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Le forum de discussion

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Avis n°358
Ajouté par 2640 (TOULON), le 29/05/2018

Réchauffement ou changement climatique ? Il faudrait savoir. Ce n'est pas la même chose.

Il y a environ 20 ans on nous expliquait que la température du globe allait monter de façon exponentielle, que le désert allait s'installer dans le Sud de la France, qu'on pourrait planter de la vigne en Scandinavie et que les stations de ski allaient fermer faute de neige.

Depuis 2 ou 3 ans et Insidieusement, on nous habitue au nouveau concept de "changement" ou "dérèglement" climatique. Même le débat public PPE s'y met dans ses thèmes de discussion : Exit le Réchauffement, Bonjour le Changement. Il semblerait qu'on ne soit plus très sûr du réchauffement, que le GIEC cherche désespérément la chaleur annoncée, peut être disparue au fond des océans. On se réfugie maintenant vers le beaucoup plus prudent "changement climatique". Celui-ci ne veut pas dire grand-chose étant donné que tout ce que l'on sait du climat depuis des millions d'années montre qu'il n'a jamais été stable. Il n'y a jamais eu de "règlement climatique" il ne peut pas y avoir de "dérèglement climatique".

Paradoxalement ce glissement sémantique se fait sans débat, comme s'il allait de soi et sans changer une ligne du mantra écologiste qui le soutient : le CO2 est responsable, l'Homme (surtout occidental) est responsable.

La question que doit se poser tout citoyen et tout responsable politique est la suivante : peut-on investir des centaines de milliards et modifier radicalement la structure de pans entiers de notre économie (industrie, chauffage, transports) sur la base de théories et de modèles qui changent tous les 20 ans. Peut-on faire confiance à des experts dont la seule constance semble être de vouloir embrigader leurs concitoyens ?

Avis n°374
Ajouté par Serge ANONYMISé (92310), le 04/06/2018

Constatant que la France n'était pas en ligne avec ses ambitieux objectifs de réduction de GES par rapport à 1990, aux horizons 2030 et 2050, toutes énergies confondues, et aux proclamations solennelles effectuées par les chefs d'état réunis à Paris pour la COP 21, en décembre 2015, quelques mois après l'adoption de la LTECV, le gouvernement a reconnu, le 7 novembre 2017, l'importance de la contribution du parc électronucléaire à la lutte contre le réchauffement anthropique de la planète et à l'évitement des émissions de GES qui l'entraînent.
L'électricité française est en effet décarbonée à près de 90%, grâce à un mix fortement électronucléaire et hydroélectrique. La France constitue ainsi un modèle de production d'électricité pour limiter la pire « menace du siècle » selon experts du GIEC et nombreux chefs d'état. Elle compte ainsi parmi les deux ou trois pays les plus vertueux du Monde, aux côtés de la Suède, dotée du même type de mix électrique et de la Norvège, hydroélectrique à 90%. Pourquoi, en l'absence de solutions alternatives efficaces, faudrait-il se priver prématurément d'un tel parc de production ?
Rappelons que depuis une trentaine d'années, en moyennes annuelles, ce mix électrique singulier, nous a permis de :
- réduire nos émissions de CO2 de quelque 300Mt/an (alors que les émissions, en France, atteignaient 325Mt/an, toutes énergies confondues, en 2017)
- économiser l'importation de près de 100Mtep/an d'hydrocarbures (charbon, fuel oil ou gaz),
- diminuer en proportion notre facture d'importation (quelque 30Mds d'euros),
- contenir nos tarifs aux particuliers à un niveau relativement bas ; ceux de nos voisins européens ont été de 70 à 100% plus élevés selon les pays et les années.
Si l'on en croit certains médias, l'ADEME et lobbies anti-nucléaires, la solution serait dans la multiplication des éoliennes et autres panneaux solaires ? Nous inspirant du modèle allemand, nous pourrions aller beaucoup plus loin encore. Examinons donc les situations allemande et française.

En 2017, les performances des moyens de production les moins émissifs de GES (électronucléaire, éolien et photovoltaïque) allemands et français sont résumées ci-après.
Avec près de 50% de la puissance totale du pays (202 GW) et 50% de plus que les 63 GW électronucléaire de la France, les 99 GW (99000 MW) de capacités éoliennes et photovoltaïques (EnRi) allemandes ont produit 142 TWh ; c'est à dire 23% de la production totale Allemande. La même année, leurs dernières unités nucléaires (condamnées à être arrêtées en 2022) qui totalisent 10.8 GW (5% de la capacité totale allemande) produisaient 72 TWh (12 % de la production totale Allemande) .
Sur la même période, le parc nucléaire français produisait 380 TWh (72% du total électrique de la France) tandis que les EnRi, qui comptaient 21 GW de puissance nette, produisaient 33 TWh.
Sachant que les émissions de GES associées à la production d'électricité proviennent, en Allemagne, essentiellement des centrales à combustibles fossiles fortement sollicitées pour pallier les intermittences et le caractère non pilotable des EnRi pour adapter la production à la demande fluctuante, les émissions de GES allemandes associées à la production d'électricité restent environ dix fois supérieures aux nôtres.

Comparaisons 2017 Puissance nette installée
(GW) Energie nette produite
(TWh) Emissions GES*
(Mt éq. CO2)

Allemagne Eolien 56.2 104 0.6
Solaire PV 43 38 2.1
Nucléaire 10.8 72 0.4

France Eolien 13.6 24 0.14
Solaire PV 7.7 9 0.5
Nucléaire 63.1 379 2.3

* Sur la base des émissions de GES (exprimées en g équivalent CO2/kWh) calculées par l'ADEME (en janvier 2015), en considérant l'ensemble du cycle de vie des moyens de production d'électricité :
Filières de production Emissions directes +ACV
Nucléaire 6
Charbon 1038
Gaz naturel (TAC) 406
Fioul oil 704
Hydraulique de stockage 4
Photovoltaïque 55
Eolien 7.3
Géothermie 45

Les tarifs aux particuliers, en Allemagne et dans tous les pays voisins, sont très supérieurs aux nôtres.

Doit-on ajouter que ces nouveaux moyens d'électricité renouvelables impliquent des investissements lourds, compte tenu de leur faible productivité :
- des coûts directs pour leur construction, leur maintenance et leur démantèlement,
- des coûts indirects pour développer des réseaux électriques en rapport avec leur foisonnement territorial et construire des moyens de compensation de leur production fatale, au « au fil » du vent et du soleil ?
Soulignons aussi que, pas moins émissifs de CO2 que le parc électronucléaire (c'est même le contraire pour le photovoltaïque, si l'on considère l'ensemble de leurs cycles de vie), ils souffrent par ailleurs de limites rédhibitoires pour la stabilité du système électrique auquel ils contribuent :
- un faible facteur de production : 5 fois moindre que celui des centrales conventionnelles (nucléaires et fossiles) pour le photovoltaïque, 3 fois moindre pour l'éolien,
- intermittence et non adaptabilité aux fluctuations de la consommation.
Autant de facteurs de déstabilisation susceptibles d'induire de graves « black-out » à défaut de disposer de moyens pilotables supplétifs (centrales à lignite, charbon et gaz en Allemagne, parc nucléaire en France).
Ainsi, les émissions de CO2 allemandes, toutes sources confondues, se réduisent légèrement mais restent supérieures à 900 Mt/an depuis 5 ans, quand les nôtres augmentent légèrement depuis 3 ans pour atteindre 325 Mt en 2017.
Au contraire de l'Allemagne, la France dispose donc de très peu de marges de réduction d'émissions de CO2 dans le domaine électrique.

Dans ce contexte, nos moyens financiers ne doivent-ils pas être consacrés prioritairement à développer les moyens les plus efficaces à court-moyen termes et à conduire nos recherches pour réduire nos émissions de GES et favoriser la sobriété énergétique ?
Compte tenu de leur impact environnemental, la France doit donc privilégier les aides à l'isolation des bâtiments, et au remplacement des véhicules les plus émissifs par des solutions moins ou peu polluantes, conventionnelles ou électriques, notamment, sans attendre des changements comportementaux collectifs significatifs. Compte tenu de l'habitus et de l'addiction au confort, de l'insouciance et de l'indifférence, on ne peut attendre de changements lents d'individus non aidés, ou non contraints.

Considérant :
- le plan solaire du Groupe EDF à l'horizon 2030 (+30 GW à construire entre 2020 et 2035, pour un investissement de 25 Mds d'euros, apportant à terme une énergie supplémentaire non programmable de 35 TWh/an),
- les différents projets éoliens marins (+3 GW capables de produire 10 TWh/an) envisagés depuis plusieurs années (mais toujours incertains compte tenu de leurs coûts élevés et des contestations écologiques locales),
- les fortes incertitudes qui pèsent sur les objectifs de réduction de la consommation d'électricité annuelle aux horizons 2030 et 2050,
- l'absence de solution de stockage de masse compensatrice des variations incontrôlées des EnRi, technico-économiquement performante, à moyen terme,
la solution raisonnable n'est-elle pas de maintenir notre puissance nucléaire actuelle jusqu'en 2029-2030 ?
La déclaration de N. Hulot, en ce début d'année, me conforte dans cette conviction. En sa qualité de ministre, il est en effet, mieux que quiconque, informé des enjeux et des risques de la problématique et on ne peut pas lui reprocher d'être pro-nucléaire.

Avis n°370
Ajouté par causse ANONYMISé (grenoble), le 04/06/2018

Le système de garantie d'origine pour de l'électricité dite "verte" trompe le consommateur final des contrats qui lui sont associés. En effet le client pense que son électricité consommée est verte alors que le fournisseur d'énergie peut à tout moment le fournir avec de l’électricité carbonée ou nucléaire et ceci est très souvent le cas en particulier lorsqu'il fait nuit et froid.

Avis n°369
Ajouté par Julien ANONYMISé (Sundhoffen), le 04/06/2018

Supprimons les régulations superflues qui tuent le marché de l'énergie, tel que l'obligation d'achat et le subventionnement des énergies nouvelles renouvelables (ENR) ou l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (ARENH).

L'obligation d'achat et le subventionnement des ENR entraine sur le marché de l'énergie des situations ubuesques, tel que des prix de vente négatifs.

Or ces prix sont dû au fait que les producteurs ENR avec les subventions se garantissent des prix positifs, au détriment des producteurs classiques qui ont l'obligation de garder leurs moyens de production.

De plus cela oblige les citoyens à passer deux fois à la caisse, une première pour payer la subvention et une seconde, pour rémunérer les capacités classiques gardées en réserve.

Deuxièmement, pour sortir Electricité de France (EDF) de la situation "difficile" où elle se trouve, par le choix de son actionnaire majoritaire (l'état) et de ses directions successives, il faudrait supprimer l'ARENH.

Ce mécanisme qui permet aux producteurs alternatifs de venir tirer dans la production nucléaire quand il le souhaite avec des prix négociés très en deçà des prix de marchés et qui permet à tous les acteurs alternatifs de faire une opération double jackpot, puisqu'ils achètent à prix bas quand les ENR produisent à plein avec des prix de vente très bas et de soutirer sur l'ARENH quand la disponibilité des ENR est faible et que les prix s'envolent et se garantissent ainsi des marges confortables au détriment du producteur historique.

La suppression de ces deux dispositifs permettrait de revenir sur un marché de l'électricité cohérent et dynamique.

Avis n°53
Ajouté par Jean ANONYMISé (Boutx), le 19/03/2018

Ce débat m'intéresse mais je suis atterré de voir qu'il est orienté au départ sur cette politique "bas carbone" suite à la COP21, avec en sous-entendu, le nucléaire la "chaleur froide décarbonée" faisant abstraction de l'énergie développée et outrageusement gaspillée par le nucléaire, une énergie non compensée par un refroidissement naturel comme la photosynthèse avec le CO2 !

C'est comme si tout était décidé d'avance !

La base du réchauffement dans une serre, c'est quand même l'énergie et plus vous en ajoutez, plus elle chauffe. Sur terre, cet effet de serre est bien dû aux nuages sur une planète qui en est recouverte à 67% , c'est à dire un liquide auquel la loi sur le rayonnement de Stefan-Boltzmann s'applique sans restrictions !

On ne peut pas remplacer 1 kWh de chauffage avec un poêle à pétrole par 4 kWh de nucléaire fabriqué à 200 km pour cause de risque non maitrisé.

On ne peut casser le marché des pompes à chaleur à cause du monstre qui serait scellé hermétiquement à l'intérieur car il a bien été cassé suite à la COP21 avec l'interdiction de vente des PAC au public alors qu'il n'y a aucune difficulté à en installer une préchargée en gaz avec des raccords automatiques étanches! De plus, les qualifications, formations, agréments, matériels, procédures sans oublier les taxes, demandés aux chauffagistes spécialisés sont une arme de destruction massive des bonnes volontés de chacun à vouloir sauver le climat en économisant l'électricité.

Cette politique "bas carbone" couvre n'importe quelle stupidité, l'impasse sur la biomasse seule réellement respectueuse du climat et compatible des technologies actuelles, l'acceptation du photovoltaïque ou de l'éolien sans même se poser la question de leur impact éventuel sur le climat alors que physiquement il existe et peut être du même ordre que celui des énergies fossiles, car cet impact reste fonction d'une consommation constante !

Peut-on imaginer une France couverte sur 100km*100km de panneaux photovoltaïques pour satisfaire ses besoins (avec des accus en quantité pour vivre la nuit et les jours gris qui vont augmenter avec le réchauffement climatique et malgré la "décarbonation").

Peut-on imaginer une France où on rencontrerait une éolienne de 4MW tous les 2,5 km ou de 1MW tous les 1,25 km !

Peut-on imaginer que dans ces conditions, les énergies "renouvelables bas carbone" sont sans impact sur le climat, lorsque l'albédo est réduit par les panneaux ou que les flux de convection au sol sont réduits par les éoliennes.

Le pire, c'est qu'en considérant que le problème de réchauffement est physique et pas surnaturel, on pourrait adopter des solutions physiques individuelles pour compenser ses propres consommations, voire faire face à un refroidissement lorsque l'équilibre carbone sera atteint et que la concentration en CO2 baissera par photosynthèse.

La question doit être : comment réduire la consommation d'énergie primaire car c'est la seule réellement importante, après la pollution en ville, mais il faut éviter les amalgames les solutions pour la ville ne sont pas forcément les meilleures pour le climat !

Les solutions sont connues : la cogénération en est une, l'obligation de couplage des réseaux de chauffage avec les centrales thermoélectriques.

La cogénération peut aussi être individuelle en remplacement des chaudières permettant de récupérer 20 à 30 % d'énergie électrique sur la combustion de tous les carburants, une énergie évidemment utilisable localement immédiatement dans une PAC, pouvant doubler la chaleur produite avec la même consommation, ou dans la batterie d'une voiture électrique, qui peut ainsi rouler au fioul domestique, au bois (cogénération à pellet) ou au gaz de ville !

En fait, la sortie de l'obscurantisme du réchauffement par le CO2 est une grande ouverture sur les projets souvent enterrés pour cause de nucléaire pas cher et permet d'utiliser les technologies existantes pour les adapter aux biocarburants sans repasser par les cavernes et la bougie !

Mais faut-il pour autant enterrer le nucléaire :

En cogénération, on pourrait diviser la puissance des réacteurs par 4 (et forcément les déchets ainsi que leur dangerosité) et les rapprocher des utilisateurs finaux, les associer à d'autres énergies pour améliorer le rendement énergétique des turbines,... (il y a bien un réacteur nucléaire, voire deux sur le CdG, les sous-marins nucléaires,..).
En complément, j'ai préparé ce graphique à partir du spectre proposé pour "expliquer" "l'effet de serre du CO2". https://ppe.debatpublic.fr/file/1400/download?token=In_l7IIZ
On note que les spectres de 210 à 310 K sont représentés au même niveau.
En respectant les niveaux physiques on met clairement en évidence le fait que le CO2 n'a pas l'effet qu'on lui attribue.
A mesure que le sol se réchauffe, le maximum d'émission se déplace à l'opposé de la raie du CO2 à 15/17µm et augmente d'intensité.
L'effet du CO2 est donc plus important sur le pôle côté hiver (210K), (jusqu'à –80 s'il ne neige pas du CO2) qu'en plein soleil au sahara (310K) et globalement plus il y aura de réchauffement et moins l'impact du CO2 sera sensible.
Baser une politique énergétique sur une erreur physique me semble grave de conséquences.
Il serait préférable et de bon sens de privilégier l'efficacité énergétique en kWh économisés plutôt qu'en CO2, privilégier des solutions de cogénération, technologiquement compatibles avec les techniques actuelles et les biocarburants et synchrones avec les besoins (l'énergie du cogénérateur peut être consommée par une PAC en temps réel sans stockage ni lignes HT avec des rendements de 150 à 200%.. et même si les solutions sont mises en œuvre par les fournisseur d'énergie).

Avis n°106
Ajouté par Gérard ANONYMISé (Dijon), le 26/03/2018

Le chauffage des bâtiments est actuellement un poste d’émission de CO2 très important car la grande majorité de ceux-ci sont chauffés avec du gaz ou du gasoil. Plusieurs pistes doivent être explorées pour diminuer ces émissions. Le critère pour mesurer l’efficacité de chaque action doit être le prix de la tonne de CO2 évitée. L’isolation des bâtiments anciens malgré le coût important de départ doit se poursuivre. Il faut bien évidemment commencer par les moins performant énergétiquement afin d’avoir un prix significatif de la tonne de CO2 évitée. La construction des nouveaux bâtiments doit prendre en compte la consommation énergétique, mais également et surtout les émissions de CO2. Pour cela, il convient d’utiliser ce critère des émissions de CO2 dans la prochaine version de la Réglementation Thermique (RT) qui devrait remplacer le plus rapidement possible la RT 2012 qui ne prend pas en compte cet aspect. Il faut également développer les énergies renouvelables thermiques pour produire de l’eau chaude et chauffer les bâtiments. Les pompes à chaleur doivent aussi trouver leur place car elles présentent plusieurs avantages :
• Elles permettent dans notre pays où l'électricité est décarbonée de chauffer les bâtiments avec une faible émission de CO2.
• Elles consomment peu d'énergie grâce au COP (COefficient de Performance) qui peut être compris entre 2 et 5.
• Elles développent les énergies renouvelables qui peuvent être de 1 à 4 fois l'énergie consommée.

Notre pays doit évidemment prévoir de maintenir son niveau de production d’électricité décarbonée à un niveau suffisant pour passer les périodes de grand froid sans compter sur la production éolienne et photovoltaïque incertaine (éolien) ou nulle (photovoltaïque) en hiver entre 18 et 21h en période anticyclonique. Pour tout cela notre pays doit maintenir mais également, pour les nouveaux usages (déplacement électrique, pompe à chaleur…), développer une production d’électricité pilotable bas carbone comme le nucléaire ou l’hydraulique.

Gérard PIERRE, ancien professeur de physique de l’université de Bourgogne. Actuellement responsable du module de développement durable en dernière année de l’école d’ingénieur ESIREM de Dijon (École Supérieur d’Ingénieur En Matériaux et en Informatique).

Avis n°368
Ajouté par Georges ANONYMISé (VERSAILLES), le 03/06/2018

L'hydrogène « vert », c'est-à-dire issu d'énergies renouvelables produisant de l'électricité, produisant à son tour de l'hydrogène par électrolyse est très séduisant... sur le papier. Malheureusement, les très nombreuses transformations physiques successives nécessaires pour l'obtenir à partir d'énergies du vent ou de soleil conduisent à des pertes qui s'accumulent pour devenir considérables et rendent l'hydrogène ainsi produit très cher. Beaucoup plus (entre 2 à 3 fois plus en l'état actuel des technologies) que l'hydrogène produit par vaporeformage d'hydrocarbures, essentiellement gaz naturel. Qui représente actuellement grosso modo 95 % de la production totale d'hydrogène dans le monde et en France. Pour des raisons évidentes de... coût de production ! Cela malgré un bilan carbone très défavorable : l'hydrogène fabriqué par vaporeformage produit environ 10 kg de CO2 pour 1kg d'H2, ce qui équivaut à un contenu carbone d'environ 300 g de CO2/kWh PCS d'hydrogène...

Les coûts de l'hydrogène « vert » sont-ils amenés à baisser rapidement pour devenir compétitifs ? Malheureusement non, pour deux raisons qui demanderont beaucoup de temps : l'augmentation des rendements, fonction des résultats à moyen/long termes de la R&D et la nécessaire division par 2 des CAPEX des électrolyseurs.

Que risque-t-il de se passer entre temps ? Le plan hydrogène que vient de dévoiler le gouvernement prévoit une enveloppe dédiée au soutien à la construction de stations-service hydrogène. Ce qui créera le besoin en incitant les automobilistes à acheter des véhicules utilisant cette énergie, pour leurs besoins particuliers ou professionnels. D'où viendra l'hydrogène pour alimenter ces stations ? En économie ouverte, nécessairement des productions les moins chères, hors subventions dont ni l'Etat ni a fortiori les consommateurs (déjà écrasés par les subventions à l'électricité éolienne et photovoltaïque) n'ont les moyens !

Résultat : le risque est très élevé que dans cette période transitoire, qui pourrait se prolonger durant de très longues années, on continue à utiliser massivement du gaz naturel pour produire l'hydrogène qui sera nécessaire. Avec à la clé une augmentation des émissions de CO2... Autant vaudrait-il brûler directement ce gaz naturel dans les moteurs, dont la combustion n'émet que... 185 g de CO2/kWh PCS !

Encore un chemin pavé de bonnes intentions risquant de mener à l'enfer... climatique !

Avis n°367
Ajouté par Alain ANONYMISé (Orléans), le 03/06/2018

Pendant la belle saison, la chaudière à bois en plaquettes est réglée sur eau chaude. A moins que dans la journée l’eau du ballon ne soit descendue en deçà de 30°, la chauffe démarre à 6 heures pour atteindre 50° si nous ne sommes que deux, 60° dans le cas contraire. Phase de mise en température de la chaudière pour l’eau qui ira ensuite chauffer le ballon. Cette chaleur sera ensuite inutile et se dissipera dans l’atmosphère dans la journée. Phase de mise en température du ballon. Une très grande partie sera dissipée dans l’atmosphère jusqu’au lendemain matin. Très mauvais rendement énergétique au total par comparaison avec un chauffe-eau au gaz qui produit à peine plus que ce qui est utile.

Avis n°312
Ajouté par jean-françois ANONYMISé (Boulogne-bilancourt), le 12/05/2018

Infrastructure de charge des véhicules électriques et filière batterie : le besoin d'un état stratège.

Ce forum me permet de livrer un certains nombres de conclusions. Elles sont issues d'un travail de groupe et d'une évaluation détaillée mais chaque point mériterait bien sur, une explication plus précise et le débat sur ces sujets complexes est légitime.

Avec le progrès des batteries déjà acquis, donc avec les technologies connues, mais avec une fabrication à grande échelle, les véhicules électriques rechargeables vont devenir compétitifs en coût et valeur d'usage qu'ils soient purs électriques avec des batteries de grande capacité ou hybrides rechargeables (PHEV). A l'horizon 2025 cette compétitivité devrait être assurée face à des versions essence et surtout diesel nécessairement renchéries par l'obligation de progresser en consommation réelle et en respect des normes de dépollution. Les bonus à la vente devraient donc progressivement être réduits et annulés.

Le rôle financier de la puissance publique restera par contre déterminant sur 2 sujets : l'infrastructure de charge pour les utilisateurs et la gestion des capacités électriques, la filière batterie française pour l'activité nationale et la balance commerciale.
Les différentes solutions couvriront le marché des véhicules particuliers mais aussi celui des utilitaires légers et certaines catégories de poids lourds.
C'est seulement si ces solutions s'imposent sur le marché et renouvellent le parc en 15 ans que l'on pourra supprimer la pollution urbaine et réduire drastiquement les émissions de CO2 du transport routier : 122 Millions de tonnes CO2 en France pour toutes les catégories y compris poids lourds.

Dans certaines conditions de production de l'hydrogène, et pour certains produits, l'utilisation de piles à combustibles pourra se justifier sur le plan écologique et économique mais pour une part restreinte : poids lourds, pile à combustible apportant un complément d'autonomie à une batterie rechargeable pour certains véhicules particuliers et utilitaires.
La grande majorité de ces véhicules électriques utilisera donc une batterie de capacité significative : pour les véhicules particuliers ces capacités de batterie pourraient aller de 10kwh à 100Kwh ; les tailles les plus faibles et intermédiaires correspondront le plus souvent à des hybrides rechargeables parallèle (les 2 moteurs thermique et électrique assurent ensemble ou séparément la traction) ou série (le petit moteur essence recharge la batterie sur longs trajets).

Cette transformation du marché et du parc automobile trop complexe ne se fera pas d'elle-même sans une orchestration publique.

1er axe - Une perspective réglementaire sur l'autonomie électrique

Après un débat avec les filières professionnelles un calendrier devrait être défini menant à des incitations fiscales puis à l'obligation d'un minimum d'autonomie électrique réelle.
Par exemple plus de 50 km d'autonomie électrique pour toutes les immatriculations neuves avant 2030, même contrainte pour tout le parc roulant sur tout le territoire avant 2050, calendrier à anticiper sur le parc roulant en centre ville et périphérie des villes.
Le progrès envisagé sur les batteries en terme de cout et de densité énergétique à l'horizon 2025 (> 400 Wh/kg contre 200 Wh/kg, < 120 €/kWh contre 200 €) permettront très probablement d'ajuster à la hausse ce seuil d'autonomie électrique : 100 km d'autonomie réelle urbaine serait la bonne cible ce qui nécessite une capacité de batterie de plus de 15 KWH pour un véhicule moyen, compte tenu des réserves nécessaires.

2ème axe - Un développement de l'infrastructure

L'objectif prioritaire est de favoriser le développement de la charge lente, heures creuses et pilotée (puissance ajustable) pour la majorité des charges, de rendre possible aussi la restitution d'électricité au réseau : « vehicle to grid » pour une partie de ces véhicules : cette solution technique sera très probablement généralisée dans les toutes prochaines générations et sera très compatible, dans une certaine plage de charge, avec la durabilité des batteries.
En complément la charge ultra rapide en stations, ou de puissance intermédiaire sur des parkings d'accès publics, se développera naturellement en fonction du marché et à l'initiative d'acteurs privés.
Pour limiter les pics de charge la priorité doit être donc être donnée à la charge lente et maitrisée. Ce qui suppose la quasi généralisation de l'équipement des prises dans les parkings privés, pavillons ou immeubles collectifs, dans les parkings d'entreprise et sans doute un complément significatif en voirie (ex. des Pays Bas).
Le succès de ce plan suppose un ensemble d'incitations fortes clairement planifiées. Des subventions doivent être privilégiées dans les premières années, mais un plan fiscal doit être débattu et annoncé : bonus et malus sur les impôts fonciers pour les particuliers et copropriété, ou la contribution territoriale pour les entreprises: bonus si prédisposition est réalisée et l'équipement aisé, malus si la prédisposition n'est pas engagée sans justificatif.
Un tel effort pourrait représenter un investissement de 2 Mrds€/an dont 1,5 d'investissement privé et 0,5 de subventions publiques pendant 25 ans.

3ème axe - Une action de l'Etat sur la filière batterie française

Les décisions sur l'offre automobile et les équipements associés dépendront des constructeurs et des équipementiers. Ils auront la possibilité d'ajuster la rythme des investissements associés et de rattraper éventuellement certains retards.
Les investissements sur la filière batterie posent plus de questions en raison du poids des investissements et du rythme des évolutions techniques
• Sans doute plus de 1 Mrds€ pour une capacité de 10 GWH : 250.000 batteries de 40 KWH
• La nécessité de maitriser toute la chaine de valeur : électrodes, électrolyte, cellules.
• Des évolutions techniques importantes obligeant à amortir un partie de ces investissements sur une durée courte (passage aux électrolytes solides après 2025 par ex.)
• La concurrence forte des grands groupes chinois et coréens qui sont déjà rentrés depuis longtemps, avec force et méthode dans cette filière stratégique.
Les institutions européennes appellent la constitution d'un « airbus des batteries » donc à une coopération entres groupes allemands, italiens et français.
Une telle option tout à fait souhaitable dans son principe peut être profitable à l'activité française si et seulement si il existe déjà une alliance française constituée.
Entre TOTAL qui a pris le contrôle de SAFT, PSA et RENAULT, le CEA LITEN en tant que secteur de recherche, éventuellement le groupe BOLLORE, la coopération est techniquement possible et justifiée, mais assez peu probable sans une intervention publique.
Cette coopération doit donc être facilitée et éventuellement financée par la puissance publique aves des projets de recherche, des projets pilotes innovants et un début de fabrication grande cadence sur des technologies maitrisées.
La coopération avec des groupes Coréens ne devrait pas être exclue à l'image de ce qui avait été envisagé par le ministre de l'industrie en 20011/12.

Nous sommes nombreux à souhaiter un nouveau Grenelle sur ces sujets pour répondre à toutes les autres questions légitimes de la transition énergétique du transport : le bilan CO2 du puits à la roue y compris la production et le recyclage des batteries, les ressources en lithium, l'élimination du cobalt, la place de l'hydrogène et ses conditions de production, la cohérence économique des choix proposés, etc.
Nous appelons également ce débat pour éviter deux dangers, l'illusion pour certains que la croissance du marché des VE se fera d'elle-même sans un plan infrastructure, enfin un certain fatalisme sur la filière batterie française. Acceptons d'en débattre !

Avis n°35
Ajouté par yann ANONYMISé (PARIS), le 20/03/2018

Une entreprise américaine, Net Power, a construit en 2016 une centrale à gaz prototype de quelques dizaines de MW qui capture, soit disant, presque 100 % du CO2 issu de la combustion (CO2 qui est ensuite stocké, ou distribué par des pipelines). Il serait peut-être temps qu'en France on s'intéresse au passage industriel de ce genre de proto.

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