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Le forum de discussion

Du 19 mars au 30 juin 2018, ce forum permet à chacun de donner son avis sur la PPE ou sur le débat public lui-même. Tous les avis sont rendus publics et ouverts aux commentaires. Ils seront pris en compte par la commission lors de la rédaction du compte rendu du débat.

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Avis n°302
Ajouté par La commission particulière du débat ANONYMISé (Paris), le 09/05/2018

Atelier emplois, au cœur du débat

L’atelier emplois du débat a réuni des participants de qualité : Anne Veret pour l’ADEME, Philippe Perret pour Engie, Thomas Audigé pour EDF, Damien Siess pour le MEDEF et Serge Vidal pour la CGT.

Cet atelier renvoie à la fois à l’aspect « agir » (quelles conditions d’acceptabilité de la transition ?), à l’aspect « choisir » (quel contenu en emplois des différentes options du mix) et à l’aspect « gouverner » (quelle programmation de l’emploi et des compétences au niveau national et au niveau de territoires ?).

Il ressort de cet atelier un certain nombre de convictions, pas mal d’incertitudes et des demandes.

Les convictions : Tous Les modèles économiques prévoient des créations fortes d’emplois dans la transition énergétique. Le dossier du maitre d’ouvrage évoque + 280 000 emplois. L’efficacité énergétique, la digitalisation, les énergies renouvelables, la maintenance, la relation clientèle seront de grands pourvoyeurs d’emplois non délocalisables et mieux répartis sur tout le territoire. La pérennité de ces emplois dépendra cependant largement de la mise en place de filières plus solides et d’un environnement économique stable (règlementation, prix).

Les incertitudes : Certains secteurs (charbon, nucléaire) dont la part relative est envisagée à la baisse devront reconvertir une partie de leurs salariés. Doivent être envisagés aussi les emplois locaux qui dépendent des installations appelées à muter ou à disparaitre. Un discours clair sur l'avenir industriel de la filière nucléaire est à cet égard une demande unanimement partagée. L’organisation de la temporalité entre les + et les - est au demeurant une source d’interrogation. Enfin, l’articulation entre service public, secteur concurrentiel, règle nationales et règles européennes a fait l’objet d’une discussion. 

Les demandes :

  • On a besoin d’outils et d’espaces consensuels d’observation en temps réel des mouvements d’emplois permettant une meilleure évaluation de ces évolutions. La programmation de l’emploi et des compétences doit faire l’objet d’une attention toute particulière. Elle nécessite une accélération des formations aux nouveaux métiers, impliquant une coopération plus poussée entre l’Etat, (en particulier l’éducation nationale) les territoires et les branches professionnelles.

  • Les contrats de transition écologique apparaissent comme un outil porteur de potentialités pour un examen attentif de toutes le situations critiques.

Bonne visite de la vidéo !

 

 

Vous pouvez y réagir via le formulaire de commentaire ci-dessous. Si vous avez des questions relatives au contenu de cet atelier pour lesquelles vous souhaitez une réponse, que ce soit de l'Etat ou de la Commission, nous vous invitons à les poser via le formulaire dédié aux questions-réponses.

Avis n°400
Ajouté par Philippe ANONYMISé (Le Cannet), le 10/06/2018

Lorsqu'on s'intéresse à la sécurité nucléaire, on s'aperçoit que l'explosion d'hydrogène aurait été interdite par la présence de recombineurs passifs installés depuis longtemps, pourtant un parti politique important n'a pas hésité à faire campagne contre nos réacteurs en s'appuyant sur ceux de Fukushima, qui n'avaient que des recombineurs qui nécessitaient de l'électricité pour fonctionner. Nos réacteurs avec le niveau de sécurité en France n'auraient pas explosé.

D'autre part, lorsqu'on étudie ce qui peut sortir d'un réacteur en cas d'accident, on s'aperçoit que la quantité de radioactivité serait réduite d'un facteur 10 000 par l'aspersion couplée aux filtres à sable, c'est par exemple vérifié dans la thèse Marchand de 2008 citée ici : https://www.energie-crise.fr/Qui-veut-cacher-la-securite-exc...

Si les citoyens étaient bien informés, ils se concentreraient sur les moyens de maintenir l'aspersion plutôt que sur la fermeture des réacteurs. L'exemple de l'accident de TMI valide cette idée.

Avis n°399
Ajouté par Pascal ANONYMISé (DOUVRES), le 10/06/2018

En tant que citoyen français, je ne peux pas souscrire en ce qui concerne la production électrique décrit dans le DMO de cette PPE.

Dans la première partie on rappelle les objectifs de l'UE entre 2014 et 2030 :
- 40% de Gaz à effet de serre (GES)
- +27% d'ENR dans la consommation énergétique de l'UE
- + 27% d'efficacité énergétique

Pour la France on rappelle les principes et les objectifs de la LTECV de 2015 :
- Limiter de la production d'électricité nucléaire
- Favoriser le développement des systèmes énergétiques décentralisés (énergie renouvelable)

Et on donne des chiffres :
En 2020 :
-20% de GES (par rapport à 1990)
23% de part d'ENR
En 2030 :
-40% de GES (1990)
-20% de consommation d'énergie finale (2012)
-30% énergie fossile Primaire (2012)
+27% efficacité énergétique
40% électricité renouvelable
32% consommation d'ENR
Etc...

A aucun moment ces objectifs ne donnent lieu à un chiffrage de la contribution de l’état (donc de mes impôts) pour arriver à ces objectifs. Quand on sait par exemple que le montant du soutien aux productions éolienne et photovoltaïque coutera 121 Mds d'euros pour les seuls engagements pris jusqu'à fin 2017 (voir rapport de la cour des comptes de mars 2018) pour 5% d'énergie produite par ces installations ! On peut se douter que l'objectif de 40% d'ENR électrique en 2030 (soit environ 25à 30 % d'ENR éolien et photovoltaïque si on tient compte de l'hydraulique) sera un gouffre difficilement supportable par les contribuables. Pour mémoire les Allemands ont dépensé entre 25 et 30 Mds d'euros en 2017pour soutenir ces « danseuses » !
Aberrant :
Les 2 scenarii envisagés pour la consommation et la production d'électricité en 2035 relèvent de la supercherie, voire de la tromperie à peine voilée.
Les 2 scenarii n'envisagent pas d'augmentation de la consommation d'électricité : A part RTE qui est dirigée par un ancien journaliste socialiste, aucun organisme n'envisage ces hypothèses sauf à afficher la volonté de mener la France vers la décroissance c'est-à-dire plus de chômage et plus de précarité. Jean Marc Jancovici a clairement démontré que la croissance s'accompagnait d'une augmentation de la consommation énergétique car l'intensité énergétique décroit moins vite que l'augmentation de la demande de consommation (vrai pour l'électricité surtout si l'on augmente sensiblement la mobilité électrique et la conversion vers le numérique).
Le scénario Ampère envisage 480 TWH de consommation pour une production totale (ENR+NUCLEAIRE) de 608 TWH : sachant qu'en 2035 on ne saura pas stocker à des coût économiques l'électricité et que les exportations comme aujourd'hui pourraient osciller entre 40 et 70 TWH que faire des 60 TWH excédentaires ? Peut-être les vendre à nos voisins à des prix négatifs comme le font aujourd'hui les Allemands pour leurs énergies renouvelables intermittentes !
Les facteurs de charge envisagés pour l'éolien terrestre (27%), marin (36%) et pour le photovoltaïque (20%) sont irréalistes par rapport à la réalité constatée à ce jour. Le facteur de charge du nucléaire (70%) est par contre volontairement diminué par rapport à l'objectif de l'exploitant de 80% ; en voulant obliger EDF à baisser de 10% le facteur de charge de ses réacteurs, qui va payer le manque à gagner d'EDF ? On ne sait pas ! Et si la volonté n'était finalement pas de faire disparaître EDF ?
Ce scénario envisage la fermeture de 16 réacteurs nucléaires, sans exposer comment seront régulées les pointes de consommations et comment seront assurées les régulations de fréquence et de tension du réseau : c'est la preuve du peu de réflexion apporté à ce texte.
Quant au scénario Volt, n'en parlons pas, il est directement issu des élucubrations des auteurs de NEGAWATT (avec une décroissance de la consommation d'électricité) et ne mérite pas que l'on si attarde.
Il n'est envisagé à aucun moment de construire des EPR en remplacement des réacteurs que l'exploitant pourrait envisager de fermer afin de renouveler progressivement son parc (comme le font les compagnies aériennes par exemple). Or si l'on veut construire quelques réacteurs vers 2030/2035 il faut décider dès 2020 de leur construction. Rien, il n'y a rien dans la PPE. Ou plutôt, une volonté de tuer le nucléaire français, c'est ce qu'on appelle se tirer une balle dans le pied. On commence à en prendre l'habitude depuis 2012.
La PPE met le cap massivement sur les énergies renouvelables intermittentes : éolien terrestre et photovoltaïque en autres ; mais ces installations sont achetées clé en main à l'étranger, ce qui fait fructifier l'industrie allemande, danoise, américaine et chinoise et ne créent aucun emploi pérenne en France. A l'opposé, l'abandon du nucléaire, industrie à forte valeur ajoutée entièrement conçue, industrialisée et maintenue en France, accélérera le déclin industriel de la France ; il est vrai que le gouvernement actuel n'est pas sensible à cet aspect économique, pour preuve la vente d'ALSTOM au profit des Américains et des Allemands. Quelle désolation !
Deux avis supplémentaires concernant la politique énergétique du gouvernement.

LOI NOME
On ne parle à aucun moment de la loi NOME dans cette PPE. Or voici cette autre aberration :
La loi NOME oblige EDF à vendre 25% au maximum de sa production nucléaire historique à ses concurrents à un prix fixé par l'état ; il est de 42 € du MWH actuellement. Que font les concurrents : ils achètent l'électricité d'EDF quand le prix de gros de l'électricité est supérieur à 42 € ce qui est le cas en période d'hiver où la demande est soutenue. EDF peut alors manquer de capacité pour alimenter ses propres clients, elle doit alors acheter l'électricité sur le marché au prix fort ; cela revient pour EDF à céder sa trésorerie à ses concurrents en la privant de sa propre production : un scandale ! Que propose la PPE et le ministère : rien.

Mise en concurrence des concessions des barrages :
Le ministère de l'écologie a affiché sa volonté de mettre sur le marché les concessions des barrages arrivant à terme. Les barrages sont un élément important de la politique d'aménagement du territoire au profit des citoyens particulièrement en particulier en zone rurale ; céder au privé ces aménagements est une faute politique qui pourrait entrainer de graves carences pour nos collectivités territoriales ; l'Europe n'exige en rien cela. A qui veut-on faire plaisir ou à qui veut-on nuire en jouant ainsi ?

En résumé l'énergie en France est sous la coupe de l'écologie politique depuis 2012 ; il n'y a rien à attendre d'une écologie politique qui prône la décroissance et la fin de l'énergie nucléaire, laquelle a montré depuis des décennies combien elle avait profité aux Français et à leurs entreprises.

Avis n°387
Ajouté par www.PPEEBP.org ANONYMISé (Saint Denis des puits), le 07/06/2018

L'Etat fait beaucoup d'efforts pour défendre le patrimoine et cela est fort louable. En même temps, les paysages, "le patrimoine des pauvres", sont ravagés par l'installation anarchique de zones industrielles éoliennes. Il est capital que nos élus écoutent enfin les populations concernées spoliées par le lobby éolien et respectent les sites et les monuments remarquables. Sans eux, le charme de notre pays disparaîtra et nous pourrons dire adieu à la manne économique que représente notre statut de première destination touristique mondiale.

Avis n°383
Ajouté par Bernard ANONYMISé (CHERVEUX), le 07/06/2018

Un mensonge par omission ! Quel crédit peut-on apporter à ce rapport publié en janvier 2018 par un groupe de travail "éolien", présidé par Monsieur Sébastien Lecornu qui, avec des personnalités complaisantes, énonce les avantages de l'éolien en oubliant un détail : son intermittence ! Nulle part dans ce dossier de synthèse vous ne trouverez une simple référence à l'intermittence de l'éolien alors que chacun sait que c'est une réalité qui doit être comblée par le rallumage de centrales à énergie fossile qui produisent du CO2. Le mensonge et l'absurdité sont réunis !

Avis n°398
Ajouté par Marie ANONYMISé (Chalonvillars), le 10/06/2018

L'énergie structure nos sociétés et a un impact considérable sur l'environnement. En tant que citoyen, voici mes propositions qui transcrivent ma vision de la transition énergétique et écologique pour la France à l'horizon 2028 :

1. Réduire les gaspillages d'énergie et d'électricité

Prenons en compte l'énergie qui nous est nécessaire, et non plus celle que nous pouvons produire. L'énergie nous sert à répondre à nos besoins : nous chauffer, nous éclairer, faire fonctionner nos équipements électriques ou encore nous déplacer. En modifiant nos comportements, en éliminant toutes les sources de gaspillage, nous pouvons réduire les besoins d'énergie. Nous pouvons aussi y parvenir en améliorant la performance de nos équipements (chaudières, par exemple) et de nos bâtiments (par l'isolation). Ces mesures auront un impact social positif puisqu'on estime que 6 millions de ménages ne disposent pas de l'énergie nécessaire à la satisfaction de leurs besoins élémentaires du fait de l'inadaptation de leurs ressources.

2. Accélérer le développement des énergies renouvelables

Les énergies renouvelables sont de plus en plus compétitives et créatrices d'emplois dans les territoires. Il est impératif que la Programmation Pluriannuelle de l'Energie continue de fixer des objectifs hauts pour chaque filière, en se donnant les moyens d'aller vers 45 % d'énergies renouvelables en 2030. Ce développement doit être raisonné : même si les énergies renouvelables sont moins impactantes que les fossiles et le nucléaire, toute énergie a un impact sur le milieu. Il est donc essentiel de bien choisir les sites de production en tenant compte, non seulement de la ressource, mais aussi de la sensibilité du milieu.

3. Fixer une trajectoire claire de sortie du nucléaire

Le nucléaire français fait peser sur l'environnement et les personnes un nombre outrageux de risques sanitaires, en même temps qu'il promet de faire grimper la facture pour l'usager et le contribuable. Cette filière, vieille de bientôt 50 ans, n'a, par ailleurs, pas encore trouvé de solution satisfaisante pour la gestion des déchets hautement radioactifs qu'elle produit, déchets radioactifs pendant des milliers d'années. Il est donc plus que temps de prévoir la sortie progressive du nucléaire en France, ainsi que l'ont fait nos voisins européens. Il faut donc fixer dans la PPE des fermetures de centrales ou de réacteurs supplémentaires à Fessenheim d'ici à 2023 et 2028

4. Abandonner le « tout -routier »

La mobilité est un enjeu essentiel de la transition car elle cumule forte consommation d'énergie, émissions importantes de gaz à effet de serre et pollutions nuisibles à la santé. Il faut limiter la part de la voiture individuelle en développant d'autres types de mobilité plus écologiques : marche, vélo, transports en commun. Il est, également, indispensable de réduire le transport routier de marchandises en supprimant les avantages fiscaux du gazole routier, en fixant des objectifs volontaristes pour le fret ferroviaire et en faisant payer aux poids lourds le véritable coût d'usage des infrastructures routières. Si le développement du véhicule électrique est souhaitable, il ne peut satisfaire tous les types de déplacement restant. Il est donc nécessaire de développer les véhicules au gaz renouvelable (bioGNV) dont l'impact sur la santé et l'environnement est grandement réduit.

Ce n'est qu'à ces conditions que la France façonnera un nouveau paysage de l'énergie, plus solidaire, respectueux de l'environnement, résistant aux crises et créateur d'activités et d'emplois au cœur des territoires.

Avis n°401
Ajouté par Claude ANONYMISé (St didier au Mont d'or), le 10/06/2018

Lorsque est évoquée la problématique énergétique, la première phrase souvent citée en préambule est : « L'économie la moins coûteuse est celle que l'on ne consomme pas ».
Cet adage répété notamment par l'Ademe, dans chacune de ses interventions, telle une vérité suprême, peut paraître une évidence, sans conteste importante, mais il est en grande partie erroné et trompeur. Il omet de préciser que faire des économies d'énergie peut en fait très souvent coûter très cher.
En fait il faut distinguer, lorsque le terme économie d'énergie est évoqué, ses deux composantes, la sobriété et l'efficacité :
• la sobriété repose sur la sagesse de chacun, qui se contente de moins, en espérant que ceci ne lui sera pas imposé directement de façon autoritaire, ou indirectement par manque de moyens financiers et n'aura pas de conséquence sur sa santé (on pense notamment aux limitations des températures imposées aux personnes âgées).
• l'efficacité vise à répondre mieux aux mêmes besoins par l'amélioration des rendements des procédés, moins de perte... L'efficacité repose surtout sur la technique et la créativité, qui imposent en général des investissements, dont certains ne verront jamais un retour financier, dès que l'on prend en considération le moindre taux d'indexation, et que l'on exclut les aides. Il est vrai que les aides de l'état, ou d'organismes assimilés, peuvent faire pencher la balance, mais les dépenses se retrouvent au niveau de la collectivité et quelqu'un paye ces aides via les impôts, taxes... (exemple la CSPE pour l'électricité).

Dans le dossier du maître d'ouvrage nous trouvons sur le thème économies d'énergie les objectifs suivants pour 2030, par rapport à 2012 :
• - 20 % de consommation d'énergie finale
• + 27 % d'efficacité énergétique
Pour l'objectif 2050, il est simplement rappelé que ceci doit se placer dans l'objectif global des – 75 % d'émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 , sans détailler ce qui doit venir des économies d'énergie.

La juxtaposition de ces deux valeurs pour 2030 soulève une première question. Si le PIB augmente comme annoncé, dans le dossier, entre 1.6 et 1.3, dans cette période de 18 ans, cela donne au total une augmentation totale d'environ 30 %. Si l'efficacité énergétique est améliorée de 27 %, la consommation ne devrait pratiquement pas bouger, et non voir une baisse de 20 %. Faut-il voir dans cette baisse l'effet sobriété, soit du même ordre de grandeur que l'effet efficacité ?
Il faudrait expliquer ceci, pour le citoyen.

Hors explication sur la cohérence des valeurs, en ne regardant que la baisse de consommation finale, celle-ci est donc strictement dans la lignée de la loi sur la transition énergétique LTE votée en 2015, qui prévoyait de réduire la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à la référence 2012, en visant un objectif intermédiaire de 20 % en 2030.
Ainsi, en se plaçant sur une trajectoire, avec une consommation finale devant baisser de 50 %, d'ici 2050, tout en prenant en compte un accroissement de population d'environ 13 % pour la France, cela supposerait que chaque Français baisse sa consommation de plus de la moitié (56 %). Est-ce tenable ?
N'est-on pas en pleine utopie, en retenant dès le niveau de la PPE, une baisse de 20 % d'ici 2030, et une accélération vertigineuse pour les 20 années suivantes, alors que les tendances serait plutôt à une très légère hausse, pour l'énergie dans son ensemble, accentuée pour le vecteur électricité.
En effet, si on regarde l'histoire au niveau mondial, on ne trouve jamais, en dehors des périodes de guerre, de crises graves, une baisse significative de la consommation étalée sur une longue période (comme dix ans). En dehors de hausses continues, on trouve parfois des retours et stabilisations, après un creux.
En France la consommation finale d'énergie a ainsi retrouvé le niveau des années 1996/1997, Mais cette apparente stabilité fait suite après une lente hausse de l'ordre de 8 % sur 10 ans entre 1995 et 2005, à une chute de 7 % , dont au moins 5 % sont liés à la crise économique, crise financière et à la faillite de Lehman Brothers (en septembre 2008), Cette quasi stabilité ne résulte pas d'actions volontaires de maîtrise des dépenses d'énergie, mais est le reflet, outre à la crise économique, d'une certaine décroissance avec en corollaire le chômage, la baisse de pouvoir d'achat et leurs conséquences sociales. Une relance s'impose et les hypothèses retenues sur l'évolution du PIB sont très timides

La loi LTE de 2015, semble ne pas avoir pris en compte la totalité du débat national DNTE de 2013, tenu en préparation et des diverses variantes, autour des économies d'énergie.
Dans le DNTE, avec comme objectif la division des rejets de gaz carbonique, d'un facteur 4, d'ici 2050, la réduction d'énergie finale était considérée, on peut se demander pourquoi, comme un premier critère de sélection, avec comme à l'entrée du paradis, avec les bons d'un côté et de l'autre les mauvais, à écarter. Ainsi, le premier critère de sélection, à partir du tendanciel, amenait à deux grandes orientations, d'un côté ceux qui visaient les 50 %, et ceux qui retenaient une réduction de la demande modérée de l'ordre de 20 %.

Les indications de préparation de la programmation PPE semblent ne retenir que les scénarios proches des 50%, qui se retrouvaient :
• dans la famille SOB (pour sobriété) avec le scénario Négawatt et la sortie totale du nucléaire d'ici 2035.
• dans la famille EFF, (pour efficacité) avec le scénario ADEME, et un a priori forte réduction du nucléaire
Ce sont deux scénarios très proches, comme inspirés par la même famille de pensée, avec soit zéro, soit très peu de nucléaire (si peu que symbolique, signifiant en fait sa fin).
Mais pour arriver au résultat du facteur 4, ayant mis de côté l'électricité nucléaire décarbonée, compte tenu des potentialités des renouvelables électriques, dont ceux variables ou /intermittents, il fallait réduire considérablement les besoins d'énergie, et surtout ne pas augmenter la part d'électricité.

Hors à côté dans le DNTE, avait été présenté dans la famille DEC (pour décarboné) le scénario Négatep, ne mettant a priori aucune limite sur le nucléaire, le critère principal étant le coût de la tonne de carbone évitée.
Négatep, dans la continuité de la sortie du charbon engagée dans les années 80/90 avec le développement du nucléaire, mettait l'accent sur le remplacement des deux sources de fossiles restantes, à savoir le pétrole pour la mobilité et le gaz pour le chauffage, par de l'électricité décarbonée, avec un équilibre nucléaire/renouvelables. Un équilibre à trouver en tenant compte des coûts et de la continuité (garantie) de fourniture, sans aller vers la décroissance et des réductions socialement non soutenables de la consommation.

En conclusion, si comme indiqué dans l'édito du Ministre d'Etat, en préambule au dossier PPE, la dynamique doit être celle fixée par l'Accord de Paris et la baisse des rejets de gaz à effet de serre. Rien n'impose d'y arriver par des réductions de la consommation d'énergie, supérieures à 50 %, d'ici 2050, et déjà de 20 % d'ici 2030.
Pour arriver à 50 % de réduction de consommation, celles escomptées dans les principaux postes de consommation, que sont les logements et les transports, sont techniquement et financièrement inaccessibles. Elles supposent en outre que de nombreux interdits soient mis en place : interdit d'augmenter les surfaces de logement, alors que les tendances actuelles sont dues en grande partie à la multiplication des familles monoparentales et au vieillissement de la population, interdits sur l'alimentation, interdits sur l'habitat individuel, etc. Les mesures préconisées vont sans doute dans le bon sens, mais, poussées à l'extrême, elles deviennent irréalistes, sans compter que la volonté de les imposer systématiquement ne peut qu'inquiéter.

Avis n°397
Ajouté par Frédéric ANONYMISé (Meximieux), le 09/06/2018

On parle souvent de l'impact des éoliennes sur les paysages ou du bruit, voir des infra-sons, qui peuvent impacter les riverains. Les inconvénients ci-dessous sont moins évoqués, alors qu'ils sont très importants :

1) Coût élevé, mal pris en compte actuellement (voir l'article de La Tribune ci-dessous (1)). En effet, l'énergie produite étant intermittente, lorsqu'on construit un parc éolien, il faut lui associer des moyens de production de substitution pour les périodes sans vent. On notera d'ailleurs que le développement de l'éolien en Allemagne a été associé au développement des centrales au charbon ! Autre moyen envisageable pour pallier les périodes sans vent : adjoindre aux éoliennes des moyens de stockage de l'électricité. Il faut ajouter à cela le coût du démantèlement, mal maîtrisé à ce jour (cf l'article du Basler Zeitung ci-dessous (2)).

2) Impact négatif significatif sur la faune. Je cite l'étude du Museum National d'Histoire Naturelle résumée dans la référence ci-dessous (3) : "une perte de biodiversité flagrante dans les parcs. Et c'est d'autant plus grave que ces effets ne se limitent pas à un tout petit périmètre : au vu des forts impacts encore mesurés à 1 000 mètres des éoliennes, dernier point de mesure, le phénomène doit probablement se ressentir bien au-delà ! Enfin, par extrapolation, on a pu calculer la quantité d'habitats désertés par les chauves-souris dans les régions Bretagne et Pays de la Loire. Cela équivaut à 2 400 km de haies environ...". Or le document indique que les autres espèces sont également impactées.

Références :

- "Les coûts lisses de l'électricité", Par Stefan Ambec et Claude Crampes, La Tribune, 06/04/2018 https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/...

- Allemagne : ambiance de démolition dans l'éolien, BASLER ZEITUNG, Alex Reichmuth 05.04.2018 https://bazonline.ch/ausland/europa/...

- Chauves-souris et éoliennes : les liaisons dangereuses, http://vigienature.mnhn.fr/, 19/12/17

Avis n°396
Ajouté par bruno ANONYMISé (ORAIN 21), le 09/06/2018

Comment peut-on accorder que des milliers d'hectares de forêt soient détruits pour permettre l'implantation d'éoliennes alors qu'on sait pertinemment la fonction écologique d'un arbre sur la nature. Des chauve-souris sont tuées par les éoliennes et ce n'est pas un bridage qui changera les choses. C'est tout un écosystème qui est détruit à jamais. C'est une biodiversité à préserver et à respecter.

Avis n°395
Ajouté par Frédéric ANONYMISé (Meximieux), le 09/06/2018

Pour moi, les priorités de la politique énergétique sont les suivantes :
Développer un mix énergétique :
- limitant les impacts sur l'environnement, et en premier lieu, le réchauffement climatique
- ayant des coûts les plus faibles possibles pour les utilisateurs français
- contribuant à l'indépendance du pays.

Pour la production d'électricité, le pays dispose d'ores et déjà de moyens répondant à ces critères : nucléaire, hydraulique et un peu d'éolien et de photovoltaique. En particulier, le parc nucléaire actuel est une source de production à très faible émission de carbone et au coût très compétitif vis-à-vis des autres moyens de production. Par conséquent, dans le cadre temporel de la PPE (échéance 2028), il n'est pas utile de continuer à subventionner massivement l'éolien et le photovoltaique via la CSPE. Et il ne faut en aucun cas arrêter des centrales nucléaires, qui sont en bon état et dont la durée de vie peut être prolongée à un coût compétitif, et qui sont sûres selon l'Autorité de Sûreté Nucléaire. Ce serait un gaspillage honteux.
Les priorités de la PPE doivent donc être ré-orientées :
- en premier lieu, sur l'isolation des bâtiments "passoires thermiques". Le bâtiment (résidentiel+tertiaire) représente 25% des émissions directes de CO2.
- et sur les transports, qui représentent 38% des émissions directes de CO2.

Sur le besoin de réorienter la PPE dans ce sens, voir notamment le Rapport de la Cour des Comptes "Le soutien aux énergies renouvelables", Communication à la commission des finances du Sénat, Mars 2018, résumé dans l'article du journal Le Monde du 18/04/18 de M. Nabil Wakim : https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/04/18/...

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