Du 19 mars au 30 juin 2018, ce forum permet à chacun de donner son avis sur la PPE ou sur le débat public lui-même. Tous les avis sont rendus publics et ouverts aux commentaires. Ils seront pris en compte par la commission lors de la rédaction du compte rendu du débat.
Les derniers avis exprimés, ainsi que ceux récemment commentés apparaissent en premier dans le forum.
Tous vos avis et commentaires sont soumis à une charte de modération
Sortir du nucléaire est un pari extrêmement risqué. Certes, l'idée que le système électrique repose intégralement sur les énergies renouvelables est a priori très séduisante : ni émission de gaz à effet de serre, ni déchets radioactifs! Mais les choses ne sont pas si simples. Deux obstacles majeurs sont susceptibles d'obérer leur généralisation.
D'une part le vent et le soleil sont des énergies très fluctuantes. Les données fournies par RTE1, le gestionnaire du réseau, donnent une idée de l'ampleur des variations. En France en 2017, la production maximale d'électricité d'origines éolienne et solaire s'est élevée à 14.000 MW le 6 juin à 15h15, moment très venté et très ensoleillé, alors que la consommation était légèrement inférieure à sa moyenne de l'année. Le 26 octobre à 19h15, météo calme et soleil couché, le même parc renouvelable n'a produit que 205 MW, soit près de 70 fois moins, la consommation se situant pourtant à 10% au-dessus de la moyenne. Les productions éolienne et solaire étant encore minoritaires, ces variations de grande ampleur sont compensées par les autres moyens de production : nucléaire, hydraulique, thermique à combustible fossile, ainsi que par les échanges d'électricité avec les pays voisins. Mais, sans nucléaire ni thermique fossile, les capacités hydrauliques et d'imports-exports seraient très largement insuffisantes pour compenser les considérables fluctuations d'un système composé majoritairement de parcs éoliens et solaires.
Les partisans de la sortie du nucléaire et d'une électricité 100% renouvelable2 proposent donc, outre de réduire la consommation d'électricité, d'investir dans de nombreux autres dispositifs complémentaires : renforcement des réseaux à très haute tension pour accroître les transferts d'électricité entre les régions françaises et avec les pays voisins ; mise en place de "réseaux intelligents" utilisant des compteurs de type Linky pour piloter la consommation des particuliers (imposer, lorsque la production renouvelable est insuffisante, des reports de chauffage, de l'utilisation de l'électroménager, de la recharge des véhicules électriques...) ; adoption d'une proportion optimale ente les capacités éoliennes et solaire afin de minimiser les écarts saisonniers de la production renouvelable. Mais il faudra surtout investir massivement dans des systèmes de stockage de l'électricité, dont on ne maîtrise aujourd'hui ni la faisabilité, ni l'impact écologique, ni a fortiori le coût. L'ordre de grandeur de la capacité de stockage nécessaire se chiffre en plusieurs milliards, voire dizaines de milliards de kWh. La technologie aujourd'hui maîtrisée est le stockage par pompage de l'eau dans des lacs d'altitude, mais il faudrait multiplier par bien plus de 10 les capacités actuelles alors que le potentiel physique de la France apparaît limité à un doublement. On entend dire que les progrès technologiques réalisés dans les batteries permettraient d'y recourir pour répondre aux besoins de stockage, mais il faudrait mobiliser des dizaines de millions de tonnes de produits chimiques, solides ou liquides selon les technologies employées. Il y a bien sur l'hydrogène, qu'on fabriquerait par électrolyse durant les périodes de production excédentaire et qu'on brûlerait durant les périodes déficitaires dans des turbines à combustion. Mais le transfert souffrirait de très fortes pertes d'énergie et la faisabilité industrielle d'une production fluctuante d'hydrogène n'est toujours pas démontrée...
Deuxième obstacle à son développement, l'électricité renouvelable implique une consommation très élevée de ressources terrestres. Certes les installations éoliennes et solaires ne consomment rien quand elles produisent, mais elles mobilisent de fortes quantités de matière pour être construites. Ce point reste méconnu du grand public, bien que quelques scientifiques se soient penchés sur cette question et nous alertent3. Pour convertir l'énergie du vent ou du soleil en électricité, il faut en effet recourir à de très grandes installations et en très grand nombre. De plus, en raison des fluctuations du vent, un mégawatt installé en éolien terrestre produit durant ses 20 ans de vie au mieux 6 fois moins d'énergie qu'un mégawatt nucléaire durant ses 40 années de vie. Quant aux panneaux photovoltaïques, leur durée de vie se rapproche de celles des centrales nucléaires mais cela ne fait que compenser un taux d'utilisation de leur puissance maximale 2 fois plus faible que les éoliennes sous nos latitudes, si bien qu'on aboutit à un rapport similaire des énergies produites. Ainsi, l'Alliance nationale de coordination de la recherche pour l'énergie (ANCRE)4, se référant à des études d'universitaires et de chercheurs du CNRS, indique que, pour une même énergie produite durant leur vie, les éoliennes terrestres nécessitent 10 à 15 fois plus de béton, 50 fois plus d'acier, 10 fois plus de cuivre et d'aluminium que les centrales nucléaires. Ces ratios peuvent être encore plus élevés pour les éoliennes en mer et les panneaux solaires photovoltaïques. En outre, ces productions renouvelables sont souvent fortement consommatrices de métaux rares, dont l'extraction se concentre en Chine et en Afrique, dans des conditions dramatiques pour l'environnement et la santé des travailleurs. L'alerte est dejà lancée, le développement des énergies renouvelables (ainsi que des technologies du numérique) exige une forte relance des l'extraction minière dans le monde entier, Europe comprise.
Pour toutes ces raisons, vu d'aujourd'hui, il paraît très risqué de ne miser que sur l'éolien et le solaire pour l'avenir de la production d'électricité. Si le nucléaire est abandonné et que ne se réalisent pas les paris sur l'aboutissement technologique des moyens de stockage, la disponibilité des ressources terrestres à des conditions économiques non prohibitives, l'acceptabilité par les populations d'une occupation territoriale très importante des moyens de production, de transport et de stockage de l'électricité, il ne restera pour éviter la pénurie que le recours à des moyens émetteurs de gaz à effet de serre. C'est pour avoir mesuré ce risque que Nicolas Hulot a déclaré infaisable la réduction du nucléaire à 50% de la production en 2025.
Le parc nucléaire français reste certes très important, mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Il est ancien, beaucoup de centrales arrivent en fin de vie : dans 5 ans, le tiers de la capacité nucléaire aura atteint ou dépassé 40 ans de service, dans 10 ans ce sera le cas des 3/4. Dix ans, c'est le délai minimal entre la décision de construire une centrale nucléaire et sa mise en service sur le réseau. Ne pas prendre aujourd'hui la décision d'investir dans la rénovation des centrales existantes pour prolonger leur durée de vie ou dans la construction de centrales nouvelles reviendrait à décider de sortir du nucléaire . En silence mais sciemment on transmettrait les risques évoqués ci-dessus aux générations futures. Sans relance de l'investissement, les compétences acquises par notre pays dans la filière électronucléaire seront perdues. Les déboires subis par le chantier de l'EPR de Flamanville témoignent déjà de problèmes en la matière ‒ l'installation précédent l'EPR, Civaux 2, avait été mise en chantier en 1991, il y a 28 ans. Autrement dit, s'il y a abandon de la filière, les générations futures ne pourront y revenir qu'en faisant appel aux technologies chinoise, russe ou indienne.
Il ne s'agit pas de prôner un tout nucléaire contre un tout renouvelable. Ne serait-ce parce que dans le monde le développement des filières éolienne et solaire permet de diminuer la combustion de charbon et de pétrole pour produire de l'électricité. Même si cela ne conduit pas à fermer de telles centrales – il faut bien répondre aux besoins en électricité quand le vent est en panne ou le soleil voilé – cela permet de réduire leur production et donc les émissions de gaz à effet de serre. C'est donc une bonne chose. Mais il serait inconcevable et même irresponsable que, pour faire comme les autres, notre pays remplace son nucléaire actuel contre une production thermique émettrice de gaz à effet de serre. En revanche, qu'il adopte un mix composé de nucléaire et de renouvelable semble être une solution qui, sans être parfaite, répond à un souci semble-t-il répandu, sinon unanime, de "ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier".
On pourra accuser de tels propos de briser un rêve, celui d'un monde pourvu en énergie gratuite et sans problème. Certes l'utopie en politique, dès lors qu'elle est largement partagée, peut devenir une force transformatrice de la société. Mais l'utopie ne permettra jamais de modifier la force du vent ni de contourner les lois de la physique.
NOTES :
1. http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique
2. Etude ADEME : un mix électrique 100% renouvelable, octobre 2015
3. Olivier Vidal, directeur de recherche au CNRS à l'Institut des sciences de la Terre de Grenoble
Bruno Goffé, directeur de recherche CNRS, Président de la Société Française de Minéralogie et de Cristallographie
Florian Fizaine, Maitre de conférences (Université de Savoie Mont-Blanc)
4. https://www.allianceenergie.fr/etudes-et-rapports/
Ressources minérales et énergie – rapport du groupe « Sol et sous-sol » de l'Alliance Ancre
Echec patent dans la réduction des émissions de GES ! Mais nous trompons-nous de bonne foi ? Les résultats sont calamiteux, mais à quoi d'autre fallait-il s'attendre en regardant, sans œillères idéologiques, la manière dont on prétend traiter la question ? La France, en recopiant servilement des modèles qui ailleurs ont montré leurs limites, voire leur inanité, ne pouvait guère espérer autre chose ; une bonne raison pour en changer.
Pour une France qui s'affiche volontiers allante en matière de réduction des émissions de GES, les résultats ne sont pas au rendez-vous, les rejets ayant même augmenté régulièrement et significativement depuis la signature de l'Accord de Paris. Au regard du battage politico-médiatique fait autour d'efforts dédiés très conséquents pour la pénétration des renouvelables électriques (éoliennes et solaire PV), c'est une information dérangeante. Mais est-ce vraiment une surprise ?
Certes les tenants de ces politiques soutiennent à raison que Paris ne s'est pas édifié en un jour et que, transposant l'adage, l'effort produit n'est pas encore assez intense pour que les résultats soient déjà visibles. Propos rassurants qui devraient aisément convaincre, d'autant que la solution se trouve logiquement dans l'accélération des programmes engagés.
Quant aux suspicieux, à supposer qu'il en reste dans une opinion si largement acquise aux vertus renouvelables, il serait pourtant bien utile à tous qu'ils poussent plus avant leur questionnement.
Le triste pot aux roses apparaît en considérant la contribution des différents secteurs émetteurs. Transports, bâtiments, agriculture et industrie, dans l'ordre décroissant, sont en gros responsables de 85% des rejets de GES, or l'essentiel de l'effort national est consacré au secteur électrique pourtant déjà particulièrement vertueux en matière d'émission, quelques % tout au plus, grâce à l'hydraulique, au nucléaire. On se trompe donc grossièrement de cible.
De plus, le développement à très grande échelle des parcs éoliens et des champs solaires PV vient en substitution d'une part de la production nucléaire, laquelle n'émet pas de GES. En résumé, une action blanche sur un axe qui n'est pas le bon garanti l'absence de résultat.
Le bon sens doit évidemment mener vers un autre schéma où les sommes considérables qui s'investissent dans les électro-renouvelables seraient consacrées à lutter efficacement contre l'émission de GES avec deux secteurs qui s'imposent : le conditionnement des bâtiments et les transports.
Au-delà d'un accroissement de l'efficacité énergétique (isolation du bâti, rendement des moteurs...) il faut chercher à diminuer la part des combustibles fossiles utilisés en en leur substituant, quand cela fait sens, une électricité qu'on sait produire en France sans émission de GES.
Dans un tel schéma, la demande d'électricité pourrait croître significativement par transfert des usages et le parc de production électrique devrait donc s'agrandir. Il faudrait alors considérer l'addition nette des moyens de production (nucléaire+ hydraulique+renouvelables) et non, comme actuellement, leur substitution, laquelle ne garanti aucun gain en matière d'émission de GES, c'est même l'inverse en y regardant de plus près.
Resterait à imaginer un schéma pratique permettant une contribution à droits devoirs et rémunérations justes des différentes sources et services, bien loin de la situation actuelle ou l'iniquité prévaut, les sources renouvelables prépayées et prioritaires contraignant techniquement et économiquement l'outil nucléaire.
Si par comparaison avec les autres pays, la France est globalement vertueuse s'agissant des émissions de GES, grâce à une production électrique quasiment décarbonée, il est patent qu'elle ne fait pas d'efforts suffisants dans les secteurs lourdement émetteurs.
L'installation à très grande échelle d'éoliennes et de panneaux solaires est abusivement présentée comme la voie choisie pour lutter contre le dérèglement climatique alors qu'il s'agit en fait de stratégies industrielles parfaitement opportunistes. Celles-ci ne soutiennent pas ou bien peu l'activité nationale, cellules éoliennes et panneaux solaires étant quasi intégralement importés.
Mais présentées comme également capables de faire reculer un nucléaire honni, ces stratégies possèdent là un atout maître et s'imposent donc facilement dans l'opinion,
laquelle en demande encore davantage, convaincue sans beaucoup d'interrogations que le pays est en retard par rapport à ses voisins.
En retard, la France l'est pourtant clairement si on considère ce qu'elle pourrait faire en investissant utilement et significativement dans les secteurs fortement émetteurs. Si l'effort financier était à la hauteur de ce qui est actuellement consacré aux renouvelables électriques, les résultats deviendraient rapidement visibles.
On s'engagerait alors dans une véritable transition énergétique, certes plus laborieuse, plus difficile et moins visible que les altières éoliennes ou les impressionnants champs solaires. Une transition qui bousculerait des habitudes culturelles en impliquant davantage les acteurs qui aujourd'hui ont bien légèrement donné procuration aux renouvelables.
L'absence de résultats et surtout de perspectives crédibles nous disent clairement que nous nous trompons. Compte tenu des informations accessibles à tout honnête homme, ils nous disent aussi que nous nous trompons à l'insu de notre plein gré.
Contrairement à la pensée commune cette transition suit l'homme depuis l'âge de pierre, très modestement au début, puis de plus en plus vaillante avec une exploitation à grande échelle de la forêt. Il s'en suit un équilibre de plusieurs millénaires contraint par la disponibilité de la ressource en bois. Pour la France du Moyen-Age la population varie en fonction des épidémies et oscille entre 10 et 20 millions d'habitants, cette oscillation permettant aux jeunes pousses de grandir. Néanmoins la France de l'Ancien Régime était probablement le pays constitué le plus peuplé au monde. L'arrivée de la machine à vapeur en Angleterre a boosté la consommation d'énergie et notre puissance ainsi que notre démographie. On venait d'entrée dans l'âge du charbon, puis du pétrole, puis du gaz, puis tous ensembles. Le nucléaire est le dernier arrivant dans ce maelstrom de l'énergie avec 2 caractéristiques nouvelles et essentielles : il faut la manier avec des pincettes et elle ne produit pas de CO2. Mais si parait-il, le rire est le propre de l'homme, sa curiosité et son inventivité n'a pas d'équivalent sur la Terre. L'homme face à un danger a toujours recherché l'innovation, et maintenant le CO2 constitue un vrai danger pour l'homme, pour peu que la Terre soit pleine (1). Alors on se tourne vers de nouvelles ressources qui sont là depuis toujours. Le soleil, le vent, nous sommes contraints d'abandonner nos vieilles buches, nos vieux poêles, nos vieilles gazinières, même sûrement nos vieux réacteurs. Aurions-nous trouvé le Graal énergétique ? Même s'il est vrai qu'un ha de cellules photovoltaïques produisent 300 fois plus d'énergie (2) utilisable par an qu'un ha de forêt, nous sommes toujours dans un monde fini.
Mais comme toutes les périodes précédentes, elles se sont agrégées à la suivante, puis ont disparu. On n'a pas quitté l'âge de pierre faute de pierres, ni l'âge du charbon faute de charbon, on a simplement fait une transition énergétique. Les efforts et les regrets des anciens mineurs sont louables et respectables, le mineur est toujours attaché à son puits, même si sa mine dévorait aussi les hommes. Comme disait un Président, paraphrasant un proverbe ''il faut laisser du temps au temps''. Ne rien précipiter mais ne rien ralentir. Un nouveau monde arrive, celui des photons, des électrons et des protons. Le neutron aura-t-il encore une place ? Je pense que oui, car depuis l'âge de l'écriture on garde la mémoire nos découvertes, ''on ne désapprend pas le feu''. Quelle sera la place du neutron dans notre futur proche ? 60% de l'énergie ? 50% de l'énergie ? 30% de l'énergie ? Laissons le sage, l'économie et la technologie décider. A toute époque, il y a eu les anciens et les modernes, mais les modernes d'hier sont toujours devenus les anciens d'aujourd'hui.
Je pourrai dire beaucoup de choses sur le neutron, sur l'électron, sur le photon, mais le copier/coller n'apporte rien, le citoyen éclairé choisira et son choix sera le bon, quoi qu'en pensent quelques visionnaires autoproclamés.
(1) Terre pleine ou Terre vide c'est une manière de penser on est trop nombreux ou on est pas assez nombreux.
(2) 1ha de forêt produit environ l'équivalent de 12,5 MWhth par an et 1ha de PV en France c'est 1200 MWhé.
Ceci est un avis, afin de laisser une trace sur d'éventuelles décisions d'abandon du nucléaire en France. L'émission de France 5 "EPR l'impasse française", très partisane et caricaturale, a pour but de pousser les responsables politiques et l'opinion publique à renier le choix du nucléaire fait dans les années 70, qui nous assure pourtant d'une électricité propre, très sûre et surtout à prix imbattable (taxes comprises bien entendu !). Avec des procédés qu'on croyait réservés aux pays totalitaires, la chaîne publique distille des qualificatifs totalement dépourvus de justifications : EPR Erreur Problème Risque, suicidaire et j'en passe. Or tous les scientifiques et ingénieurs qui connaissent un peu les procédés industriels savent que l'abandon du nucléaire conduira a minima à une envolée significative des prix de l'électricité (cf. l'Allemagne qui n'en n'est qu'au début), soit à des soucis graves avec le climat ou la santé des populations (cf. toujours l'Allemagne et son charbon), soit à des pénuries d'alimentation électrique aux conséquences sociétales redoutables (cf. l'Australie du Sud). Je souhaite que cet avis reste gravé dans cette enquête, car si ces prédictions basées sur l'expérience s'avéraient, elles serviraient à mettre en évidence les responsabilités de certains médias comme de certains décideurs qui les auraient suivies.
Avis adressé à la CPDP dans la phase préparatoire du débat le 5 février :
1- Je souhaite que les coûts des énergies renouvelables soient évalués et pris en compte : coûts directs et indirects, qui ne sont jamais évoqués, renforcement du réseau. Nécessité de disposer de puissances de production pilotable pour pallier l'intermittence. Financement de l'effacement. Incertitudes sur le coût et la faisabilité du stockage.
2- Décarboner l'électricité, pourquoi ? Elle est déjà décarbonée.
Ce qui tue les producteurs, ce ne sont pas les ENR, c'est leur subventionnement. Sans subventionnement, il n'y aurait pas l'explosion de capacité que l'on constate et le développement se ferait de manière intelligente et sans excès et quand les ENR deviendront réellement rentables et viables, elle se substituront légitimement aux moyens de production classiques. Les Chinois pour préserver leur moyens de productions classiques sans pénaliser le contribuable considérent les exédents de production ENR comme des déchets de production et les excluent du réseau, c'est une solution pour éviter les abbérations que sont les prix négatifs sur le marché puisque les subventions garantissent un prix positifs à ces producteurs, au détriments des industriels qui gardent leurs moyens classiques à disposition du réseau. L'exemple Allemand nous montre que le coût des ENR se superpose à celui des moyens de production classiques (Charbon, Fioul, Gaz, Nucléaire) puisqu'il faut un parc classique de puissance équivalente pour garantir la sécurité des réseaux. Aussi, en supprimant le subventionnement des ENR, nous aurions un développement intelligent qui éliminera les moyens non rentables les uns après les autres et permettra de créer un marché de l'énergie cohérent.
Deuxièmement, l'ARENH oblige EDF à vendre un volume non négligeable de sa production nucléaire à des prix cassé et à la demande des fournisseurs alternatifs. Bien évidement ces derniers font appels à ce dispositif lors des pics de consommation quand les prix sont au plus haut, faussant la concurence, puisqu'EDF se voit imposer la double peine. Obligation de vendre à un prix très inférieur au prix du marché et obligation d'acheter l'électricité manquante à d'autres fournisseurs au prix du marché.
Il serait donc judicieux de supprimer ce dispositif pour redonner de la flexibilité à une entreprise qui dans un marché normal et déréglementé s'en sortirait bien mieux que les autres acteurs.
La France, à la pointe il y a encore 20 ans, admirée au niveau international, est en passe de devenir une nation de second, voire 3ème rang, dans le domaine de la production nucléaire du futur. Nos amis russes, chinois, américains, ainsi que de très nombreux pays émergents, développent le nucléaire du futur, avec un soutien politique très fort qui fait défaut à notre pays depuis maintenant une quinzaine d'années. Il est urgent de redynamiser la R&D nucléaire, de lancer les projets de surgénérateurs (nucléaire durable, solution 0 carbone pour plusieurs millénaires d'électricité), et enfin d'arrêter de faire du nucléaire un sujet politicien pour des femmes et des hommes politiques qui n'y entendent pas grand chose. Regardez vers les grands pays de demain : la Chine, la Russie, l'Inde, le Brésil, ainsi que tout le Moyen Orient, l'Asie du Sud Est et vous comprendrez que le virage nucléo-sceptique européen est juste un contresens historique.
Notre société peut gagner la lutte contre tous les problèmes qu'elle engendre quand nous aurons compris qu'il faut faire entrer les déchets qu'elle produit dans un cycle de renouvellement. C'est ce que fait la nature depuis toujours avec en prime l'amélioration constante du système...
Notre vie risque à chaque instant le cauchemar et d'affreuses souffrances à cause des armes nucléaires (bombes) et des centrales nucléaires (les accidents n'arrivent pas que chez les autres). Il faut en sortir rapidement.
J'exige au moins l'application du 5ème scénario Watt de RTE :
- Qui arrête tous les réacteurs nucléaires français au moment de leur 4ème visite décennale, c'est-à-dire pas de grand carénage comme le prévoit EDF. Ce scénario correspond (si pas d'accident avant !) à une sortie du nucléaire sur une quinzaine d'années. C'est aussi les hypothèses du scénario Négawatt.
- En attendant des installations propres et respectueuses de notre environnement, ce qui n'est pas le cas du nucléaire, et une baisse de la consommation à l'horizon 2035, il serait certainement nécessaire de prévoir de nouveaux moyens thermiques (doublement des centrales gaz fonctionnant actuellement).
Car la charge financière et les menaces sur l'environnement liées au nucléaire sont trop lourdes pour mon pays (fonctionnement, gestion des déchets, démantèlements, pollutions radioactives près de toute installation nucléaire, maladies graves (leucémies, cancers thyroïde, etc.). Et s'il y a un accident, n'en parlons pas !
Gaz à effet de serre ? Il est écrit dans le "Dossier du maître d'ouvrage" pour le débat public sur la PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DE L'ÉNERGIE (PPE 2018), chapitre 3.4 Climat et énergie : "En France l'utilisation de l'énergie est à l'origine de 70 % des émissions de gaz à effet de serre". Et pourtant l'électricité est produite à 75 % par le nucléaire ?
Le nucléaire émet peut-être un peu moins de GES, mais émet une autre pollution, radioactive et chimique, très grave pour la santé des habitants.
Conclusion : Pas de transition énergétique sans sortie du nucléaire