux universitaires. Des questions de confidentialités des données et de propriété intellectuelle sont généralement mises en avant pour ne faire que des publications partielles. Ce n'est pas acceptable pour les scénarios officiels qui seront retenus pour la PPE.
Un scénario se décompose en trois parties, hypothèses / données, simulateur de cohérence, résultats. Vous trouverez généralement de publiés les résultats et une partie des hypothèses mais n'aurez pas accès au modèle de cohérence. La publication de l'intégralité des hypothèses et données est une première condition pour apprécier un scénario, l'approuver ou le contester. Dans certains cas, les hypothèses drastiques ou coercitives sont passées sous silence.
Ensuite, les hypothèses sont structurées dans un modèle qui permet de les agréger mais aussi d'en déterminer leur importance relative. Comme il n'y a jamais consensus total sur les hypothèses, la possibilité de déterminer leur influence sur le résultat, et de les modifier, sont des éléments importants pour le débat public et la prise de décision. A minima, cela doit être possible pour les scénarios retenus par les pouvoirs publics qui serviront à déterminer le contenu de la PPE.
Dimanche dernier, 17 juin, le parti vert finlandais (Vihreät De Gröna) a biffé de son programme l’abandon de l’énergie nucléaire. Désormais, le parti «est ouvert à toute recherche et développement de technologies à faibles émissions et respectueuses de l'environnement». Ils s’inquiètent de la lenteur du chantier de l’EPR d’Olkiluoto et ne ferment plus la porte à la construction d’un nouveau réacteur à Loviisa. «Nous n'avons pas une attitude dogmatique. Seule une petite minorité de ceux qui ont voté étaient catégoriquement contre le nucléaire», a indiqué le président du parti, Touko Aalto, au quotidien finlandais Helsingin Sanomat.
Ne serait-il pas temps que la majorité gouvernementale, à son tour, abandonne le dogmatisme de l'objectif de réduction de la part du nucléaire à 50% pour revenir aux fondamentaux de la promotion de toutes les solutions sûres et économiques de production d'énergie décarbonée, au premier rang desquelles, juste derrière l'hydroélectricité, se trouve la production d'électricité d'origine nucléaire.
Pourquoi ne dit-on pas clairement par information aux citoyens neophytes les enjeux géopolitiques, techniques et sociaux du choix vital d'avoir une energie electrique issue de la production nucléaire pour notre pays.
La LTTE prévoit de réduire à 50% la production d’électricité d’origine nucléaire dans le mix électrique. Parmi les 25% de tranches nucléaires devant être arrêtées pour atteindre l’objectif de 50%, plutôt que d’arrêter purement et simplement des unités sûres, amorties et pleinement opérationnelles sur la base de scénarios de consommation susceptibles :
• d’augmenter selon d’autres plans comme le plan mobilité (avec des millions de voitures électriques), avec le plan hydrogène (avec le besoin de production d’hydrogène de manière décarbonée)
• de diminuer selon les améliorations de rendement des panneaux photovoltaïques ou de capacité des batteries,
ne serait-il pas préférable de conserver ces 25% de moyens de production nucléaire afin de les réserver/dédier à :
• la recharge de batteries pour véhicules ou au stockage de l’électricité,
• à la fabrication de l’hydrogène par électrolyse
• à de la production de chaleur en cogénération pour chauffer des villes afin d’en diminuer la très forte proportion d’énergie fossile et ainsi contribuer à la réduction des émissions du poste Chauffage dans la production énergétique (et non uniquement électrique) du pays.
En cas d’hiver très rigoureux, de phénomènes météorologiques (avec absence de vent et de soleil en simultanée), de pannes conséquentes des unités de production nucléaire contribuant aux 50% de la LTTE ou de besoins transfrontaliers conséquents et afin de ne pas démarrer d’unités de production fossiles émettrices, ces unités pourrait apporter sur le réseau une production pouvant dépasser le seuil des 50% de manière exceptionnelle et momentanée sur autorisation du gouvernement.
Au lieu de construire une centrale à gaz à Landivisiau, dispendieuse d'argent public (50 millions par an), polluante (particules fines, NOX...), productrice de 900 tonnes de CO2 par jour, je pense qu'il serait plus judicieux de réétudier le projet de STEP à Guerlédan, qui dans les années 80 nous promettait de produire rapidement 750 MW.
Dans le débat passionné autour de l'éolien, est-il encore permis d'avancer des arguments raisonnables et étayés ?
Premièrement, on note que les industriels et les autorités régionales ne se préoccupent en rien de la lutte contre le réchauffement climatique, ni de celle contre les émissions de gaz à effet de serre auxquels leur déclaration conjointe du 12 juin 2018 à Cherbourg ne fait aucune référence. Cet objectif de la France est cependant prioritaire sur tous autres objectifs.
Au contraire, le seul souci exprimé par la déclaration du 12 juin 2018 est celui de la réalisation au plus tôt et sans autre examen, respectivement, des projets industriels d'éolien en mer et des aménagements publics les accompagnant, le tout financé entièrement par des fonds publics.
Or le lien entre les énergies renouvelables aléatoires ou intermittentes (comme l'éolien et le solaire) et la lutte contre le réchauffement climatique est postulé, mais n'a toujours pas été démontré en pratique – 17 ans après le soutien public à la production éolienne.
D'une part, il manque toujours une définition de ce qu'est une énergie renouvelable. D'autre part, la priorité ostentatoire à l'éolien et au photovoltaïque (investissements qui rapportent à l'industrie mais coûtent aux consommateurs) par opposition aux énergies non intermittentes telles l'hydroélectricité, la méthanisation ou la géothermie, ne s'explique pas ou s'explique alors seulement par la captation de la décision politique par les lobbys industriels de l'éolien et du photovoltaïque.
Plus encore, l'évaluation de la stratégie nationale bas-carbone rendue publique par le gouvernement début 2018 (https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/strategie-nationale-bas-carbone...) montre que dans le secteur de l'énergie, les émissions de gaz à effet de serre augmentent depuis 2013, et que cette tendance ne va pas s'inverser dans les années à venir.
D'où vient cette reprise des émissions de C02 dans le secteur de l'énergie ? Sans doute de l'augmentation rapide des investissements éoliens et photovoltaïques dont le caractère aléatoire (production inférieure à 30% de leur capacité) oblige à recourir en complément à des sources de production d'électricité carbonées, en France comme en Europe.
Dans ces conditions, continuer à accroître la capacité de production éolienne déjà excessive parait contre-indiqué, puisque la contribution à la lutte contre le changement climatique n'est pas démontrée. Dit autrement, il est urgent de comprendre cette contradiction des données avant de doubler ou tripler la capacité de production électrique éolienne.
Cette conclusion relève du bon sens et devrait s'imposer d'elle-même.
Pourtant et deuxièmement, la déclaration des industriels et des collectivités locales du 12 juin 2018 indique au contraire qu'il n'en n'est rien. Selon cette déclaration, il convient de persévérer dans l'erreur « en doublant la mise ».
Au contraire, il est nécessaire de conduire une ré-évaluation de la politique actuelle de soutien public à la production électrique d'origine renouvelable.
C'est également le constat de la Cour des comptes (https://www.ccomptes.fr/fr/publications/le-soutien-aux-energies-renouvel...) soulignant que les décisions passées en matière de soutien à l'éolien et au photovoltaïque engagent déjà la France pour des années et des dizaines de milliards d'euros. C'est aussi la conclusion des scientifiques dans le domaine de l'énergie (http://www.creden.fr/downloads/cahiers/CC-16-07-115.pdf) estimant le coût effectif de l'intermittence de l'éolien et du photovoltaïque à plus de deux fois le coût du soutien à la production éolienne et photovoltaïque.
Le débat public national en cours sur la programmation pluri-annuelle de l'énergie (PPE) doit porter cette question essentielle et en faire une des priorités de la nouvelle programmation de l'énergie. Ce débat public qui a été d'excellente qualité ne saurait se clore sans que cette question, parmi d'autres soulevées dans le débat mais non résolues, n'ait fait l'objet d'une vision partagée susceptible d'être retenue dans la rédaction finale de la PPE.
Troisièmement, la déclaration du 12 juin 2018 met en évidence le rôle des Régions.
Les Régions, et au sens large les collectivités locales, doivent prendre leurs responsabilités dans l'identification et la mise en œuvre de la meilleure stratégie énergétique sur chacun de leurs territoires, adaptée à leurs caractéristiques (environnementales notamment) et au développement de leur attractivité.
On ne peut que se désoler de voir de nombreuses Régions reprendre sans toujours sembler les comprendre, des objectifs nationaux, notamment quantitatifs, dans le domaine de l'énergie, dont certains sont manifestement erronés voire aberrants, comme le montre la juste révision en cours des six projets d'éolien en mer.
Les Régions doivent comprendre que leurs citoyens sont aussi les consommateurs d'électricité supportant la charge de tout soutien public à la production d'électricité, et agir en conséquence.
Les Régions peuvent notamment aller dans la bonne direction en soutenant des programmes ou projets locaux ayant au moins deux caractéristiques cumulatives : d'une part une participation économique locale, d'autre part un retour financier direct pour les résidents. Deux exemples viennent immédiatement à l'esprit: la géothermie individuelle ou collective et l'hydroélectricité au fil de l'eau. Mais il existe de nombreuses autres possibilités qui permettent de concilier réduction des émissions à effets de serre, diminution de la consommation, et motivation des habitants.
Cette étape de la transition énergétique ne peut être réalisée que par les collectivités locales et leurs habitants, et sur la base de projets adaptés à chaque contexte.
Morvan Le Berre
Avocat au barreau de Bruxelles
(L'auteur s'exprime à titre personnel)
Après les déclarations de Nicolas Hulot sur France-Info, je connais maintenant la réponse à la question que j’avais posée.( Au passage, ses conseillers devraient lui donner des chiffres crédibles.) Le but de la PPE est-il de Sortir du nucléaire ou de réduire les émissions de gaz à effet de serre? La réponse est de sortir du nucléaire et le problème mondial de réduire les émissions de gaz à effet de serre est complétement mis de côté. Donc, les émissions de GES qui ont recommencé à remonter en 2015, 2016 et 2017 continueront à augmenter dans les années à venir. Et nous dépenserons en vain beaucoup d’argent qui consacré à la rénovation thermique et au développement des ENR thermiques aurait été véritablement utile. La LTECV et sa PPE seront aussi efficaces pour le réduction des émissions de GES que l’a été la ligne Maginot pour couper la route aux Allemands en 1939-1940.
Il est scandaleux qu'on considère cette aberration qui est de descendre à 50% de nucléaire comme intangible, alors qu'il faut au contraire augmenter le nucléaire et arrêter avec les "renouvelables", inutiles.
Il est impressionnant de voir autant de gens bardés de diplômes, dont des conseillers de notre président m’a-t-on dit, et semble-t-il le MO à lire ses réponses, ne pas comprendre un problème qui est du niveau du certificat d’études. Je préfère croire qu’ils ne veulent pas le comprendre, ou nient l’existence du problème, pour des raisons qu’eux seuls peuvent nous donner.
Discuter des mérites respectifs des différents moyens de produire l’électricité à partir de leur seul coût de production n’a aucun sens. C’est pourtant exactement ce que font ceux qui comparent les prix de production de l’éolien, des centrales à combustibles fossiles et du nucléaire. Ce qu’il faut faire, c’est comparer les coûts de l’électricité des mix électriques comprenant ces différentes sources.
Or quel que soit le coût de production de l’éolien, le coût de production d’un mix électrique comprenant de l’éolien (il en est de même du solaire photovoltaïque) est forcément plus élevé que celui d’un mix ne comprenant pratiquement que des centrales pilotables, comme au bon vieux temps. En effet, pour une même quantité totale d’électricité produite, la puissance installée d’éolien s’ajoute à celle de centrales pilotables, que l’on est obligé de conserver pour les jours sans vent.
Chacun peut le vérifier aisément avec le cas de l’Allemagne : sa puissance installée de pilotables (surtout des centrales à charbon et à gaz) n’a pas changé depuis 2000, tandis que celle installée d’éolien et de solaire vient de dépasser celle de pilotables !
A cela, il faut ajouter le coût du développement du réseau. Il faut encore ajouter la compensation à la perte de rentabilité des centrales pilotables, qui doivent à consommation constante du pays, diminuer leurs productions pour faire place à celles de l’éolien et du solaire. Là encore, le cas de l’Allemagne est édifiant : des centaines de milliards d’euros déjà dépensés, des centaines de milliards d’euros encore à venir, et un coût de l’électricité pour les ménages déjà double du nôtre.
Mais rassurons-nous : avec le triplement prévu de notre nombre d’éoliennes voulu par cette PPE, nous allons très rapidement la rejoindre.
Ce feu d’artifice est parfaitement inutile, puisque les centrales pilotables auraient pu faire le travail pour beaucoup moins cher, sans produire plus de CO2, on le voit en France, ce qui est normal car son électricité est déjà très largement décarbonée, mais même aussi en Allemagne, malgré ses ENR.
Mais dans ce feu d’artifice pour lequel on va dépenser ainsi des centaines de milliards pris dans la poche des consommateurs, le bouquet final, c’est l’éolien en mer !
Les 6 parcs déjà prévus, combien coûteront-ils aux consommateurs français, par comparaison avec celui de l’EPR ? L’EPR, c’est, pour une durée de vie prévue de 60 ans, 10,5 milliards d’euros d’investissement, 3 milliards de maintenance, 500 millions de démantèlement (remise au gazon). Total, 14 milliards d’euros actuels. Arrondissons à 15 milliards.
Les 6 parcs éoliens, c’est 25 milliards d’investissement maintenant, 3 milliards pour l’évacuation de l’électricité, 30 milliards supplémentaires pour remplacer deux fois des éoliennes sur cette période de 60 ans, 3 milliards pour la maintenance et le démantèlement (remise à l’algue). Le démantèlement de ces 6 parcs sera d’ailleurs au moins aussi coûteux que celui de l’EPR, pour moins d’électricité produite. Total, plus de 60 milliards d’euros actuels, arrondis à 60 milliards.
Pendant ce temps, l’EPR produira 600 TWh en net, et les 6 parcs au total 420 TWh en net. Résultat des courses : un coût de production de cet éolien marin environ 6 fois plus élevé que celui de l’EPR. C’est pourtant le coût de production de l’EPR dont on dit qu’il sera exorbitant.
Mais ce n’est pas tout, cet éolien en mer s’ajoutera au mix électrique déjà existant, dont le coût sera encore renchéri pour les raisons indiquées plus haut.
Le Grenelle de l’Environnement a prévu 9 GW d’éolien en mer, soit 3 fois plus que la puissance cumulée de ces parcs. Le puissant lobby des renouvelables , le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) rêve de 27.
Ces 27 parcs, produiraient environ 30 TWh par an d’une électricité ruineuse et intermittente, donc ne pouvant être utilisée sans centrales pilotables, pour un coût de 1620 milliards sur 60 ans, extraits des poches des citoyens à l’aide de taxes dédiées.
Mais aussi ils occuperaient près de 3000 km2 de surface prise sur le domaine marin près de nos côtes. Ils seraient installés à force de battages de pieux et de râclage des fonds marins. Ils produiraient des destructions considérables de la faune et la flore, mais aussi des effets néfastes sur les côtes sableuses instables de l’Atlantique. Pour comparaison, le maintien en l’état de notre parc de centrales nucléaires ne demande aucune surface supplémentaire, ni aucune destruction de notre environnement.
Comment me direz-vous a-t-on pu cacher cette gabegie qui défie la raison, et faire croire aux défenseurs de l’environnement qu’elle était nécessaire à la protection de l’environnement, alors que ces parcs le détruisent ? Comment peut-on en arriver à cette folie furieuse ?
C'est grâce à une propagande constante depuis des décades à l’échelle européenne et même mondiale par le complexe médiatico-politique, un matraquage de tous les instants, en profitant de l’ignorance à peu près totale de nos concitoyens dans le domaine énergétique. Faut-il que l’éolien ait peu de vertus pour ne pouvoir s’imposer que par un tel matraquage !
Mais Noam Chomski n’a-t-il pas dit que la propagande est à la démocratie ce que la matraque est à la dictature ?
Rassurez-vous, tout cet argent ne serait pas perdu pour tout le monde : les 2/3 environ se retrouveraient dans les poches des promoteurs allemands.
Quant à l’emploi permanent dont on nous dit monts et merveilles, il sera essentiellement en Allemagne. Et les installateurs ne seront pas non plus Français. Ils accompagneront les bateaux venus d’Europe du Nord ou d’Europe de l’Est, et repartiront. A moins qu’ils ne restent pour la douceur de notre climat ?
De très nombreux citoyens sont au courant que le réchauffement climatique va conduire à une augmentation de la température moyenne de 2°C et plus, d’ici 2100. Mais le phénomène est si diffus et l’horizon temporel si lointain que la perception du danger que courent nos enfants et petits-enfants reste floue. Une façon de se convaincre de la puissance du phénomène physique à l’œuvre est de comparer l’énergie thermique (la chaleur) produite directement par un combustible fossile à celle qui sera accumulée indirectement sur un siècle par le CO2 émis par sa combustion. On peut se poser cette question naturellement quand on voit les panaches de vapeurs d’eau chaudes émises par centrales électriques, ou bien une chaudière domestique fonctionnant au fuel, ou bien une torchère brûler du gaz non récupéré par un puits de pétrole. En effet, ces vapeurs de centrales ou ces torchères chauffent directement l’atmosphère, et les chaudières qui chauffent nos maisons finissent aussi par chauffer le sol et l’atmosphère. Mais quelle est donc l’impact de ce réchauffement en regard du réchauffement indirect et à long terme, dû aux gaz à effet de serre ?
Je serais intéressé de connaître des papiers scientifiques traitant de ce sujet. Mais je souhaite partager dès maintenant avec vous un « calcul de coin de table » montrant que le réchauffement indirect de l’effet de serre est de l’ordre de 100 fois plus puissant.
On part d’une donnée contenue dans la centaine de pages du résumé technique (le « Technical Summary », une lecture très recommandable !) du 5e et dernier rapport du GIEC publié en 2013. Le graphique de la page 67 traite du budget énergétique du système climatique. On y voit qu’en quarante ans de 1970 à 2010, l’activité humaine a injecté 800 fois 10 puissance 21 joules d’énergie dans le système climatique (eau liquide, glace, sol et atmosphère).
Pour évaluer l’ordre de grandeur de l’effet de serre à partir de ce graphique, on prend les hypothèses simplificatrices suivantes :
• la contribution de chacune des quarante années de 1970 à 2010 à l’accumulation d’énergie est du même ordre de grandeur : chaque année est environ la cause de 20 fois 10 puissance 21 joules d’accumulation d’énergie dans le système climatique
• d’après les bilans de l’Agence Internationale de l’Energie, nous brûlons aujourd’hui 13 GTeP (1 GTep = 1 milliards de tonnes équivalent pétrole) d’énergie primaire, ce qui donne environ 0.5 fois 10 puissance 21 joules
Il y aurait donc en toute première approximation un rapport de 1 à 40 entre l’énergie primaire consommée et celle emmagasinée par l’augmentation induite de l’effet de serre. Mais sachant 13 TeP étant un record absolu en 2010, et sachant que les énergies fossiles en représentent 90%, on peut très facilement majorer ce rapport à 50 (et même plus), et sachant également que pour l’effet de serre a une inertie telle que si on arrêtait toute émission aujourd’hui, la déviation de température pourrait encore doubler jusqu’à ce que le système climatique atteigne un état stable, on peut doubler ce rapport, ce qui nous donne un rapport de 100.
Ainsi, l’énergie totale prévisible emmagasinée indirectement par l’effet de serre est de deux ordres de grandeurs supérieure à l’énergie primaire consommée directement. En gros, consommer 1KWh d’énergie tout de suite, revient à injecter 1KWh chaque année pendant un siècle dans l’atmosphère !
Ayant compris l’effet largement prédominant de l’effet de serre, me voilà totalement convaincu qu’il faut économiser l’énergie comme de l’or. Mais pourquoi donc traite-t-on encore l’ « or noir » comme une comme une « commodité », comme une ressource que l’on peut gaspiller sans réfléchir ?