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Le forum de discussion

Du 19 mars au 30 juin 2018, ce forum permet à chacun de donner son avis sur la PPE ou sur le débat public lui-même. Tous les avis sont rendus publics et ouverts aux commentaires. Ils seront pris en compte par la commission lors de la rédaction du compte rendu du débat.

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Avis n°247
Ajouté par Frédéric ANONYMISé (Saint-Egrève), le 22/04/2018

J'ai écouté le débat à Grenoble. Dans celui concernant les sources d'énergie, la représentante de la Régie de Transports du Gaz a donné une image fausse du gaz. Elle a affirmé que celui-ci dans les transports émettait deux fois moins que l'essence. Or cela est faux : Un kg de gaz (CH4) émet 44/16=2.75Kg de CO2. Un kg d'essence (octane) émet : 352/114=3.09. Il y a peu de différence entre le méthane et l'octane quant à l'énergie contenue par un kilo : 13.9 vs 12.5KWh/kg. Cela veut dire que l'essence émet, pour la même énergie chimique, 25% en plus. C'est suffisamment peu pour que les constructeurs automobiles ne privilégient pas le passage au gaz, bien que le gaz soit moins cher que l'essence (~20€/MWh gaz naturel vs ~60$/MWh pour le pétrole-sans taxes). Le gaz a alors en outre le même problème de rendement que l'essence : autour de 20% en moyenne contre plus de 80% pour l'électrique. Donc les constructeurs se tournent vers la voiture électrique.

Avis n°245
Ajouté par Daniel ANONYMISé (Caluire), le 21/04/2018

En situation de fort développement des ENR photovoltaïque et éolien (au-delà de 2030), la variabilité sur la journée de la consommation résiduelle augmente et la variabilité de la consommation sur la semaine augmente encore plus fortement. Le système électrique existant est habitué à devoir faire face à de fortes variations de la demande en hiver en raison de la présence importante du chauffage électrique en France : +2,4 GW de puissance appelée en hiver par degré perdu. Il sera donc tout à fait possible avec les moyens de production pilotables et d'effacement existants, de satisfaire, à l'horizon 2030, les besoins de flexibilité accrus avec le développement des ENR, notamment en été, et de fournir avec ces moyens le solde des besoins (consommation résiduelle - nucléaire de base), mais avec des émissions de CO2 sans doute accrues.
Dans le cadre de la nouvelle organisation du marché, sans mesure pénalisante sur la sollicitation de moyens émetteurs de CO2 ou sans obligations faites aux fournisseurs de disposer d'une capacité de stockage donnée et de la solliciter, les moyens de stockage pourront difficilement se développer.
Il conviendra par ailleurs de conduire des arbitrages économiques entre stockage et mise en oeuvre de moyens permettant de lisser la pointe hiver (en réduisant par exemple la consommation des bâtiments à chauffage électrique direct) pour émettre moins de CO2 en hiver et récupérer ces quantités sur l'été.
Un autre solution pour la France pourrait consister à émettre un peu de plus de CO2 pour la production d'électricité (qui est à un niveau très bas) et compenser cette hausse par un effort accru sur les émissions de CO2 liées à des besoins de chauffage couverts par des combustibles émetteurs de CO2.
Enfin, il me paraît nécessaire de s'inspirer du retour d'expérience allemand.
Dans l'article, accessible par le lien ci-après, reprenant l'interview du patron d'un des RTE allemands (50Hz transmission - http://www.50hertz.com/de/), 50 Hz a choisi d'exploiter au maximum la flexibilité déjà existante de son système électrique en mettant en oeuvre de multiples solutions alternatives au stockage par batteries, car jugées plus intéressantes économiquement. https://m.tagesspiegel.de/wirtschaft/energiewende-80-prozent-erneuerbare...
Sur la zone desservie par 50Hz, le taux d'ENR est proche de 50% et ne pose pas de problème majeur.
Ne faudrait-il pas un grand programme européen de recherche-développement sur le stockage stationnaire de l'électricité ? ( http://forschung-energiespeicher.info/aktuelles/aktuelles-einzelansicht/...)

Avis n°191
Ajouté par Philippe ANONYMISé (BUSSAC), le 08/04/2018

Les véritables enjeux du monde à venir sont la raréfaction des ressources et le réchauffement climatique. La paix, la sécurité et le développement durable de l'humanité est le prix de notre intelligence aujourd'hui à maîtriser ces enjeux. Le GIEC l'a dit mais peu de gens ont compris. Comme d'habitude l'approche pragmatique passe après les approches idéologiques.
Seules les énergies "bas carbone" sont aptes à être prises en compte et il faut travailler à partir des bilans carbone pour diagnostiquer et développer les solutions et les organisations capables d'aller dans le sens de ce "développement durable".
Partant de ce raisonnement, on voit sans ambiguïté que l'énergie nucléaire est la meilleure amie des énergies renouvelables et n'a jamais empêché le développement des ENR : c'est plutôt leurs coûts (elles ne sont effectivement pas gratuites) et la nécessité des subventions et d'une gestion hors marché.
En France, cette énergie a fait la preuve de sa fiabilité et de son absence d'impact sur la santé de ses travailleurs et encore moins celle des populations environnantes. Choisissez de vivre à côté d'une raffinerie ou d'une centrale nucléaire et vous verrez que le choix est assez facile. Par contre le maintien des compétences humaines dans cette industrie est vraiment un véritable enjeux pour sa pérennité, voire sa compétitivité et surtout sa sécurité.

De plus, la question de la sécurité du réseau électrique ne parait pas suffisamment étudiée, ni d'ailleurs les impacts ressources et bilan carbone des différents scenarios étudiés.

Enfin, la mobilité électrique ou l'éradication du diesel sans concertation avec nos constructeurs : non seulement nous raterons nos objectifs mais nous mettrons en péril nos filières industrielles déjà très malmenées. Une France au chômage n'est pas une France durable et la fermeture de Fessenheim sera un début assez "cuisant" qui n'amènera pas des emplois supplémentaires dans les industries des ENR (pour la plupart à l'étranger).

Avis n°240
Ajouté par Jean ANONYMISé (LYON), le 20/04/2018

Avant d'encenser éolien et photovoltaïque, encore faut-il lire cet opportun rapport de la Cour des comptes.

Le montant du soutien public auquel s'est engagé l'Etat par les contrats signés avant 2017 au bénéfice des producteurs d'électricité d'origine éolienne et photovoltaïque (plus un brin de biométhane stockable à la différence des 2 autres), s'élève à 127 Mds d'€. Ceci en supposant qu'il n'y a plus de contrats nouveaux signés depuis début 2018.
(Avec une telle somme on aurait largement pu rénover énergétiquement l'ensemble du parc de logements et du tertiaire en France.)
Ces 127 Mds d'€ proviennent, selon les magistrats de la Cour des comptes, de «mécanismes de soutien dont les conséquences financières ont été mal appréciées». Une autre de leurs formules assassines : «Des charges importantes, durables et mal évaluées». C'est le titre de chapitre, en gros caractères et en gras.
La Cour appelle à «asseoir la politique énergétique sur des arbitrages rationnels fondés sur la prise en compte du coût complet des différentes technologies». Sous entendu, ce n'est pas du tout ce qui a été fait jusqu'à présent.

La cour a fait des découvertes.
Ainsi le coût faramineux du soutien à l'électricité photovoltaïque, pour un résultat microscopique. Ainsi les seuls contrats signés avant 2010 pèseront, au total lorsqu'ils seront arrivés à terme, pas moins de «38,4 milliards d'euros pour les finances publiques», pour... 0,7% de la production d'électricité. Ces contrats représenteront encore 2 milliards par an en 2030 et représentent une subvention de 480 € par MWh.
Pour l'éolien, les chiffres sont, là aussi, cruels. Des contrats de l'éolien vont coûter «40,7 milliards d'euros en 20 ans» pour... «2% de la production française», précise le rapport.
Sans parler de ce qui se passerait si on réalisait les fermes offshore.
Les sommes consacrés aux ENR thermiques qui représentent un potentiel sérieux en Mtep de chaleur et en emplois pérennes dans des zones du territoire en déshérence sont dérisoires alors que ces ENR sont stockables.
Quels sont les effets des soutiens à l'éolien et au PV d'après le rapport de la Cour.
En résumé : le résultat est climatologiquement parlant dérisoire par erreur sur la cible de l'action, visant l'électricité déjà décarbonée au lieu de viser les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre, comme le chauffage ou les transports routiers. Remplacer du décarboné nucléaire par du décarboné renouvelable est une curieuse politique!
Filières industrielles.
Au moins, cette manne publique se traduit-elle par des emplois en masse ?
Non, la France n'a pas de base industrielle ni pour les éoliennes qu'elle achète à l'étranger, ni pour le photovoltaïque dont les panneaux viennent de Chine.
En revanche, la cour montre qu' en concentrant cette dépense publique sur les EnR thermiques (bois, méthanisation, solaire thermique, biocarburant, géothermie, réseaux de chaleur, pompes à chaleur), on aurait pu faire coup double : beaucoup d'émissions de GES en moins et des emplois durables en plus.
La Cour n'a pas pris en compte les dépenses de réseaux électriques liées à leur introduction. L'Allemagne prévoit ainsi de dépenser 40 milliards d'euros pour que son réseau électrique s'adapte à l'installation des EnR.
Qu'en est-il pour la France. Notre système électrique est certes un peu différent du système allemand mais les ordres de grandeur allemands se retrouveront aussi chez nous.
Il était temps que la Cour des Comptes produise ce rapport. Elle a fait 2 rapports sur le nucléaire, le premier en 2012 et le second beaucoup plus rapidement en 2014.
Il n'est pas normal que devant des engagements d'un tel montant, la cour ne fasse pas un examen périodique des dépenses et des résultats.

Avis n°239
Ajouté par Anne-sophie ANONYMISé (Paris), le 20/04/2018

L’Union européenne a entériné cette semaine (le 17 avril) la répartition de réduction des émissions de CO2 pays par pays. Les objectifs individualisés pour chaque pays dépendent du PIB et du nombre d’habitants. Sans surprise, l’objectif donné à la France est ambitieux puisque nous devons baisser de 37% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à ceux de 2005. L’échéance arrive vite (2030) et la marge de manoeuvre est étroite puisque la France produit déjà 97% d’énergie décarbonée. Les efforts les plus urgents sont donc à entreprendre du côté des industries les plus polluantes et des moyens de transport. Comment se fait-il que la voiture électrique se développe si lentement ? A quoi rime les quotas de pollution – véritable droit à polluer – quand il faut ne pas polluer du tout ?

Beaucoup accusent encore à tort le nucléaire d’être le problème numéro un de l’écologie en France. C’est le meilleur moyen d’échouer à réduire les gaz à effet et la pollution de manière générale. Le nucléaire est une énergie non émettrice de CO2 dans l'atmosphère. Si les efforts se concentraient vraiment sur les secteurs les plus polluants alors le pari pour la sauvegarde de l’environnement pourrait être gagné. Fermer une centrale nucléaire pour la remplacer par un champ d’éoliennes n’a aucune incidence sur le taux d’émission de CO2. Par contre, changer une voiture qui roule à l’essence ou au diesel par une voiture électrique ferait une grande différence. Il est temps de poser les bons problèmes pour utiliser les solutions qui existent déjà mais dont on ne se sert qu’avec parcimonie.

http://lenergeek.com/2018/04/18/parlement-europeen-repartition-reduction...

 

Avis n°238
Ajouté par Paul ANONYMISé (Paris), le 20/04/2018

Il me semble que les ateliers ne s'occupent que d'optimiser les disponibilités en énergie dans un modèle de consommation, en tout cas on ne voit pas de question de fond dans l'exposé des travaux. Du "comment", mais le "pourquoi" ? Si je me trompe, merci de m'aiguiller. Il y a tellement plus à gagner autrement, et plus facilement.

Avis n°237
Ajouté par fabien ANONYMISé (criel sur mer), le 20/04/2018

Le prix payé par l'état et donc par nous du Mw éolien est aberrant. Ce coût de revient a été divisé par 3 durant ces dernières années. Il serait bon que l'état arrête de perdre notre argent ! D'autre part le nucléaire reste la seule électricité écologique, sans rejet important de CO2.

Avis n°11
Ajouté par Vincent ANONYMISé (villeurbanne), le 19/03/2018

L'humanité avance (chacun choisira la direction qui lui convient). Exploiter les énergies de la nature (renouvelables) est une bonne chose et il était temps de le faire. Il faut plus d'auto-production d'électricité par les particuliers. C'est très bien que les lois aillent dans ce sens. Je crois en la décentralisation de la production d'électricité et en l'autonomie des particuliers. Certains pays, en développement et développés, ne sont pas pressés pour réduire leur production de GES. Je suis peut-être pessimiste mais je ne crois pas que l'on respectera le seuil de 2°C du GIEC. Pour le respecter, il faudrait commencer d'absorber le CO2 de l'atmosphère pour équilibrer celui produit par les autres. La recherche dans la production d'électricité par la photosynthèse doit être accélérée et des financements importants doivent être apportés car la route est longue mais elle existe. Et les plantes sont sans doute un moyen de stockage d'électricité également.

Avis n°235
Ajouté par 2631 (Suresnes), le 18/04/2018

La production d'électricité en France est déjà très largement décarbonée (en moyenne quelques dizaines de grammes de CO2 par kWh en France, contre 300 pour l'Europe, et 500 pour l'Allemagne). C'est un acquis solide et vertueux, qui procure par ailleurs une grand part de sa légitimité à notre leadership international sur les questions climatiques. Il faut à présent en finir avec ce qu'il nous reste de charbon et de gaz dans la production d'électricité nationale, mais surtout s'attaquer au plus gros poste actuel d'émissions de GES en France, à savoir le transport automobile, individuel et de marchandises ; enfin, à l'extérieur, il serait judicieux de challenger davantage nos voisins européens sur leurs modèles de production d'électricité.

Le premier sujet est l'amélioration des rendements et l'économie de l'énergie disponible, notamment en améliorant l'isolation des logements et les systèmes de conversion. Cependant c'est un objectif moyen-long terme, puisque si les nouvelles constructions ne posent pas de problème, la transformation du bâti ancien prendra du temps.

L'industrie automobile française doit à présent se transformer en profondeur pour transiter rapidement et complètement vers les véhicules électriques et thermiques à hydrogène (ce qui est à peine démarré, péniblement, désespérément lentement par les grands acteurs nationaux du secteur automobile). Pour être viable et durable, cette transformation doit s'accompagner d'une sécurisation de nos approvisionnements en matières premières dédiées (cuivre, cobalt, platine, métaux rares, etc.), ce qui à ce stade est loin d'être évident étant donné le retard accumulé dans ce domaine. En parallèle le développement du ferroutage doit - enfin - être fortement promu et favorisé.

Il s'agit bien sûr en cela de lutter contre les causes du dérèglement climatique, mais aussi d'étendre l'indépendance énergétique française au transport individuel et de marchandises. Cela signifierait concrètement maîtriser les approvisionnements et les coûts, mais aussi d'un point de vue moral arrêter de subventionner massivement les grands pays exportateurs de pétrole et leurs régimes quelque fois peu démocratiques, souvent autoritaires.

Tout investissement exclusif dans les renouvelables à intermittence (solaire et éolien) sans systèmes de stockage à échelle équivalente se traduirait au mieux par un statu quo en termes d'émissions de CO2, au pire par une augmentation importante de ces émissions en moyenne sur l'année (comme c'est par exemple le cas pour l'Allemagne). L'argent investi dans la transition énergétique l'est / le sera beaucoup mieux dans l'isolation des logements, dans le développement du parc automobile non émetteur de CO2 et du fret ferroviaire.

Il est également nécessaire de construire de nouvelles centrales nucléaires, de manière à remplacer progressivement les anciennes, pour faire face à l'augmentation de la consommation électrique qui se poursuit, mais aussi pour assurer les besoins en puissance et à la demande associés à un futur parc automobile renouvelé non émetteur direct de CO2, véhicules à batterie et à hydrogène demandant tous deux une source électrique abondante et flexible. Par ailleurs, outre son bilan d'émissions de CO2 parmi les plus faibles de toutes les sources d'énergie confondues, l'énergie nucléaire a également la plus faible empreinte territoriale rapportée à la puissance produite, et a par conséquent le plus faible impact sur la biodiversité et les paysages, actuels parents pauvres de la politique environnementale nationale.

Le renouvellement du parc nucléaire est compatible avec la poursuite du développement rationnel de l'ensemble du panel des énergies renouvelables visant à disposer d'un approvisionnement diversifié. Ce développement ayant en soi ses limites objectives, pas simplement parce que la volonté ferait défaut, mais aussi pour des raisons pratiques d'aménagement du territoire, et techniques d'adaptation des réseaux. Avec l'augmentation globale de la demande en électricité notamment associée au renouvellement du parc automobile, la diminution relative de la part du nucléaire dans le mix énergétique se fera alors de manière progressive et naturelle.

Pour relever les défis des décennies à venir, pour la France mais aussi pour l'Europe, toutes les sources renouvelables, éoliens terrestre et offshore, solaires photovoltaïque et à concentration, géothermiques individuel et collectif, mais aussi les différents types de technologies nucléaires déjà disponibles et en cours de développement ont un rôle à jouer. S'appuyant sur ces solutions de production, les grandes orientations et les arbitrages d'investissements du secteur de l'énergie au sens large doivent rester focalisés sur les objectifs in fine de poursuite de réduction des émissions de GES, de préservation des territoires et de la biodiversité, d'accessibilité solidaire à l'énergie, et d'optimisation de l'usage des matières premières disponibles.

Avis n°234
Ajouté par Yves ANONYMISé (BERGHOLTZ), le 18/04/2018

Ouvrir le débat vers d'autres considérations que ce que nous pouvons penser en France.

Le réchauffement climatique est actuellement l'objet de nos préoccupations. La teneur en CO2 est probablement le facteur principal de ce phénomène. La lutte doit donc porter sur la diminution d'émission du CO2. Dans le domaine de l'énergie, la solution viendrait des énergies renouvelables : produire plus d'énergie sans CO2. Prenons l'exemple des éoliennes, sans prendre en considération le bruit, les oiseaux tués, les terres agricoles perdues, l'intermittence de la production, les très grandes lignes électriques à construire, la déconstruction, etc. Ne prenons en compte que la fabrication. C'est tout d'abord une génératrice de courant qui est parfois constituée de « terres rares » (métaux rares qui sont issus principalement de Chine), du cuivre (qui devient rare aussi), de l'argent, c'est ensuite un mât de 80 m en acier avec peinture, c'est aussi un socle de 400 m3 de béton qui est fait de sable (qui commence à devenir rare car ça ne peut pas être n'importe quel sable) et de ciment, puis le transport de tous ces matériaux. Pour fabriquer une éolienne le résultat en CO2 de toute cette énergie ramené à sa durée de vie est de : 6 g de CO2/kwh produit, ce qui est bien moins qu'une centrale au gaz naturel qui est à 800 g, au photovoltaïque qui est à 60 g/KWh, Le nucléaire est à 6 g/KWh (comme l'éolien). Malheureusement les énergies renouvelables ne sont donc pas un miracle : plus on en développe plus on génère du CO2, cela constitue le mur de la physique. La seule vraie solution est donc de ne pas consommer d'énergie ni de CO2 : ne pas construire (sauf si nécessité), ne pas transporter, en limiter la consommation (isoler sa maison, agriculture proche, fabrique proche, transports en commun, voiture électrique partagée pour les petits trajets ...). Comme il existe un temps de retour sur investissement, il faudrait un temps de retour sur CO2. On éviterait ainsi des décisions qui relèvent plus des idéaux que de la physique. Deux exemples : la construction de la seule batterie d'une Zoe génère 45 à 100 g CO2/km, la mise en place d'un panneau chauffe-eau solaire en toiture a un bilan Carbonne inégalable.

Le second volet concerne les autres pays (Le Maroc, l'Algérie, Le Sénégal, l'Indonésie, l'Inde, la Chine... les Iles... ). Ces pays veulent vivre comme des occidentaux et bénéficier de l'enseignement, des soins, de l'hygiène, etc. Pour atteindre notre niveau de développement ce monde va consommer de l'énergie (« renouvelable » ou pas). On s'attaque ici au mur de la fourniture : la terre n'est pas infinie, tout particulièrement les matières premières qui servent à construire. Dit autrement, la terre et ses ressources sont limitées. Il existe même un mot pour qualifier l'air géologique que nous vivons : l'antropocène, c'est l'empreinte écologique mondiale qui correspond actuellement 1,5 fois ce que produit la terre : on « tire » sur les stocks. Quelques exemples (approximatifs, mais significatifs) de dates de fin de stocks (voir https://www.encyclo-ecolo.com/Epuisement_des_ressources) :
- 2012, fin du terbium : Le terbium est un élément chimique, de symbole Tb et de numéro atomique 65. Le terbium est utilisé dans les lampes à basse consommation.
- 2018 : fin du hafnium (Hf) Les gisements exploitables de hafnium à un coût acceptable seront épuisés autour de 2018. Le hafnium est utilisé pour les processeurs, comme isolant remplaçant le dioxyde de silicium SiO2.
- 2024, la fin du chrome (Cr 24), présent à 100 ppm dans la croûte terrestre. La production minière de chrome (chromite) était de 19 755 236 tonnes en 2006 et de 7 394 684 sous forme de chrome métal.
- 2025 Le néodyme, constitue en terme de coûts la partie la plus importante d'un aimant néodyme-ferbore. Son prix a été multiplié à peu près par 5 entre janvier 2011 et juin 2011.
- 2030 : fin du plomb (Pb 82) : les gisements exploitables à un coût acceptable seront épuisés en 2030 ; 71% de la production utilisés pour les batteries.
     ... .
- 2158 : fin du charbon : La consommation de charbon dans le monde représente 184 000 kilos par seconde, soit 5,8 milliards de tonnes.
Ainsi quand les pays riches se gaussent d'installer de l'énergie renouvelable en fait ils pillent la planète. On assiste à l'installation de photovoltaïque dans des lieux ayant 10 fois moins d'ensoleillement que des zones tropicales ; à la construction d'éoliennes dans des endroits nécessitant des kms de lignes électriques, une mise en coupe réglée des matières premières.

N'y aurait-il pas de solution donc ? Si, peut-être. J'en vois 2 : la première et la plus simple, on continue de faire n'importe quoi (ex : les riches sont encore plus riches) et on va dans le mur. L'humanité disparaitra de la terre, la nature reprendra ses droits. Car il ne faut pas l'oublier, en définitive quelque soit les décisions humaines la nature gagnera avec ou sans nous (Hubert REEVES). L'enjeu n'est pas la biodiversité mais l'avenir de l'espèce humaine. Nous en arrivons donc à la seconde solution : conservons le plus possible les matières premières et les métaux rares ou précieux pour les pays en voie de développement, aidons-les. Ils feront du renouvelable. Pour les pays riches, faisons marcher nos installations actuelles le plus longtemps possible en les rendant plus sûres et plus performantes. Développons encore le recyclage pour nos usines. N'oublions pas que l'immigration massive modifiera tout autant notre pays qu'un désastre écologique local. Plus d'obsolescence programmée (par les industriels ou par politique), taxons au juste prix les produits en fonction de leur impact de pollution (actualisons le « pollueur/payeur » au CO2). Faisons de l'égalité et de la fraternité une devise universelle : égalité des matières premières au prorata des habitants, fraternité en accordant des écarts au prorata du matériel universel produit ?

Mais la France ? On fait quoi de nos centrales nucléaires ? Pour certains cette question est l'alpha et l'Omega. La réponse est simple : être pragmatique. En tout cas, pour une fois, il ne faudra pas faire comme l'Allemagne qui a toujours 900kg de CO2/habitant (48 000 morts par an) alors que la France est à 450kg (20 000 morts quand même). Il ne faut pas non plus faire comme les russes avec des centrales instables (Tchernobyl) ou les japonais (centrales à eau bouillante). A la rigueur on peut faire (et on a fait) comme les américains qui ont eu un accident comparable à Tchernobyl et Fukushima mais qui n'ont eu qu'un mort (crise cardiaque au volant de sa voiture) et une pollution sur 40 m x 40 m à Three mails Islande. Comparer ces 3 installations revient à dire qu'un moteur à essence, au gazogène ou au gasoil sont identiques. Le risque existe, il est là, mais soit nous l'assumons soit nous allons piller les pays en voie de développement pour que nous ayons chez nous une énergie « propre ». Cela rappelle ce que l'Europe a fait pendant les siècles précédents : profiter et exploiter les autres. Malgré tout il faudra quand même renouveler des installations. Des pistes apparaissent pour les pays dits occidentaux : des mini-réacteurs qui n'ont pas besoin de sources électriques en ultime sécurité ou d'autres qui permettent la transmutation des matières fissiles et des recyclages.

Nous en arrivons au mur de la réalisation. Prenons l'Alsace : pour remplacer la production d'électricité de 2 tanches de 900mw (Fessenheim) il faut installer 2348 éoliennes de 2,5 Mw (il y a 3372 km2 cultivés en Alsace) qui reposeront sur l'équivalent cumulé d'un socle en béton de 40 stades de football (40x105mx 68m/stade) de 3,2 m d'épaisseur. Cette solution nécessite le triplement des lignes électriques pour évacuer la puissance en cas de vent et 1800 Mw supplémentaires en cas de manque de vent (voir l'Allemagne). Etant donné notre histoire et notre géographie la mise en place d'énergie renouvelable ne peut donc être qu'un complément, utile et intéressant. La meilleure énergie reste malgré tout celle qui n'est pas consommée.

Je crois sincèrement que nous pouvons vivre avec la nature. C'est à l'homme de faire des efforts : aux pays riches de prendre en charge certains risques pendant que les autres se développent et assument leur part. Je suis trop âgé pour voir l'issue finale, j'espère que vous prendrez les bonnes décisions en sachant éviter les amalgames. En conclusion, je résumerais ma pensée comme le disait un philosophe : l'homme pense l'humanité ou il ne pense rien.

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