Du 19 mars au 30 juin 2018, l'espace questions-réponses permet à chacun de poser ses questions :
- soit sur la PPE au ministère de la Transition écologique et solidaire ;
- soit sur le débat public lui-même à la commission particulière du débat ;
et de commenter les réponses reçues.
Le ministère et la commission se sont engagés à répondre à toutes ces questions dans les 15 jours.
Les questions et leurs réponses sont publiques. Elles alimenteront le compte rendu du débat.
Apparaissent en premier ci-dessous les questions ayant reçu une réponse ou un commentaire en dernier.
Tous vos avis et commentaires sont soumis à une charte de modération
La rédaction de ce compte rendu « Plein succès pour le G400 » peut prêter équivoque. Le sens du mot posture qui, dans son sens figuré – non médical - a un sens assez négatif, le souligné « très exigeants » des citoyens faisant penser que les « certains spécialistes » eux ne le sont pas et le fait que les résultats bruts ont été communiqués aux participants mais ne seront rendus publics qu'à l'occasion de la séance de clôture du CESE le 29 juin à Paris peuvent laisser mal augurer de l'impartialité du rendu du débat par la CNDP.
Questions :
1) Pourquoi attendre la clôture pour faire part des résultats ?
2) Peut-on connaître, sinon le nom des 10 observateurs, du moins le nom des ONG et des entreprises dont sont originaires ces observateurs ?
Je lis dans le communiqué : "il est assez évident qu’une nette différence d’appréciation se fait jour à l’occasion de ce G400 entre les postures constatées parfois chez certains spécialistes du sujet et des citoyens très exigeants et soucieux qu’on accélère le pas en matière de transition pour tenir les engagements pris dans la loi."
Lorsque dans une classe, l'enseignant dit que 5+6=11, alors que la majorité des élèves pensent que 5+6=56, doit-on considérer a priori, comme le fait ce communiqué, que ce que dit le "spécialiste du sujet" est une posture ? Les engagements pris dans la loi n'ont pas été tenus ( 50% de nucléaire en 2025, diminution du CO2) car les orientations prises et les objectifs étaient dès le départ incompatibles entre eux. Comment va-t-on parvenir à une PPE dont les objectifs auraient un minimum de chance d'être atteints si on prend délibérément le parti de ne pas considérer l'avis des spécialistes du sujet ?
Eoliennes et santé publique
Dans notre région de Bourgogne Franche-Comté, peu ventée, les éoliennes dépassent maintenant 180 m et peuvent atteindre 240 m, comme dans la forêt de l'Armançon par exemple.
· En ce qui concerne la distance de précaution entre éolienne et habitation, toujours de 500 m, comment comptez-vous en tenir compte ?
· Les riverains d'éoliennes pourront-ils retrouver les conditions imposées par le code de la santé publique dont les seuils de nuisance ont été modifiés pour les riverains d'éoliennes par un arrêté du Ministre de l'Environnement (26 août 2011) ?
· Quand débutera l'étude épidémiologique demandée à maintes reprises par l'académie de médecine en 2006 et, plus récemment en 2017?
· Quelles actions envisagez-vous pour prendre en compte la souffrance des riverains d'éoliennes et éviter, ainsi, un scandale sanitaire ?
· Comment appliquerez-vous les recommandations de l'Académie de Médecine dans son dernier avis du 9 mai 2017 dans vos décisions relatives à l'aménagement du territoire ?
· Comment faire en sorte pour que, plus de deux ans après l'installation d'un nouveau parc (Portes de la Côte d'Or), les riverains ne souffrent plus du bruit audible des éoliennes à 680 m de leur maison en dépit des tentatives de bridage ?
· Comment réaliser un contrôle indépendant a posteriori, notamment sur les mesures acoustiques ou sur la mortalité de l'avifaune, pour que la DREAL puisse agir dans le cadre d'installations classées ICPE ?
Eoliennes et concertation des populations
· Concertation : Les populations sont, la plupart du temps, mises devant le fait accompli : elles découvrent les projets après que leurs études de faisabilité aient été approuvées par le conseil municipal, véritable étape irréversible. Dans les faits, l'enquête publique, même si elle permet à la population de s'exprimer, n'a aucun impact à ce stade sur la décision finale prise par le préfet. Ne serait-il pas normal de donner à la population le droit de s'exprimer sur le projet au travers d'une procédure de consultation publique ?
· Financement participatif : Plus question d'être partenaire, il s'agit de prêter de l'argent à un taux inhabituellement élevé (par exemple, 7%) sur une durée courte, la plupart du temps, sans être actionnaire du projet et, donc, sans aucun droit de regard. Ne s'agit-il pas d'une manipulation grossière pour faire adhérer la population au projet ?
· Quelles mesures pouvez-vous envisager pour que soit mise en œuvre une véritable concertation dans nos campagnes avant qu'elles ne soient ravagées par les implantations anarchiques d'éoliennes industrielles géantes ?
Eolienne et ruralité
· Avec la disparition des ZDE, le développement éolien ne connait plus de contrainte et conduit à un développement totalement anarchique. Les éoliennes géantes émergent des quatre coins de nos territoires modifiant profondément les paysages, appauvrissant le patrimoine et exerçant une prégnance constante (clignotement, présence mobile permanente,...). Que comptez-vous faire pour planifier ces projets dans la mesure où la préfecture apprend parfois l'existence de projets au moment de leur dépôt officiel ?
· Villages désertés ou plus entretenus : Avec la fin de la ruralité, que deviendront les activités complémentaires : poumon vert des villes, tourisme, ... ?
· Comment dédommager les propriétaires qui ne peuvent plus vendre leur maison ou qui souffrent pour leur bien-être ?
· Zizanie : Que faire pour que la manne soit distribuée plus équitablement ? Aujourd'hui, il y a ceux qui touchent d'un coté et ceux qui en pâtissent de l'autre.
Eolienne et biodiversité
· Les études d'impact des promoteurs doivent être renforcées. Elles minimisent systématiquement les effets sur la biodiversité. Comment réaliser des études d'impact totalement indépendantes ?
· Ne faut-il pas interdire les éoliennes en forêts, derniers sièges de la biodiversité ?
Lors du congrès de l'association des Réserves naturelles de France auquel il était invité vendredi dernier (le 6 avril 2018), le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a confirmé le lancement de son grand plan biodiversité. Annoncé déjà en octobre 2017, ce plan attendu pour mai 2018 a été présenté dans les grandes lignes. Les acteurs concernés ont été invités à faire des recommandations « pour lutter contre les pollutions, pour inverser la tendance contre l'artificialisation des sols et permettre à la nature de gagner du terrain, ou encore pour protéger les forêts et les océans au niveau mondial », a-t-il déclaré.
Pouvez-vous expliquer la démarche que vous avez adopté avec le G400 ?
400 personnes ne représentent pas un panel représentatif, comme vous l'admettez vous-même. Alors quelle est son utilité ?
Vous avez fait répondre ce panel au même questionnaire que celui réalisé sur internet. Si ce panel n'est pas représentatif de la population, qu'est-ce qu'il apporte de plus par rapport au questionnaire sur internet ?
Aura-t-on aussi accès aux résultats du questionnaire sur internet le 29 juin ?
Vous parlez de posture chez certains experts, ce qui est une accusation assez grave. Qui sont ces experts et quelles sont ces postures ?
Si leur position n'est qu'une posture et non pas un avis argumenté basé sur des faits, alors comment peut-on considérer que ces personnes sont réellement expertes ? Et si elles ne sont pas réellement des experts, pourquoi les avez-vous présenté comme tel à ce panel ?
Si ces personnes sont réellement des experts, et que leur avis est fondé mais ne correspondant pas à vos convictions personnelles, ne pensez-vous pas prêter le flanc à des accusations de partialité dans le débat que vous avez la charge d'organiser ?
On peut lire dans le communiqué : "Sans entrer dans les détails, il est assez évident qu’une nette différence d’appréciation se fait jour à l’occasion de ce G400 entre les postures constatées parfois chez certains spécialistes du sujet et des citoyens très exigeants et soucieux qu’on accélère le pas en matière de transition pour tenir les engagements pris dans la loi." Le point positif est que vous reconnaissez l'unanimité des "spécialistes" de l'énergie sur un sujet qu'ils connaissent bien. Mais les termes utilisés suggèrent que vous accordez plus de crédit à 400 citoyens tirés au sort sur leur numéro de téléphone et (in)-formés par vos soins qu'à ces spécialistes. Confirmez-vous mon appréciation ? Si oui, proposez-vous de généraliser la méthode à d'autres secteurs d'activité ? Par exemple, à la médecine ?
Ma question concerne une réponse apportée par le maître d'ouvrage à la question N°237. En effet, celui-ci répond que le gisement a été évalué par l'Ademe. Voici l'Annexe de l'étude cité par la maîtrise d'ouvrage qui évalue effectivement le gisement éolien : http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/annexe_eolienpv...
Toutefois, cette étude a très largement surestimée la capacité éolienne de notre pays pour plusieurs raisons :
- Les zones favorables : Celle-ci estime possible le développement de l’éolien sur « de nombreux territoires aux surfaces variées ».
Pages 23 et 24 : elle considère que forets, marais salants et marais intérieurs sont des zones favorables à l’éolien et n’exclue pas non plus, semble-t-il, les trames vertes. Or, si certaines de ces zones sont peu attractives, il a été également démontré depuis, que le déploiement de l’éolien au sein de ces zones sensibles a des impacts importants.
La surface favorable y est donc largement surestimée, puisque les forêts représentent à elles seules 32% de la surface totale favorable. Le gouvernement envisage-t-il donc réellement de développer des parcs éoliens au sein de la totalité des forêts françaises ?
- Cette étude contient une hypothèse qui depuis sa réalisation en 2015 s'est révélée fausse : elle souligne page 33 : « Une hypothèse importante dans notre démarche vient de ce que l'on suppose dans (le calcul du gisement de surface) que les zones jugées acceptables et celles au potentiel attractif concordent parfaitement (i.e. sont géographiquement inclues l'une dans l'autre). » ce qui dans les faits n’est pas le cas. Il suffit de comparer les cartes présentées en p.37 avec la carte du développement éolien actuel sur http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publicationweb/80 pour le constater.
La réalité du déploiement ne serait-ce que par Régions ne concorde donc pas à ce qu'avait envisagé l'Ademe.
- Et, autre point, cette étude s'appuie sur des chiffres de départ très surestimés : en page 33, sont données les valeurs retenues afin d’évaluer le gisement en capacité installable : qui sont de 8W/m2 pour des éoliennes d’anciennes génération et de 5,3W/m2 pour des éoliennes de nouvelle génération.
Avec ces données, si l'on estime un carré de 10km2, avec la valeur de 8W/m2, (pour des éoliennes de puissance moyenne de 2MW. Calcul de cette moyenne : 13,7 GW pour 7000 éoliennes =1,96GW) : l'Ademe estime donc possible d'avoir un minimum de 40 turbines sur un petit carré de 10km2.
Et il est évident que si les conditions favorables à un tel parc peuvent être exceptionnellement réunies, cela ne correspond aucunement à la réalité du maillage du territoire français (éloignement des villages, routes, zones protégées, etc.) ni au déploiement de l’éolien tel qu’il est réalisé.
- Enfin, les ratios d'acceptabilité/disponibilité ne suffisent pas à rendre ces chiffres plus réalistes :
Pour exemple concret, l’Ademe donne, pour la première région éolienne, celle des Hauts de France, une estimation du gisement de 9,1GW.
Ce qui pourrait correspondre à environ 4550 éoliennes (2MW) mais surtout l'Ademe estime la surface favorable à 1147km2, soit 3,6% de la surface totale des Hauts de France.
Or, selon cet autre document de la Dreal Hauts de France qui analyse le développement éolien actuel : https://www.hauts-de-france.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/plaque... - Analyse du développement de l’éolien terrestre dans la région Hauts-de-France, il y avait en décembre 2016, dans la région, un total de 4,9GW autorisés (en incluant parcs construits et non construits) pour 2097 éoliennes (page 7).
Or en page 14 on peut voir que la Région avec 4,9GW d’éoliennes autorisées, voit déjà 40% de son territoire à moins de 5km d’une éolienne.
Le territoire potentiellement impacté (d'autant plus qu'il est assez plat) est donc de près de la moitié de la surface de la Région.
Et, bien que ces deux documents utilisent une approche différente cela permet de comprendre que l'impact éolien sur le territoire estimé par l'Ademe diffère donc très largement de la réalité :
- L'Ademe donne 3,6% de superficie du territoire favorable, soit 1147km2 afin d'atteindre 9,1GW.
- Or 40% du territoire de la région, soit 12725km2 se trouve effectivement à moins de 5km d’une éolienne avec "seulement" 4,9GW.
Le territoire réellement impacté est donc 10 fois supérieur aux prévisions de l'Ademe avec seulement environ la moitié de la puissance envisagée.
Ainsi, si cette Région devait atteindre le gisement de l'Ademe de 9,1GW, et donc près du double de la puissance déjà autorisée, le territoire sera inévitablement très lourdement impacté.
Et l'acceptabilité en sera ainsi logiquement d'autant plus réduite...
En conclusion, cette étude ne permet visiblement pas d'évaluer correctement le gisement éolien français.
Par ailleurs la perspective du repowering conduit également à des prévisions excessives.
En effet pour autre exemple, les scénarii proposés par RTE donnent des prévisions du nombre d'éoliennes terrestres en 2035 à partir d'éoliennes de 3,63MW, éoliennes qui n'existent pas encore, voir plus bas.
Sauf pour Ohm qui s'appuie sur des éoliennes de 2,85MW, mais il n'y a pas, semble-t-il, d'explication à cette exception.
Exemple pour Ampère : 52GW installés pour 14300 éoliennes terrestres.
Voir en page 2 ici : https://www.rte-france.com/sites/default/files/bp2017_chapitre_06.pdf
Plus précisément : 52000MW / 14300 éoliennes = 3,63MW par éolienne.
Or, si nous devions parvenir à cette puissance aujourd'hui avec des éoliennes de la taille moyenne actuelle, soit de 2MW, le nombre de mâts devrait être de 26000 éoliennes terrestres, et non plus de 14300...
Il est dommageable pour une bonne information (tant du public, que des politiques) que RTE s'appuie sur de telles puissances par mâts, puisque pour le moment ces éoliennes n'existent pas encore. Pas tout à fait...
En effet, l'éolienne la plus puissante est apparemment en Allemagne et fait 3,4MW.
Il faut toutefois noter qu'elle mesure 264 mètres en bout de pales, et il semble très incertain que beaucoup de riverains accepteront de tels monstres à 500m de leur habitation...
L'acceptabilité sera donc d'autant plus délicate si nous devons en installer près de 15000 en France, soit plus du double de ce qu'accueille actuellement le pays.
Par ailleurs, les normes de sécurité vis à vis des routes resteront les mêmes, et ces éoliennes géantes nécessitent également un plus grand espacement entre les mâts. Les zones accueillant des éoliennes terrestres devront donc être plus grandes, comme le note l'Ademe.
Cela impliquera donc nécessairement un certain mitage du territoire, d'autant que leur impact visuel sera perceptible d'une plus grande distance.
En bref ces chiffres semblent assez peu réalistes ou tout au moins assez excessifs...
Ces surestimations concomitantes forment ainsi un ensemble de données qui peuvent se révéler particulièrement préjudiciables à la future PPE, et donc au public ainsi qu'au gouvernement.
Mes questions sont donc les suivantes :
1. Le gouvernement envisage-t-il de développer l'éolien terrestre au sein de toutes les forêts françaises ?
2. Par ailleurs, étant donné ce qui précède, et pour la bonne maîtrise de cette technologie, le gisement éolien français ne devrait-il pas être correctement réévalué, et surtout en fonction des connaissances actuelles de la réalité de son déploiement ?
3. Enfin, pour des raisons de faisabilité et d'acceptabilité ne devrait-il pas y avoir systématiquement dans l'évaluation de ce gisement une estimation maximale du nombre de mâts que le pays peut réellement accueillir ?
Il est en effet faisable de réaliser plusieurs estimations à partir de différentes puissances d'éoliennes.
En vous remerciant par avance pour les réponses apportées.
Suite à la modification de la règlementation française relative aux éoliennes avec l'introduction d'une distance minimale d'implantation de 500 mètres des lieux destinés à l'habitation, puis le classement des parcs éoliens dans le régime des ICPE, l'ANSES fait des recommandations en matière de recherche. L'évaluation des effets extra-auditifs du bruit pour la population, liés aux installations classées pour la protection de l'environnement, notamment éoliennes, figure parmi "les questions à la recherche" sur lesquelles les porteurs de projets doivent se positionner dans le cadre des appels à projets 2018 du programme national de recherche en environnement santé-travail. Les résultats de la sélection finale par le comité de pilotage sont prévus en juillet 2018. Il n'y a pas de temps à perdre concernant cette problématique, compte tenu des risques sanitaires évoqués par l'Académie de Médecine. A quelle date seront diffusés les résultats de cette étude ?
Le développement du véhicule électrique conduit à fabriquer des batteries en grande quantité. Comment vous assurez-vous que la fabrication des batteries est respectueuse de l'environnement ?
- ce qui signifie l'exploitation de mines de Lithium respectueuse de l'environnement.
- ce qui signifie une fabrication, et donc une charge des batteries dans un pays à électricité décarbonée (ce qui est le cas de la France)
- ce qui signifie une filière de recyclage du Lithium.
Nous vous remercions de votre contribution au débat.
Le déploiement du véhicule électrique présente des avantages en termes de réduction de la pollution de l’air : les véhicules électriques permettent d’améliorer significativement la qualité de l’air en réduisant la quantité de particules fines et d’oxyde d’azote actuellement rejetés par les véhicules thermiques. Une étude menée par la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) et European Climate Foundation (ECF) confirme que les atouts environnementaux du véhicule électrique sont intrinsèquement liés à la mise en œuvre de la transition énergétique.
Cependant, l’étape de fabrication des véhicules, notamment la fabrication des batteries, concentre une part importante des impacts environnementaux associés au véhicule électrique. Il existe plusieurs leviers d’actions pour réduire et maîtriser cet impact, tels que les gains en efficacité énergétique des modes de production ou encore des avancées technologiques sur les batteries et leurs usages.
Prévu par l’article 69 de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), le Plan Ressources pour la France propose des pistes d'actions pour maîtriser les impacts environnementaux associés à la production et à l’utilisation de matières premières, comme le lithium par exemple.
Ces pistes d’actions ciblent à la fois la demande (il s’agit de limiter son augmentation qui demeure néanmoins inéluctable à court et moyen terme) et l’offre pour mieux en maîtriser les impacts environnementaux et sociaux.
Du côté de l’offre, il s’agit en priorité de développer le recyclage des métaux tels que le lithium. Le développement d'une offre nationale de métaux de recyclage permet de diminuer la dépendance aux importations d’une part, et de limiter les besoins en métaux primaires et les impacts environnementaux et sociaux associés. Afin de développer l’offre de métaux stratégiques (par exemple le lithium) issus de nos stocks de déchets[1], des travaux sont en cours dans le cadre du Comité des métaux stratégiques (Comes)[2].
Néanmoins, le développement d'une offre de métaux de recyclage ne permettra pas de faire face aux besoins en terres rares et autres métaux nécessaires à la transition énergétique et également à de nombreux autres secteurs (numérique, santé, aéronautique, etc.). L’amélioration de la connaissance (quantification, implication, etc.) de ces besoins fait l’objet de travaux de recherche : le projet SURFER par exemple, vise à modéliser les besoins en matières nécessaires à la transition énergétique en fonction de différents scénarios[3].
Pour couvrir ces besoins, l’extraction et la production de métaux primaires resteront indispensables à court à et moyen terme. Afin de réduire les impacts environnementaux et sociaux associés à ces activités de productions primaire et secondaire, des travaux sont en cours pour engager une démarche d’approvisionnement soutenable en ressources minérales métalliques avec les filières industrielles.
Elle se décline en deux volets : la poursuite d'une démarche de responsabilité environnementale spécifique à l'industrie minière (démarche « mine responsable ») et le développement des certifications environnementales et sociales manquantes, de leur usage par les producteurs de matières premières primaires, notamment à l'étranger, la mise en place d'outils d'accompagnement facilitant leur déploiement (guides, coopération bilatérale Etat-Etat, etc.). Il s’agit de permettre aux entreprises et aux consommateurs d’utiliser des matières premières et/ou des produits qui ont été extraites et/ou transformées avec de meilleurs standards environnementaux et sociaux.
-------------------------------------------------
[1] Pour plus d’informations, un rapport de l’ADEME recensant les travaux de recherche et développement en France sur le recyclage des métaux critiques est consultable sur cette page.
[2] Créé en 2011, le Comité des métaux stratégiques (Comes) est un lieu de concertation et d’échanges entre représentants des fédérations professionnelles et des industriels producteurs, recycleurs et utilisateurs de métaux, administrations et opérateurs publics, et centres de compétences (pôles de compétitivité). En 2017, le Comes s’est penché sur les besoins en métaux pour la transition énergétique et la criticité des métaux.
[3] Cette étude est financée par l’ADEME, le CNRS et le BRGM. Les résultats sont attendus pour fin 2019.
Pourquoi ne pas envisager le stockage des énergies intermittentes, voire nucléaire inutile, dans des centrales thermiques couplées à des réseaux de chaleur, cela au plus près des villes pour éviter les pertes. Un stockage à 500°C, comme dans les centrales solaires thermiques, à l'aide de simples résistances, permettrait de produire de l'électricité aux heures de pointe avec un rendement assez élevé, de l'ordre de 50%, les rejets thermiques étant injectés dans le réseau donc sans réelles pertes par rapport à l'énergie initiale.
Nous vous remercions de votre contribution.
Le stockage d’électricité est en train de devenir une réalité technologique. Il apporte une réponse à l’ensemble des enjeux liés à la variabilité de la production et de la consommation. Il est un moyen de flexibilité, au même titre que les effacements ou le déploiement de réseaux intelligents et permet d’accroître la part des énergies renouvelables dans le système électrique.
Les services rendus par le stockage pour le système électrique sont de natures différentes et concernent notamment l’optimisation de la production (ex : déplacement de la production, arbitrage marché, etc.), le transport et la distribution d’électricité (participation aux services permettant d’assurer l’équilibre offre-demande, arbitrage avec la construction de nouvelles lignes, etc.), la gestion de la consommation (diminution de la pointe de consommation, continuité de la fourniture, autoconsommation, etc.).
Le stockage de l’électricité peut être réalisé sous différentes formes : il existe à ce jour un grand nombre de technologies de stockage d'énergie en cours de développement, chacune avec des coûts, des degrés de maturité et des caractéristiques techniques de puissance, énergie, temps de réponse, durées d’intervalles entre charge et décharge, densité énergétique différents visant des services différents. Les technologies offrent ainsi une certaine complémentarité les unes aux autres.
En règle générale, ces technologies sont classées selon 3 catégories principales :
- Le stockage « thermique », comme vous le suggérez, par chaleur latente ou sensible (ex : ballons d’eau chaude ou stockage utilisé dans les centrales solaires thermodynamiques), pour du stockage de l’ordre de la journée ou de plusieurs jours.
- Le stockage « mécanique » comprenant les installations utilisant l’énergie mécanique potentielle (les STEP, les barrages hydro-électriques, le stockage d’énergie par air comprimé), qui sont plutôt des technologies de stockage centralisée et qui sont capables de restituer l’électricité sur des périodes allant de la journée à la semaine, et les installations utilisant l’énergie mécanique cinétique telles que les volants d’inertie, qui sont plutôt des moyens de stockage de très court terme fournissant de la puissance.
- Le stockage « électrochimique » : les piles, les batteries, les condensateurs, l’hydrogène, ce dernier constituant un vecteur de conversion de l’énergie, en particulier entre réseaux d’électricité et de gaz (« power-to-gas »).
A l’heure actuelle, aucune technologie de stockage d'électricité ne rend exactement les mêmes services et ne couvre l’ensemble de ces services simultanément. La pertinence économique d’un moyen de stockage augmente avec le nombre de services qu’il peut rendre ce qui le rend de fait plus difficilement substituable par d’autres dispositifs.
La Programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit d’accompagner le développement des systèmes de stockage. En plus du développement du potentiel restant de STEP, la prochaine PPE pourrait inclure des éléments sur les autres formes de stockage, dont le « stockage thermique », afin d’accompagner le développement de ces filières.
Ma question concerne la réponse du MO à la question disponible ici : https://ppe.debatpublic.fr/eoliennes-pourquoi-sentete-t-on
Cette réponse du MO reprend en effet, pratiquement mot pour mot les arguments de certains promoteurs éolien et celle-ci semble peu objective : Voir ces arguments identiques sur le site de la FEE ici : http://fee.asso.fr/vent-de-transition/
La réalité est en effet différente :
Premier exemple "l'éolien ne consomme aucune ressource finie" : qu'en est-il des métaux des aimants du générateur, qu'en est-il des matériaux composites utilisés pour la fabrication des pales ? Le polyuréthane et les résines sont considérés comme des ressources renouvelables ?
Autre exemple, sur le foncier ce que le MO ne souligne pas c'est que la majorité du temps les éoliennes s'inscrivent en zones rurales. Zones beaucoup plus sensibles à l'éolien que ne le sont les zones industrielles, que ce soit pour la biodiversité ou les paysages.
Et qu'en terme de consommation foncière, si une seule éolienne consomme il est vrai peu d'espace, ce n'est pas le cas d'un ou de plusieurs parcs. Il est par ailleurs évident qu'il faut considérer l'impact foncier en fonction du parc dans son ensemble, et non pas par mâts, puisqu'aucune habitation ou autre construction ne peut être bâtie dans un rayon de 500 m d'une éolienne.
Peut-on donc estimer cette réponse objective puisqu'il est très rare qu'un parc éolien ne comprenne qu'une ou deux machines...
C'est d'ailleurs pourquoi nos communes de la Somme sont entièrement cernées de machines. Voir ici : https://www.hauts-de-france.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/plaque...
Le MO indique qu'il s'agit d'une énergie toujours plus compétitive. Alors que le déploiement de l'éolien rend l'électricité de plus en plus chère comme le souligne il me semble la Cour des Comptes...
Ou autre exemple encore avec la mortalité de l'avifaune : l'étude de la LPO indique que si effectivement les éoliennes tuent peu d'oiseaux, il faut avant tout insister sur le fait que la plupart sont des espèces protégées. Les rapaces sont ainsi très sensibles à l'éolien et constituent l'un des premiers cortèges tués chaque année. Pour citer la LPO : "Sur les 97 espèces retrouvées, 75 % sont officiellement protégées en France. 10,2 % des cadavres appartiennent à des espèces inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux..." Voir ici : https://www.lpo.fr/actualites/impact-de-l-eolien-sur-l-avifaune-en-franc...
Par ailleurs au sujet de la CDNPS sa consultation est devenue facultative et consultative. Ainsi, le préfet peut parfaitement prendre une décision contraire à cette commission.
De même que pour les enquêtes publiques qui ne servent apparemment pas à grand-chose dans la Somme puisque régulièrement ici, malgré plusieurs avis d'enquêtes défavorables les parcs sont autorisés. Voir ici : https://www.facebook.com/sosdecampagnes80/photos/a.1684745835153694.1073...
Par ailleurs, l'affichage est de 6 km pour information.
En conclusion seul le préfet décide et aucun texte de loi ne l'oblige à suivre d'autres avis.
Ainsi, je me permets de poser cette question à la CPDP : Cette réponse a-t-elle réellement été rédigée par le MO ou sa rédaction a-t-elle été déléguée à des personnes qui pourraient avoir un quelconque conflit d'intérêts avec l'éolien ?
Monsieur,
Toutes les questions adressées au Maître d'ouvrage sont prises en charge par la maîtrise d'ouvrage, la Direction Générale de l'Énergie et du Climat du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, qui en rédige les réponses. Aucune n'est déléguée à d'autres acteurs. Dans le cadre du débat public, la transparence est un principe auquel ne déroge pas le maître d'ouvrage ; les services de la DGEC peuvent produire la source de leurs réponses.
La CPDP vous remercie pour votre implication dans le débat.