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Le forum de discussion

Du 19 mars au 30 juin 2018, ce forum permet à chacun de donner son avis sur la PPE ou sur le débat public lui-même. Tous les avis sont rendus publics et ouverts aux commentaires. Ils seront pris en compte par la commission lors de la rédaction du compte rendu du débat.

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Avis n°271
Ajouté par Charles ANONYMISé (Saint-Brancher), le 27/04/2018

Au nom de la réforme dite de "continuité écologique", la France a engagé une politique de destruction préférentielle des ouvrages de moulin et barrages d'usine hydro-électrique, qui sont plusieurs dizaines de milliers en France. La même politique conduit à décourager ou complexifier à l'extrême le ré-équipement hydro-électrique de ces sites anciens. Voire à prendre des décisions radicales, comme le projet de destruction des deux grands barrages de la Sélune dans la Manche, qui sont pourtant en état de fonctionnement.

Ces choix sont mauvais pour plusieurs raisons :
- il existe des solutions non destructrices de continuité, permettant d'atteindre le premier objectif (augmenter la présence de poissons migrateurs à l'amont de l'obstacle) sans faire disparaître l'ouvrage et ses divers bénéfices,
- les sites hydrauliques anciens ont fini par accueillir une faune et flore adaptées, donc le bilan de biodiversité de cette politique n'est pas réellement tiré, et n'est pas forcément bon (ces sites sont aussi des habitats pour les plantes, oiseaux, amphibiens, diverses espèces des zones lentiques et des annexes humides).

Quand un site est déjà en place (chaussée, seuil, digue, barrage), l'équipement de sa chute à fin de produire localement en hydro-électricité est le meilleur choix pour la transition énergétique bas-carbone.

Pour les sites les plus nombreux et les plus modestes (moulins), l'ouvrage peut produire en autoconsommation pour assurer le chauffage non fossile des bâtiments, ou des usages locaux de l'électricité.

Pour les sites de dimensions plus importantes (50 kW et au-delà), le surplus d'électricité peut être injecté dans le réseau, avec divers avantages : production plus prévisible (débit régulier et anticipable à plusieurs jours contrairement au soleil ou au vent) ; bon bilan carbone et matière première (techniques simples, low tech, éprouvées) ; pas d'aggravation de l'usage des sols et des eaux (on ré-utilise le site en place, sans créer un nouvel obstacle à l'écoulement).

On dit parfois que le potentiel hydro-électrique en France est déjà saturé, mais c'est faux : en réalité, 80% des ouvrages en place (incluant aussi des barrages d'irrigation, d'eau potable) ne sont pas équipés aujourd'hui, et il y a des dizaines de milliers de ces ouvrages, de toutes les dimensions, sur tout le territoire. Des solutions adaptées à chaque profil de site (turbines, vis d'Archimède, hydroliennes, roues) existent, avec un tissu industriel français et européen capable de produire cet équipement.

Il est donc souhaitable que la PPE introduise pleinement la petite hydro-électricité dans les choix publics français et fasse en sorte que son déploiement soit simplifié.

Avis n°321
Ajouté par 3048 (Aix en Provence), le 16/05/2018

Cet avis fait suite à 2 autres postés précédemment. On sait qu'un domaine du nucléaire mis en avant par les opposants à ce mode de production comme étant une menace pour nos descendants est celui des déchets de haute activité dit à vie longue (HAVL) : pour les opposants au stockage géologique, « stocker les déchets dans le sol c'est empoisonner la Terre », Or cette image symbolique d'une planète souillée, très répandue dans le public, est fallacieuse car la radioactivité est la toile de fond naturelle, omniprésente, de tout l'environnement terrestre. La désigner comme un « empoisonnement » est un non-sens. Comme le soulignent les géologues ou les spécialistes des rayonnements ionisants, « la Terre est une planète radioactive » ou, formulé encore plus directement, « la Terre n'est qu'un immense déchet nucléaire » ! Y rajouter les nôtres ne revient qu'à induire une concentration localisée et temporaire de radioactivité – de surcroit confinée – dans un milieu qui en comporte déjà, à l'état naturel, des quantités considérables. C'est l'omniprésence de cette radioactivité naturelle, perdurant dans les profondeurs, qui explique pour l'essentiel que la Terre est une planète chaude : le flux thermique qui maintient le sous-sol à une température élevée est dû pour environ 70% à la chaleur dégagée par la désintégration des atomes radioactifs. Stocker des déchets nucléaires dans un tel environnement souterrain n'est certes pas anodin mais n'a rien d'un empoisonnement. En quelques centaines d'années, ce surcroit de radioactivité sera en grande partie résorbé avec la disparition des produits de fission puis, à plus long terme, des actinides, tandis que les radioéléments présents à l'état naturel depuis l'aube des temps dans le milieu dureront bien plus longtemps que les déchets de Cigéo et continueront d'alimenter la radioactivité de ce morceau d'écorce terrestre au fil de leurs désintégrations successives, comme ils le font depuis toujours... et sans que personne ne les accuse d' « empoisonnement » (le thorium a une demi-vie de 14 milliards d'années soit plus que la durée de vie de l'univers).
Pour en être bien convaincu, regardons les chiffres de l'activité totale des déchets après 40 ans de production des 58 tranches actuelles : les verres (déchets HA) représenteront 200.000 TBq après 500 ans qui deviennent environ 21.000 TBq après 10.000 ans de refroidissement (de stockage).
A titre de comparaison, la terre, le matériau situé entre la surface du sol et l'ouvrage lui-même c'est-à-dire 15 km2 sur une profondeur de 500 m, contient des produits radioactifs (U, Th et leurs descendants, plus le K 40... poussières d'étoile que nous a laissées dame nature dans le sol terrestre depuis sa création) correspondant à une activité de 12500 TBq soit environ 50% de l'activité des déchets HA après 10000 ans.
Mais pour en évaluer le danger il faut considérer les « doses efficaces » donc changer d'unité et passer des becquerels aux sieverts. Pour les déchets qui sont vitrifiés, la fixation dans l'organisme ne peut se faire que par ingestion. En revanche, pour les produits radioactifs naturels présents dans le sol, le plus grand danger est l'inhalation : au-dessus et jusqu'à la surface, le matériau constitutif est, en effet, du « vrac » et il suffit d'avoir à l'esprit ces chantiers avec des pelleteuses qui remuent le sol sur plusieurs mètres de profondeur et la poussière associée pour comprendre que l'inhalation ne peut pas ici être négligée.
La radiotoxicité potentielle des produits naturels se trouvant entre la surface et les barrières ouvragées de l'installation affiche une activité à 100 milliards de Sv en inhalation. Cette dernière évaluation est à comparer à la radiotoxicité elle aussi potentielle (en ingestion) des déchets HAVL qui est de 50 milliards de Sv après 500 ans de stockage (et seulement 9 milliards de Sv après 1000 ans) !
La radiotoxicité de ce qui constitue la barrière finale naturelle de l'ouvrage, la couche rocheuse, sera donc après seulement 500 ans, supérieure à celle des déchets contenus dans Cigéo !
Mais pour évaluer et comparer les risques, il faut noter :
- D'une part que les produits radioactifs contenus dans le sol « en vrac » susceptibles de se transformer en poussière, laissant passer les descendants gazeux comme le radon et le thoron, contribuent à l'irradiation naturelle des êtres vivants de la biosphère. On peut remarquer que, malgré l'énorme radiotoxicité potentielle de ce volume de terre, la dose efficace délivrée aux hommes résidant toute l'année au-dessus reste très limitée (de 0,7 à 1.7 mSv/an en France). En effet, malgré l'absence de conditionnement, seule la couche superficielle contribue à la dose marquant bien la différence qui peut exister entre le danger potentiel et le risque réel. On peut déjà conclure que la dose délivrée par Cigéo à la population ne pourra être qu'inférieure à celle délivrée par cette couche, barrière naturelle mais aussi radioactive.
- D'autre part, le risque présenté par les déchets de haute activité, bloqués sous forme solide, dans une gangue de verre, soigneusement conditionnés et isolés de la biosphère par la terre d'accueil de 500 m d'épaisseur dont une couche d'argile de 130 mètres, sera nul du moins tant que l'eau n'aura pas commencé à dissoudre les verres soit après plusieurs dizaines de milliers d'années. Et à partir du moment où l'eau commencera à dissoudre les verres, les calculs sophistiqués comme les évaluations très pénalisantes conduisent à des doses minimes, en dessous de la règlementation concernant la population donc sans aucun impact sur la santé des individus et sans aucune nuisance pour l'environnement. Sans risque donc !
Les déchets nucléaires sont, a priori, potentiellement dangereux mais leur mode de conditionnement et de stockage réduit très fortement le risque qu'ils représentent, le rangeant dans la catégorie des risques acceptables. Même en prenant en compte les éventuels dysfonctionnements du système et les défaillances externes d'origine naturelle ou humaine, l'impact de ces déchets devrait rester très limité, nettement inférieur à la radioactivité naturelle et à la limite de 0,25 mSv/an imposée par les autorités publiques. Ces chiffres montrent que loin d'être des « bombes à retardement », les déchets nucléaires correctement conditionnés et stockés ne devraient donc imposer à nos descendants aucune nuisance inacceptable contrairement à ce qui est régulièrement proclamé.

Avis n°320
Ajouté par 3048 (Aix en Provence), le 16/05/2018

Le 7 mai, j'ai déposé un avis dans lequel je spécifiais qu'il fallait éviter de parler en pourcentage surtout quand on avait affaire à des entités variables et je préconisais qu'il fallait conserver la capacité actuelle (en puissance installée donc 63 GW) du nucléaire. Mais je n'avais pas aborder un point important c'est l'acceptabilité par le public de ce type d'énergie, condition sine qua non. On peut se demander pourquoi l'acceptabilité du nucléaire est souvent mauvaise.
Bien entendu parce qu'il fait peur. Il y a d'abord « le péché original » d'Hiroshima /Nagasaki et l'amalgame nucléaire militaire/nucléaire civil, a malheureusement toujours cours même si ce sont les effets thermiques et mécaniques qui sont les principaux responsables des décès dus aux explosions atomiques. Mais, à juste titre, les effets dus aux « radiations » (inconnus à l'époque) ont marqué les esprits en raison du fait que les rayonnements sont invisibles et aussi parce qu'ils apparaissent à retardements des jours, des mois, des années après l'explosion selon les symptômes. La radioactivité et les rayonnements sont donc à la base de la peur et du rejet du nucléaire.
A très forte dose en cas d'explosion atomique ou pour ceux qui sont en première ligne lors d'un accident nucléaire, les effets se manifestent rapidement : au-dessus de 4 Sv la mort est probable à plus de 50% et la situation est catastrophique si de nombreuses personnes sont concernées ; pour des doses supérieures à 1 Sv, des symptômes physiques apparaissent dans les jours et semaines qui suivent l'évènement. En dessous mais au-dessus d'un seuil (voisin de 0,1 Sv), des effets peuvent apparaître après un temps d'incubation de plusieurs années. Ces effets sont, certes, graves pour la santé (cancers, leucémies) mais pas plus que les agressions classiques (UV, tabac, radicaux libres, stress...) et de manière très comparable à celles-ci.
Peu de gens savent que la source d'énergie électrique qui fait le moins de mort par kWh produits est le nucléaire comme indiqué dans la référence suivante http://www.forbes.com/sites/jamesconca/2012/06/10/energys-deathprint-a-p...).
Mais prenons le cas de Fukushima daichi, centrale sur la quelle, l'évènement le plus grave qui peut se produire sur un réacteur nucléaire (correspondant à la perte simultanée du caloporteur donc du refroidissement et de l'alimentation électrique) est arrivé. De plus ce n'est pas 1 mais 4 réacteurs qui ont été concernés. Nous sommes 7 ans après le tremblement de terre de force 9 et du Tsunami millénaire qui a fait près de 30000 mort au Japon. En revanche, aujourd'hui, aucun mort à Fukushima ou aux alentours ni même chez les travailleurs de TEPCO, ne peut être relié directement à l'irradiation ou à la contamination par les produits radioactifs. Certes, en ce qui concerne les effets stochastiques (cancers, leucémies...) nous l'avons dit, il existe un temps de latence de plusieurs années avant que la maladie se développe. Mais pour les des 2 techniciens de TEPCO les plus exposés le risque supplémentaire de mourir dans les années qui viennent est voisin de celui d'un individu déplacé d'un petit village de la campagne vers une mégalopole comme Tokyo, Yokohama ou Osaka (l'accroissement du risque de mortalité est, en effet, dans ce cas de 2,8%) ; il est aussi le même que celui d'un individu ayant fumé 12 cigarettes par jour pendant 10 ans. Même si nous n'oublions pas les désagréments et les impacts sur la santé, consécutifs aux évacuations de certains territoires sur de longues durée, il faut relativiser cette menace qui est réelle mais n'existe qu'en cas d'accident grave.
Remarquons par ailleurs que le parc français correspond à plus de 1900 ans d'années réacteurs et sur les réacteurs actuels aucun accident grave n'a été constaté ; l'accident le plus sévère (niveau 4 sur l'échelle INES, soit un accident n'entrainant pas de risque important hors du site, s'était produit sur un réacteur de la filière UNGG aujourd'hui abandonnée. Sur les réacteurs REP actuels les incidents n'ont pas dépassé le niveau 3 jusqu'à présent (un seul incident de ce niveau sur Graveline en 1989 n'ayant eu in fine aucune conséquence).
Reste à parler des déchets, ce que je ferai dans mon prochain avis.

Avis n°173
Ajouté par Anne-sophie ANONYMISé (Paris), le 04/04/2018

Dans le dossier du maître d'ouvrage pour le débat public sur la PPE, il est précisé que "le critère de sécurité d'approvisionnement en électricité suppose que le système n'ait pas de défaillance supérieure à 3h par an en moyenne sur 10 ans". Je pense qu'il est intéressant de s'arrêter sur cette question d'approvisionnement alors que nous sommes en train de débattre sur l'avenir de notre mix énergétique.

Imaginons un instant un modèle électrique basé sur du 100% renouvelable, c'est à dire des énergies intermittentes, dépendantes des aléas climatiques et encore très peu stockables. Objectivement, comment arriver à limiter les défaillances à moins de 3h par an ? Il me semble dès lors indispensable d'accompagner l'essor des renouvelables en palliant leur intermittence grâce à une énergie fiable, en attendant que des solutions de stockage efficaces et viables soient trouvées. Cette énergie fiable, décarbonée et compétitive existe, nous la connaissons bien, c'est bien entendu le nucléaire. Grâce à ça, on arrive à "des coupures d'électricité liées à un déséquilibre offre/demande de l'ordre de 3 à 4 minutes par an". Une prouesse tout bonnement irréalisable avec uniquement les renouvelables.

Dans l'idéal, pour sécuriser notre approvisionnement en électricité, il serait peut-être intéressant d'arriver à mieux moduler le parc nucléaire pour l'adapter au développement des énergies renouvelables. Mais une chose est sûre : nucléaire et renouvelables ne sont pas incompatibles, bien au contraire !

Avis n°250
Ajouté par Jean ANONYMISé (Maurepas), le 22/04/2018

Le climat de la Terre se modifie dans une voie très incertaine pour le futur de nos civilisations, avec une montée implacable du niveau des mers rendant inhabitables et/ou incultivables des régions très peuplées, avec une intensification des évènements extrêmes et des dégâts qu’ils causent, avec une altération des régimes de pluviosité qui mettent en péril l’agriculture vivrière. Le GIEC montre dans ses rapports que l’évolution en cours du climat est due essentiellement aux émissions de gaz à effet de serre par les activités humaines. L’énergie est la source très majoritaire de ces émissions. Il est donc essentiel de réorienter la production de l’énergie vers des modes exempts d’émission de dioxyde de carbone (le principal responsable de l’accroissement de l’effet de serre) et de méthane (puissant gaz à effet de serre). Dans notre pays, la majeure partie des émissions de dioxyde de carbone provient des transports (utilisation de carburants, le plus souvent liquides issus du pétrole, mais aussi gaz liquéfié), et du chauffage des bâtiments (fioul et gaz naturel). Une transition énergétique qui se veut respectueuse de notre environnement doit évidemment protéger nos conditions climatiques. Elle se doit donc prioritairement de réduire drastiquement l’utilisation de combustibles fossiles dans ces deux domaines. Par rapport à ces sources majeures de gaz à effet de serre, notre production d’électricité n’apporte qu’une faible contribution. Ce n’est certainement pas sur elle que doivent porter nos efforts.

Avis n°231
Ajouté par Jean ANONYMISé (LYON), le 15/04/2018

Remarques préliminaires :
1- On peut observer qu'il y a une grande confusion entre énergies et électricité. Or, en énergies finales, l'électricité ne représente que 38 Mtep sur les 165 qui sont consommés. Et cette électricité est quasiment en totalité décarbonée.
2- La PPE dont il est question porte sur l'ensemble des énergies et non sur la seule électricité. Est-il besoin de le rappeler ?
3- La dernière grande transition énergétique a été décidée par le Gouvernement dans les années 1974, lorsqu'il est apparu que nous dépendions essentiellement du pétrole et que la création de l'OPEP nous a fait prendre conscience de notre vulnérabilité à la fois sur les quantités livrées et sur les coûts des hydrocarbures.
La réponse de l'époque a consisté à remplacer le pétrole par du nucléaire dans la production d'électricité avec l'immense avantage de n'avoir à modifier que le parc de production d'électricité, tout restant à l'identique chez les consommateurs.
4- Si nous sommes conduits à refaire une transition énergétique, cela est dû tout simplement à la prise de conscience mondiale que les émissions de gaz à effet de serre et notamment les émissions de gaz carbonique augmentent la concentration de ce gaz dans l'atmosphère et qu'il en résulte une augmentation de la température moyenne du globe et un risque sérieux pour la population et la biodiversité mondiale.

PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DES ENERGIES

1- OBJECTIF MAJEUR.
Dans une opération de cette importance, il ne peut y avoir qu'un seul objectif : Réduire d'un facteur 4 les émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport aux émissions de 1990. Et c'est ce seul objectif qui doit nous guider et servir d'élément de mesure du bien fondé de notre choix de politique énergétique. L'empilement d'autres objectifs annexes n'apporte rien si ce n'est de la confusion.
Ensuite ce sont soit des moyens, soit des retombées que nous examinerons.
Réduire d'un facteur 4 nos émissions constitue l'engagement international de la France après le protocole de Kyoto, engagement renouvelé lors de la COP 21. Et la France doit respecter ses engagements internationaux si elle veut rester crédible.
Or non seulement nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire mais d'après les chiffres du Ministère nos émissions ont légèrement augmenté en 2016 et 2017 malgré plus de 12 Mds d'€ (CSPE) engloutis dans les surcoûts liés aux électricités renouvelables intermittentes : éolienne et photovoltaïque.
Nous sommes donc engagés dans une politique erronée. Mais le plus sûr moyen de se tromper de solution consiste à se tromper de problème. L'électricité est déjà décarbonée et ne nécessite aucunement d'être remplacée par des électricités intermittentes décarbonées.
Pour réduire à coup sûr nos émissions de gaz carbonique, nous devons remplacer les énergies fossiles qui sont majoritaires dans le bilan énergétique français et qui sont les réelles sources d'émissions de gaz carbonique.

2- BILAN DES ENERGIES FINALES CONSOMMEES EN FRANCE.

D'après le document du Ministère : Chiffres clés de l'énergie 2016. Chiffres donnés en Mtep.
Nature énergies finales Mtep
Charbon 5,4
Produits pétroliers 73,1
Gaz 31
Total énergies carbonées 111,5 Mtep
Electricité (vecteur énergétique) 37,2
Energies renouvelables thermiques 15,5
Total énergies décarbonées 52,7 Mtep
TOTAL GENERAL 164,2 Mtep

D'après ce tableau très explicite du datalab du Ministère, la France de 2016 consomme 164,2 Mtep d'énergies finales avec globalement un ratio de 2 Mtep de combustibles carbonés pour 1 Mtep d'énergie décarbonée.
L'objectif 2050 est extrêmement simple, il faut inverser ce ratio avec 2 Mtep d'énergie décarbonée et 1 Mtep d'énergie carbonée.
Le scénario à développer est clairement celui donné par l'ONG « Sauvons le Climat » et qui porte le nom de Négatep. Il est disponible sur le site internet de « Sauvons le Climat »

3- LES ACTIONS A CONDUIRE.
3-1- LE BATIMENT.
Il consomme 46 % de l'énergie finale en France pour 27 millions de logements, dont 7 millions sont considérés comme des « passoires thermiques », et le tertiaire.
Ce sont ces 7 millions de logements « passoires thermiques » qu'il faut rénover énergétiquement en priorité et faire de cette opération un challenge national.
Le coût unitaire d'une rénovation énergétique sérieuse de ces logements est estimée par l'Adème entre 30 k€ et 40 k€.
RTE considère que l'ambition doit être de résorber ce stock en 10 ans et qu'il faut en rénover 700 000 par an, soit un volume financier compris entre 21 Mds d'€ et 28 Mds d'€ par an.
Inutile de dire que les occupants de ces logements sont la plupart du temps dans un état de grande pauvreté et en précarité énergétique. S'ils en sont les propriétaires, ils ne peuvent pas engager de telles dépenses et s'ils en sont locataires, les bailleurs ne peuvent pas non plus aller très loin car il n'y aura pas de retour sur investissement.
Il faut donc que l'Etat prenne cette opération en charge de façon vigoureuse. Il a l'appui de la Cour des Comptes qui vient de produire un rapport très intéressant, reconnaissant que ces aides sont très utiles.
Parallèlement, il faut revoir totalement la réglementation thermique 2012 qui donne priorité absolue au chauffage au gaz. La nouvelle réglementation thermique doit donner la priorité à la diminution des rejets de gaz à effet de serre.
3-2- LA MOBILITE.
Le parc de véhicules en France comptait au 1 janvier 2017
• 32,39 millions de véhicules particuliers soit 82,8 % du parc automobile.
• 6 millions de véhicules utilitaires légers (inférieurs à 5 tonnes)
• 0,75 millions d'autocars, autobus et véhicules industriels (supérieurs à 5 tonnes)

Ce parc avait un âge moyen de 8 ans.
La consommation des véhicules individuels est de 35 Mtep de carburant.
En faisant une approximation, on peut dire qu'un véhicule individuel consomme une tonne équivalent pétrole par an soit 1 Mtep pour 1 million de véhicules.
Le rendement moyen des moteurs thermiques est de 25 % à la roue.
Le rendement moyen d'un véhicule électrique est d'au moins 75 % à la roue.
Ce ratio montre qu'en remplaçant les véhicules thermiques par des véhicules électriques purs, ou hybrides rechargeables ou dotés d'un prolongateur d'autonomie, on divise par 3 l'énergie finale nécessaire à la mobilité individuelle et surtout on la remplace par de l'électricité décarbonée d'où des gains importants en rejet de gaz carbonique et des gains importants sur la pollution urbaine.
A noter également que la durabilité d'un moteur électrique est largement supérieure à celle d'un moteur thermique d'où des économies de matières premières.
Le Ministère de l'Environnement vise un arrêt complet de la fabrication et de l'achat des véhicules à moteur thermiques en 2040, dans 20 ans environ ce qui représente une grande mutation dans un temps relativement court.
Si nous voulons effectivement réaliser une économie substantielle de pétrole, il faut que le nouveau parc de véhicules individuels soit électrifié avec des batteries robustes, sûres devant le risque d'explosion, peu onéreuses, durables et entièrement recyclables.
Un million de véhicules individuels consomme 1 Mtep de carburants pétroliers. Avec les rendements améliorés des véhicules électriques, il faudra 0,33 Mtep d'électricité soit 3,5 TWh.
Les véhicules utilitaires légers doivent pouvoir être remplacés également par des véhicules électriques.
Les transports en commun par rail sont pratiquement entièrement électrifiés dans notre pays.
Les transports urbains sont assurés par des métros, des tramways et des trolleys donc électrifiés. Mais de nombreux bus thermiques sont encore utilisés dans les transports en commun urbains. Les collectivités devraient être incitées à les remplacer par des trolleys, matériels modernes très performants et ne nécessitant que des travaux légers d'infrastructures.
Restent les poids lourds et les bus inter-cités dont l'électrification n'apparaît pas simple bien que les constructeurs commencent à réaliser des prototypes. On pourrait imaginer les alimenter en biométhane.
3-3- LES ENERGIES RENOUVELABLES THERMIQUES UTILISEES SOUS FORME DE CHALEUR.
Ces ENRth comprennent :
- Le bois énergie,
- Les méthaniseurs,
- Les biocarburants de 2ème génération
- Le solaire thermique,
- Les pompes à chaleur.
Dans le dernier bilan énergétique du pays, elles ne représentent que 15,5 Mtep. Fait aggravant, elles ne progressent pas alors que notre pays dispose de réserves largement comparables à celles de l'Autriche.
Dans ce pays les énergies thermiques renouvelables sous forme de chaleur sont passées de 11 % du bilan en 2002 à 21 % du bilan énergétique de 2012.
Dans notre pays, avec une politique volontariste, nous pouvons passer de 15,5 Mtep à 30 Mtep en peu de temps.
Le bois énergie est sous exploité alors que la forêt s'étend d'année en année. Une meilleure exploitation et une meilleure utilisation dans des calorifères modernes peu polluant et à excellent rendement peut nous permettre de gagner facilement 10 Mtep. Et ce serait une revitalisation de territoires en déshérence avec des emplois non délocalisables.
La méthanisation regroupée autour d'un certain nombre d'exploitation pour exploiter les déchets de l'agriculture, les déjections animales, les boues des stations d'épuration, en est à ses balbutiements et commence à donner d'excellents résultats en biométhane.
Les biocarburants de 2ème génération que l'on peut produire à partir des constituants végétaux non alimentaires : pailles de céréales, résidus forestiers, etc. Cette ressource dite "ligno-cellulosique" représente un gisement de renouvelables beaucoup plus important que les ressources de la première génération et leur industrialisation est en cours. Ils peuvent être une ressource pour les véhicules poids lourds.
Le solaire thermique est sous employé dans la partie sud du pays pour la production d'eau chaude sanitaire alors que cette énergie est stockable contrairement au photovoltaïque.
Quant aux pompes à chaleur, elles présentent des rendements largement supérieurs à 200 %.
Ce sont des énergies renouvelables thermiques utilisées sous forme de chaleur qui représentent un gisement conséquent en France. En outre, ces énergies sont stockables.
Leur développement est générateur d'emplois dans les secteurs de l'agriculture et de l'élevage.
Il demande une politique bien construite avec les opérateurs et des aides peu couteuses pour le pays. Bien entendu, ces énergies doivent être utilisées sous forme de chaleur et non d'électricité qui divisera par 3 leur apport par la simple application du principe de Carnot. Ne recommençons pas l'expérience stupide de la centrale à biomasse de Gardanne.
Un gain de 15 à 20 Mtep est un objectif accessible en peu de temps. C'est un apport largement supérieur à celui des électricités renouvelables intermittentes. Et ce devrait être une préoccupation majeure du Syndicat des Energies Renouvelables (SER).
Hélas, elles ne sont presque pas abordées dans la LTECV.
3-4- LES ELECTRICITES RENOUVELABLES INTERMITTENTES.
Leur développement est ruineux pour le pays et n'apport quasiment rien. La Commission de Régulation de l'Energie fait chaque année le calcul de la Contribution au Service Public de l'Electricité.
Le communiqué de la CRE publié en juillet 2017 pour 2018 fait état d'une CSPE de 8 Mds d'€ en 2018 soit + 17 % par rapport à 2016.
70 % de ces 8 Mds d'€ soit 5,6 Mds d'€ sont consacrés aux surcouts des électricités renouvelables intermittentes.
En cumul depuis l'origine, ces ELRi ont coûté aux consommateurs plus de 32 Mds d'€. Ceci soit dans la CSPE qui apparaît dans la facture d'électricité avec un plafonnement à 22,5 ct d'€ hors taxe par kWh soit pour le reste dans les taxes sur les carburants.
Une remarque, tous les consommateurs d'énergie y sont assujettis y compris ceux qui sont en précarité énergétique.
Même si ces aides prenaient fin dès cette année, les contrats déjà signés nous amèneraient à une dépense globale de 100 Mds d'€. Soit deux fois le coût du grand carénage des réacteurs nucléaires.
Ces électricités ont de grands défauts :
- Elles ne sont pas stockables dans l'état actuel, (le seul stockage existant en France est celui des Stations de Transfert d'Electricité par Pompage (STEP) et représente un stock de 0,1 TWh alors que la consommation hivernale d'électricité atteint 2 TWh par jour). Aucune solution de stockage de masse de l'électricité à la fois économique et sûre n'existe dans le monde entier. Elles viennent donc perturber la production électrique des moyens traditionnels quand elles apparaissent.
- Il n'existe aucune base industrielle de fabrication de panneaux solaires en France et en Europe, et tous les panneaux installés viennent de Chine ; il n'existe aucune base industrielle de fabrication d'éoliennes en France. Nos éoliennes viennent d'Allemagne ou du Danemark. D'où une première conséquence, les emplois dans ces secteurs ne sont pas pérennes et disparaissent sitôt faits les travaux d'installation et la seconde conséquence est que la ponction financière opérée sur les consommateurs Français sert essentiellement les pays producteurs.
- Elles ne participent pas aux services du système électrique comme le réglage de fréquence et la puissance de court-circuit (puissance nécessaire pour démarrer un moteur électrique) qui ne peuvent être assurés que par les alternateurs traditionnels.
- Leur écoulement sur le réseau est prioritaire mais en raison de leur fluctuation rapide les opérateurs sont obligés de maintenir à une puissance suffisante les moyens de production mobilisables, ce qui conduit à des situations invraisemblables de prix de marché négatifs (on paie des consommateurs pour écouler le surplus). A notre connaissance, il s'agit du seul produit qui se trouve confronté à une telle situation alors qu'il s'agit d'un produit à très haute valeur ajoutée. Les Allemands ont ainsi connu en 2017, 119 jours ouvrables et 38 dimanches avec des prix négatifs avec un pic à -193 €/MWh.
Ce marché n'existe que parce qu'il permet des enrichissements rapides de certains opérateurs en prélevant des sommes non justifiées sur l'ensemble des consommateurs, y compris les plus démunis.
Il est temps d'y mettre fin tant que les opérateurs des ELRi n'apportent pas des capacités de stockage et ne vendent pas au prix du marché.
C'est un avis partagé par France Stratégie.
3-5- BILAN PREVISIONNEL DE RTE.
Ce bilan est bâti autour de 5 scénarios dont deux se placent résolument dans une perspective de sortie du nucléaire, ce qui n'est pas l'objectif de la LTECV.
Ces 5 scénarios ont repris en hypothèses les données de l'ADEME lesquelles sont celles de NEGAWATT.
Ces 5 scénarios conduisent à des inepties car aucun ne prend comme hypothèse une augmentation de la consommation d'électricité. Or la substitution de la mobilité thermique par de la mobilité électrique entraînera une augmentation des besoins en électricité. Par ailleurs tous les scénarios retenus entraînent à la fois une augmentation dus émissions de CO2 par le secteur de la production électrique, ce qui est contraire à l'objectif recherché, et nécessitent des recours plus importants aux importations alors que la tendance dans les pays adjacents est de baisser leur production.
Une étude de ce bilan prévisionnel a été faite et se trouve jointe au présent document.
3-6- ELECTRONUCLEAIRE.
Le parc actuel est la moitié environ d'une durée d'exploitation de 60 ans. Il est sûr et surveillé par l'Autorité de Sûreté Nucléaire la plus sévère au monde. Il est performant et en grande partie amorti. Il est non émetteur de gaz à effet de serre. Il produit un kWh bon marché. Et il est largement créateur d'emplois de haut niveau car toute la valeur ajoutée est faite en France. Compte tenu des autres priorités, il ne faut surtout pas y toucher.

4- CONCLUSIONS.
La Programmation pluriannuelle des énergies doit avoir un seul objectif, celui de la division par 4 de nos émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport à 1990.
Nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire qui voudrait que l'on passe au moins par une division par 2,5 en 2030 sachant que ce sont toujours les dernières tonnes de GES qui sont les plus difficiles à annuler.
Pour cela, il faut passer dans notre consommation d'énergie finale de la proportion de 2 Mtep d'énergies carbonées pour 1 Mtep d'énergies décarbonées à l'inverse soit 2 Mtep d'énergies décarbonées pour 1 Mtep d'énergies carbonées.
Il y a donc deux impératifs :
1- La rénovation énergétique d'une grande partie du parc de logements et du tertiaire,
2- Le passage à la mobilité électrique d'une grande partie de la mobilité thermique.
L'exemple de la Suède est fort intéressant en ce sens qu'elle a pratiquement rénové son parc de logements en 10 ans et qu'elle est le pays qui s'est le plus équipé en pompes à chaleur.
Si l'on veut donner la priorité à la rénovation énergétique et aux énergies renouvelables thermiques, la France ne peut plus se ruiner en soutien aux éoliennes et au photovoltaïque ainsi qu'en démolition de son parc électronucléaire.
L'exemple à suivre est celui qui nous est donné par la Suède où les rejets de CO2 par habitants sont comparables aux nôtres et surtout pas celui de l'Allemagne dont la transition énergétique est un échec patent.
GOUVERNER C'EST CHOISIR

Avis n°272
Ajouté par Henri ANONYMISé (La Rochelle), le 27/04/2018

En soixante années d'expérience, la France a véritablement acquis une expertise unique en la matière. Les connaissances doivent grandir et être partagées entre spécialistes afin de continuer à améliorer la sûreté nucléaire. Les mésaventures survenues sur la cuve de l'EPR montrent à quel point il est essentiel de maintenir une compétence hors du commun. La moindre défaillance peut avoir des conséquences lourdes. Ce qui est rassurant c'est qu'on trouve les anomalies (quand elles existent) avant la mise en route des nouveaux réacteurs et que l'ASN ne quitte pas d'une semelle EDF. Le moindre incident doit être reporté et les experts de l'ASN n'hésitent pas à taper du poing sur la table même si EDF joue le jeu de la transparence. Les sites sont soumis à un contrôle drastique et si exemplaire que le modèle français s'exporte. La Finlande, la Grande-Bretagne et même la Chine font appel aux technologies françaises. Les ventes de réacteur ont un caractère parfois politique comme le récent accord entre la Russie et la Turquie, mais si la France est si prisée par les pays qui veulent rejoindre le club du nucléaire civil ou renforcer leurs capacités, il s'agit là d'une reconnaissance d'un savoir-faire. Une reconnaissance qui vaut des milliards d'euros et qui permet d'entretenir un savoir-faire français.

Il est certain que le plus difficile est de convaincre l'opinion de l'atout du nucléaire. Tout dépendra de la pédagogie employée. Même si cela est sain, les articles qui foisonnent pour dire qu'il existe une anomalie à tel endroit ou qu'une intrusion a eu lieu dans telle centrale n'est pas de nature à rassurer les esprits. Pourtant, le coût de production qui se répercute positivement sur la facture, l'indépendance énergétique, le fait que le nucléaire soit décarboné et la transparence dans la communication autour du nucléaire sont de taille pour lutter contre les craintes alimentées par un discours trop souvent alarmiste.

Avis n°319
Ajouté par Roger ANONYMISé (Flamanville), le 15/05/2018

Les anti-nucléaires ont tendance à souligner les coûts de cette énergie. Le grand carénage et le coût de la construction de centrales EPR sont sans cesse écrits en gros comme pour montrer que continuer à miser sur l'atome est une folie. Par contre, c'est le silence radio dès qu'il s'agit du coût des énergies renouvelables. On a l'impression que mettre en place un mât avec des pâles ne coûte rien. Le vent fournit gratuitement l'énergie transformée en électricité et tout le monde est content. Sauf que la Cour des comptes s'est chargé il y a quelques semaines de mettre fin à cette image d'Epinal. Dans son rapport sobrement intitulé « Le soutien aux énergies renouvelables », la Cour des comptes met le doigt où ça fait mal : « En France, la somme des dépenses publiques de soutien aux EnR est estimée pour 2016 à 5,3 Md€. Cette mobilisation financière va connaître une progression forte : si la France réalise la trajectoire qu'elle s'est fixée, les dépenses relatives aux EnR électriques pourraient ainsi atteindre 7,5 Md€ en 2023 ».

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : Au minimum 5,3 milliards d'euros par an de subventions pour ne même pas être certain de remplir les objectifs que l'on s'est nous-mêmes fixés... !

La Cour des comptes est l'une des dernières institutions à faire un travail vraiment au service des Français, donc on n'est plus dans la communication politicienne, mais dans l'évaluation sérieuse des chiffres. On découvre ou redécouvre ainsi (la Cour des comptes avait aussi publié un rapport sous forme de signal d'alarme en 2013) que les énergies renouvelables sont très demandeuses d'argent public. Et le pire c'est que le rythme va s'accélérer. La Cour des comptes est-elle le grand méchant loup qui veut la peau des ENR ? Pas du tout puisque « les sages de la rue Cambon » écrivent noir sur blanc qu'il est nécessaire d'explorer « des pistes pour améliorer l'efficience des mécanismes actuels, s'inspirant notamment des expériences étrangères ». Améliorer les dispositifs et non pas les supprimer. La différence est grande, mais les anti-nucléaires voient tout en noir et blanc donc le mot d'ordre a été passé : silence sur un rapport qui ne s'extasie pas assez devant les ENR. Le grand public n'aura pas le droit à la nuance et devra choisir son camp...

Avis n°236
Ajouté par Emmanuel ANONYMISé (Saint Sébastien Sur Loire), le 13/04/2018

Le réchauffement climatique, les pollutions de l’air, de l’eau, de la nourriture, le dumping social et environnemental, les accidents nucléaires comme Fukushima, la disparition de la biodiversité, la faim dans le monde et les inégalités croissantes (1 % de la population mondiale possède 99 % des richesses) sont les symptômes évidents d’une maladie très grave et très contagieuse de notre modèle de société de consommation occidentale exporté à travers le monde (mondialisation).
Ce modèle prône une croissance infinie dans un monde fini, contraire aux lois de la physique (rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme : Lavoisier https://fr.wikipedia.org/wiki/Conservation_de_la_masse – ce qui revient au principe de conservation de l’énergie lié à l’invariance des lois de la physique par translation temporelle : théorème de Noether https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorème_de_Noether_(physique). Il ne distingue pas la croissance malsaine (obtenue par l’augmentation constante de la consommation de sources d’énergie de stock : fossile et fissile) de la croissance saine (obtenue par l’augmentation constante de la consommation de sources d’énergie renouvelable). Il repose sur la loi du marché (loi de l’offre et de la demande) qui fixe, le coût du pétrole et du kilowattheure électrique de manière aveugle, pour faire du profit à court-terme sans tenir compte des effets nocifs sur les populations (externalités négatives non internalisées dans le prix de vente). Le dogme de l’économie orthodoxe (https://reporterre.net/Pour-les-economistes-orthodoxes-il-n-y-a-pas-de-s... ), qui est la colonne vertébrale de tout le système est de négliger l’énergie dans les équations pour ne tenir compte que du capital (argent) et du travail (fourni par les hommes ou les machines dans les usines de production de biens de consommation mis sur le marché). Dans ce modèle, l’énergie est pratiquement gratuite (du moins négligeable devant les deux autres grandeurs « capital » et « travail ») parce que c’est un bien commun (comme l’eau et l’air) qui appartient à tout le monde donc à personne. Par conséquent on est en droit de l’exploiter sans aucune limite et sans aucun souci des conséquences de cette prédation sur les générations futures. C’est ce que dit et démontre très bien Gaël Giraud, avec rigueur et pédagogie, en sachant très bien se faire comprendre par des non-spécialistes : économiste français spécialisé en économie mathématique, prêtre catholique, jésuite et chef économiste de l’AFD (http://petrole.blog.lemonde.fr/2014/04/19/gael-giraud-du-cnrs-le-vrai-ro... ).

Notre société est malade. Sachons d’abord le reconnaître et sachons voir les choses en face, avec courage pour ne pas rester dans le déni. Le pronostic n’est pas très bon mais si on ne fait rien, c’est la mort assurée. Il est bien évident que soigner seulement les conséquences de la maladie est vain. Il faut s’attaquer à ses causes. Pour cela, il faut remettre en question ses dogmes (encore appelés fondamentaux, logiciel ou paradigme). Il faut donc changer de paradigme.

Le pape François – jésuite - a réalisé un travail intellectuel fondamental sur cette question, sans équivalent dans le monde : une encyclique sur l’environnement publiée le 18 juin 2015, appelée LAUDATO SI’- SUR LA SAUVEGARDE DE LA MAISON COMMUNE : (https://www.scribd.com/fullscreen/269022648?access_key=key-qRtARs3I8X8FO...).
On peut la résumer en dix points qui mettent le doigt très exactement là où ça fait très mal :
1. « J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. »
2. « Il existe un consensus scientifique très solide qui indique que nous sommes en présence d’un réchauffement préoccupant du système climatique (…) L’humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation, pour combattre ce réchauffement ou, tout au moins, les causes humaines qui le provoquent ou l’accentuent. »
3. « Il y a, en effet, une vraie “ dette écologique ”, particulièrement entre le Nord et le Sud, liée à des déséquilibres commerciaux, avec des conséquences dans le domaine écologique, et liée aussi à l’utilisation disproportionnée des ressources naturelles, historiquement pratiquée par certains pays. »
4. « La faiblesse de la réaction politique internationale est frappante. La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l’échec des Sommets mondiaux sur l’environnement. »
5. « Tout est lié (…) Toute approche écologique doit incorporer une perspective sociale qui prenne en compte les droits fondamentaux des plus défavorisés. (…) Puisque tout est lié, la dégradation de l’environnement et la dégradation sociale, s’alimentent mutuellement. »
6. « Le XXIème siècle, alors qu’il maintient un système de gouvernement propre aux époques passées, est le théâtre d’un affaiblissement du pouvoir des États nationaux, surtout parce que la dimension économique et financière, de caractère transnational, tend à prédominer sur la politique. Dans ce contexte, la maturation d’institutions internationales devient indispensable, qui doivent être plus fortes et efficacement organisées, avec des autorités désignées équitablement par accord entre les gouvernements nationaux, et dotées de pouvoir pour sanctionner. »
7. « L’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties. »
8. « Les prévisions catastrophistes ne peuvent plus être considérées avec mépris ni ironie. Nous pourrions laisser trop de décombres, de déserts et de saletés aux prochaines générations. Le rythme de consommation, de gaspillage et de détérioration de l’environnement a dépassé les possibilités de la planète, à tel point que le style de vie actuel, parce qu’il est insoutenable, peut seulement conduire à des catastrophes. »
9. « C’est un retour à la simplicité. La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire. Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. L’heure est arrivée de réaliser que cette joyeuse superficialité nous a peu servi. »
10. « Il ne suffit pas de concilier, en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier, ou la préservation de l’environnement et le progrès. Sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l’effondrement. Il s’agit simplement de redéfinir le progrès. »

Pour la suite, je ne développerai que les points n°7, 8 et 9 du pape François en m’appuyant sur les lois de la physique :
1. « Il faut arrêter de laisser trop de décombres, de déserts et de saletés aux prochaines générations ». Pour cela il faut sortir de la croissance infinie dans un monde fini et distinguer les sources d’énergies sales de stock (fossile et fissile) provoquant le réchauffement climatique et la pollution radioactive sur des générations et des générations, des sources d’énergie moins sales, de flux (renouvelables). Il faut aussi limiter leur consommation et se les partager équitablement. Le côté intéressant des énergies renouvelables, c’est qu’elles sont distribuées plus équitablement que les énergies de stock et que l’on peut les exploiter sans risque de pénurie pour les générations futures. Cela s’appelle la transition énergétique, la vraie, qui va vers le 100 % renouvelable en sortant complètement du fossile et du fissile qui sont des énergies sales, addictives et toxiques. Pour y parvenir, il faut un outil et cet outil est la fiscalité. Il faut taxer non pas le travail ou le capital mais l’énergie. Il faut fortement taxer les énergies sales pour subventionner fortement les énergies renouvelables, ce qui revient à internaliser les externalités négatives (réchauffement climatique et pollution par les particules fines, les oxydes d’azote et la radioactivité artificielle et toute autre forme de pollution qui rendent les gens malades et détruisent la biodiversité nécessaire à la survie des générations futures).
2. « Le rythme de consommation, de gaspillage et de détérioration de l’environnement a dépassé les possibilités de la planète, à tel point que le style de vie actuel, parce qu’il est insoutenable, peut seulement conduire à des catastrophes. » : Il faut donc limiter nos consommations, recycler, utiliser des matériaux à énergie grise la plus faible possible (facilement recyclables). Il faut améliorer les rendements de nos convertisseurs en utilisant, autant que faire se peut la cogénération. Il ne faut plus mettre l’énergie électrique (fabriquée à base d’énergie nucléaire) au centre de notre système de production d’énergie mais l’énergie chimique sous forme de combustibles ou carburants gazeux (CH4, H2, ou mélange des deux 80% - 20% avec une composition à déterminer pouvant varier légèrement et méthanation 4H2+CO2→ CH4+2H2O ou « réaction de Sabatier, chimiste Français né en 1854 à Carcassone, mort en 1941 à Toulouse » https://fr.wikipedia.org/wiki/Méthanation avec absorption de CO2, ce qui est une bonne manière de lutter contre le réchauffement climatique) obtenus par la biomasse (biogaz issu des déjections animales, boues d’épuration, déchets végétaux, avec utilisation des digestats pour limiter les apports d’engrais chimiques) et l’énergie solaire et marine (éolien offshore, courants, vagues, marées, micro-algues) et tout ce qui découle du soleil en dehors de la photosynthèse naturelle (éoliennes, photovoltaïque, photosynthèse artificielle) ou de l’attraction de la Lune (marées) ou de l’attraction terrestre (hydraulique). Il faudra y ajouter des pompes à chaleur pour le chauffage permettant d’économiser l’énergie électrique (chauffage thermodynamique réversible, servant aussi à refroidir) le solaire thermique (chauffe-eaux solaires) et la géothermie pour l’énergie thermique. On pourra convertir l’énergie chimique en énergie mécanique pour les transports et en énergie électrique et chaleur pour nos besoins en électricité et en chauffage. Il faut sortir des réseaux électriques centralisés pour aller vers les réseaux de gaz et la production délocalisée et/ou autonome d’énergie. Voir avis n°154 : Pourquoi cette obsession de l'électricité : https://ppe.debatpublic.fr/pourquoi-cette-obsession-lelectricite. Il faudra faire une gestion raisonnée de nos ressources naturelles (reboisement) et préserver la biodiversité (arrêter de détruire les forêts primaires, préserver les écosystèmes naturels, replanter des haies), créer des lois sévères avec une police de l’environnement efficace permettant de contrôler, de lutter contre les fraudes, d’arrêter les contrevenants et une justice de l’environnement efficace capable de mettre les pollueurs en prison pour qu’ils ne recommencent plus (ou plutôt de les faire reboiser ou nettoyer la pollution), partout dans le monde (ONU). Il faut bien sûr et pour commencer interdire et punir toute subvention publique à la pollution et à la destruction des écosystèmes.
3. Il ne faut plus que l’indice de référence de la bonne santé de notre économie soit le produit intérieur brut (PIB : https://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_intérieur_brut) qui augmente lorsque les gens sont malades parce que l’on vend plus de médicaments mais l’indice de développement humain (IDH : https://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_développement_humain) prenant en compte l’éducation, la santé et le bien être. Il se trouve que l’IDH augmente très vite dans les pays pauvres, proportionnellement à l’énergie moyenne consommée par habitant, par contre, dans les pays très riches (comme les États-Unis), cet IDH stagne et n’augmente plus même lorsqu’on augmente très considérablement l’énergie consommée par habitant (http://hussonet.free.fr/pnud10.pdf). Ceci signifie que la consommation excessive peut conduire à la misère (à ne pas confondre avec la pauvreté) à cause des maladies physiques et psychiques qui en découlent (mode de vie malsain, trop d’ordinateur, renfermement sur soi-même, mauvaise alimentation, manque de sommeil, pas assez de sport, trop de polluants) : diabète, obésité, cancers, Alzheimer précoce, isolement, solitude, folie, etc. Il faut optimiser l’IDH par rapport à la consommation d’énergie pour un maximum de gens sur la Terre plutôt que d’optimiser le PIB par une consommation maximale d’énergie pour un minimum de gens sur la Terre.
Point n° 7 : « L’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties. »
Point n° 9 :« C’est un retour à la simplicité. La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire. Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. L’heure est arrivée de réaliser que cette joyeuse superficialité nous a peu servi. ».
4. En physique, l’énergie joue un rôle central. Un des principes de base est le principe de conservation de l’énergie, provenant du fait que les constantes universelles (comme l’accélération de la pesanteur terrestre à la surface de la terre, environ égale à 9,81 m.s-2) ne varient pas au cours du temps (invariabilité des lois physiques lors d’une translation dans le temps). Si g était plus petit la nuit que le jour, il suffirait de remonter une masse m d’eau la nuit d’une hauteur h en dépensant l’énergie E1=mg1h et de la faire retomber le jour pour récupérer l’énergie E2=mg2h. On fabriquerait donc l’énergie E2-E1 = m(g2-g1)h (et on pourrait la vendre et devenir très très très riche à partir de rien – c’est un peu le « rêve américain »). C’est bien entendu impossible car g2=g1 =g et par conséquent E2-E1=0. L’énergie ne peut être ni créée, ni détruite. Le physicien ne sait pas trop ce qu’est exactement l’énergie (sa nature même est difficile à définir) par contre il peut la mesurer très précisément lors d’un transfert d’un système à un autre et son unité internationale est le joule. Il sait aussi que si un système donné évolue, alors il met forcément en jeu de l’énergie. L’énergie, c’est ce qui est mis en jeu pour faire évoluer un système, c’est à dire lui faire subir une transformation, aussi minime soit-elle. En physique, le « travail », est défini par « un échange ordonné » d’énergie. Le « capital », donc l’argent, n’est ni plus ni moins que le prix à payer pour acheter telle ou telle source d’énergie. Ce prix à payer est proportionnel à la quantité d’énergie que je pourrai extraire de la source d’énergie que j’ai achetée. On voit donc que le raisonnement physique est radicalement différent et contradictoire par rapport au raisonnement de l’économiste orthodoxe. Pour ce dernier, il y a le « capital » et le « travail » et il néglige l’énergie (gratuite). Pour le physicien, le « travail » c’est de l’énergie qui s’exprime en joules ou plutôt un « transfert d’énergie», et on peut lui assigner un signe + s’il est reçu par le système ou un signe – s’il est perdu par le système (comme la colonne crédit et la colonne débit de notre compte en banque si on considère qu’on est le système). Le « capital », c’est une grandeur proportionnelle à l’énergie que l’on achète ou que l’on vend, c’est donc encore la même chose. Pour le physicien, il ne reste qu’une seule et unique chose, celle justement que l’économiste orthodoxe a négligée : l’énergie. Qui a raison, qui a tort ? Le physicien bien sûr puisque la nature suit les lois de la physique et pas les lois de l’économie et parce que la nature ne peut pas être dupée (https://www.brainyquote.com/fr/citation/richard-p-feynman_116608 ). Voir conférence Etienne Klein intitulée « De quoi l’énergie est-elle le nom ? » https://www.youtube.com/watch?v=Nb2S7oge8TQ.

L’homme est fasciné par l’argent (le « capital » donnant le capitalisme, le capitalisme dérégulé, le capitalisme financier qui dévore le capitalisme industriel au mépris des emplois, de la biodiversité et de la santé publique, la loi du marché, la dérégulation, la spéculation, l’ultralibéralisme, les « paradis » fiscaux où l’argent « sale » de la prostitution, des armes, de la drogue, de la mafia est « blanchi »). Il sacrifie tout pour l’argent. Pourtant, l’argent n’est qu’un outil destiné à faciliter les échanges commerciaux en se substituant au troc. Cet outil devrait être au service de l’homme or c’est l’homme qui se met au service de l’argent et en devient l’esclave. Il y perd sa liberté et son bonheur. En effet, à quoi bon accumuler une quantité d’argent astronomique si ça ne sert plus à rien, que ça ravage notre planète et que cela rend plein de gens malades et malheureux, à cause du dumping social et environnemental, quand bien même il ne fait pas de miracles (il ne peut pas réparer des dégâts irréversibles occasionnés comme les accidents nucléaires ou la disparition d’espèces animales ou végétales de la surface de la Terre) et ne se mange pas (http://dicocitations.lemonde.fr/citations/citation-40007.php) ? Si l’homme n’est pas capable d’utiliser cet outil raisonnablement, mieux vaut mettre des règles du jeu (pas plus que tant, pas moins que tant avec une barre basse et une barre haute - à décider tous ensemble, pour tout le monde), enlever l’argent et le remplacer par autre chose, par exemple le retour au troc, service contre service (en heures de présence), monnaie locale : SEL ou système d’échange local : https://fr.wikipedia.org/wiki/Monnaie_locale, source d’énergie renouvelable (sous une certaine forme) contre une autre source d’énergie renouvelable (sous une autre forme) car l’énergie peut se mesurer au joule près et il n’y a aucune fluctuation au cours du temps donc aucun risque d’inflation ou de déflation comme avec l’argent. L’énergie est liée à l’invariabilité des constantes physiques universelles. Si l’argent n’est lié à rien (sinon à quelque chose d’ordre psychologique) et qu’il fluctue sans cesse (aléatoire et instable), c’est une absurdité n’ayant aucun intérêt pour un physicien qui a besoin de solidité, de stabilité et de logique pour comprendre le monde, en définissant des unités internationales de base en nombre le plus limité possible (sept unités de base actuellement pour le système international des unités : https://fr.wikipedia.org/wiki/Unités_de_base_du_Système_international) et, si possible, liées aux constantes universelles de la physique (https://fr.wikipedia.org/wiki/Constante_physique).

Avis n°36
Ajouté par 2480 (MONTGE EN GOELE), le 20/03/2018

On lit de plus en plus d'études qui montrent l'autoconsommation comme une sorte d'économie circulaire, vertueuse et écologique. Ce qui me questionne est plus la gestion de la solidarité dans ce modèle très "nombriliste" : le modèle allemand nous montre aujourd'hui l'opposition entre un "riche" propriétaire d'un grand pavillon, pouvant s'équiper en panneaux solaires et de facto ne payant presque plus de taxes sur l'électricité ni la maintenance du réseau (alors qu'il continue d'en bénéficier lorsqu'il n'y a pas de soleil), et de l'autre le locataire d'un appartement "HLM" qui doit acheter toute son électricité (y compris les taxes pour le financement des panneaux solaires du premier). Cela questionne notre modèle européen, basé sur la hausse des capacités d’interconnexion, afin de pouvoir palier au défaut de stockage de l'électricité, en foisonnant au maximum les consommations.

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