Du 19 mars au 30 juin 2018, ce forum permet à chacun de donner son avis sur la PPE ou sur le débat public lui-même. Tous les avis sont rendus publics et ouverts aux commentaires. Ils seront pris en compte par la commission lors de la rédaction du compte rendu du débat.
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D'une façon générale, un déplacement économe en énergie est un déplacement multi-modal. Chaque tronçon est effectué avec le mode de transport le mieux adapté à la fréquentation. Ce mode de transport le mieux adapté peut varier en fonction des jours et des heures. Pour qu'un déplacement multi-modal soit réussi, l'organisation et l'efficacité des échanges inter-modaux sont essentielles.
Révision de la PPE pour les périodes 2018 – 2023 et 2024 - 2028
Le président de la République a rappelé que l'objectif N°1 en matière de politique énergétique est la réduction des rejets de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère. C'est un engagement de la France suite à la « Conference Of the Parties » tenue à Paris en 2015 (COP 21). Dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), une stratégie nationale bas carbone (SNBC) orchestre la mise en œuvre de la transition vers une économie bas carbone.
La Programmation Pluriannuelle de l'Energie (PPE) est un élément important pour la mise en œuvre de cette transition vers les objectifs annoncés de réduction des émissions de GES par rapport à 1990 :
- Moins 40% en 2030,
- Moins 75% en 2050.
En conséquence, la révision de cette PPE pour la période 2018 – 2023 doit être examinée en fonction de cet objectif N°1.
Situation actuelle
D'après le document « Stratégie Nationale Bas-Carbone » publié par le ministère de la transition écologique et solidaire, la répartition des émissions de GES par secteur économique est la suivante :
Secteur Mteq CO2/an Pourcentage
Transports 138 30
Bâtiments 88 19
Agriculture et foresterie 92 20
Industrie 83 18
Energies 46 10
Déchets 18 4
Total 465 100
1 Mteq CO2 = 1 million de tonnes équivalent CO2
465 Mteq CO2 pour une population de 66,5 millions d'habitants, cela représente environ 7 teq CO2/ habitant/an.
Dans ce total, la combustion des énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole) compte pour environ 300 Mteq CO2/an, soit 4,5 teq CO2/ habitant/an.
Depuis 1990, ces émissions ont baissé de 15%, soit environ 1%/an, essentiellement du fait de la baisse de 45% des émissions de l'industrie : cela correspond surtout à la délocalisation hors de France de nombreuses industries ayant entrainé la perte d'environ un million d'emplois industriels, et à de légers progrès dans l'efficacité énergétique pour certains procédés industriels.
Depuis 2014, on constate une légère augmentation des rejets de GES due aux transports (+6%), aux bâtiments (+11%) et à l'agriculture (+3%).
Utilisation des moyens financiers
Le document sur la Stratégie Nationale Bas Carbone indique la répartition des moyens financiers dans l'ensemble des politiques publiques mises en œuvre pour atteindre les objectifs. En 2017 :
Contribution au Service Public de l'Electricité (CSPE) 5 680 M€
Dépenses fiscales en faveur du climat 2 029 M€
Dépenses budgétaires pour la politique d'atténuation 1 360 M€
Dépenses budgétaires pour la politique d'adaptation 433 M€
Total 9 502 M€
69% de la CSPE, soit 3 920 M€ sont liés au surcoût de l'électricité produite par les énergies nouvelles renouvelables (ENR), éolien, solaire, etc... et à l'obligation d'achat de cette production par EDF.
Ainsi, 41% (3 920 / 9 502) des moyens financiers de la SNBC sont affectés au secteur « Energies » qui ne représente que 10% des rejets de GES dans l'atmosphère.
Comme environ 90% de l'électricité est produite à partir des moyens « décarbonés » (nucléaire et hydraulique), cet important effort financier en faveur de la production d'électricité par le photovoltaïque et l'éolien ne peut pas avoir une grande efficacité pour atteindre l'objectif N°1 : réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France .
A propos du développement du photovoltaïque, EDF envisage d'investir 25 milliards d'Euros dans cette filière. Une suggestion : affecter ce financement à l'aide à des pays situés sous les tropiques (par exemple l'Afrique subsaharienne) bénéficiant d'un meilleur ensoleillement que les pays situés à 45° de latitude comme la France. D'une part, cela permettrait d'aider ces pays à réduire leur usage de groupes électrogènes à moteur Diesel et donc leurs rejets de gaz à effet de serre. D'autre part, ce financement pourrait être compté dans le budget français d'aide à l'adaptation au changement climatique pour les pays les plus en difficulté, aide prévue dans les recommandations de la COP 21.
De plus, les matériels nécessaires au photovoltaïque et à l'éolien sont très majoritairement importés, ce qui aggrave le déficit de la balance commerciale.
Enfin, ces moyens de production d'électricité photovoltaïque sont aléatoires et intermittents en fonction des conditions météorologiques. Donc, pour la tenue de l'équilibre consommation-production du réseau électrique, ils nécessitent des moyens supplétifs pilotables (nucléaire, hydraulique, thermique à combustibles fossiles, ...) pour les remplacer quand leur production est faible. La poursuite de leur déploiement en France conduit à l'augmentation du coût de l'électricité (voir l'évolution de la rubrique CSPE sur les factures) pour les usagers domestiques et industriels.
L'exemple de la politique du tournant énergétique (die Energiewende) conduite en Allemagne depuis plus de 15 ans est une remarquable démonstration : la puissance installée en moyens de production photovoltaïque et éolienne (100 GW) est supérieure à celle du parc nucléaire français (63 GW). Cette puissance en ENR fournit 30% de l'électricité allemande à comparer aux 75% de l'électricité française fourni par le nucléaire (les consommations d'électricité par habitant sont du même ordre dans les deux pays). Les résultats sont : l'électricité est presque deux fois plus chère et les rejets de gaz à effet de serre par habitant sont deux fois plus élevés en Allemagne qu'en France. Le coût de l'Enegiewende est évalué à 600 milliards d'Euros sur 15 ans, supportable par ce pays dont la balance commerciale est très excédentaire à l'inverse de celle très déficitaire de la France.
Orientations proposées
Pour atteindre les objectifs de réduction des rejets de GES, il semble impératif de faire porter nos efforts à l'avenir sur les secteurs économiques les plus émetteurs de ces gaz : le secteur « transports » et le secteur « Bâtiments résidentiel et tertiaire », gros consommateurs de combustibles fossiles (pétrole et gaz).
Compte tenu de la structure actuelle de ces deux secteurs, ces efforts seront coûteux et longs pour arriver à bon terme. Il est donc important de commencer sans tarder, en révisant la programmation pluriannuelle de l'énergie pour la période 2018-2023 en conséquence.
Les transports sont le premier secteur en consommation de produits pétroliers. Pour réduire leurs rejets de GES (sans oublier les autres polluants rejetés dans l'atmosphère), il faut amorcer une inversion des tendances à l'œuvre depuis des décennies :
- Réorganiser complètement le transport des marchandises : développer les moyens « multimodaux », les véhicules routiers « propres » pour les courtes distances (livraison), le fret ferroviaire électrique pour les distances moyennes et longues et la voie fluviale pour les matériaux pondéreux, réduire la part du transport routier pour les longues distances,
- Redynamiser le transport ferroviaire électrique des personnes en améliorant le service aux usagers et en rationalisant les conditions tarifaires anarchiques actuelles,
- Développer les transports collectifs des villes et métropoles en assurant une meilleure desserte et une meilleure coordination entre les différents modes.
Les bâtiments résidentiels et tertiaires sont aussi de gros utilisateurs des combustibles fossiles (gaz et pétrole). Les efforts doivent être accrus pour :
- L'isolation thermique des bâtiments anciens, ce qui nécessite des financements très importants,
- La construction des bâtiments neufs aux normes de haute qualité environnementale (HQE), ce qui augmentent les coûts au m2,
- Le remplacement des moyens de chauffage à combustibles fossiles (gaz, pétrole) par des moyens utilisant l'électricité produite de manière décarbonée : ceci nécessite de modifier la réglementation thermique RT 2012 qui contribue à favoriser le chauffage au gaz depuis plusieurs années.
Ces efforts importants pour les secteurs « Transports » et « Bâtiments » auront un effet favorable pour réduire le déficit de notre balance commerciale, constitué en grande partie par la facture de nos importations de combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon).
Le « bouquet » énergétique doit donc évoluer.
La part de combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon), environ 65% de l'énergie finale consommée actuellement, doit être réduite.
La part de l'électricité produite par des moyens décarbonés (nucléaire, hydraulique, éolien, photovoltaïque,...) augmentera, même en tenant compte des progrès en efficacité énergétique.
Les différents moyens décarbonés de production de l'électricité sont à coordonner pour assurer la stabilité du réseau (équilibre production / consommation) et la qualité du service aux usagers domestiques et industriels. Pour compenser les inconvénients de l'intermittence des moyens de production ENR (photovoltaïque, éolien, ...), il est nécessaire de :
- Disposer d'une puissance installée en moyens pilotables décarbonés (nucléaire, hydraulique, stockage,...) capables d'assurer le service lors des minimas de production des moyens intermittents,
- Prévoir l'avenir pour le remplacement des moyens pilotables actuels arrivant en fin de vie :
o Construction de nouvelles unités nucléaires aux caractéristiques améliorées sur les aspects fiabilité et sûreté,
o Poursuivre le développement de réacteur nucléaire de 4ème génération en lançant la construction du prototype ASTRID 600 MWe (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration) : ce type de réacteur permettrait d'utiliser les importants stocks d'uranium appauvri (issu de la fabrication d'uranium enrichi en son isotope U235) et d'uranium issu du traitement des combustibles usés des réacteurs actuels. Ces stocks conservés en France représentent un potentiel de plus de 1000 ans de la production électrique actuelle du pays.
o Développer les recherches sur de nouveaux moyens de stockage de l'électricité, en complément des stations de transfert d'énergie par pompage (STEP).
Pilotage de la politique énergétique de la France
L'idéologie dominant la politique européenne actuelle conduit à un grand désordre, voire une quasi-anarchie, notamment dans le domaine des énergies en réseau (électricité, gaz,...).
Les directives de la Commission Européenne appliquant cette idéologie (« Le marché doit tout régler ... ») ont conduit à une dégradation des services rendus aux usagers dans le secteur énergétique, notamment en France.
De plus, manifestement, elles ne conduisent pas les pays européens, et par conséquent l'Europe entière, à tenir leurs engagements pris lors de la COP 21, pour la réduction des rejets de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
Néanmoins, chaque pays et notamment la France, conserve le choix des moyens à mettre en œuvre pour respecter ses engagements.
Notre pays doit redresser la situation en reprenant une maîtrise complète de l'ensemble du secteur des énergies, et pas seulement de l'électricité. Cela permettrait de coordonner efficacement tous les acteurs pour une politique énergétique apte à atteindre les objectifs environnementaux, économiques et sociaux, dans le sens de l'intérêt général.
Jean-Michel GAMA – 21/03/2018
Le 11 mai, dans le cadre de la rencontre de Bordeaux organisée par la région Nouvelle-Aquitaine, le dirigeant d’une société qui construit et exploite des éoliennes, a déclaré, notamment, qu’il serait préférable de consacrer plutôt au développement du renouvelable les milliards qui vont être dépensés pour allonger de 40 à 60 ans la durée de vie des centrales nucléaires. Son assertion n’a fait l’objet d’aucune remarque de la part des organisateurs du débat. Pourtant, pour l’économie française, n’est-il pas beaucoup plus judicieux de consacrer 48 milliards d'€, financés sur fonds propres d'EDF, à prolonger de 20 ans des tranches qui produiront bon an mal an aux alentours de 400 TWh par an plutôt que de faire financer, par les consommateurs d'électricité, 121 milliards d'€ pendant la même durée pour produire environ 30 TWh par an, de surcroît sans réduire la production de gaz à effet de serre (estimation par la Cour des comptes des engagements totaux pris jusqu'en 2017 et financés par la CSPE) ?
La lutte contre le réchauffement climatique doit enfin devenir une priorité.
1 - Le contexte mondial
Le débat sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour les périodes 2018/2023 et 2024/2028 est ouvert depuis quelques semaines. Ce débat qui découle de la Loi de Transition Energétique pour une Economie Verte (LTECV) est public.
Au lieu de poser des questions et recevoir des réponses hors sujet, erronées, inappropriées inexactes, ou même pas de réponses, j'ai proposé quelques réponses pour faciliter l'analyse (dans le style des QCM).
Le 12 décembre 2017, lors de son discours d'inauguration du «One Planet Summet » à Paris E. Macron a déclaré : « On est en train de perdre la bataille » du réchauffement climatique.
Le pacte historique vise à contenir la hausse moyenne sous le seuil critique de 2°C. (Il faut savoir qu'un réchauffement de 0,1 °C en 100 ans est déjà un constat d'échec, alors que penser de 2°C !). E. Macron a prévenu les participants : «Réfléchissez bien, si vous prenez des engagements, nous vous poursuivrons pour qu'ils soient tenus».
Corinne Le Quéré, de l'université britannique d'East Anglia indique: "Avec 41 Mds de tonnes de CO2 émis estimés pour 2017 (si l'on ajoute la déforestation), on risque de manquer de temps pour garder la température sous 2°C, et a fortiori 1,5°C, objectif fixé par l'accord de Paris (adopté fin 2015). Pour mémoire, elles n'étaient que de 32,1 Mds de tonnes en 2016 (les commentaires sont superflus).
On peut entendre que la reprise significative des émissions de CO2 au niveau mondial est due à l'attitude "négationniste" du président Trump, ou au refus de nombreux pays d'instaurer une taxe carbone à un niveau significatif (seul levier permettant de lutter contre les émissions de GES), ou à la reprise de la production industrielle en Chine, ou...
Par ailleurs, il faut savoir qu'il existe des paramètres fondamentaux qui ne sont pas pris en compte dans la lutte contre le réchauffement climatique, en particulier :
- l'augmentation de la population mondiale (pour laquelle, les Etats font l'autruche...). La population mondiale était en 2015 de 7,35 milliards d'habitants. Selon l'ONU, elle atteindra 9,7 milliards d'habitants en 2050 et 11,2 milliards en 2100.
- La déforestation, qui est étroitement liée à une croissance démographique non maîtrisée. 18 millions d'hectares de forêts ont disparu en 2014.
- La tarification du carbone est le principal levier vers une économie sobre en carbone, mais, au contraire, les énergies fossiles sont toujours lourdement subventionnées.
- L'objectif de récupérer toutes les matières premières par le recyclage de tous les déchets (du berceau au berceau) n'est pas imaginé. Les continents de plastiques dans les océans continueront de prospérer.
2 - Le contexte européen
La Commission Européenne a défini, dans le cadre de la stratégie Europe 2020, les 5 priorités de la politique énergétique, à savoir :
- limiter la consommation d'énergie en Europe,
- mettre en place un marché intégré de l'énergie paneuropéen,
- responsabiliser les consommateurs et maximiser la sûreté et la sécurité,
- accroître le rôle prépondérant joué par l'Europe dans le développement des technologies et de l'innovation liées à l'énergie, et enfin
- renforcer la dimension extérieure du marché de l'énergie de l'UE.
Les eurodéputés se sont prononcés en faveur d'une neutralité carbone dans l'Union européenne en 2050 (ça laisse du temps pour se poser la question de la bonne trajectoire!).
On voit que :
- la réduction de la production des GES n'est pas un objectif contraint,
- l'arrêt de la production de l'électricité par des combustibles fossiles (charbon, lignite, gaz ou du fuel) n'est pas demandée,
- le projet de taxe carbone est sur une voie de garage.
La politique européenne a fait l'impasse sur le réchauffement climatique! Il ne faut pas s'étonner que les émissions de CO2 provenant de la combustion des fossiles ont augmenté de 1,8% entre 2016 et 2017 dans l'ensemble de l'Union Européenne.
L'objectif de réduire en 2030 ses émissions de CO2 d'au moins 40% par rapport à 1990 ne sera pas respecté. Le réveil sera dur....
Par contre, les eurodéputés sont très actifs pour favoriser les concurrents d'eDF, ou privatiser ses barrages hydrauliques,....bref, ce qui ne concernent pas le réchauffement climatique!
Dans un mix énergétique, il faut au moins 60% d'énergies pilotables pour la stabilité du réseau : le charbon et la lignite en Allemagne, le gaz au Royaume-Uni, le nucléaire en France.... Le jour où l'on saura stocker l'énergie massivement et à un coût raisonnable, le problème sera différent, mais ce n'est pas pour demain: ce problème est en étude depuis trop longtemps dans le monde entier pour penser que la solution est proche.
Le « comique » de la situation est que lorsque la taxe carbone sera effective et significative en Europe, hormis l'hydraulique, il ne restera que le parc nucléaire français comme énergie pilotable. Ce parc va devenir le sauveur du réseau électrique européen!! D'où la nécessité de le préserver et de le développer.
3 - Le contexte énergétique français
La France ne compte pas énormément dans le décompte mondial de la production des gaz à effet de serre (moins de 1 % pour la production des GES), mais voudrait être un pays moteur dans la démarche. Mais, est-il possible de demander aux autres pays des efforts supplémentaires quand l'on n'est pas soi-même exemplaire?
31 Quelques chiffres pour préciser la situation énergétique actuelle de la France:
- la consommation primaire de la France métropolitaine s'élève à 248,2 Mtep en 2017, en augmentation de 0,7 % par rapport à 2016, corrigée des variations climatiques, elle progresse même de 1,6 %.
- à climat constant, la consommation finale énergétique de la France métropolitaine progresse de 0,9 % en 2017.
- le taux d'indépendance énergétique recule d'un point en 2017, à 53 %.
- le déficit des échanges physiques d'énergie augmente de 4,7 %, contribuant, avec la hausse des cours internationaux, et au rebond de 23 % de la facture énergétique de la France (à 38,6 Mds€).
- la France a émis 463 Mt de GES (en équivalent CO2) en 2016, soit 3,6% de plus que ce qui était prévu : le dérapage provient des secteurs du transport et du bâtiment..
Ces chiffres permettent de vérifier que TOUS les indicateurs permettant d'évaluer la PPE actuelle sont dans le rouge, et les médias ignorent cette catastrophe.
La France est une mauvaise élève de la lutte contre le réchauffement climatique, elle s'est dotée d'un instrument de pilotage pour la politique climatique : le « Suivi de la Stratégie Nationale Bas-Carbone», mais au vu des résultats, il faut considérer qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion!
En France, les rejets de CO2 sont imputables aux secteurs suivants:
a) des transports (29 %),
b) de l'agriculture (20 %),
c) du bâtiment (19 %),
d) de l'industrie (18 %),
e) la production d'énergie pesant pour 11 % et
f) le traitement des déchets pour 4 %.
Le dérapage vient des secteurs des transports et du bâtiment lesquels représentent la moitié des rejets de CO2.
32 Les transports
Le transport routier représente 94% des émissions de GES des transports. En 2016, les émissions ont été 6% supérieures à ce qui était attendu et en hausse de 12,4% depuis 1990. Les voitures particulières émettent plus de la moitié des émissions du transport routier. Leurs émissions ont augmenté de 2,7% entre 1990 et 2013 au total, accroissement limité grâce à la diésélisation du parc» (le diesel émet moins de CO2 qu'un véhicule à essence).
La taxation des véhicules diesel des particuliers va donc augmenter les émissions de CO2.
Il en est de même de l'arrivée des cars Macron destinés à concurrence le train grâce à des prix plus attractifs (le transport d'un voyageur par le train émet huit fois moins de GES que par la route).
Question 1 : la solution des transports ne se trouve-t-elle pas dans l'électrification de tous les moyens de transport terrestres, en priorisant les transports en commun.
33 Le bâtiment et la Réglementation Thermique
En un an, d'avril 2017 à mars 2018, 496300 logements ont été autorisés à la construction et 425800 logements ont été mis en chantier, soit une augmentation respectivement de 3,7% et 9,2% par rapport à la même période, un an plus tôt .
Le secteur du bâtiment a dérapé de 11% par rapport à l'objectif de réduction du CO2, et ceci malgré des conditions climatiques clémentes. L'écart est surtout dû au recours aux énergies carbonées pour le chauffage des appartements neufs à cause de la Réglementation Thermique RT2012 ! Ce référentiel ne donne toujours pas une priorité à la réduction des émissions de CO2...
Cette aberration de la RT2012 est maintenue dans le projet de RT2018, l'électricité d'origine nucléaire est décomptée en énergie primaire, donc affectée du coefficient 2,58, avec comme conséquence d'éliminer l'électricité d'origine nucléaire en vue de favoriser le gaz naturel producteur de CO2!!
De ce fait, le gaz est de plus en plus présent dans le chauffage des bâtiments. La « Stratégie Nationale Bas Carbone » espère trouver des gaz qui ne produisent pas de CO2 à la combustion ! Maintenant, il faudra transformer le parc à chauffage gaz en chauffage électrique (si possible avec des pompes à chaleur) !
Trois questions concernent l'évolution de la PPE :
Question 2 Faut-il continuer, dans la prolongation de la PPE 2015 de fixer de nouveaux objectifs pour la puissance des énergies solaires et éoliennes, suivant la logique actuelle qui a démontré son inefficacité en France? La situation en France serait différente si l'on dispose de moyens de stockage massifs, efficaces, compétitifs, mais faire l'impasse sur ce point est un pari mortel.
Question 3 Faut-il continuer de financer les lobbies éolien et solaire qui veulent des subventions, sans savoir que l'intermittence de leurs énergies nécessitent un stock de centrales au gaz fonctionnant en complément ? La variabilité des énergies renouvelables éoliennes et solaires nécessite la mise en œuvre d'énergies alternatives pilotables pour pallier leur intermittence et compenser la chute de production résultant de l'absence de vent ou de soleil. On pourrait spéculer que les échanges d'énergie au niveau européen pourraient pallier ce problème. Les anticyclones couvrent souvent l' Europe et les nuits y sont à la même heure.
La solution énergétique doit être adaptée au contexte de chaque pays. En France continentale, les ENR non pilotés conduisent à augmenter le coût de l'énergie et la production de CO2, contrairement aux discours des Verts. Les intérêts des lobbies éolien et solaire en France ne peuvent pas passer au dessus de l'intérêt climatique.
Question 4 Faut-il remettre au centre du débat le réchauffement climatique, c'est à dire limiter la production de GES à tout prix, y compris en développant le nucléaire ?
4 - Le contexte électrique français
S'agissant d'EDF, sa mission première était est de fournir au pays l'électricité dont il a besoin en toute circonstance, et de produire cette électricité à un prix compétitif profitant ainsi au pouvoir d'achat des ménages, comme à la performance de nos entreprises ; mais c'était avant que la Commission Européenne réfléchisse.
41 Une organisation désintégrée
Après le passage des directives européennes pour l'ouverture des marchés à la concurrence, la complexité et la multiplication des textes de fonctionnement et de régulation.du système électrique français sont tels que personne ne saura qui est le responsable en cas de black out en France:
- RTE qui a pour mission d'assurer, en temps réel, l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité, en s'appuyant sur les capacités et les besoins des producteurs d'électricité, des négociants, des distributeurs, des consommateurs industriels et des entreprises ferroviaires.
- ENEDIS est une entreprise de service public, gestionnaire du réseau de distribution d'électricité qui développe, exploite, modernise le réseau électrique et gère les données associées. Indépendante des fournisseurs d'énergie chargés de la vente et de la gestion du contrat d'électricité.
- La Commission de régulation de l'énergie (RTE) autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l'électricité et du gaz en France. La CRE est la pièce centrale du dispositif de régulation des marchés de l'énergie en France.
- L'ADEME est l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie en France.
- Le Gouvernement qui plafonne la puissance nucléaire, qui bloque le dossier des éoliennes en mer (ainsi que la filière industrielle française associée)...
- EDF, la Direction Générale de la Concurrence, La Commission Européenne, ou d'autres entités...
Il serait utile que celui qui le sait puisse en informer le Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, et le Ministre de la Justice (Un black out peut entraîner des accidents!).
C'était plus simple avant, plus optimisé, plus opérationnel, plus économique, et donc plus efficace, merci l'Europe.
42 La prise de contrôle du pouvoir
Les Verts, dans certains pays d'Europe, par des jeux d'alliance avec les partis au pouvoir, se sont retrouvés dans des gouvernements et se sont attribués la rédaction des textes réglementaires dans le domaine de l'Environnement. Ce domaine dans lequel on peut tout mettre, ils sont essentiellement intéressés au domaine de l'énergie nucléaire, et une fois que les vers sont dans le fruit.....
La seconde étape a été de contrôler les médias. Beaucoup de journalistes prennent pour argent comptant les arguments doctrinaires des Verts, étant souvent incompétents dans le domaine, ils ne vérifient pas leurs données. Les nombreuses confusions entre énergie et puissance dans de nombreuses reportages et revues sont évidentes (les unités kW, kW/h et kWh sont utilisées sans discernement).
Le dernière étape a été de faire croire au public que la transition énergétique qui visait à préparer l'après combustibles fossiles, avait pour but le remplacement du nucléaire, énergie pilotable, par des énergies non pilotables (éolien et solaire)!
Nos médias intoxiqués n'ont pas compris cette supercherie et ont répercuté la propagande des Verts par la diffusion de leurs contre vérités et de leurs postulats. Par exemple, en 2012, tout le monde savait que la limitation à 50% (en 2025) de la production nucléaire française était du buzz, les médias ont tout gobé. C'est exact que les Verts n'ont pas fait de loi pour que le vent souffle en permanence, ni que le soleil brille 24h sur 24h.
43 Quelques postulats des Verts
431 La consommation de l'électricité va diminuer dans le futur
Pour l'Ademe et donc les Verts, la baisse de la consommation d'énergie en France constitue une des « deux entrées » du débat sur la PPE avec la hausse de la production renouvelable. L'Agence plaide pour un objectif de baisse de 30% de la consommation finale d'énergie entre 2015 et 2035 et rappelle l'ambition de la loi de transition énergétique de réduire de moitié cette consommation d'ici à 2050 (par rapport à 2012).
Pour l'Union Française de l'Électricité (UFE), une politique climatique optimisée sur un critère économique conduirait à ce que la part de l'électricité augmente de 25 % à 33 % des consommations d'ici 2030. Et cette hausse relative est également une hausse absolue, puisque la consommation d'électricité augmenterait dans ce scénario de 10 %, tandis que l'ensemble des consommations finale d'énergie baisserait de 18 %.
La demande d'électricité supplémentaire pour réaliser la mise en place des transports routiers électriques, la fabrication des cryptomonnaies. la climatisation du Nord de la France (à cause du réchauffement climatique), le chauffage électrique des logements (anciennement au gaz)... vont augmenter la consommation électrique du pays.
432 Les énergies non pilotables (éolien et solaire) peuvent remplacer les énergies pilotables
L'ADEME et les Verts envisagent une forte progression de deux filières non pilotables (l'éolien et le solaire) dans le secteur de la production électrique.
Dans un rapport de mars 2018 intitulé "Le soutien aux énergies renouvelables", la Cour des Comptes s'alarme des objectifs flous qui leur sont assignés, de leur efficacité mal appréciée et, surtout, de leur dérive financière qui s'apparente à un pillage organisé des finances publiques sur une durée programmée de plus de 20 ans...
---Il faut savoir que l'empreinte carbone de la France est parmi les plus faibles au monde car le secteur de l'électricité n'y contribue pratiquement pas grâce au nucléaire et à l'hydraulique.
Il faudrait rajouter à l'analyse de la Cour des Comptes que les ENR non pilotables (éolien et solaire) vont recarboner notre bouquet électrique par la nécessité d'avoir des centrales à gaz en appoint !! De plus, il n'y a pas de filière industrielle française, nous achetons à l'étranger.
L'exemple allemand est significatif, avec plus de 45 000 MWe, l'Allemagne a le plus gigantesque parc éolien industriel européen. La nuit du 1er janvier 2018, l'Allemagne a tourné à 100% à l'électricité verte. Cependant, l'éolien allemand n'a toujours pas permis de réaliser son vœu le plus cher: fermer ses 7 centrales nucléaires. Jamais les énergies intermittentes comme l'éolien ne permettront de fermer des moyens pilotables tant que le stockage massif de l'électricité ne sera pas une réalité. En conséquence, l'Allemagne ne pourra pas tenir les objectifs en matière de réduction de GES qu'elle s'est fixée pour 2020, estime une note de France Stratégie, l'Allemagne produit 6,2 fois plus de CO2 que la France par kWh!
Question 5 Pourquoi depuis 2014 et jusqu'en 2020 les émissions de CO2 vont augmenter chaque année en Allemagne, et après la fermeture des réacteurs nucléaires (7 pour 9500 MWe) en Allemagne en 2022, ce sera pire ? L'augmentation du pourcentage des ENR a fait augmenter la production de CO2 en Allemagne, car la production intermittente est adossée à d'importantes capacités de production à base de combustibles fossiles (charbon et lignite).
433 Le stockage massif de l'électricité ne pose pas de difficultés
L'idée selon laquelle la question du stockage massif de l'électricité serait résolue ou sur le point de l'être s'est répandue. À tort. Car si elle est exacte aux petites et moyennes échelles, avec des progrès dans ces domaines encore attendus (batteries en particulier...) elle ne l'est malheureusement plus aux grandes échelles qui seraient indispensables, par exemple pour stocker la consommation d'électricité d'une fraction des 10 TWh que la France consomme chaque semaine.
La viabilité industrielle des solutions par des stockages énormes de gaz de synthèse, d'hydrogène (produit par électrolyse) et méthane est incertaine à un horizon prévisible. Nous devrons donc compter sur des énergies pilotables pendant encore longtemps.
434 Le coût des énergies non pilotables (éolien et solaire) sont compétitifs
D'après les médias, le "renouvelable" est concurrentiel en France avec le nucléaire (On se demande pourquoi il faut subventionner l'éolien et le solaire via la CSPE).
Sur les factures des consommateurs, le prix du kWh (HT)
en 2008 il était de 0,0782 €/kWh.
en 2018 il est de 0,0908 €/kWh...soit 12 % d'augmentation en 10 ans.
Par contre, le montant de la CSPE
en 2008,.il était de 0,0045 €/kWh soit 6 % de la facture !!
en 2018, il est de 0,0225 €/kWh (cinq fois plus) soit 26% de la facture.
Cela fait un augmentation de 20 % de la facture,. alors que l'éolien et le solaire ne dépassent pas 5 % de la production totale d'électricité !
Par ailleurs, RTE fait son affaire des coûts réseaux induits par l'injection des ENR (solaires et éolien) intermittentes sur son réseau, et doit développer des lignes et des postes électriques. Ces coûts, non inclus dans la CSPE, grèvent le coût facturé par RTE aux distributeurs (EDF, et autres) mais pas aux producteurs d'ENR eux-mêmes. Un autre cadeau (dont le montant n'est pas connu) pour les ENR, mais pas pour les consommateurs !
Question 6 Les puissances éolienne et photovoltaïque installées poursuivent leur progression (+ 14 % et + 12%) en 2017 disent les lobbies, à un rythme similaire à celui du développement des capacités raccordées au réseau, cependant, la production a diminué.
Pourquoi les énergies renouvelables n'ont fourni que 18,4% de l'électricité consommée en France en 2017, contre 19,6% en 2016 ?
Si l'on regarde les énergies non pilotables financées par la taxe CSPE, le montant prévisionnel des charges de service public de l'énergie au titre de l'année 2018 s'élève à environ 8Mds€, (soit 17 % de plus que le montant constaté des charges au titre de l'année 2016) sans aucun gain sur l'intensité carbone du kWh produit en France (69 % de cette taxe servent au soutien aux ENR, dont 36 % pour le photovoltaïque et 19 % pour l'éolien).
Cette taxe croît chaque année avec les nouvelles mises en service d'énergies renouvelables; le total cumulé de la taxe CSPE dépassera 70 Mds€ en 2025, selon la CRE (Commission de Régulation de l'Energie), sur la base des seuls engagements actuels. Un vrai scandale d'Etat !
Il y a urgence à supprimer cette taxe de développement des ENR, en raison l' inefficacité à réduire le pourcentage de CO2/kWh, et par la hausse du coût de l'électricité, qui impacte autant le citoyen que notre économie.
Nota : Ces investissements seraient utiles dans certains autres pays !
La répartition actuelle des aides publiques est un obstacle majeur aux ambitions françaises dans le domaine climatique. Cette taxe serait utile dans les deux secteurs qui ont de très mauvais résultats : les transports et les bâtiments résidentiels et tertiaires qui, à eux seuls, émettent pratiquement la moitié des GES (48%). Le secteur transport s'écarte de 6% de la trajectoire, ce qui est considérable, pour les bâtiments, c'est le désastre : l'écart est de 11%.
Le paradoxe est que plus la France dépense d'argent public dans la production d'énergie électrique par l'éolien et le solaire pour diminuer les émissions de GES, plus celles-ci augmentent! Les Verts font l'autruche, car on n'est pas dans la bonne direction ?
435 Le producteur historique d'énergie nucléaire est en faillite
La Réglementation institue un dispositif permettant aux concurrents d'EDF de bénéficier d'une partie de la rente nucléaire. La loi NOME pose les bases de l'émergence d'un marché libre et concurrentiel en demandant à eDF d'approvisionner ses concurrents en électricité. Ce dispositif original et inique, l'Accès régulé à l'énergie nucléaire historique (ARENTH) a été mis en place pour que les clients quittent eDF, en continuant d'utiliser son énergie!!
Dans quel domaine, un industriel doit approvisionner ses concurrents pour inciter les clients à changer de fournisseurs. Ces concurrents profitent de la réglementation pour vendre un produit qu'ils ne fabriquent généralement pas, mais qu'ils obtiennent à des prix permettant de détourner un million de clients chaque année?
Depuis 2011, l'ARENTH permet aux concurrents d'eDF d'acheter des volumes d'électricité d'origine nucléaire à un prix fixé à 42 €/MWh pour approvisionner leurs propres clients, un mécanisme conçu pour développer la concurrence sur le marché français. Les volumes proposés aux concurrents d'EDF atteignent actuellement 100 térawatts-heure (TWh), soit environ un quart de la production annuelle du groupe (détenu à 83,5% par l'Etat français).
Question 7 Quel fournisseur est soumis au "pillage" imposé par la loi NOME? Engie pour la fourniture de son gaz, Total pour la fourniture de son pétrole, ou eDF pour la fourniture de son électricité nucléaire (via l'ARENTH)
436 Les indicateurs doivent mesurer l'accroissement des parcs solaires et éolienne en France
On trouve dans la Réglementation des objectifs tels que: « il faut porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d'énergie en 2020 et à 32 % de la consommation finale brute d'énergie en 2030.... »
En réalité, il n'y a pas de substituabilité entre les énergies éoliennes et solaires avec l'énergie nucléaire. Pour les comparer, il faudrait intégrer les coûts de « back-up »: les centrales à gaz nécessaires pour palier à l'intermittence des énergies renouvelables. La théorie du foisonnement est loin d'être systématiquement vérifiée.
Malgré les intentions, la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) ne favorise pas la croissance économique durable et la création d'emplois se font à l'étranger: dans le secteur des énergies renouvelables, les emplois sont en Chine, en Allemagne, au Danemark... Contrairement à l'énergie nucléaire, il n'y a pas de filière industrielle en France.
De plus, les achats de matériels (éoliennes et panneaux solaires) déséquilibrent la balance commerciale et pénalise le PIB de la France.
Il manque pour une politique climatique cohérente l'indicateur « d'aide à la décision » (en nombre de tonnes évitées de CO2 -ou de GES- par M€ dépensés).
Les coûts dépensés ou les quantités de puissance mises sur le réseau, ne concernent que les moyens, mais aucunement les résultats en terme de GES. Cette ineptie ne peut pas être involontaire.
Aucun projet ne mesure la quantité de CO2 (ou de GES) réellement évitée par l'intégration d'un nouveau projet. Paradoxalement, en France les énergies non pilotables (éolien et solaire) produisent du CO2, au travers des centrales à gaz complémentaires.
437 La centrale de Fessenheim est inutile
Le plafonnement à 63,2 GW de la puissance nucléaire installée n'a aucune justification technique, par contre, il rend douteux l'équilibre du réseau pour les hivers prochains. On peut prier pour que nos voisins puissent nous assister. Cette loi injustifiée et inique impose que l'ouverture de la production d'électricité à Flamanville s'accompagne de la fermeture d'une capacité équivalente de production électrique en France. Le site de Fessenheim a été choisie par hasard (la moins jeune du parc nucléaire)
La politique énergétique française actuelle demeure l'exemple même de l'incohérence au regard de ses engagements COP 21, la décision de fermeture anticipée de Fessenheim est un véritable fait de prince (déchu). La même erreur avait concerné l'arrêt de Super Phenix à Creys Malville par un autre prince (déchu aussi) toujours sous le chantage des Verts (Mme Voynet).
Macron n'était pas initialement sur la ligne d'arrêter Fessenheim, mais les nominations de Hulot et de Lecornu l'ont conduit à conserver la position du gouvernement précédent, même infondée.
La fermeture de Fessenheim sera au nucléaire ce que la bataille Waterloo à été. Fessenheim promet d'être le prélude à la fermeture déjà imaginée par les Verts de 11 à 18 réacteurs, c'est à dire à une saignée de notre économie et la production supplémentaire de GES sera énorme, sauf si l'implantation des EPR seconde génération était décidée.
Question 8 Les barrages sont aussi des centrales à risque. Leur durée de vie est supérieure à 100 ans. La durée de vie d'un réacteur nucléaire, identique aux nôtres, est de 60 ans aux USA
L'énergie manquante de Fessenheim sera -elle fournie : par les centrales pilotables allemandes (charbon et lignite), et la production de GES correspondante sera-t-elle comptabilisée pour la France ?
On pourrait aussi demander aux Suisses de Mühleberg d'approvisionner l'Alsace.
438 Il faut réduire la part du nucléaire en dessous de 50% en France
Dans les scénarios énergétiques examinés par le GIEC, le nucléaire fait partie des mix électriques envisagés pour atténuer la menace climatique.
Produire son électricité avec des centrales nucléaires présente un bilan d'avantages et d'inconvénients. D'un côté l'énergie nucléaire nécessite une gestion rigoureuse de ses déchets radioactifs et le risque d'une perte de contrôle des réacteurs. De l'autre, une électricité abondante et pilotable, aux coûts très compétitifs, avec une grande économie de matières premières et d'espace, des centrales pratiquement dénuées d'émissions de particules fines ou de GES. Une balance à jauger en fonction des besoins et caractéristiques de chaque pays. L'énergie nucléaire permet l'accès à une électricité à très faible impact sur le climat comparable, voire meilleure au MWh produit, à l'éolien ou au solaire. Un avantage massif, au regard du charbon, de la lignite, du pétrole et du gaz, source de 80% de l'électricité mondiale.
En 2012, Hollande,énervé, avait lors d'un débat de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle préconisé l'objectif de ramener la part du nucléaire de 75 à 50 % d'ici 2025, ainsi que de fermer la centrale de Fessenheim.
Le futur président avait fait de la fermeture de la centrale nucléaire une promesse phare de sa campagne en 2012. Mais à l'issue de son quinquennat, et malgré l'avoir inscrit dans la loi, le sort de la plus ancienne centrale du parc français n'est toujours pas tranché.
Tous les spécialistes de l'énergie nucléaire savaient que ces deux promesses électorales n'avaient pas de sens: ces engagements ne reposaient sur rien!!
Question 9 Pourquoi le seuil de 50% devrait-il être atteint et « le plus vite possible », alors que le nucléaire répond à l'impératif climatique ? Pourquoi serait-il préférable à 30 %, ou à 75 % comme actuellement ? Aucune étude technico-économique indique que ce chiffre est un optimum, tant pour le coût de l'électricité que pour la sécurité de l'approvisionnement, et encore moins pour le maintien des émissions de CO2.
Question 10 Si l'on prend pour rédiger une nouvelle PPE, les mêmes organismes qui ont raté l'ancienne, peut-on s'attendre à des résultats différents ?
Remarque: si les énergies solaires ou éoliennes pouvaient en France, remplacer avantageusement l'énergie nucléaire, les premiers à s'en réjouir seraient les chefs des centrales nucléaires, ils préféreraient aller bronzer au soleil, plutôt que d'expliquer en permanence leur faits et gestes au « gendarme du nucléaire »...
C'est pourtant ce schéma aberrant que Hulot souhaite reproduire via un méthodique "effet domino". À cet effet, il pourra s'appuyer sur la feuille de route que lui délivrera bientôt la Commission Pompili sur la base de le parc nucléaire se fait vieux avec 34 réacteurs sur 58 affichant plus de 30 ans de vie (c'est à dire à mi-vie), . Hulot, a déclaré vouloir en fermer jusqu'à 17 d'entre eux, afin de laisser plus de place aux ENR. « La France a pris conscience de son retard dans l'investissement dans les ENR et s'est fixée l'objectif ambitieux d'augmenter la part des ENR à 50 % dans le mix énergétique d'ici 2025 (contre 16 % en 2014), soit tripler la part du renouvelable en l'espace de 10 ans. »
En novembre 2017, 5 ans pour ouvrir les yeux, Hulot a officiellement enterré cette ambition de Hollande.
«Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener le nucléaire à 50 % du « mix » électrique, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques»
ou «Je préfère le réalisme et la sincérité à la mystification».
Hulot a surenchéri sur les objectifs environnementaux en abandonnant aussi le « facteur 4»: division par 4 des émissions de GES à 2050. Pour les Verts, les objectifs de la loi ne sont que des vœux pieux.
Après 5 ans à répéter le credo du Président Hollande, Hulot vient de s'apercevoir qu'aucune étude économique, aucune étude d'impact sur la production des GES, n'ont été réalisées pour vérifier la pertinence de cette décision!!! Il est urgent de procrastiner.
Pour tenir cette promesse, il aurait fallu fermer l'équivalent de 17 à 20 réacteurs sur les 58 actuels, calculait la Cour des Comptes en 2016. Le gouvernement Hollande n'avait rien fait dans ce sens, dans la première PPE de 2016-2019, il n'a fixé aucun calendrier pour l'arrêt de réacteurs et Hulot ne semble pas plus pressé de fixer un nombre de réacteurs à fermer pour atteindre l'objectif de 50%...
Si Hulot se préoccupait d'études économiques, il aurait vite vérifier que l'argent gaspillé pour les ENR serait, en France, efficacement utilisé pour réduire la production de GES dans la rénovation (isolation) des bâtiments, et dans les transports, où tous les chantiers ont pris du retard...
Les objectifs de la loi sur la transition énergétique sont loin d'être atteints, les moyens sont insuffisants mais surtout la trajectoire pour y parvenir «n'est pas la bonne...
Le président de la CPDP Archimbaud qui pilote l'enquête PPE, vu ses vertes convictions va certainement faire croire à Hulot que l'objectif politique est de donner une nouvelle date aux 50% de nucléaire!
439 Le producteur historique eDF change de politique pour l'énergie solaire
Lévy, le Président d'eDF, a annoncé à la veille de la rencontre « One Planet Summit », un plan solaire pour développer et construire 30 GWe de nouvelles capacités de production dans l'Hexagone entre 2020 et 2035. Un investissement de 25 milliards d'euros conditionné au lancement par l'Etat d'appels d'offres. Jusqu'à maintenant, eDF concentrait ses investissements dans les énergies vertes dans les hydroliennes et à l'international (solaire et éolien),
EDF produira plus d'énergie solaire pour les territoires d'outre mer et la Corse, par contre pour l'Hexagone, ce serait mieux de le faire en Afrique ou au Moyen Orient pour faire baisser la production de CO2.
Mais il ne faut pas oublier que le PDG d'eDF est nommé par le Gouvernement mais voudrait sauver Fesenheim. Ceci prouve au moins pour les Verts que le lobby nucléaire n'existe pas.
On peut arrêter l'énumération sous peine d'écrire un livre.
5 - Conclusions
Il existe une ambiance de total oubli des enjeux climatiques chez les décideurs politiques et économiques en France, comme dans le reste du Monde. Tout se passe comme si aucun Etat n'était concerné par ce qu'il a promis de signer et de respecter pour contenir le réchauffement à moins de + 2°C par rapport à la période préindustrielle de la fin du XIXème siècle.
En France, aucun décideur ne semble se soucier des modifications profondes qu'il faudra introduire dans nos manières de produire et de consommer pour atteindre un tel objectif....
Le débat sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour les périodes 2018/2023 et 2024/2028 permettra seulement de faire du buzz, et des voyages pour certains....
Le réveil en sera d'autant plus douloureux mais, heureusement, comme d'habitude, personne ne sera responsable des conséquences.
En France, dans le domaine de la production électrique, où des dizaines de milliards ont été et seront investis dans les énergies non pilotables la production de CO2 augmente et augmentera. Il y a une erreur de cible il ne faut pas compter sur la PPE 2019-2028 en préparation pour changer la cible. Les statistiques prouveront ces dires, mais les dégâts auront continué....
Et pourtant, soucieux de l'état de l'environnement et préoccupés face aux changements climatiques qui s'annoncent, une majorité des Français se déclare disposée à agir pour l'environnement. S'ils savaient...
Michel Quéré
Retraité EDF à Marseille
L'objectif de réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique francais va consister à produire une infrastructure de production d'énergie moins fiable, et plus productrice de CO2 que notre parce nucléaire existant. Cela va aussi rendre le réseau moins robuste et augmenter les coûts d'infrastructure dans des proportions très importantes pour aucun gain en termes écologiques. Il s'agit d'un greenwashing tout à fait regrettable.
Le mix énergétique vers lequel la PPE doit tendre consiste à maximiser la production d'énergie hydraulique et de compléter avec du nucléaire. Les subventions aux renouvelables non pilotables devraient être annulées dès que possible.
La PPE doit prioriser les mesures permettant de concilier la sécurité d'approvisionnement et la maximisation du critère g CO2 évité / euro depensé. En se focalisant sur les transports et le chauffage/isolation bien plus que sur la production d'électricité.
Fermer Fessenheim est une décision politique qui consiste à donner aux Allemands ce qu'ils demandent, sans qu'aucun critère technique n'entre en jeu. En contrepartie, combien de leurs centrales au charbon doit-on leur demander de fermer, elles qui polluent l'air européen de particules et gaz nocifs, un air qui, contrairement au combustible fissile, n'est pas confiné. La meilleure décision à ce sujet est à mon avis de refuser toute fermeture sur des bases autres qu'un avis de l'ASN demandant une fermeture.
Il n'y a pas lieu d'arrêter des centrales nucléaires viables ou remises à niveau. Sinon que de jeter l'argent du contribuable par les fenêtres (dans un premier temps) puis de lui faire payer cher une production d'électricité intermittente (éolienne et autres). Il a lieu de (tenter de) rester leader de l'énergie nucléaire et de développer la filière nucléaire sûre sur laquelle travaillent déjà 500 chercheurs chinois (chinois qui nous vendront bientôt leurs systémes = nous serons alors à leur merci).
« La plus haute fonction de l'écologie est la compréhension des conséquences. »
L'objectif de la transition énergétique est de bâtir un système global plus vertueux pour les hommes et l'environnement, ces deux éléments étant consubstantiels. Plus vertueux pour le périmètre national en premier lieu, et même si possible influençant positivement - conceptuellement et matériellement - nos voisins européens et le reste du monde.
Comment parvenir à cela ? Certainement pas en fixant des objectifs arbitraires et en invoquant une transformation de principe dont les conséquences ne sont pas comprises, ou simplement ignorées.
Dans les années 60-70 la France était à l'initiative, innovante et à la pointe des nations industrialisées dans le domaine de l'énergie en mettant en œuvre un programme ambitieux de développement du nucléaire civil pour sa production d'électricité. C'était une époque où l'environnement n'était pas une valeur très porteuse, et où le développement sans limite et sans état d'âme était la référence quasi-exclusive de modèle de société. L'objectif était alors de disposer d'une électricité abondante et peu chère pour soutenir le développement du pays, sa croissance économique rapide, diminuer fortement la dépendance de la production d'électricité nationale aux hydrocarbures, maîtriser notre balance commerciale, et renforcer ainsi notre souveraineté.
En ce début de siècle, la France s'est encore retrouvée à la pointe, en avance sur les autres grandes nations industrialisées ; mais cette fois de manière passive, presque à son corps défendant.
Le réchauffement global anthropique de la planète, induisant un dérèglement majeur et ultra-rapide du climat, est devenu la menace principale pesant sur l'ensemble des écosystèmes et sur les civilisations humaines, si ce n'est sur l'humanité elle-même, au moins telle que nous la connaissons. Le combattre est devenu un enjeu prioritaire international, à travers la recherche d'une diminution des émissions de gaz à serre - tout en modérant autant que faire se peut la dégradation généralisée de l'environnement et des écosystèmes induite par les activités humaines en dehors même des effets du réchauffement global -.
Or il se trouve que grâce à sa base nucléaire installée, la France s'est retrouvée - sans nouvel effort consenti - parmi les meilleures nations mondiales en termes d'émissions de gaz à effet de serre pour sa production d'électricité. Ça n'était pas un objectif recherché à l'origine, mais simplement une conséquence fortuite des choix stratégiques de l'ère gaulliste. Une chance, une opportunité formidable en somme (et nous ne sommes même pas, au mieux à peine, du bout des lèvres, reconnaissants de cette bonne fortune) !
Maintenant que les conséquences de nos choix sont de mieux en mieux connus, ne serait-ce que par retour d'expérience interne et externe, sans parler des projections que nous permettent les sciences et techniques - tout en gardant une nécessaire humilité face à la fiabilité de ces projections -, ces choix devraient être d'autant plus éclairés, et considérés sur le temps long. Or ils sont en pratique subordonnés à des contextes contingents, à des objectifs de court terme (par exemple gagner de l'argent en développant une industrie inutile mais largement subventionnée en surfant sur une aubaine financière et un phénomène de mode affectif) voire d'ultra court-terme (fonder une alliance politique de circonstance pour gagner une élection sur une promesse de mesure sans autre fondement qu'un aveuglement idéologique confinant au dogme religieux). Cela, n'est pas écologique. Il s'agit même d'une dynamique anti-écologique ; l'écologie étant la compréhension des conséquences, et étant par essence appelée à examiner, à considérer les systèmes complexes, les interactions et les rétroactions, l'immense et le minuscule, l'évident et l'invisible, le futur lointain comme une jauge de la valeur du présent.
Il est saisissant de voir que nombre de personnalités se réclamant historiquement ou plus récemment de l'écologie politique - ce qui est en soi une forme de pléonasme -, pour le principe de mettre à mal et rechercher à supprimer l'usage de toute énergie nucléaire, passent à côté de l'enjeu majeur que constitue l'abandon massive des hydrocarbures dans la production d'énergie au sens large, et sont prêts à promouvoir et à encenser aveuglément des filières d'énergies intermittentes qui reposent actuellement et reposeront encore pour longtemps - en se privant de nucléaire - sur leur dualité avec des centrales thermiques fonctionnant aux combustibles fossiles qui nuisent à l'environnement, à la santé, tuent de manière démontrée et massive à l'échelle mondiale par le biais à la fois de la pollution atmosphérique et du dérèglement climatique, sans même parler des désordres géopolitiques qu'ils induisent.
Bien avant même d'insister sur la sobriété et l'efficacité énergétiques, ils sont ainsi beaucoup plus prompts et plus diserts sur le développement des filières éoliennes et photovoltaïques pour remplacer le nucléaire, comme une fin en soi - ce qui est accessoirement, bon an, mal an, voué à la désillusion, une production intermittente sans stockage à niveau équivalent ne remplaçant pas une base installée pilotable -. En faisant abstraction de leur emprise au sol, de la consommation de ressources naturelles pour leur fabrication - en l'occurrence très loin du territoire national -, leur acheminement, leur démantèlement, de la question de la gestion de leurs déchets. Ils ne semblent pas envisager le moins du monde que la diminution des prix de ces filières puisse correspondre à une fabrication lointaine, vraisemblablement pas la mieux-disante en termes d'extraction des matières premières, de modération de l'empreinte environnementale des industries mobilisées, et de conditions sociales.
En contradiction avec leurs propres principes théoriques ils semblent préférer le développement, l'installation de toujours plus d'équipements neufs, plutôt que de continuer à utiliser le plus longtemps possible ce qui existe déjà, c'est-à-dire prolonger la durée de vie des centrales bas carbone. Comme chasse au gaspillage, on a vu mieux.
Ils semblent enfin faire abstraction du fait que la maîtrise de l'énergie nucléaire correspond en France à une ambition collective, à un projet commun pour partager un bien public ; là où l'éolien et plus encore le photovoltaïque, correspondant à des entreprises et à des modes de production privatisés, à un marché de l'énergie éminemment spéculatif, participent de démarches et d'un modèle de société beaucoup plus individualistes et prédateurs.
Ce qui est écologique, en premier lieu, c'est d'isoler les bâtiments pour dépenser moins d'énergie à les chauffer et à les refroidir. C'est utiliser des moyens de thermorégulations n'utilisant pas d'énergies fossiles. C'est - dans le même ordre d'idée et avec la contrainte d'une population humaine importante sur un territoire fini - concentrer l'habitat plutôt que le diluer et l'étendre sur les terres arables. C'est favoriser toutes les formes de circuits courts entre la production et le consommateur. Ce qui permet également de diminuer l'énergie à dépenser pour les transports. Transports qui doivent être au maximum collectifs et électriques. C'est, pour les marchandises, le recours massif et prioritaire au ferroutage, et, pour la mobilité individuelle, l'utilisation de véhicules petits, légers, et tirant également leur énergie motrice de sources électriques.
Ce qui est écologique pour la production de l'énergie nécessaire et suffisante, en particulier pour les moyens collectifs, c'est favoriser les équipements faiblement émetteurs de CO2 et d'autres polluants gérés par dispersion-dilution, concentrés plutôt qu'extensifs afin de limiter leur emprise au sol et préserver les territoires, pilotables donc « intelligents » car adaptables à la demande. C'est, à demande constante ou tendant à la baisse, préférer l'optimisation et l'usage maximal des installations faiblement émettrices de CO2 déjà en place, et donc ne nécessitant pas l'usage important de matières premières supplémentaires pour leur équipement.
Ce qui correspond, en pratique, à la géothermie profonde, à l'usage généralisé des pompes à chaleur, à la production d'électricité au moyen de centrales hydroélectriques et nucléaires. Lorsque l'on bénéficie d'un gisement hydroélectrique à la mesure de ses besoins domestiques, on peut reposer essentiellement dessus. C'est le cas de plusieurs pays d'Amérique du Sud, de l'île Sud de la Nouvelle-Zélande, de la Tasmanie, de la Norvège, de la Géorgie, du Monténégro. Lorsqu'on a équipé en hydroélectrique tout ce qu'on pouvait sans détruire substantiellement ses territoires, ses vallées, son habitat montagnard, ses parcs naturels, en restant encore loin du compte de ses besoins, on complète alors avec l'autre énergie qui répond à tous les impératifs imposés par l'objectif poursuivi ; à savoir l'énergie nucléaire. La Suède l'a fait délibérément (il y a aussi l'Etat de l'Ontario au Canada). La France est parvenue - bien avant, mais fortuitement, comme indiqué plus haut - à un modèle similaire.
Entretenir les équipements de ce modèle, c'est comme réparer une vieille chaise en bois et en osier qu'on a chez soi, plutôt que la jeter et en racheter une en plastique fabriquée en Asie du Sud-est et flanquée d'un autocollant vert en forme de feuille avec marqué « écoresponsable » dessus. Maintenir un outil existant à l'apparence désuète qui remplit de fait et de manière démontrée les objectifs poursuivis et dont les déchets sont gérés, c'est-à-dire maintenir notre parc nucléaire et le faire durer le plus longtemps possible à niveau de sûreté constant voire meilleur par son amélioration continue (il ne s'agit pas de nier les risques associés à l'utilisation de cette énergie, mais au contraire d'en avoir pleinement conscience, de les évaluer au plus près de manière rationnelle et indépendante, d'en améliorer en permanence la gestion, et enfin de les mettre en balance avec tous les risques évités par son usage), plutôt que le remplacer même partiellement et pour ainsi dire sur un coup de tête par un objet neuf, plus à la mode, plus jetable, fabriqué le plus souvent à l'autre bout du monde et dont les déchets ne sont pas gérés sur l'ensemble du cycle, c'est là faire preuve de sobriété ; et c'est cela qui est écologique.
L'écologie, ça n'est pas le gaspillage de ressources pour installer de la capacité de production supplémentaire intermittente. Les moyens de production éoliens et photovoltaïques ont bien sûr leur place et sont amenés à se développer, mais au rythme des capacités de stockage effectives, pour des contextes et des usages adaptés correspondant à une réelle plus-value environnementale, essentiellement locale, et non pour un équipement à marche forcée en négation totale des acquis vertueux de notre système et des objectifs fondamentaux poursuivis par une transition énergétique raisonnée (par ailleurs il ne suffit pas qu'une énergie soit renouvelable pour être vertueuse. Les déchets organiques constituent une ressource renouvelable ; brûler ces déchets est donc une source d'énergie renouvelable ; cependant ce processus émet beaucoup de CO2 - plus que le charbon à quantité d'énergie produite équivalente - ainsi que de nombreux produits toxiques qui peuvent avoir un impact désastreux s'ils sont mal gérés).
Par ailleurs, même en faisant en premier lieu de gros progrès d'optimisation et en consentant des efforts substantiels organisés de sobriété d'usage, le modèle vertueux décrit plus haut - fondé sur des transports de personnes et de marchandises, individuels et collectifs, fonctionnant essentiellement à l'électricité fluide ou stockée, et sur du chauffage de bâti assuré au moyen de géothermie et de pompes à chaleur (alimentées électriquement) - conduira à une augmentation de la demande en électricité. Sauf en cas de grave crise économique, de désordres sociétaux majeurs, de surmortalité provoquée par une pandémie, un conflit armé d'envergure, un effondrement de nos sociétés ; mais en principe et en général ce type de modération subie, et non organisée, n'est pas ce que l'on recherche ou ce que l'on souhaite.
Pour assumer cette progression du besoin, il est nécessaire d'anticiper, de développer de nouveaux moyens de production d'électricité qui présentent toutes les vertus précédemment listées, dans le cadre d'une compréhension et d'une maîtrise des conséquences sur le long terme. Hors hydroélectrique lorsque son équipement est arrivé à pleine capacité sur un territoire donné, la source d'énergie électrique qui reste la plus sobre en termes d'émissions de CO2 au kWh, d'utilisation d'espace au sol par rapport à la puissance produite, de quantité de matières premières utilisées sur la durée de vie de l'installation, de volume de déchets produits - gérés, et non pas sciemment dispersés dans l'atmosphère, les eaux et les sols - reste le nucléaire.
Il s'agit donc de mettre en œuvre de nouvelles technologies, de nouvelles filières de nucléaire, avec des unités de production potentiellement plus petites. Cela permettrait de s'affranchir du risque supposé de défaut générique qui pourrait éventuellement nuire à la sécurité d'approvisionnement. Cela permettrait d'utiliser, et donc de disposer de combustibles encore plus abondants et encore moins chers (uranium appauvri dont nous disposons à foison, thorium), de recycler encore davantage de combustibles usagés, et de consumer le maximum - donc de réduire encore la quantité - de déchets ultimes à vie longue et haute activité.
Et gardons bien à l'esprit, en permanence, que si nous ne développons pas ce type de moyens, d'autres - conscients a minima de la finitude des ressources mondiales d'hydrocarbures - le feront, ou sont déjà en train de le faire ; chinois, américains, coréens, indiens, etc. Une fois confrontés aux limites, voire à l'échec de nos choix peu pertinents, nous en serons alors réduits à acheter ce matériel à des fournisseurs étrangers, comme nous leur achetons aujourd'hui nos panneaux photovoltaïques ou nos nacelles d'éoliennes. Nous aurons juste perdu au passage beaucoup d'argent, des compétences scientifico-techniques et surtout, surtout, un temps précieux.
Revenons à la pointe, soyons innovants pour préserver le futur de l'humain et de son environnement. Soyons en somme vraiment écologistes ; assumons une écologie consciente, pensée, raisonnée, inscrite dans le temps long, plutôt que de s'engager dans une démarche compulsive, consumériste, court-termiste et superficielle ; donnons-nous les meilleurs moyens, dotons-nous des meilleurs outils pour tâcher de sauvegarder autant que faire se peut notre planète et ses habitants ; maintenons et diversifions nos outils de production d'énergie nucléaire.
Notre gouvernement cherche désespérément à économiser les deniers publics.
Une piste à explorer est de mettre fin le plus rapidement possible à la gabegie à laquelle nous ont conduits les Grenelle de l'Environnement et ses dérivés GIEC/COP21, toutes filières autrefois à l'équilibre et désormais en faillite si elles n'étaient subventionnées :
- tri ménager sélectif et autres illusions circulaires : ne se recyclent bien que les monomatières propres et concentrés, le reste se prête à l'incinération avec récupération d'énergie, ne serait-ce que pour raisons sanitaires,
- éoliennes, panneaux solaires et autres sources intermittentes perverses car inefficaces et dispendieuses (cf désastres allemand, danois, espagnol et sud-australien),
- fantasmes partageurs : transports collectivistes, oxymore de la mobilité électrique (stockage problématique de l'électricité), Autolib' & Vélib'.
La Cour des Comptes en a quantifié une partie, la Mairie de Paris se charge du reste. A quoi servent ces audits et aveux ? Le marketing fiscal bobo et culpabilisateur des "sin taxes" doit-il se poursuivre ?
Car il n'est de développement durable qu'économiquement viable. Sinon c'est la spirale infernale assistanat > subventions > déficits > impôts > endettement > appauvrissement > faillite.
Et on veut confier ces dossiers hautement techniques et financiers à "400 personnes non spécialistes de l'énergie tirées au sort sur les listes téléphoniques" (G400 Energie). De qui se moque-t-on ?
RTE a publié, en 2017, 5 scénarios électriques. Un, jusqu'en 2025, qui relève de sa mission officielle d'éclairage du gouvernement et qui montre qu'il est très peu probable de respecter à la fois la baisse du parc nucléaire d'un tiers à cette échéance et la baisse des gaz à effet de serre émis en France. Puis quatre autres scénarios jusqu'en 2035, publiés en même temps mais pas de même nature, dont deux cités dans le DMO, qui sont des estimations de 4 trajectoires de consommation et de production électriques que RTE estime possibles mais qui sont non encadrantes pour la consommation.
Pour cela RTE fait toute une série d'hypothèses élaborées avec des parties prenantes qui ne sont pas citées dans le document publiés. Ces hypothèses pour la demande électrique ne sont pas toutes publiées et certaines sont très ambitieuses ou semblent relever de paris technologiques (cf. NB).
Il ne faut pas de dimensionner un parc de production énergétique sur la base d'hypothèses de demande sans marges, ce serait prendre un trop grand risque de goulot d'étranglement économique et d'empêchement pour une politique de réduction des inégalités et/ou de réindustrialisation, voire porter atteinte à la sécurité d'approvisionnement.
Ce n'est pas ce que semble faire EDF dans ses révisions, qui affiche pour 2040, sans non plus publier, une demande qui varierait dans une fourchette entre un scénario RTE et autours de 120 TWh de plus, ni le gouvernement (DGEC) qui prévoit, pour 2050, une demande électrique entre 500 et 650 TWh.
Pour la PPE, il n'est raisonnable de retenir un scénario RTE sec sans y ajouter des marges de sécurité d'approvisionnement.
NB :
L'hypothèse est faite dans les scénarios RTE que le rythme de 700 000 ou 500 000 logements par an fortement isolés (norme BBC) sera rapidement atteint alors que le bilan pour 2014 est de 109 000 logements isolés en très performant (pas forcément BBC) et 179 000 ayant permis d'accéder aux aides publiques (modifiées depuis car jugées insuffisantes), soit 288 000 logements au total et que les financements n'est pas assuré même pour les habitants les plus précaires.
Si on applique simplement les deux hypothèses de population et de véhicules électriques d'AMPERE à VOLT, il ne faudrait plus fermer que 3 réacteurs nucléaires au lieu de 9 dans VOLT sans compter les hypothèses ambitieuses de réduction électrique dans le bâtiment des deux scénarios.
Les éoliennes comme les panneaux photovoltaïques sont des sources d'énergie électrique très dispersables. Ne pourrait-on pas en profiter pour associer la mise en place de petites et moyennes industries qui localement utiliseraient ces sources, créer des emplois dans des zones qui se dépeuplent et éviter des accumulations de population dans des métropoles, ce qui permettrait de mieux répartir les richesses ? C'est une question d'aménagement du territoire et un rééquilibrage vers des zones trop souvent oubliées.