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Le forum de discussion

Du 19 mars au 30 juin 2018, ce forum permet à chacun de donner son avis sur la PPE ou sur le débat public lui-même. Tous les avis sont rendus publics et ouverts aux commentaires. Ils seront pris en compte par la commission lors de la rédaction du compte rendu du débat.

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Avis n°278
Ajouté par Bénédicte ANONYMISé (Montpellier), le 29/04/2018

Je partage le souhait d'une transition énergétique ambitieuse, avec sortie progressive et totale du nucléaire. Elle est locale, créatrice de richesse et d'emploi dans les territoires (je travaille moi-même dans le secteur des énergies renouvelables depuis 12 ans). Je vois les leviers d'amélioration suivants en France :
- Rénovation thermique : peu ou personne ne la finance car peu ou personne n'a d'intérêt à ce que cela se développe. Ce doit donc être une politique publique majeure obligatoire et financée par l'impôt.
- La transition énergétique ne doit pas se faire au détriment de la biodiversité mais viser un gain net de biodiversité. Or les compensations en matière de biodiversité posent question : pourquoi ne pas financer l'isolation thermique dans les environs du projet et la transition vers des pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité ?
- Autoconsommation : nous sommes trop en retard à cause de freins réglementaires. Equiper tous les toits individuels et collectifs équipables de panneaux solaires, c'est urgent ! D'ailleurs étrangement dans la question n°5 de votre questionnaire, il n'est même pas proposé d'installer sur le bâtiment des panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques ni de la géothermie dans le jardin, mais seulement une pompe à chaleur ou bien pire un chauffage électrique (!) ou à gaz, qui ne me paraissent pas être les moyens les plus efficaces pour la transition énergétique. Pour finir sur l'autoconsommation, pour moi, elle doit devenir un réflexe, et le réseau doit s'adapter à la transition énergétique, et non pas l'inverse.
- Enfin, il faut investir pour préparer l'avenir : réseau intelligent et véhicules électriques à grande échelle.

Avis n°277
Ajouté par Jean-François ANONYMISé (MAIDIERES), le 29/04/2018

On parle de plus en plus de politique énergétique, mais fait-on tout pour la rendre lisible ? Un exemple, dans ma région la Lorraine, à cause d'égo et de partisanisme, certains élus ont savonné la réalisation d'une véritable gare d'interconnexion TGV TER pour construire une gare reliée à "rien du tout" au milieu des champs. Comment demander aux citoyens d'être plus raisonnables en termes d'économies d’énergie alors qu'on a tout fait pour les obliger à prendre leurs véhicules polluants sur des routes surchargées. De même, pourquoi ne pas avoir miser vraiment sur le ferroutage au lieu de faire toujours plus d'autoroutes ? Les générations futures nous reprocheront d'avoir gaspillé des ressources limitées qui viendront forcément à leur manquer. Soyons tous responsables de nos actes ! Même les politiciens ? Chiche !

Avis n°233
Ajouté par Sylvain ANONYMISé (Paris), le 16/04/2018

Les médias ne cessent d'entretenir la peur et la psychose quant au vieillissement des centrales françaises mais je pense que l'industrie nucléaire française a fait preuve de son efficacité et de sa sûreté depuis qu'elle a été mise en place il y a un demi-siècle. Et je précise d'avance que je n'ai aucun enjeux personnels à écrire ces quelques lignes.

Les trois principaux accidents qui ont touché une centrale ont eu lieu aux Etats-Unis, en ex-URSS et au Japon. La France a toujours été épargnée et je pense que cela va au-delà de la simple chance. Les équipes en place sont formées de manière adéquate (contrairement à Fukushima) et que les installations font l'objet de multiples contrôles (contrairement à Tchernobyl). Les opérateurs connaissent les risques inhérents à cette énergie et élèvent régulièrement les critères de sûreté auxquels s'ajoutent les contrôles méticuleux de l'Autorité de Sûreté Nucléaire. L'ASN est connue pour sa fermeté et son indépendance et n'hésite pas à exiger l'arrêt temporaire d'un réacteur quand elle juge la mesure nécessaire. Avec le grand carénage qui a débuté, EDF se donne la possibilité de prolonger la durée de vie de ses centrales dans des conditions de sûreté toute à fait optimales. Les pièces sont remplacées, la sûreté est renforcée grâce à de nouveaux dispositifs et les personnels encadrés et formés continuellement.

Du côté de la sécurité, les évolutions sont encore plus impressionnantes en raison de la menace terroriste qui ne cesse de grandir. Il est très difficile d'accéder à un site nucléarisé et encore plus à la partie vraiment sensible d'une centrale. Les "tentatives" d'ONG qui sont largement médiatisées ont toujours tendance à souligner les supposées failles du système de protection, mais il n'est jamais dit qu'il existe des centaines d'agents armés et habilités à neutraliser tout intrus qui aurait l'intention de saboter un site. Les agents font la différence entre des militants écologistes qui veulent passer à la télévision et des terroristes en puissance. En outre, une force d'intervention nationale composée de 500 membres a été mise en place et quadrille le territoire afin de pouvoir intervenir très rapidement si nécessaire. Différentes simulations sont effectuées et permettent d'améliorer encore les dispositifs de protection. Alors si le risque zéro, n'existe pas, les efforts collectifs tendent à s'en rapprocher.

Avis n°275
Ajouté par Nicole ANONYMISé (GIVRY), le 28/04/2018

Propriétaire du Moulin de mes "ancêtres Roussot" à Liboureau sur l'Orbize à St-Jean-de-Vaux 71640, j'ai participé avec notre Association des Moulins en Saône-et-Loire depuis de nombreuses années aux conférences d'informations Hydro-électriques. Restant très motivée par le projet d'installation d'une turbine pour produire cette énergie verte "propre" et intéressante, pour la consommation du bâtiment du moulin et de la maison d'habitation. Des aides financières me permettraient d’engager ce projet d'avenir... Sur le cours de notre Orbize, 27 chutes de moulins pourraient être équipées. Quelle belle économie... à calculer sur notre département. Je vous félicite de promouvoir au maximun ces installations !

Avis n°255
Ajouté par Bernard ANONYMISé (Arvert), le 23/04/2018

- Un objectif prioritaire :
Pour lutter contre le réchauffement climatique, la plupart des pays du monde se sont donnés comme ardente obligation de réduire leurs émissions de gaz carbonique (CO2). C'est ce qu'on appelle la «décarbonation» de l'économie. Cet objectif a été constamment réaffirmé lors des conférences des parties sur le climat (COP), dernièrement lors de la COP 21 en 2015 à Paris, de la COP 22 en 2016 à Marrakech et de la COP 23 en 2017 à Bonn.
Nous ne débattons pas ici du bien-fondé de cet objectif, mais seulement de celui de la méthode choisie par l'Europe en priorité pour l'atteindre, qui est d'augmenter à marche forcée la part de l'éolien et du solaire photovoltaïque dans les mix électriques pour «décarboner» la production d'électricité. Nous montrons que cette méthode est peu efficace : elle est même la principale responsable en Europe des écarts croissants entre les objectifs de décarbonation affichés et les réalisations dans les pays qui n'ont pas une proportion très importante d'hydroélectricité et/ou de nucléaire dans leur mix de production d'électricité.

- Décarboner l'électricité :
Décarboner l'électricité c'est bien évidemment supprimer de notre approvisionnement électrique les sources d'électricité productrices de CO2, c'est-à-dire les combustibles fossiles, mais aussi la biomasse et les déchets organiques. Ces derniers produisent en effet du CO2 lors de leur combustion. Celui-ci n'est généralement pas comptabilisé en Europe, au prétexte que l'équivalent sera capté par la croissance de la végétation de remplacement. Ce postulat est biaisé par les dérives de la filière biomasse au détriment de celle, plus noble, du bois d'œuvre qui offre les mêmes avantages sans en comporter les émissions, qui sont plus polluantes encore que celles du charbon. Rappelons que le CO2 émis par les combustibles fossiles est lui aussi réutilisé par la végétation, sans que l'on en tienne compte.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), sur 24 345 TWh d'électricité consommées dans le monde en 2015, 66 % (39,2 charbon, 22,8 gaz, 4 pétrole) ont été produits par les combustibles fossiles. Pour l'Europe (EU28+Norvège+Suisse), il s'agit de 40,2% (24 charbon, 14,5 gaz, 1,7 pétrole), pour la France de 6% (2,1 charbon, 3,4 gaz, 0,5 pétrole), et pour l'Allemagne de 54,6% (43,9 charbon, 6,3 gaz, 4,4 pétrole). Les proportions de cette électricité produites à partir de biomasse et de déchets étaient de 2,2 % pour le monde, 6% pour l'Europe, 1,5 % pour la France et 8,9 % pour l'Allemagne.
Décarboner complètement l'électricité à l'échelle mondiale, cela semble très difficile, puisque au moins les deux-tiers de l'électricité sont produits par des sources émettant du CO2. Pourtant, la France a presque gagné ce pari : les émissions de la production d'électricité y étaient en 2015 de moins de 50 gCO2 par kWh* produit. Elle le devait à l'importance du nucléaire (77 %) et à une contribution notable de l'hydroélectricité (10,5 %), non-émetteurs, dans son mix électrique. Ses émissions seront encore plus faibles si l'essentiel des centrales à charbon qui lui restent sont fermées dans les prochaines années, comme le gouvernement le prévoit.

- Hydraulique et/ou nucléaire, la combinaison gagnante :
En Europe de l'Ouest, la France n'est pas la seule à avoir de très faibles émissions. La Norvège, dont le mix de production électrique est fait à 96 % d'hydroélectricité, la Suède et la Suisse, qui en ont pratiquement éliminé les combustibles fossiles par une combinaison hydroélectricité-nucléaire, ont des émissions encore plus faibles qu'elle. Ces pays «vertueux» avaient en 2015 encore peu d'éolien et de solaire PV dans leur mix électrique, même si la Suède était en cours d'en augmenter notablement la proportion. Un peu moins vertueuse était l'Autriche qui se situait, avec un peu plus de 100 gCO2 par kWh, au cinquième rang des pays les moins émetteurs d'Europe de l'Ouest, et cela sans avoir de nucléaire. Elle le devait à la proportion très élevée, 62 %, de l'hydroélectricité dans son mix de production.
A l'opposé, les quatre pays les moins vertueux d'Europe de l'Ouest, avec des émissions de leur production allant d'environ 350 à 450 gCO2 par kWh en 2015, avaient en commun de n'avoir que peu, voire pratiquement pas, de ressources hydrauliques : Il s'agissait, classés par valeurs croissantes, du Royaume-Uni, de l'Irlande, des Pays-Bas et de l'Allemagne. Il s'agissait pourtant de pays qui avaient, à l'exception des Pays-Bas, 6,9%, des % élevés d'éolien et de solaire photovoltaïque dans leur mix de production électrique : 14% pour le Royaume-Uni, 22,3 % pour l'Irlande, 18,2 % pour l'Allemagne, à comparer à la France, 5%. Deux d'entre eux avait aussi une contribution non négligeable de nucléaire dans leurs mix de production électrique, l'Allemagne, encore 14,2 %, et le Royaume-Uni 18,2 %.
Le Danemark est un autre pays sans hydroélectricité ni nucléaire, cette fois-ci totalement. Il a une proportion extrêmement élevée d'éolien et de solaire photovoltaïque dans son mix de production électrique (51% en 2015, essentiellement éolien). Mais une telle proportion d'éolien dans ce mix électrique n'est possible que parce que le Danemark a recours de façon très importante à l'hydroélectricité produite par ses voisins scandinaves, Suède et Norvège: il leur exporte quand le vent souffle fort ses excès de production éolienne, ce qui permet à ceux-ci d'économiser l'eau stockée dans leurs barrages hydroélectriques. Quand sa production éolienne est insuffisante, il importe de ceux-ci de l'hydroélectricité, mais aussi de l'électricité nucléaire via la Suède. En 2015, les importations étaient supérieures aux exportations d'environ 20 % de la production. Le Danemark produit aussi une grande partie de son électricité en cogénération avec de la chaleur (CHP) et utilise pour cela des mélanges de charbon et de biomasse, une partie de cette dernière étant importée. Tout cela fait que les estimations des émissions de CO2 de sa production électrique sont variables selon les années, différentes selon le mode de calcul choisi, et variables suivant les sources : elles sont en moyenne inférieures à celles des 4 pays précédents, mais très supérieures à celle du groupe des pays vertueux.
Un facteur majeur de l'importance des émissions de CO2, pour ces pays dont le mix de production électrique ne compte pas suffisamment d'hydroélectricité et/ou de nucléaire est le choix du combustible fossile utilisé. C'est ainsi que l'Allemagne, qui utilise beaucoup le charbon, bien qu'il ait du nucléaire et une forte proportion d'éolien et de solaire dans son mix, a des émissions supérieures à celles des Pays-Bas, de l'Irlande, et du Royaume-Uni, qui utilisent plus le gaz.

- Les raisons d'un échec :
La raison des médiocres performances des pays non-vertueux ayant pourtant choisi de développer fortement l'éolien et le solaire photovoltaïque, en principe non-émetteurs, est simple : la puissance produite par l'éolien et le solaire photovoltaïque est très fluctuante en fonction de la météo, c'est ce qu'on appelle l'intermittence, et n'est donc que fortuitement en concordance avec la puissance consommée. Il s'agit d'électricités dites non-pilotables. En l'absence actuelle, et sans doute pour très longtemps, de possibilités suffisantes de stockage qui permettraient cette mise en concordance, indispensable à tout instant à l'équilibre du réseau électrique, il est impératif de les associer à des centrales pilotables qui fonctionnent à la demande en contrepoint de l'éolien et du solaire. Ces centrales sont également nécessaires pour assurer l'indispensable stabilité en fréquence du réseau, ce que ni l'éolien ni le solaire ne peuvent faire.
Pour un pays qui comme l'Allemagne refuse le nucléaire, n'a que peu de ressources hydroélectriques et ne peut pas comme le Danemark avoir accès à des ressources hydroélectriques ou nucléaires externes suffisantes, les centrales pilotables ne peuvent être pour l'essentiel que des centrales à combustibles fossiles, et accessoirement, car les possibilités sont ici limitées, des centrales à biomasse (dont la production de CO2 n'est pas comptabilisée mais devrait l'être selon nous). Comme sa production d'éolien et de solaire peut s'effondrer presque totalement, en particulier quand s'installent en hiver sur l'Europe des anticyclones très stables pendant des journées entières, comme on l'a observé l'hiver 2016-2017, il lui faut disposer en permanence d'une puissance totale garantie de centrales pilotables au moins égale à la puissance consommée la plus élevée de l'année c'est-à-dire aussi au plus fort de l'hiver. On constate en effet qu'en Allemagne, malgré un fort développement de l'éolien et du solaire photovoltaïque, la puissance totale de centrales pilotables n'a pas diminué et même légèrement augmenté, celles des centrales à combustibles fossiles et à biomasse ayant augmenté pour pouvoir fermer les centrales nucléaires. Les puissances d'éolien et de solaire PV se sont donc ajoutées aux puissances des centrales pilotables et ne les ont aucunement remplacées. Le choix de l'Allemagne la lie donc fortement aux combustibles fossiles, charbon principalement, dont on constate qu'elle fait effectivement une grande consommation pour sa production d'électricité, et cela explique l'importance des émissions de CO2 de cette production. D'autre part, à peu de chose près, l'éolien et le solaire n'y seront renouvelables que tant que dureront les combustibles fossiles dont elle pourra disposer pour les assister. Elle n'atteindra donc pas les objectifs climatiques qu'elle affiche, comme les autres pays européens qui veulent suivent son exemple.
Le choix des gouvernements français depuis le Grenelle de l'environnement de 2007, semble être la sortie du nucléaire selon le modèle allemand. Ce choix ne peut que conduire la France, comme cela a été le cas de l'Allemagne, à une augmentation de sa puissance pilotable en centrales à combustibles fossiles pour remplacer celle en centrales nucléaires, et à une augmentation considérable des émissions de CO2 de sa production d'électricité par rapport à l'actuel, soit exactement le contraire du but affiché.
Il aura également comme conséquence une augmentation très importante du prix de l'électricité pour les ménages, comme cela s'est produit en Allemagne et plus généralement dans les pays d'Europe de l'Ouest qui ont beaucoup misé sur l'éolien et/ou le solaire photovoltaïque. On constate en effet dans ces pays que le prix de l'électricité pour les ménages est proportionnel à la puissance installée par habitant en éolien et en solaire photovoltaïque.
Si la lutte contre le réchauffement climatique est pour le gouvernement français une priorité comme il le répète sans relâche, alors il doit changer complètement de politique énergétique, et faire porter ses efforts, non plus sur l'électricité, dont les émissions sont chez nous les plus faibles de tous les grands pays industrialisés, mais sur l'habitat et les transports, qui sont nos principaux émetteurs. Appliquer obstinément la politique allemande dans le but de diminuer nos émissions de CO2 ne pourra que coûter très cher aux ménages français sans résultat notable, et empêchera la France d'atteindre ses objectifs climatiques. Ce sera la Grande Désillusion.

Avis n°276
Ajouté par Jean ANONYMISé (LYON), le 28/04/2018

L'Agence Internationale de l'Energie vient d'annoncer que les émissions de gaz carbonique européennes liées à l'énergie avaient augmenté en 2017 effaçant les progrès des années précédentes.

La politique européenne climatique liée à l'énergie a cessé depuis trois ans d'apporter une contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.

Or elle implique de gigantesques investissements qui atteindront 1 125 milliards d'euros par an de 2020 à 2030. Chiffre donné par la Cour des Comptes de l'UE. Cette même cour ajoute : « "Nous avons constaté que la planification et la mise en œuvre [des mesures prises] n'avaient pas pour principe le rapport coût/efficacité".

La situation française est similaire.

Un récent Rapport de la Cour des Comptes européenne indique: "Nous avons constaté que la planification et la mise en œuvre [des mesures prises] n'avaient pas pour principe le rapport coût/efficacité".

L'UE et la France doivent maintenant ajouter à l'enthousiasme militant une démarche rationnelle dont une certaine absence provoque une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Et plus simplement l'échec des politiques climatiques menées.

En décomptant le Royaume uni où les émissions baissent régulièrement en raison de l'utilisation progressive du gaz à la place du charbon, examinons les chiffres de l'UE donnés par Eurostat.

2014 : 2904 MtCO2
2015 : 2951 MtCO2
2016 : 2950 MtCO2
2017 : 2994 MtCO2

Les émissions de l'UE relatives à l'énergie ont augmenté de plus de 3 % entre 2014 et 2017 alors que nos dirigeants font de la baisse un objectif prioritaire. Les objectifs 2030 sont impossibles à tenir.

Le cas Français est-il différent de l'ensemble des autres pays ?

2014 : 311
2015 : 317
2016 : 320
2017 : ? Par le Ministère et + 0,9 % par Eurostat. (Curieux qu'Eurostat ait les données non communiquées en France.). Seules ont été publiées les données des émissions marginales de l'électricité qui sont en hausse.

La France ne fait pas mieux que les autres pays en matière de variations car elle a un poids total de ses émissions plus faibles en raison de son électricité décarbonée.

Pourquoi ces augmentations en Europe malgré les sommes annuelles dépensées et surtout engagées ?
La lecture du dernier rapport envoyé aux Nations Unies signale des faits importants :

- Les émissions de gaz à effet de serre augmentent significativement dans deux secteurs : la mobilité et le logement,
- Elles diminuent dans le secteur de la production d'électricité seulement.
Ces dernières ne compensent pas les hausses, une conclusion s'impose il faut déplacer les efforts du secteur électrique vers le transport et le secteur de l'habitat.

Pour la France ?

Le dernier rapport du CITEPA qui réalise les rapports pour les Nations Unis donne exactement les mêmes remarques. Les dérives viennent :
- du transport,
- de l'habitat,
- mais pour la France, il y a une particularité, les émissions très modestes du secteur électrique augmentent également.

La France a mis au point un suivi de la stratégie nationale bas carbone qui donne :

- Les dépenses publiques contre le réchauffement climatiques se portent à 60 % sur le secteur électrique qui émet seulement 6 % des GES,
- Paradoxalement le secteur électrique augmente ses émissions,
- Mises à la portion congrue, les secteurs transports et habitats, fortement émetteurs ont des émissions qui augmentent d'année en année (RT 2012 pour l'habitat ?).

La conclusion est sans appel, la France doit de toute urgence faire porter ses efforts sur la mobilité et l'habitat et développer les énergies renouvelables thermiques sous forme de chaleur.

Le seul critère de choix à faire par la puissance publique est celui du coût de la tonne de CO2 évitée.

Avis n°274
Ajouté par Bernard ANONYMISé (Lugy. ), le 28/04/2018

Si nous continuons en France et seulement en France de continuer d'araser les seuils de moulins au nom de la continuité écologique, nous rayons de notre panel d'énergies renouvelables de 3Twh à 6TWH ! Alors au lieu de continuer à ecouter les sirènes de la continuité écologique, retrouvons un peu de bon sens, équipons nos moulins pour produire du courant. Et cerise sur le gâteaux, ils seront aussi des outils pour aider à la gestion des crues. Pas convaincus, venez voir le moulin de Lugy et faites-vous votre propre idée d'un moulin qui produit du courant au fil de l'eau avec sa roue depuis 10 ans maintenant.

Avis n°273
Ajouté par Alain ANONYMISé (Barizey), le 27/04/2018

Un département comme la Saône-et-Loire compte environ 800 moulins utilisés à l'origine pour produire de la farine et pour de très nombreux autre usages (taillanderies, scieries bois ou pierre, féculerie, production de tan, de papier...). L'adaptation de ces bâtiments à la production d'hydroélectricité permettrait de participer de façon significative à la nécessaire transition énergétique et à la décarbonation de notre économie.

Avis n°253
Ajouté par Pierre ANONYMISé (Paris), le 23/04/2018

Parmi les questions à débattre, les participants à l'atelier préparatoire du 17 janvier avaient retenu les suivantes : Que va coûter la transition énergétique ? Qui va payer ? Quels emplois peuvent être créés ? Questions d'autant plus légitimes que l'information du public sur la PPE est l'un des trois objectifs du débat, tels que définis par la CNDP elle-même. Questions d'autant plus importantes que l'opinion – régulièrement invitée à se prononcer sur la Transition Energétique – est laissée dans l'ignorance de cette problématique. Cette contribution au débat se présente sous forme de questions posées à celles et ceux qui disposent de l'information nécessaire pour y répondre avec autorité et objectivité.

Quel besoin pour des EnR intermittentes (ENRis) ?
A cette question il n'est jamais répondu. Le sujet n'a pas été traité dans le débat national de 2015 sur la transition énergétique (DNTE). Il ne l'a pas été non plus dans la PPE d'octobre 2016 (Programmation pluriannuelle de l'énergie) qui s'appuie sur les objectifs de la LTECV.
Plus généralement, la diminution du pourcentage de nucléaire dans le mix électrique (de 75 à 50 %) n'a jamais été justifiée, si ce n'est par le fameux accord de février 2012 entre le PS et les Verts. Pourquoi 50 % plutôt que 35 ou 25 % ? Si c'est parce que le nucléaire est dangereux, alors il faut tout arrêter le plus rapidement possible.
Et, si l'on ne peut qu'approuver le ministre quand il a pris acte de l'irréalisme d'un passage de 75 à 50% nucléaire dans le mix électrique d'ici 2025, on souhaiterait savoir pourquoi, deux ans après sa promulgation, la loi de 2015 doit être révisée, ne serait-ce pour ne pas répéter les mêmes erreurs.

La création d'emploi est souvent évoquée comme argument à l'appui du développement des sources intermittentes. On se contentera ici de rappeler que la construction de panneaux solaires a pratiquement disparu d'Europe et que, de ce fait, la majorité des emplois créés en France par le solaire sont ceux – éphémères – du montage. Quant aux parties nobles des éoliennes (rotors ...) elles ne sont pas fabriquées en France.

Quels coûts pour le système électrique et la collectivité nationale ?
Ce coût va bien au-delà du coût d'achat et d'installation des éoliennes et des panneaux solaires
Plusieurs facteurs essentiels sont en effet à prendre en considération et devraient, dans la mesure du possible, être chiffrés :
- le back-up ou maintien en état de fonctionnement de moyens de production permettant de pallier les conséquences de l'intermittence (périodes d'absence totale de vent et de soleil) ;
- le stockage court terme : batteries par exemple ;
- le stockage de masse pour le stockage inter-saisonnier, notamment le séduisant Power to Gas puis Gas to Power mais avec un rendement aujourd'hui inférieur à 30 % et l'absence de référence industrielle qui ne fait qu'ajouter de l'incertitude ;
- le coût en investissement, comparé avec celui du parc nucléaire : il faut un mix – aux proportions actuelles - éolien plus photovoltaïque de 84 GW pour fournir la même quantité d'énergie annuelle que 21 GW de nucléaire ;
- le coût de l'obligation d'achat ou de son substitut, le complément de rémunération ;
- les nouveaux défis que doivent relever les gestionnaires de réseaux pour en garantir la stabilité. On sait déjà que les difficultés croissent plus vite que le pourcentage d'EnRi injecté dans le réseau ;
- la perte de valeur du parc nucléaire due à l'insertion des EnRi dans le réseau, est estimée à 2,9 milliards par Percebois et Sommeret (étude publiée par le CREDEN ; juillet 2016) qui ont exploité les données 2015. Un chiffre déjà conséquent mais qui porte sur une année où la participation des EnRi dans le mix électrique était encore faible ;
- les dépenses fiscales, par exemple : exonération de l'IRPP pour l'électricité envoyée sur le réseau par les auto-consommateurs, les financements verts etc. Ce à quoi il convient d'ajouter l'équivalent du produit de la TIPP qu'il faudra bien trouver quelque part au fur et à mesure de l'augmentation du pourcentage de véhicules électriques dans le parc ;
- sans compter bien sûr les dommages non comptabilisables comme les atteintes aux paysages.

Enfin il conviendrait de jeter un regard outre Rhin. Il est loin le temps où, en 2004, Jûrgen Triffin évaluait à l'équivalent du prix d'un cornet de glace le coût par habitant du tournant énergétique de l'Allemagne (Energiewende) dont il fut l'un des principaux architectes. Dans un article daté de septembre 2017 - c'est-à-dire avec le bénéfice de l'expérience - Justus Haucap (Kosten der Energie wende - Université de Düsseldorf) chiffrait à 520 milliards d'€ le coût de ce tournant énergétique (150 pour la période 2000-2015 et 370 pour la période 2016-2025).
Sans oublier que, malgré le déversement de plusieurs centaines de milliards d'€ pour la promotion des ENRs intermittentes, les émissions de CO2 par le secteur électrique n'ont pas diminué et que le prix de l'électricité payé par les ménages allemands est près du double de celui payé par les ménages français.

* *

Cette contribution traite de la France métropolitaine, nullement des départements et territoires d'outre-mer ; le contexte y est totalement différent.

PS. Dans sa communication au Sénat de mars 2018 – Le soutien aux énergies renouvelables - la Cour des Comptes évalue à 121 milliards le montant du soutien public pour les contrats de soutien aux ENRis signés avant 2017. Il faut espérer que ce document, qui ne traite que d'une partie de la problématique, trouvera sa place dans le débat.

Avis n°244
Ajouté par Jean ANONYMISé (LYON), le 21/04/2018

La France prend toujours en exemple le modèle allemand qui est en réalité un échec patent que même France Stratégie reconnait. En revanche, nous avons un exemple de réussite remarquable de stratégie bas carbone avec la Suède et ses 10 millions d'habitants. Dès 1991, la Suède s'est engagée dans ce que l'on nomme aujourd'hui une stratégie bas carbone. Entre 1990 et 2013, ce pays qui était déjà un des pays les moins émetteurs de gaz carbonique par habitant a réussi à réduire ses émissions de 22 %. La France qui s'est engagée à réduire ses émissions de gaz carbonique de 40 % entre 1990 et 2030 et de 75 % entre 1990 et 2050 doit s'intéresser à la politique énergétique Suédoise. En premier lieu, la stabilité de la demande d'électricité depuis 1987, malgré une hausse de la population et une plus grande utilisation en matière de chauffage, s'explique par la décision prise par le gouvernement Suédois à la suite des chocs pétroliers de la décennie 1970-1980, de lancer la construction d'un million de logements avec isolation thermique renforcée, c'est-à-dire de renouveler plus de 10 % de l'habitat existant. La démarche engagée a été rationnelle en commençant par le remplacement des logements les plus énergivores et la rénovation énergétique des autres.
Resituons la Suède en matière énergétique, elle a un fort potentiel d'énergie hydraulique et de biomasse y compris son bois énergie. Les forêts suédoises couvrent 54 % de la superficie du pays et représentent 19 % des forêts de l'UE. La Suède est le deuxième plus important exportateur mondial de papier, pâte à papier et bois (après le Canada). L'industrie forestière créée aussi de nombreux déchets valorisables à des fins énergétiques. La Suède a diminué sa consommation de pétrole de moitié en 40 ans : 16,0 Mtep de produits pétroliers consommés en 2011 contre 31,3 Mtep en 1970, c'est-à-dire avant les chocs pétroliers. Elle a décidé de conserver son électronucléaire à hauteur de 10 GW. Sa population est très urbanisée ce qui permet d'utiliser plus facilement les énergies renouvelables thermiques dans des réseaux de chaleur. Grâce sa politique énergétique bien structurée, la Suède a réussi à n'avoir plus que 30 % de combustibles fossiles dans sa consommation finale d'énergie en 2013, (contre 65 % en France) et elle a augmenté son PIB de 60 % entre 1990 et 2013 tout en réduisant ses émissions de CO2 de 22 %.

La stratégie bas carbone de la Suède repose sur 4 points essentiels.

1- Une production d'électricité décarbonée

Production électrique reposant sur un bouquet hydraulique et nucléaire qui assure 85 % de sa production. Le reste de sa production d'électricité repose sur la biomasse pour 6 %, les éoliennes pour 7 % et 3 % de fossiles en secours pour faire face aux fluctuations climatiques importantes dans ce pays. A noter que l'électronucléaire fonctionne en base. La complémentarité avec les éoliennes est assurée par les éclusées de l'hydro-électricité.
S'agissant du nucléaire, la Suède, qui avait voté par le référendum de 1978 un plan de sortie du nucléaire sur 30 ans, est revenue sur cette décision en 2009. Elle a décidé de conserver un parc de 10 GW de nucléaire au maximum avec la possibilité d'augmenter leur puissance électrique (ce qu'elle a fait) et leur remplacement à la fin de leur exploitation par des réacteurs plus performants. Un nouveau réacteur ne rentrera en service que lors de l'arrêt définitif d'un en fin d'exploitation.

Récemment, le gouvernement Suédois a décidé d'autoriser Ringhals 1 et 2, qui ont démarré en 1975 et 1976, à poursuivre leur exploitation jusqu'à 50 ans et 60 ans pour Ringhals 3 et 4, ainsi que Forsmark 1 à 3. Ceci moyennant des travaux de mise au meilleur niveau de sûreté.

A noter que 4 tranches sur les 7 sont des centrales à eau bouillante, type Fukushima mais ayant intégré les modifications faites sur les réacteurs à eau sous pression contrairement à Fukushima.

Grâce à cette électricité décarbonée, elle a pu faire des transferts d'usage et réduire sa consommation de combustibles fossiles.

2- Des transferts d'usages très importants.

La Suède a particulièrement ciblé les remplacements de combustibles fossiles. L'industrie Suédoise, qui représente encore près de 50 % du PIB, consomme une énergie composée à 78 % d'électricité décarbonée et d'EnR thermiques sous forme de chaleur.
Le résidentiel et du tertiaire utilisentles EnR thermiques et l'électricité à 91 % pour leur chauffage. Le fioul et surtout le gaz ont été sensiblement réduits grâce à une modification profonde des systèmes de chauffage qui se partagent entre électricité classique, pompes à chaleur (Les Suédois ont acquis près de 100 000 pompes à chaleur par an pendant de nombreuses années (PAC géothermiques et air-air) et réseaux de chaleur urbain de cogénération par utilisation de la biomasse.

Ceci a conduit à faire des Suédois les premiers consommateurs d'électricité de l'UE avec près de 14 MWh par habitant et par an contre 7 MWh pour un français. En contrepartie, la consommation de combustibles fossiles est beaucoup plus réduite.

3- Une politique énergétique cohérente.

Economie d'énergie d'abord par construction de logements mieux isolés et rénovation énergétique du parc de bâtiments. Le développement des technologies décarbonées repose sur une politique fiscale adaptée et des dispositifs de financement efficaces. Le Gouvernement Suédois s'est fixé un objectif de baisse de 40 % de ses émissions de CO2 d'ici 2020 et de 100 %d'ici 2050. Il n'a pas adopté le système de marché des permis d'émissions de l'UE qui, de l'avis unanime, ne fonctionne pas avec une tonne de CO2 à 7 €/tonne. Mais dès 1991, il a institué une taxation progressive de la tonne de CO2, qui est actuellement supérieure à 120 €/tonne, supportée surtout par les particuliers pour ne pas exposer les entreprises à la concurrence internationale. Cette taxe carbone est complétée par une taxe sur l'énergie qui exclut l'électricité. En contrepartie, les recettes liées à ces deux taxes permettent des déductions de charges pour les entreprises et les économies d'énergie sont soutenues par des subventions au plan national et local.

4- Les transports.

Le domaine des transports demeure le secteur le plus émetteur de GES en Suède (Il est le 2ème en France). Il absorbe près de 80 % de la consommation finale de produits pétroliers. L'agence nationale Suédoise de l'Energie en fait maintenant son objectif de recherche prioritaire. L'atteinte de son objectif de 100 % de réduction de CO2 en 2050 passe désormais par ce secteur. L'exemple de la mobilité électrique très développée chez le voisin Norvégien va sûrement être repris en Suède.

Conclusion.
Ne nous trompons pas de modèle. La transition énergétique allemande est un échec. Tandis que la transition énergétique suédoise est un remarquable succès.

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