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Le forum de discussion

Du 19 mars au 30 juin 2018, ce forum permet à chacun de donner son avis sur la PPE ou sur le débat public lui-même. Tous les avis sont rendus publics et ouverts aux commentaires. Ils seront pris en compte par la commission lors de la rédaction du compte rendu du débat.

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Avis n°346
Ajouté par Francis ANONYMISé (Rancennes), le 24/05/2018

Dans le cadre actuel du débat sur la PPE, le nucléaire est souvent montré du doigt, une énergie qu'on considère aujourd'hui comme faisant partie du passé mais qui continue quand même à assurer près de 80% de notre électricité. Beaucoup de personnes continuent à agiter un chiffon rouge avec toutes les bonnes raisons qui leur sont propres. Ayons un peu de discernement et ne condamnons pas sans avoir pris en compte toutes les données.
Le nucléaire qui est une énergie totalement décarbonée est avec les nouveaux combustibles, pilotable à tout moment en s'adaptant à la demande du réseau quel que soit la situation ( les centrales peuvent réduire leur production quand l'éolien est en état de fonctionner ) et en assurant sa stabilité. Le nucléaire n'est pas incompatible avec les EnR ( éolien et solaire ) qui par différence ne se pilotent pas mais restent un complément indispensable à ce dernier compte-tenu de l'arrêt du thermique à flamme ( charbon-fuel ) pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. L'intermittence des EnR est loin d'être résolue et tant que le stockage de l'électricité à grande échelle n'aura pas trouvé une solution économique il est indispensable de garder la production nucléaire en l'état. De plus les EnR sont largement subventionnées et le rachat de leur production à un prix au dessus de celui du marché pénalise les citoyens qui retrouvent leur facture augmentée au travers de la CSPE. Tant que le problème de l'intermittence ne sera pas résolu, et on est pas prêt de trouver une solution, et que cette énergie continuera à être subventionnée, elle ne pourra être considérée que comme une énergie complémentaire qu'on continuera à payer au prix fort. Malgré les sommes considérables injectées depuis plusieurs années dans les EnR, les émissions de CO2 continuent à grimper ( environ 2% par an ces 2 dernières années ) alors que leur diminution est une priorité du Chef de l'Etat. Développer à marche forcée du renouvelable qu'on paye au prix fort pour remplacer le nucléaire est totalement inefficace sur le climat. Il faudrait peut être rechercher ailleurs si on veut réduire significativement les émissions de CO2 et se tourner vers les secteurs très pollueur comme le transport et le bâtiment ( avec des pompes à chaleur en substitution aux chaudières traditionnelles à gaz ). C'est sur ces domaines que l'effort devrait porter en priorité si on veut réduire nos émissions de CO2.

Réduire le nucléaire dans l'état actuel c'est aussi augmenter le risque de blackout sur le réseau par la diminution des marges que ne permettront pas de compenser les EnR( lors des épisodes cycloniques hivernaux où la demande à la pointe est forte comme en février dernier, l'éolien est souvent à l'arrêt par absence de vent ). Le pays peut-il se permettre de prendre ce risque qui entrainerait des conséquences incalculables pour la population ? L' ASN lui-même, autorité indépendante qui surveille de près les centrales vient de tirer récemment la sonnette d'alarme sur la marge de sécurité jugée insuffisante du système électrique.
Malgré une stagnation de la consommation électrique ces dernières années, les développements nouveaux liés à la mobilité électrique, aux nouveaux usages, couplés à une croissance démographique qui se poursuit en continu vont entrainer des besoins en électricité de plus en plus importants. Dans ce contexte le nucléaire qui est la seule source d'énergie avec l'hydraulique permettant d'assurer une production en continue restera toujours un socle pour la stabilité du réseau national. La réduction du nucléaire dans le Mix électrique recherché ne pourra se faire que progressivement en fonction des développements à venir sur les renouvelables et avec en priorité un renforcement du réseau existant.

Avis n°107
Ajouté par Hervé ANONYMISé (Vizille), le 26/03/2018

Alors que la production d'électricité nucléaire assure à la France une électricité à un coût raisonnable (0,15 €/kWh près de deux fois moins cher qu'en Allemagne à 0,27 €/kWh ), très peu émettrice de CO2 avec un contenu de 62g/kWh à comparer à 486g/kWh et qui évite des importations massives de charbon ou de gaz, de nombreux français souhaitent une réduction ou même la suppression du recours à l'énergie nucléaire pour la production d'électricité. Les deux raisons principales justifiant cette attitude assez paradoxale, sont les risques associés à cette énergie et la problématique de la gestion des déchets . Or, une étude sérieuse du risque nucléaire réserve quelques surprises. Une étude comparative des risques associés à la production d'électricité a été menée par l'Union Européenne . Ses principaux résultats ont été résumés par la revue Forbes dans le tableau suivant :

Techniques : Charbon Pétrole Gaz Biomasse PV éolien Hydro Nucléaire
Décès / 1000 TWh : 170000 36000 4000 24000 440 150 1400 90
Tableau 1 - Nombre de décès calculé pour la production de 1000 TWh (deux fois la consommation française) à partir des données observées pour différentes techniques de production d'électricité.

Ces calculs sont faits sur l'ensemble du cycle de vie, depuis l'extraction minière jusqu'aux conséquences des émissions atmosphériques et aux catastrophes. Pour le nucléaire les conséquences de catastrophes de TMI, Tchernobyl et Fukushima sont incluses.
De leur côté, Kharecha and Hansen ont montré que, du fait de la pollution provoquée par les centrales électriques utilisant du charbon qui les auraient remplacées les centrales nucléaires ont évité près de 2 millions de décès prématurés.
Toujours sur l'ensemble du cycle de vie, le calcul des émissions de CO2 par technique employée donne le Tableau 2 :

Technique : Charbon Gaz CCG Hydro Eolien Solaire PV Nucléaire
Emissions (gCO2/kWh) : 1024 491 6 15 45 16
Tableau 2 - émissions de CO2 calculées sur le cycle de vie dans le cadre du programme Externe
Sources : http://www.sfen.org/fr/nuclear-for-climate et http://www.sauvonsleclimat.org/images/... (diapo 12)

Pour ce qui concerne les atteintes à la biodiversité, on peut considérer qu'elles seront d'autant plus grandes que la surface consacrée à la production sera grande. Le Tableau 3 montre la surface qui serait nécessaire pour produire 500 TWh par an (environ la consommation française) selon les technologies.

Technique : Nucléaire Fossiles Solaire (PV) Eolien au sol Biomasse
Surface km2 : 160 400 8 000 50 000 200 000
Tableau 3 - Surface théorique nécessaire pour fournir l'énergie électrique consommée annuellement en France pour les principales technologies.

En conclusion :
L'électricité d'origine nucléaire est la moins meurtrière, la moins émettrice de CO2, la moins émettrice de particules, la plus respectueuse de la biodiversité. Alors pourquoi s'en passer ?
Ce qui est vrai est qu'elle est l'objet de peurs injustifiées qui peuvent conduire à des paniques dans le public et les instances politiques.

Avis n°352
Ajouté par Jean ANONYMISé (LYON), le 27/05/2018

Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, le Ministère a pris comme décision première l'arrêt définitif de la centrale nucléaire de Fessenheim qui produit 11 milliards de kWh par an sans émissions de gaz à effet de serre ! Et hélas, ce n'est pas un gag.

Avis n°308
Ajouté par Antoine ANONYMISé (Toulon), le 10/05/2018

Il y a une réelle malhonnêteté à ne pas dire clairement les choses : notamment de ne pas parler économie et coût du kWh dans cette PPE, et de faire croire que le développement des ENR va faire diminuer les emmissions de CO2. D'abord parlons coût du kWh qui ne fait qu'augmenter, gaz et électricité confondus, alors que l'on nous dit que les ENR sont de plus rentables... sans nous préciser que toutes les augmentations que l'on subit sont faites pour les subventionner. Mais le pire, c'est que cela va servir à augmenter les émissions de CO2, car on sera obligé de brûler du gaz quand il n'y aura plus assez de nucléaire et qu'il n'y aura plus de vent la nuit, sans compter que cela augmentera aussi le déséquilibre de notre balance commerciale. Tout cela pour diminuer la part du nucléaire, qui, compte tenu des réacteurs existants délivre des kWh à prix compétitifs. En les arrêtant, par pure idéologie et sous couvert d'écologie... on va tranquillement mais sûrement dans le mur, qu'il s'agisse des coûts ou de la diminution du CO2. J'aimerais trouver quelqu'un qui puisse me prouver le contraire.

Avis n°242
Ajouté par Christine ANONYMISé (DECINES), le 20/04/2018

La France est le seul pays au monde à produire les ¾ de son électricité avec des réacteurs nucléaires vieillissants qu'il faut rénover profondément si l’on veut qu'ils dépassent 40 ans. Or ceci va coûter très cher. Au même moment, le prix des énergies renouvelables électriques s'effondre. Et même si la France freine pour en produire le moins possible, toute l'Europe s'y met. Les réacteurs nucléaires mettent trop de vies en danger. Il faut les arrêter au plus vite. Pour cela, il est tout à fait possible d'économiser l'énergie au lieu de pousser à la consommation (chauffage électrique) et de produire de l'électricité avec un mix d'énergies renouvelables. Le réseau de distribution de l'électricité doit être modernisé dans ce sens et le stockage est maintenant possible. Il faut transférer les sommes prévues pour le rafistolage des vieux réacteurs et pour l'EPR vers les renouvelables. il faut le faire car c'est la seule façon de respecter la vie de nos enfants.

Avis n°349
Ajouté par Claire ANONYMISé (Manosque), le 25/05/2018

Pourquoi lie-t-on dans les discours transition énergétique et dénucléarisation ? Si l'objectif prioritaire est bien de décarbonner les énergies pour limiter le réchauffement climatique et donc aussi augmenter considérablement le parc de voitures électriques, on aura besoin de beaucoup d'électricité. Le nucléaire répond très bien à cette problématique et présente l'énorme avantage que nous savons où sont les déchets produits, ils sont sous surveillance et pas partout comme le CO2 dans l'atmosphère et qui fait beaucoup de morts ! Il faudrait donc le développer et fermer le cycle avec des réacteurs de 4ème génération capables de brûler le plutonium et mieux utiliser les ressources disponibles d'uranium naturel.

Avis n°141
Ajouté par Hervé ANONYMISé (Vizille), le 31/03/2018

Les réserves faites par de nombreux français à l'égard du nucléaire portent essentiellement sur les risques et sur la gestion des déchets. Un avis précédent de l'ACSPV porte sur le premier point. Nous traitons ici du second. Plus spécifiquement, nous parlons des déchets de haute activité et à vie longue destinés, selon la loi, à être entreposé dans le site de CIGEO à Bures.

Généralités
Contrairement aux déchets chimiques industriels renfermant des éléments toxiques comme l'arsenic, le plomb, le cadmium, le mercure dont la durée de vie est infinie, les déchets nucléaires renferment des radionucléides qui disparaissent avec le temps, même si, pour certains d'entre eux il faut très longtemps. Par ailleurs plus les radionucléides vivent longtemps et moins ils sont dangereux ! En effet, qui dit grande durée de vie dit faible taux de désintégration. Par exemple l'iode 129 qui a une période de 15 millions d'années est 700 millions de fois moins radioactif que l'Iode 131 dont la période n'est que de 8 jours et qui a été responsable des cancers de la thyroïde de Tchernobyl. Or le public imagine souvent que les deux iodes sont les mêmes et ont les mêmes conséquences radiologiques!
Les déchets actuels , composés de produits de fission et d'actinides mineurs enrobés dans du verre, doivent être refroidis pendant quelques dizaines à une centaine d'années. Ils sont entreposés en surface ou en sub-surface, sous surveillance, sans qu'aucune conséquence sur la santé publique n'ait jamais pu être observée. La pratique actuelle d'entreposage en surface est globalement satisfaisante, même si elle peut être encore améliorée, et ce, aussi longtemps que la production d'électricité nucléaire continuera.
Dès que la puissance dégagée devient suffisamment faible pour ne plus nécessiter de refroidissement, il devient possible de stocker les déchets à quelques centaines de mètres de profondeur, à l'abri d'éventuelles agressions criminelles et des conséquences possibles de changements climatiques à long terme.
Le bon sens dit qu'un stockage à quelques centaines de mètres de profondeur serait encore plus sûr qu'un stockage en sub-surface. Or tout se passe comme si l'on craignait davantage un stockage en profondeur qu'un stockage en surface !

Production de déchets

Ordres de grandeur
Un réacteur d'une puissance de 1000 MWe produit environ 30 tonnes de combustibles usés par an (environ 3 m3). La principale partie de ces combustibles est composée d'uranium (environ 28,7 tonnes). Ils contiennent aussi environ 1 tonne de produits de fission dont 45 kg de produits de fission de durée de vie moyenne (césium137 et strontium 90) et 65 kg de produits de fission à vie longue. Enfin ils contiennent environ 220 kg de plutonium et 18 kg d'actinides mineurs (américium, curium et neptunium) .
La quantité de déchets finaux à stocker dépend de la conception que l'on a de l'avenir de la filière nucléaire.
Un scénario de sortie du nucléaire conduit à envisager que la totalité des combustibles usés doit être considérée comme devant être stockée en couche géologique profonde. La pratique du retraitement et du MOx ne change pas grand-chose à la validité de cette affirmation, car, au bout du compte, il faudra stocker l'uranium de retraitement, les combustibles MOx usés et les déchets du retraitement. On voit donc qu'environ 30 tonnes de déchets de haute activité et à vie longue (HAVL) destinés à un stockage géologique seront produits chaque année par réacteur de 1000 MWe.
Dans le cas contraire, celui d'un nucléaire durable reposant sur l'utilisation future de réacteurs surgénérateurs, aussi bien l'uranium de retraitement que le plutonium doivent être considérés comme des ressources et la quantité de déchets HAVL destinée au stockage géologique est réduite à environ 1 tonne par an. Il faut y ajouter la production d'une vingtaine de tonnes de déchets de moyenne activité et longue durée de vie (MAVL) ayant une radioactivité totale de quelques pour cent de celle des déchets HAVL, ne dégageant pratiquement pas de chaleur, et qui sont donc beaucoup plus faciles à gérer.
On voit qu'un scénario de sortie du nucléaire conduit à devoir gérer une quantité de déchets HAVL près de 30 fois plus important qu'un scénario de nucléaire durable. Un tel scénario exigerait aussi de prendre rapidement la décision du stockage géologique puisqu'il qu'il supposerait la disparition assez rapide des compétences nucléaires qui assurent, actuellement, la sûreté des entreposages. Une telle disparition est déjà observable dans un pays comme l'Italie. Contrairement à ce qui s'est passé en Allemagne et en Belgique, une décision de sortie du nucléaire ne saurait donc être prise avant que le stockage géologique soit assuré. Réclamer la sortie du nucléaire et s'opposer à la réalisation d'un site de stockage géologique est incohérent.

Comparaisons
Au niveau mondial l'électricité est produite à plus de 50 % par des centrales au charbon. Une centrale produisant 1000 MWe consomme environ 4 millions de tonnes de charbon par an. Elle produit près de 300000 tonnes de cendres renfermant 400 tonnes de métaux lourds toxiques dont 5 tonnes d'uranium et 13 tonnes de thorium. Notons que ces radioéléments ne sont pas gérés, contrairement, bien sûr, à ceux produits dans le cycle nucléaire. De plus, la centrale à charbon rejette chaque année 10 millions de tonnes de gaz carbonique dans l'atmosphère.
Il est intéressant de comparer le volume des déchets nucléaires à celui des autres déchets industriels toxiques. Au cours de l'année 1998, dans l'Union Européenne, le volume de déchets nucléaires de haute activité (HAVL) était de 150 m3 (un cube de 5,5 mètres de côté), le volume total des déchets nucléaires, y compris ceux de faible activité était de 80000 m3 (un cube de moins de 45 mètres de côté), celui des déchets industriels toxiques de 10 millions de m3 (un cube de 215 mètres de côté) et celui de tous les déchets industriels de 1 milliard de m3 (un cube de 1 kilomètre de côté).
Les gestions des déchets industriels toxiques et des déchets nucléaires à court ou long terme sont difficilement comparables mais on peut noter des cas d'intoxication graves au plomb ou au mercure, même dans les pays développés, alors que dans ces mêmes pays on n'a jamais rapporté de cas d'exposition aux rayonnements ayant entraîné des conséquences significatives pour le public du fait de la gestion des combustibles usés ou des déchets de retraitement.

Le stockage en site géologique profond

Aussi longtemps qu'ils restent confinés sous terre, dans le site de stockage géologique, les déchets nucléaires ne présentent aucun danger pour le public. C'est la contamination des eaux superficielles par des radionucléides à vie longue qui peut constituer un risque pour le futur. Pour qu'une telle contamination se produise il faut :
• D'abord que les conteneurs des déchets soient endommagés par une corrosion aqueuse, un processus qui devrait durer au moins 10000 ans.
• Que les éléments radioactifs soient progressivement dissous dans l'eau. Pour ceux contenus dans les verres ce processus durerait plusieurs centaines de milliers d'années. Certains éléments comme le plutonium et l'américium sont, d'ailleurs, très peu solubles dans l'eau ce qui étale dans le temps le processus de dissolution
• Que les éléments radioactifs soient transportés par l'eau hors de la couche géologique de stockage. Dans l'argile cela a lieu par un processus de diffusion qui est très lent. Typiquement pour un site comme celui de Bures ce processus durerait entre quelques centaines de milliers d'années pour les éléments les plus mobiles (iode , technétium 99, niobium 94, Chlore 36) et beaucoup plus pour les moins mobiles (plutonium, uranium).
• Que les éléments radioactifs passent dans la nappe phréatique de surface, ce qui est assez rapide en comparaison avec les processus précédents. A ce stade, les radionucléides les plus radioactifs, césium 137, strontium 90 et les principaux actinides (plutonium, américium et curium) auront disparu depuis longtemps ! Le neptunium lui-même, très faiblement radioactif, est très peu soluble dans les eaux souterraines et peu mobile. Une faible couche d'argile de quelques mètres d'épaisseur suffirait à ce qu'il ne puisse jamais revenir en surface. Or la couche d'argile du site de l'Est de la France a 150 mètres d'épaisseur ! Pratiquement, seule l'iode 129, et le Chlore 36 très peu radiotoxiques, devraient se retrouver dans les nappes phréatiques en liaison avec le site de stockage après quelques centaines de milliers d'années.

Risques pour la population
La règle fondamentale de sûreté imposée par les autorités de sûreté pour un stockage géologique recommande que l'augmentation de l'exposition des populations les plus exposées à tout moment du futur, n'excède pas le dixième de la radioactivité naturelle. Pour un stockage bien conçu , toutes les simulations de retour des radionucléides à la biosphère effectuées montrent que cette limite ne devrait jamais être atteinte sauf, éventuellement, en cas d'intrusion volontaire dans le site de stockage, et ce pour les intervenants eux-mêmes .
Dans le Dossier Argile 2005 de l'ANDRA on trouve une estimation des doses maximales qui seraient reçues par les populations les plus à risque pour différents types de déchets stockés

Dose maximale reçue (mSV/an) Date du maximum (années)
Tous déchets B 0,00047 370000
Tous déchets C 0,0008 550000
Combustibles CU1+CU2 0,022 410000
Combustibles CU3 0,000073 400000
Tableau 1 - Estimation par l'ANDRA des doses maximales pouvant être reçues par les populations les plus exposées

La règle fondamentale de sûreté (RFS) limite la dose acceptable à 0,25 mSv/an. On voit que, dans le pire des cas, la dose prévue n'excèderait pas le dixième de la RFS. Rappelons qu'aucun effet d'une irradiation naturelle inférieure à 50 mSv n'a jamais été observé.
Les riverains actuels des sites de stockage géologique et leur lointaine descendance ne risquent rien, à l'exception d'accidents liés aux transports divers relatifs à l'exploitation du stockage . Il reste à comprendre pourquoi cette innocuité du stockage géologique est aussi largement mise en doute dans les médias et le public. Sans doute les organisations institutionnelles n'ont elles pas suffisamment informé le public sous prétexte qu'elles ne possédaient pas les évaluations définitives de risque.

Risques pour l'environnement
Alors qu'il ne fait plus de doute que les activités humaines sont responsables de la disparition de nombreuses espèces animales il est impossible de trouver un cas de disparition imputable à l'exploitation de l'énergie nucléaire. Bien plus, même dans les cas extrêmes de contamination radioactive comme lors des essais atmosphériques d'armes où la catastrophe de Tchernobyl, les biotopes ont assez rapidement retrouvé leur état initial alors même que la radioactivité résiduelle restait notable.
D'une façon générale, une quelconque influence sur la biosphère de la production d'électricité nucléaire ne pourrait être envisagée que si l'augmentation de la radioactivité moyenne qu'elle pourrait entraîner dépassait la valeur de la radioactivité naturelle. En France l'augmentation moyenne de la radioactivité ambiante due à la production d'électricité nucléaire est 5000 fois plus faible que la radioactivité naturelle. Par ailleurs, l'activité de la totalité des déchets produits pendant 50 ans de fonctionnement du parc de réacteurs français en absence de retraitement ne représenterait, au bout de 1000 ans que le millième de l'activité de la croûte terrestre française , ce qui signifie que, même dans le cas extrêmement improbable où toute l'activité du dépôt serait relâchée dans l'environnement, l'augmentation de la radioactivité moyenne resterait très faible.

Les alternatives géologiques
• Le site de Bures, choisi par l'ANDRA pour la réalisation de son laboratoire souterrain est caractérisé par une épaisse couche homogène d'argile. L'argile est saturée d'eau très peu mobile. L'argile tend à fluer et à remplir toute cavité ou fissure qui s'y produirait. En cas de fermeture définitive du site les ouvrages seraient recouverts en quelques centaines d'années.
• Les sites creusés dans des couches de sel comme ceux en test aux USA et en Allemagne sont anhydres et complètement secs. Mais, si pour une raison ou une autre comme une mauvaise conception des voies d'accès ou, dans futur, la mise en exploitation d'une extraction du sel, de l'eau pénètre dans le site, elle se charge de sel et devient très corrosive, accélérant le passage en solution des composants des combustibles.
• Les sites granitiques comme ceux prévus en Suède et en Finlande, sont caractérisés par une absence totale d'eau dans la mesure où le granite est bien homogène comme celui du bouclier scandinave. Il semble toutefois qu'on ne peut pas exclure la formation de fissures dans le futur.

La séparation-transmutation
Les dimensions du stockage géologique sont essentiellement déterminées par le dégagement de chaleur des colis de déchets de haute activité. La réduction des dimensions du stockage pour en diminuer le coût est une motivation pour adopter une stratégie de séparation transmutation. La seule extraction du plutonium permet de diviser par deux la charge thermique. Pour diminuer la charge thermique pendant le premier siècle de stockage il pourrait être économiquement intéressant de séparer le césium et le strontium et de les entreposer sur une longue durée pour décroissance . La séparation et la transmutation de l'américium dans des réacteurs spécialisés ou dans les réacteurs surgénérateurs permettraient de gagner deux ordres de grandeur sur la charge thermique de déchets, et donc, une réduction comparable de la surface du site de stockage.
Séparation et transmutation ne sont pas des préalables à la mise au point d'une gestion satisfaisante des déchets nucléaires mais pourraient en réduire notablement le coût. Par contre l'extraction du plutonium est une nécessité pour le développement d'un nucléaire durable basé sur des réacteurs surgénérateurs.

La question du financement de la gestion des déchets
En l'état actuel le budget de l'ANDRA qui est chargée du stockage définitif des déchets nucléaires est abondé par les producteurs, essentiellement par EDF et AREVA. On peut se poser la question, comme l'a d'ailleurs fait l'OPECST, de savoir si cette solution reste fiable et valable dans le contexte de libéralisation du marché de l'électricité. Il est aussi légitime de s'interroger sur le financement des recherches sur la séparation-transmutation.
Une estimation (d'ailleurs discutée par EDF) de l'ANDRA du coût du site de stockage CIGEO est de 36 Mds d'euros. Ce chiffre correspondrait à une durée de fonctionnement de 50 ans du parc actuel qui fournit approximativement 400 millions de MWh/an, soit une production totale 20 000 millions de MWh. Le MWh est, actuellement, payé 42 Euros à EDF par les opérateurs alternatifs de production d'électricité. L'évaluation du chiffre d'affaire correspondant à 50 années de fonctionnement du parc conduit donc à 840 Mds d'Euros. Le stockage ne représenterait que 0,4% du chiffre d'affaires. Il faut, d'ailleurs, remarquer que EDF provisionne les sommes nécessaires pour assurer la gestion des déchets de ses réacteurs.

En conclusion, rien ne justifie l'affirmation, pourtant bien populaire, selon laquelle on ne saurait pas gérer les déchets nucléaires. Le véritable problème qu'ils posent est socio politique et d'acceptabilité par les populations.

Avis n°291
Ajouté par Jean Claude ANONYMISé (VEZIN LE COQUET), le 04/05/2018

Le Pacte électrique breton du 14/12/2010 est obsolète ! En particulier il est urgent d'abandonner le projet ubuesque de centrale thermique au gaz à Landivisiau (29). Son coût exorbitant s'élève à 800 M €. Incompatible avec le Grenelle de l'environnement, il est aussi en contradiction avec l'Accord de Paris et le discours d'E. Macron lors de la COP 23, déclarant que plus aucune centrale thermique ne serait construite en France. Donc le projet de cette centrale doit être abandonné au plus tôt (afin d'arrêter les frais correspondants), ou alors notre jeune Président est un fieffé menteur !

Avis n°351
Ajouté par Véronique ANONYMISé (Meysse), le 26/05/2018

Pourquoi vouloir réduire la part du nucléaire dans la production d'électricité alors que l'enjeu environnemental est la production de gaz à effet de serre ? En effet l'électricité ne représente que 25 % de la consommation finale d'énergie, la part du nucléaire dans ces 25%, 70 %, on est donc a 17,5% de part du nucléaire dans l'énergie finale et le débat focalise sur le nucléaire alors que le transport est responsable de 45 % des émissions de gaz à effet de serre ( pour 30 % de consommation finale d'électricité), le bâtiment est responsable de 30 % des émissions (pour 45% de l'énergie finale). L'électricité produit par le nucléaire est décarbonnée, il ne faut pas se passer de cette solution. De plus la production se fait sur un territoire très petit contrairement aux éoliennes pour lesquelles il faut un vaste territoire ou au photovoltaïque. De plus le PV est une filière industrielle qui n'est pas développée en France, qui est génératrice de déchets qui n'ont pas de filière de retraitement.

Avis n°339
Ajouté par La commission particulière du débat ANONYMISé (Paris), le 24/05/2018

L’atelier du 17 mai a réuni sur le thème du gaz les principaux acteurs de la filière : quelle est la place du gaz aujourd’hui dans le mix énergétique, quels en sont les usages, les atouts, les perspectives ? Quelle pourrait être la place du gaz dans la future PPE : il est question dans cet atelier aussi bien du gaz naturel en tant qu’énergie fossile la moins carbonée et du gaz renouvelable (biométhane, GNV, biogaz) en pleine expansion. Les professionnels du secteur pointent la performance des infrastructures de réseau et le développement rapide du gaz renouvelable dans différents secteurs de l’activité (transport, chauffage, industrie). Ils abordent les questions centrales de sécurité d’approvisionnement, de coût et de prix, et présentent les impacts positifs du biométhane : soutien à l’agriculture, récupération des déchets, indépendance énergétique. Deux heures pour comprendre comment le monde du gaz est d’ores et déjà engagé activement dans la transition énergétique.   

Intervenants :

Philippe Madiec, directeur stratégie régulation, GRTGaz
Catherine Leboul Proust, directrice de la stratégie, GRDF
Marie Claire Aoun, directrice des relations institutionnelles, TEREGA
Cédric de Saint Jouan, président France Bio Méthane
Martin Jahan, Directeur du Métier Gaz, ENGIE
Animation : Jacques Archimbaud et Isabelle Jarry

 

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