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Le forum de discussion

Du 19 mars au 30 juin 2018, ce forum permet à chacun de donner son avis sur la PPE ou sur le débat public lui-même. Tous les avis sont rendus publics et ouverts aux commentaires. Ils seront pris en compte par la commission lors de la rédaction du compte rendu du débat.

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Avis n°209
Ajouté par YVES ANONYMISé (EOURRES), le 12/04/2018

Je suis choqué que vous ne mentionniez même pas le solaire thermique ! Uniquement le photovoltaïque ! Ca me semble un biais regrettable. Le solaire thermique permet de chauffer l'eau, y compris celle de la machine à laver, et le sol pour le chauffage : c'est ce que j'ai dans ma maison et ça donne de bons résultats.

Avis n°309
Ajouté par Antoine ANONYMISé (Beausoleil), le 10/05/2018

Pour accélérer la transition énergétique, il est maintenant nécessaire de passer à la vitesse supérieure :

- Engager et massifier la rénovation énergétique des bâtiments et accélérer l'effort sur les économies d'énergie.

- Faire le choix clair des énergies renouvelables qui sont de plus en plus compétitives et créatrices d'emplois en se donnant les moyens d'aller vers 45 % d'énergies renouvelables en 2030.

- Inscrire la participation de tous, collectivités, citoyens et acteurs locaux, comme l'un des axes principaux des politiques publiques climat-énergie, locales comme nationales en visant 15 % des énergies renouvelables portées directement par les citoyens et les collectivités à l'horizon 2030.

- Fermer les dernières centrales à charbon encore en activité en France en accompagnant les transitions professionnelles des salarié.e.s et la mutation économique des territoires.

- Déterminer une trajectoire claire de réduction de la puissance nucléaire installée dans la PPE avec des fermetures supplémentaires à Fessenheim d'ici à 2023 et d'autres fermetures d'ici à 2028 permettant d'atteindre l'objectif fixé par la loi : 50 % de nucléaire dans le mix électrique français à horizon 2025.

Avis n°305
Ajouté par Marc ANONYMISé (BLOND), le 10/05/2018

La question relative aux différents modes d'énergies possibles ne distingue pas le photovoltaique individuel des maisons, bâtiments agricoles, parkings de super marché, etc. qui peut être très positif (et dont l'électricité produite peut être consommée directement sur place), des grands champs de photovoltaique qui peuvent être très destructeurs de surfaces agricoles, d'espaces naturels et d'écosystèmes, et de paysages (dont la production connait un pourcentage de perte important du fait du transport).

Avis n°304
Ajouté par Nicolas ANONYMISé (Opoul-Périllos), le 10/05/2018

Le prix de l'essence est ridiculement bas. En tenant compte de l'inflation, le litre d'essence de 2018 est aussi peu, voire moins cher que celui de 1972. Mais depuis 1972, le niveau de vie (revenu moyen en euros constants) a été multiplié par 2 et la consommation des moteurs a diminué de 50% environ. Au total, notre essence nous revient donc 3 fois moins cher qu'avant le 1er choc pétrolier, époque de l'essence « abondante et peu chère » dans la mémoire collective.
Le prix de l'essence peut donc être multiplié par 3 et passer à 5€. Contrairement à ce que l'on pense communément, un prix de l'essence élevé n'est pas forcément mauvais pour l'économie. Rapporté au niveau de vie, il était plus élevé dans les années 60 et cela n'a pas empêché l'économie et en particulier l'industrie automobile de se développer, et il était au plus bas au début des années 90 qui n'ont pas été particulièrement glorieuses.
Par contre, un prix de l'essence trop bas, comme il l'est depuis la fin des années 80, est à coup sûr nuisible : cela favorise l'étalement périurbain et le mode de vie à l'américaine ; les gens utilisent de plus en plus leur voiture (avec les conséquences que l'on connaît : pollution, stress, perte de lien social, obésité... ) ; les recettes de l'état sont trop faibles par rapport à ce qu'elles pourraient être, les constructeurs proposent des véhicules de plus en plus lourds, consommant toujours autant et ne sont pas incités à développer des modèles économes, etc.
Je propose donc d'augmenter les taxes sur l'essence pour obtenir un prix de vente de 3€, ceci immédiatement et sans rémission, puis d'augmenter progressivement en 2 ou 3 ans le prix à 5€, seul moyen de combattre le tout-bagnole, de redresser les finances de l'état et de favoriser le développement d'une mobilité plus propre.
J'ajoute que si tous les pays (en commençant par l'Europe) faisaient cela, la consommation de pétrole diminuerait ainsi que son prix, ce qui permettrait de le taxer encore plus. Cette taxation élevée permettrait donc de transférer vers les caisses de nos états, les sommes d'argent qui sont actuellement données à des états peu sympathiques, leur conférant un pouvoir dont on souhaiterait qu'ils soient dépourvus.
Cette augmentation des recettes fiscales sur le pétrole servira bien sûr à la réalisation de la transition énergétique : développement de mobilités propres, rénovation thermique des bâtiments, développement des ENR...
Je précise que le diesel devra être encore plus taxé que l'essence, eu égard aux pollutions cancérigènes qu'il génère.

Avis n°299
Ajouté par GERARD ANONYMISé (MACLAS), le 08/05/2018

Si j'ai bien compris l'objectif prioritaire, pour contrer le réchauffement climatique, se résume à diminuer drastiquement la consommation des sources d'énergie fossiles émettrices du C02 (charbon, gaz...) et le plus vite possible car il y a urgence !

Sources : rapport 5 du GIEC novembre 2014.

Les débats PPE portent souvent sur la production d'électricité qui pourtant ne concerne que 6 à 8 % de la production du CO2 pour la France, alors que les émissions de CO2 proviennent à plus de 60% des transports, du chauffage des bâtiments et de l’agriculture !

Voici les émissions de gaz à effet de serre dues à l’énergie français de 2014 à 2017, en millions de tonnes d’équivalents CO2 :

Respectivement pour les années 2014, 2015, 2016, 2017
Emissions CO2 équivalents Totales (EUROSTAT) 311, 317, 320, ? On attend le ministère de la transition écologique.
Emissions CO2 Electricité (CRE) 16, 19, 23, 28

Observons les données :

Les émissions de CO2 par unité d'énergie produite (kWh) pour les principales sources de production d'électricité sont autour de 820g pour le charbon, 650g pour le fioul, 490g pour le gaz, 45g pour le solaire, 12g pour le nucléaire, 11g pour l'éolien.

Sources : https://www.electricitymap.org/?page=country&solar=false&remote=true&win...

Chacun déduira facilement quelles sont les sources d'énergie à privilégier pour réduire le CO2. Pour autant la PPE suite à la COP 21 veut diminuer la part du nucléaire à 50 % (?) sans explication rationnelle de ce chiffre.
L'argument le plus souvent avancé est sa dangerosité. Mais si on regarde les chiffres objectifs des inconvénients liés à chaque énergie l'énergie nucléaire est la moins dangereuse et de loin, même en tenant compte des trois grands accidents (TMI 1978-Tchernobyl 1986-Fukushima 2011).
Et de nombreux scientifiques* estiment que le danger que fait peser le futur climat annoncé par le GIEC sur la population mondiale est supérieur à celui que présente le recours à l’énergie atomique. Même s’ils appellent au développement d’un nucléaire « plus sûr ».
* Dr. Ken Caldeira, Senior Scientist, Department of Global Ecology, Carnegie Institution
Dr. Kerry Emanuel, Atmospheric Scientist, Massachusetts Institute of Technology
Dr. James Hansen, Climate Scientist, Columbia University Earth Institute
Dr. Tom Wigley, Climate Scientist, University of East Anglia and the National Center for Atmospheric Research (conférence à la COP 21)

Sources : les dangers et les risques encourues des différentes énergies :
http://ecologie-illusion.fr/dangers-energie-charbon-energie-nucleaire.htm

Il vient ensuite l'argument des déchets nucléaires. Toutes les activités humaines produisent des déchets qui polluent l'environnement et les exemples de pollutions massives ne manquent pas régulièrement de nous interroger. Aujourd'hui, après des années d'errances, la gestion des déchets nucléaires sous la surveillance des autorités de sûreté ferait plutôt valeur d'exemple qu'il serait bon d'appliquer aux déchets de toute nature.

Il vient enfin l'argument du prix de l'électricité et comme chacun sait : le vent et le soleil sont gratuits ! Mais non les EnRi (Energie Renouvelables intermittentes) sont bien loin d'être gratuites car il faut tout un ensemble de technologies pour capter et transformer cette énergie primaire en énergie électrique. Pour mémoire se souvenir que les investissements dans les EnRi vont coûter 5,6 milliards d'Euros pour 2018 et en cumulé sur 5 ans (2018-2022) autour de 31,5 M€ ! Nous la payons sur notre facture d'électricité sous le doux nom de CSPE : charges de service public de l’énergie, ce qui représente de 13 à 15% de taxes en 2017.
Sources : CRE https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&ved=0ahU...

L'Allemagne a massivement investi dans les EnRi et a doublé sa capacité de production, passant d’environ 100 GW (équivalente à la France) à plus de 200 GW nécessaires pour faire face au manque de vent ou de soleil. Cela a entraîné mécaniquement une augmentation du prix de l'électricité, proche du double du prix en France soit 0,293 € /kWh pour 0,171 € /kWh TTC.
Pour autant l'Allemagne ne parvient plus à diminuer ses émissions de CO2 « électrique » de façon significative car elle consomme beaucoup de lignite riche en CO2 en arrêtant son nucléaire. (1990 : 366 millions de tonnes équivalents CO2- 2016 : 306 MT)

Alors, après l'analyse de toutes ces données, je me dis que le pragmatisme commanderait de conserver un nucléaire peu émetteur de C02 et peu coûteux en énergie primaire, l'uranium, comme base de notre Mix Electrique sans préjuger de l'évolution future de la consommation d'électricité et d'investir massivement dans l'isolation thermique des bâtiments, dans la diminution des consommations pétrolières des transports, dans la réduction des émissions de l'agriculture, sources de plus de 60% des émissions CO2 ; enfin de développer la recherche dans les EnR, le stockage massif de l'électricité, dans un nucléaire de quatrième génération réutilisant une partie des déchets nucléaires produits à ce jour (RNR réacteurs à neutrons rapides).
La PPE demande bien d'autres décisions importantes et urgentes que de savoir s'il faut ou non réduire l'électricité d'origine nucléaire si on veut réellement combattre le réchauffement climatique source de tous les dangers pour l'espèce humaine.

 

Avis n°298
Ajouté par 3048 (Aix en Provence), le 07/05/2018

Vouloir limiter en pourcentage la part de la production du nucléaire me parait étrange pour ne pas dire plus. En effet, la production elle-même est une donnée constamment variable : par exemple pour une nuit d'été, la consommation nécessaire peut descendre à 30000 MW et un soir d'hiver dépasser 100000 MW ! Surtout la part de production des différentes sources à la production globale d'électricité dépend non seulement des circonstances mais aussi de la volonté du dispatching. La nuit, le photovoltaïque, quelle que soit sa puissance installée, est nulle et le vent peut être très abondant à un instant donné et tombé une heure plus tard localement ou dans toute l'Europe.
De ce fait la part du nucléaire dans la production varie dans des proportions importantes. Le 13 aout 2017 par exemple à 5 h du matin, la production nucléaire était (chiffre RTE) de 34518 MW pour une consommation de 30199 MW, soit plus de 100% ! Rassurez vous la part du nucléaire dans la production française n'était cependant que de 84,5% car 10240 MW (soit 25%) étaient consacrés à l'exportation et au stockage (STEP).
Le 28 février 2018, en revanche, où la consommation a atteint à 19 h30, 96609 MW alors que la production française totale toute énergie confondue n'était que de 91578 MW ; un recours à l'importation de 5044 MW fut donc nécessaire. La part du nucléaire était pourtant à ce moment de 53% soit pratiquement la valeur à laquelle on veut la limiter !
Aux mêmes moments, les parts de productions des énergies intermittentes étaient le 13/08/17 de 2,5% pour l'éolien et 0 pour le photovoltaïque ce qui ne représentent que 5% de la puissance installée de ce type d'énergie ; le 28/02/18 la part de l'éolien était de de 11 % avec toujours une contribution nulle pour le photovoltaïque. Il est donc clair qu'on ne peut donc compter sur ces types d'énergie en raison de leur intermittence.
On voit qu'inscrire dans une loi qui inspire la rigueur, un principe fluctuant et vague est un peu contradictoire. Doit-on prendre en compte, par exemple les exportations et les stations de pompage ayant utilisé l'électricité nucléaire dans le calcul du pourcentage ou se baser sur le seul besoin ?
Il est bien entendu beaucoup plus logique quand on veut limiter quelque chose, d'appliquer des pourcentages sur des entités stables. Si donc on tient absolument à limiter l'importance du nucléaire, il vaut mieux appliquer une limite à la puissance installée. Mais là surprise le pourcentage du nucléaire n'est que de 48.6% de la puissance installée, toute énergie confondue en France. Bien entendu cela n'empêche pas de vouloir quand même réduire ce dernier pourcentage par la loi.
Mais observons d'abord que le maximum de consommation en France a dépassé au moins une fois 102 GW. Certes la puissance installée en France est de 129,8 GW et peut sembler suffisante. Mais d'une part nous avons vu qu'il ne faut trop pas compter sur l'éolien et encore moins sur le photovoltaïque qui peuvent être faible ou absent au moment des pointes de consommation. Les « énergies programmables » seules représentent 108,8 GW ce qui laisse très peu de marge, des installations pouvant être en panne, en révision, en rechargement... C'est une réalité qui s'est produite, nous venons de le voir, entre autres le 28 février dernier période pendant laquelle nous avons eu besoin d'importer de l'électricité pour répondre à la demande. De plus dans les années qui viennent, la demande d'électricité va probablement augmenter (même si la consommation énergétique globale par habitant diminue ) surtout si les véhicules électriques se développent. Pourquoi aussi faudrait-il limiter nos possibilités d'exportation ?
Réduire le nucléaire, impliquerait donc l'augmentation des autres sources d'énergies ou la dépendance de l'étranger. Mais les importations coûtent chères au moment où on en a besoin (pendant les pointes de consommations) et ne seront peut-être pas toujours disponibles.
Nous venons de voir qu'augmenter les capacités installées de photovoltaïque ne sert pas à grand-chose et même l'éolien est trop imprévisible. Les possibilités de développement de l'hydraulique et des bioénergies étant paraît-il limitées, le charbon et le pétrole étant à réserver à d'autres usages, il ne reste que le recours au gaz qui permet de répondre très vite à la demande mais qui affectera le bilan carbon ; dans ce cas il sera nécessaire de limiter l'éolien et le photovoltaïque que les réseaux sont obligés de prendre souvent à des moments où il vaudrait mieux s'en passer et qui détériorent alors artificiellement la rentabilité des autres sources et principalement du gaz (Cf. L'Allemagne) sans que cela ne profite, bien au contraire, au porte-monnaie des consommateurs.
Pour ma part, j'estime que la solution la plus raisonnable serait de limiter le nucléaire à la puissance installée actuelle (≈63000 ±2000 MW), d'augmenter la part du gaz, de l'hydraulique (STEP) et si possible de la géothermie et des bioénergies. La proportion de nucléaire diminuerait alors naturellement. Ces chiffres pouvant être réactualisés en fonction des évolutions des techniques et de la demande bien entendu.

Avis n°297
Ajouté par 2540 (Paris), le 07/05/2018

Le plus pénible dans le déploiement massif des éoliennes, c'est la répétition des erreurs du passé. De même qu'au lancement des programmes charbonniers, pétroliers, gaziers, nucléaires... on ne prêtait guère attention aux impacts environnementaux, l'éolien est présenté aujourd'hui par ses promoteurs comme la panacée. En réalité, son impact environnemental (entre autres) est très important (atteintes à la biodiversité, pollutions visuelle, sonore, paysagère, bétonisation des prés et des champs, etc.). Mais il s'exerce dans des domaines qui ne suscitent pas encore de lobby aussi puissant auprès du gouvernement et du parlement, et surtout des média, que celui des antinucléaires par exemple. D'où la multiplication des initiatives locales et citoyennes pour appeler à la raison, en dépit de la volonté imperturbable des autorités de passer outre - quitte à limiter le droit de recours - et de donner satisfaction aux promoteurs. Et les projets de "fleurir" un peu partout, y compris dans les régions les moins ventées, telle la Bourgogne... Comme pour les autres filières énergétiques, il y aura inévitablement un retour de bâton, tôt ou tard. Pourvu alors qu'on n'ait pas encore installé les 50 000 éoliennes (7 000 déjà aujourd'hui) que nous annonce l'ADEME dans un effrayant mitage des territoires ruraux de France pour réaliser le rêve du "100% Renouvelables" !

Avis n°285
Ajouté par Jean-Pierre ANONYMISé (Morlaix), le 02/05/2018

Le projet de centrale à gaz à Landivisiau n'est pas un projet durable. Toutes celles qui ont été construites en France sur le même modèle sont à ce jour arrêtées. Cela ne peut que procurer une rente exorbitante à l'exploitant. Par contre il ne semble pas avoir d'action de modération de la consommation actuelle (ni de sensibilisation à l'économie) pour les collectivités ou les particuliers. Enfin les compteurs Linky constituent une gabegie d'argent public.

Avis n°296
Ajouté par gérard ANONYMISé (BRIGNOLES), le 07/05/2018

PPE : choisir l'efficacité.

Les référentiels gigognes (Planète, Europe, Nation, Région) que la future PPE devrait respecter affichent en partage la protection du climat et la recherche d'une rationalité énergétique. La PPE doit donc concrétiser ce cahier des charges ambitieux en visant « à décarboner au maximum une dépense énergétique maitrisée », des mots simples, mais des challenges de taille, qui ne seront relevés qu'à condition de prendre ces mots au pied de la lettre, au travers de politiques efficaces, sans dévoiements opportunistes et dispendieux.

Tout d'abord, rien ne devrait se décider sans considérer comme une base la contribution des différents secteurs d'activités aux émissions de GES (en ordre de grandeur : transports 30%, industrie, agriculture, habitat 20% chacuns, production d'énergie 10%) et en faisant porter l'action, sans se disperser, là où l'enjeu est fort. Nulle ambiguïté, les chiffres parlent d'eux-mêmes mais cette stratégie implique d'accepter de revisiter méthodiquement un appariement usages-ressources largement atavique : chauffage = fioul+gaz, fret = gazole, voiture = essence+ diesel...

Sachant que l'électricité est une énergie qu'on sait produire en France de manière quasiment décarbonée grâce à l'hydraulique, au nucléaire et aux renouvelables, tout devrait être fait pour favoriser « l'électrification » des secteurs de consommation où cela fait sens et ils sont nombreux.
Une condition évidemment, qu'on sache produire cette électricité en volume et en qualité-disponibilité à la hauteur des besoins revisités et à des conditions économiquement soutenables.
Une autre condition est qu'on n'entrave pas la pénétration de l'électricité par des réglementations ad hoc telle la RT 2012 qui sur la base de critères discriminants exclut l'électricité comme moyen de chauffage des logements neufs, mais il semblerait, qu'enfin, la situation doive évoluer.

Le gaz naturel moins émetteur de GES que le charbon et le pétrole, mais qui le reste à un niveau très significatif, peut sembler un substitut simple et commode pour beaucoup de leurs usages établis. La tentation sera donc grande de s'arrêter à mi-chemin quitte à beaucoup accroitre en volume une dépendance spécifique déjà quasi totale.
La production de biogaz à grande échelle (hors méthanisation des déchets agricoles) qui nécessiterait la mobilisation d'importantes surfaces cultivables et une utilisation conséquente d'eau et d'engrais chimiques est l'archétype de la fausse bonne solution, qui malgré son épithète « bio » a un bilan écologique et économique désastreux.

L'autre volet de toute politique efficace est la réduction des besoins en énergie en rationalisant les transports (personnes et fret) et les process industriels (au sens large) et en isolant mieux les locaux industriels et l'habitat (collectif et individuel), une ambition nécessitant un vaste programme et des ressources importantes dévolues sur le temps long.
Plus globalement, en considérant le facteur démographique et les changements sociétaux, il est hautement probable, malgré beaucoup de discours peu réalistes, que les besoins globaux en énergie, même rationalisés continueront à croitre, d'où l'impérieuse nécessité d'en changer la structure de production-consommation afin de pouvoir diminuer effectivement les émissions de GES.

Actuellement la priorité d'accès aux réseaux donnée en Europe aux sources électriques renouvelables vise à ce qu'elles se substituent plus facilement aux moyens de production existants.
Une telle politique peut faire sens quand les productions renouvelables remplacent des productions carbonées, même si le caractère aléatoire des principales sources renouvelables oblige à conserver un parc de production « classique » dimensionné pour couvrir l'ensemble des besoins en toutes circonstances et qui donc, continue à être largement utilisé. En Allemagne, malgré le gigantesque parc renouvelable, les moyens classiques fournissent encore les 2/3 de l'électricité et les GES qui vont avec.

Dans cette situation nouvelle, l'appareil de production se trouve donc immédiatement surdimensionné dès qu'une électricité renouvelable est injectée sur le réseau, situation économique irrationnelle d'autant plus dommageable pour les producteurs classiques qu'ils sont tenus de produire ou de s'effacer, sans compensations, en miroir des contributions renouvelables prioritaires et subventionnées.
D'où l'incitation à devenir eux-mêmes producteurs renouvelables par le truchement d'entités séparées permettant de bénéficier des largesses publiques et à ne garder que le juste nécessaire pour le dimensionnement des moyens classiques de backup.
Dans chaque pays, dont la France, les décisions de fermetures des moyens les moins sollicités (et souvent les plus émetteurs de GES, donc cibles des écologistes) vont réduire les marges des réseaux domestiques et du même coup les possibilités de secours entre pays au point de mettre tout l'édifice, national et européen, en danger.

Mais en France, le noyau dur des capacités de production (nucléaire et hydraulique) se trouve être déjà totalement décarboné, une situation qui prend a contre-pied la philosophie des orientations de substitution précédemment décrites.
Vouloir appliquer à la France la recette générale, largement germanique d'ailleurs, ne fait donc guère sens, sauf a ce que d'aucuns profitent du contexte pour pousser des pions parfaitement exogènes, comme la réduction de la contribution électro-nucléaire au mix national, en commençant par fermer Fessenheim, des mesures parfaitement antithétiques.

Hors la détestation du nucléaire qui reste bien le fonds de commerce de cette politique, on cherche à l'habiller de l'argument qu'il ne faut pas « mettre tout ses œufs dans le même panier », raisonnement infondé si on considère le service électrique rendu par un pseudo substitut aléatoire et intermittent qui ne constitue en rien une vraie alternative. Réduire significativement la part du nucléaire, dans le mix national c'est donc amputer d'autant le noyau dur programmable, celui qui garantit la continuité de la fourniture, un déficit qu'il faudra forcément combler... en construisant en série des centrales fonctionnant au gaz, nous n'aurons pas le choix, mais est-ce bien ce que nous voulons ?
Qu'on se console pourtant, ce serait un moindre mal comparé à nos voisins allemands qui s'appuient eux, pour que se développent les renouvelables et diminue le nucléaire, sur un couple charbon-lignite hautement émetteur de GES.

S'agissant de la protection du climat, il ne s'agirait donc plus, comme évoqué précédemment, d'un demi pas vers l'avant, mais bien d'un grand pas en arrière. Aucun gain en émissions de GES n'est en effet à attendre de cet accroissement des renouvelables au détriment d'un nucléaire qui, on l'oublie, rend possible leur essor mais à son détriment technique et économique.
Outre le coût énorme de ce développement en doublon qui alourdit déjà très significativement la facture d'électricité (CSPE) et doit désormais se nourrir d'autres taxes sur l'énergie tant le besoin est grand, la sous utilisation de moyens lourds met à mal le modèle électrique qui valait jusqu'ici et qui avait porté ses fruits.
De plus, la coexistence de productions subventionnées jouant de plain pied sur un marché devenu mécaniquement sur-capacitaire fait chuter les cours de l'électricité et ne permet plus la rémunération suffisante des opérateurs historiques, lesquels perdent donc sur tous les deux tableaux (volumes et prix) et comme dit déjà, essaient « de se refaire » avec des productions renouvelables filialisées.

Gardant en ligne de mire la diminution des émissions de GES qui est l'objectif premier affiché partout, s'appuyer autant que faire se peut sur une électricité décarbonée reste bien la voie la plus rationnelle et la plus efficace. Mais faire des dépenses somptuaires (un récent rapport de la Cour des Comptes les quantifient) juste pour substituer, très incomplètement et très imparfaitement d'ailleurs, des sources décarbonées à une autre, le nucléaire, qui l'est déjà totalement est un exercice qu'auraient goûté les Shadocks. Ces ressources énormes pourraient à grand profit être mobilisées à profit pour jouer sur l'autre volet, celui de la maîtrise des consommations (isolation, optimisation, électrification...).

On lit partout que les productions renouvelables sont compétitives et certains auteurs entrevoient même la gratuité du solaire à moyen terme. Alors pourquoi continue-ton à les porter à bout de bras par des subventions très conséquentes plutôt que de les laisser concourir sur les marchés, comme les autres sources ? En réalité les comparaisons ne prennent pas en compte le coût de la compensation de l'intermittence ni le surcoût dû au caractère diffus des sources et considèrent juste les coûts de production au pied du mat éolien ou du panneau solaire, lesquels sont effectivement en baisse continue, d'où l'affichage positif de leurs supporters.

Dans une PPE où pour les raisons exposées, l'appel à l'électricité augmenterait significativement, il faudrait développer plus avant un parc de production sommant des moyens décarbonés jouant à armes égales et non procédant comme actuellement par substitution stérile et dispendieuse. C'est toute la logique-illogique actuellement en place qu'il faudrait revisiter. A cet égard, les différents considérants évoqués trament clairement ce que pourraient être les linéaments d'une PPE efficace. En lisant les documents préparatoires, on peut hélas douter que cette voie soit choisie.

Avis n°292
Ajouté par La commission particulière du débat ANONYMISé (Paris), le 07/05/2018

Voici l'enregistrement vidéo de l'atelier d'information "Solidarité : la question sociale dans la PPE".

Les participants :

  • Gael Callonnec, économiste à l'ADEME

  • Maike Fink, Responsable transition climatique juste​, ​Réseau Action Climat

  • Denis Lavat, ​Conseiller confédéral en charge de l'Environnement,​ CFTC

  • France Michel, Responsable du programme Toits d'abord, Fondation Abbé Pierre

 

 

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